Freddy Delirio est le clavieriste actuel du groupe italien Death SS qui, comme son nom le suggère, sévit dans le coté sombre du rock et ce depuis plus de 35 ans. Pour son premier album solo, Freddy a quitté son déguisement et s'est éloigné du métal horrifique pour s'orienter vers l'exploration des synthés en tous genres.
"Dark Forest", le premier titre de cet opus instrumental, donne dans l'orgue d'église et le grandiloquent, louchant du coté des œuvres solo de Rick Wakeman en beaucoup plus bref puisque l'affaire est entendue en moins de 2'30. Pour la suite, de la piste 2 à la piste 8, c'est plus à Jean-Michel Jarre, Par Lindh ou Klaus Schulze auxquels on peut penser. La brièveté des compositions ne permet que d'effleurer le sujet sans en développer toutes les ressources. Les alternances de gammes ascendantes et descendantes laissent à penser que Freddy Delirio a étudié l'art de la fugue et le maîtrise bien, un genre de shredder du clavier en quelque sorte.
Dans le deuxième partie de l'album, de la piste 9 à la piste 13, Freddy Delirio change d'exercice, puisque, délaissant les synthés, c'est au piano qu'il s'attaque. "Ecstatic Music" est une sorte d'errance pianistique à la Satie mais bien loin des œuvres du maître. Si l'on excepte "Casanova (Rondò)" qui, comme son nom l'indique, est une tentative de rondo au clavecin (synthétique), le reste des titres tournent autour de styles sonate, nocturne ou autres ballades qui doivent plus à Richard Clayderman qu'à Frédéric Chopin. Si toutes ces dernières compositions sont loin d'être désagréables, elles manquent, une fois encore, cruellement de développement pour passionner l'auditeur.
Freddy Delirio s'est donc bien amusé à explorer les possibilités de quelques synthés et son "Journey" ressemble à une démonstration sans grand intérêt. Cette succession de pièces courtes, malgré quelques passages plutôt réussis, se révèle sans réelle consistance et lasse rapidement.