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TITRE:

MICHAELLE DIONI 3 MAI 2023


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK



Nous avons interviewé Michaelle Dioni dans le cadre de la sortie de son premier EP "Dix Huit".
ADRIANSTORK - 16.05.2023 -
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Pour son premier EP "Dix Huit", la jeune chanteuse française Michaelle Dioni nous convie dans un monde mélancolique entre pop-rock et électro. Une interview passionnante dans laquelle l'artiste se raconte sans masque.


Ce serait ta grand-mère qui t'aurait donné́ l'amour des mots. Peux-tu revenir sur cette initiation ?


J’ai tant appris de ma guide lumineuse qu’était ma grand-mère. Elle chantait à longueur de journée, dès 6 heures, avec passion et vivacité ! Elle écrivait aussi des textes qu’elle me faisait enregistrer sur son dictaphone. Cela me procurait un bonheur absolu. Elle chantait l’amour, la vie… J’ai compris avec le temps que ce qu’elle chantait était assez dramatique et mélancolique (par exemple 'La Vipère Du Trottoir' de Serge Gainsbourg, une chanson de son époque, que j’avais appris par cœur). En chantant, je me disais qu’on pouvait tout partager, c’était un merveilleux moyen d’explorer la richesse de l’expression, la profondeur des mots et leur complexité. Elle m’a transmis la passion du chant et de l’interprétation.


Tu as étudié́ la psychologie, le théâtre mais la chanson reste ta principale inspiration. Qu'est-ce que ces autres disciplines t'ont appris et penses-tu que celles-ci ont influencé certains aspects de ton travail ?

Cela aurait pu être compliqué au départ avec l’algorithme parental. Je me disais « C’est sûrement pour mon bien ! On verra après… ». J’avais négocié les études et l’artistique en parallèle. J’étais déterminée, accrochée à mes rêves. La psychologie permet une compréhension plus approfondie des émotions et du comportement humain. C’est une base. Les cours de théâtre m’ont aidé à développer des compétences comme la narration, la composition, l’expression scénique. On se cultive et on s’amuse énormément. J’aime beaucoup l’impro, entrer dans la peau d’un personnage. C’est un excellent cadre pour travailler sa mémoire et apprendre la rigueur. Le théâtre m’a apporté un peu plus de confiance et de lâcher prise. Consciente ou pas, l’influence de ces disciplines et expériences artistiques ont certainement contribué à enrichir ma musique. Ce qui est essentiel est de se faire confiance, de ne pas craindre ses intuitions, et surtout, être vraie.


Tu as même été directrice artistique auprès de Franck Stromme, que faisais-tu exactement ? Est-ce que ce contact avec les artistes t'a poussée à te jeter dans l'eau ?

Franck Stromme est un photographe, reporter de guerre et réalisateur français. La rencontre avec Franck Stromme est une étape essentielle dans ma vie. C’est mon mentor. Il m’a aidé à me délivrer de certains schémas mentaux et oser davantage. Quand j’ai fait sa rencontre, je venais de perdre ma grand-mère, je n’arrivais plus à partager ma musique et mes textes. Je me suis lancé dans un autre projet, la production de documentaires "Ma Rencontre Avec Une Personnalité Artistique". C’est à ce moment-là que j’avais fait ma rencontre avec Franck Stromme. Quand il m’a proposé de devenir sa directrice artistique pour gérer son patrimoine photographique et organiser ses expositions et les relations presse, je ne connaissais pas grand-chose à la photographie, mis à part poser ! Il m’a tout appris et m’a fait découvrir la richesse de son univers. Mettant tout en œuvre, je trouvais les moyens de partager son travail par des diffusions originales. Ce fut une expérience très enrichissante et toujours active. Nous avons tant d’idées folles et communes ! Franck Stromme a également été un moteur pour relancer mes projets musicaux. J’ai repris contact avec l’écosystème musical et fait de nouvelles rencontres avec des musiciens. La première étape fut la sortie de la première version du single "Sous Son, Éprise" en collaboration avec Bruno Bonnenfant, ami de Franck Stromme et ancien bassiste de Jean Néplin, collaborateur des Rita Mitsouko. Le clip de cette version a été réalisé par Franck Stromme et Ninon Klein.





Ton EP s'appelle "Dix Huit". Si le poète dit qu'on n’est pas sérieux quand on a 17 ans, est-ce pour cette raison que tu as voulu démarrer directement avec l’âge de la majorité́ ? 

Dix-huit est un chiffre symbolique pour moi. Je suis née un 18. C’est un chiffre qui est sur ma route et mon chemin. Je lui fais confiance. Il m’a fait naître BIEN avant la date prévue…        


Ton premier EP convoque les influences de la chanson française rock de Christophe ou Alain Bashung, la pop de Prince ou Madonna voire l'électro de certains albums de Madonna ou Placebo. Comment as-tu réussi à associer ces influences qui auraient pu apparaître si ce n'est contradictoires du moins déséquilibrées ? 

Toutes ces influences forment un équilibre musical autour de leur quête perpétuelle d’explorer le son et leur façon de l’exprimer. Leur diversité est une source de richesse qui nourrit mon travail.  Ma première influence fut Prince. Je l’ai découvert par hasard avec son album "Purple Rain" chez un disquaire à Berlin. J’avais été attirée par la singularité de la pochette du vinyle. A l’écoute, je fus totalement fascinée. J’avais découvert mon Dieu musical. Ce fut le point de départ de commencer la guitare, moi qui faisais du piano. Pour Madonna, j’admire ses performances scéniques. C’est du grand show ! Alain Bashung et Christophe ont cette faculté de t’emmener dans leur univers, c’est presque inexplicable. J’entends leur âme exprimer leurs mots et leurs maux. Placebo et The Kills sont mes plus importantes influences musicales. Pas les mots, je suis juste en transe ! Le rock exprime mes ressentis les plus profonds et me libère. Leur sonorité précise mon écriture et son énergie.


On entend "Je t'aime mélancolie" sur la première piste 'Dépêche-toi D'Aimer'. Allusion à peine voilée à Mylène Farmer. Comment cette artiste t'a-t-elle inspirée ? 


Merci pour l’information sur Mylène Farmer. Cette grande artiste ne fait pas partie de mes influences. Cependant, j’ai un profond respect pour son travail et sa carrière.





Blague à part, le titre 'Dépêche-Toi D’Aimer' pourrait-il être une évocation très lointaine et cachée de Depeche Mode ? Pourrait-ce être une autre influence ?  

En effet, Depeche Mode est un groupe que j’apprécie énormément par ses sonorités synthpop.


Qu'entends-tu par des chansons ultraviolettes ? On ressent une urgence dans le titre et dans la musique comme s'il y avait une peur de ne pas assez vivre l'instant présent à une époque agitée ?

Le titre 'Dépêche-Toi D’Aimer' a été écrit pendant la période du premier confinement (comme le titre 'Portofino'). C’est une histoire d’amour. Cela exprime la séparation, l’absence et la remise en question. J’ai voulu exprimer dans ce titre la complexité des émotions, l'importance de vivre pleinement dans le moment présent et de profiter de la vie. J’évoque également le passage du temps et l'importance de se laisser aller à l'Amour, même si cela peut parfois sembler difficile ou effrayant. C’est un reflet d’émotions pendant cette période difficile du confinement où nous étions dans la réflexion.  Quand je parle des chansons ultra-violettes, il y a évidemment un clin d’œil à Prince… la couleur Purple.  C’est une invitation à aimer intensément et spontanément.      


L'ambiance est plus intimiste sur la baudelairienne 'Ambroisie', ode aux fleurs du Léthé qui permettent d'oublier sa condition misérable d'humain la nuit. De manière générale, ces chansons se basent-elles sur des observations extérieures ou sur une expérience vécue ?  


Quand j’écris, il y a toujours une part de vécu et d’observation… Dans le texte d’Ambroisie, je fais un parallèle avec la mythologie grecque. Ambroisie est une nourriture délicieuse des Dieux qui leur assure avec le nectar leur immortalité. Donc cela renforce l'idée de la femme désirée et presque inaccessible, qui peut sembler "divine" à ceux qui la convoitent.  Ce titre appuie également l'idée de la virtualité, reflet de notre époque avec les réseaux sociaux, comme si les relations sont plus imaginaires que réelles.  On peut y voir un désir de connexion, d'identification et de recherche de sens dans un monde en constante évolution.              





'Portofino' évoque un petit port de Ligurie avec de belles maisons colorées, est-ce que c'est le même qui t'a inspiré et pourquoi ce sympathique port italien doit-il t'attendre ? Une façon de poursuivre la tradition de ville- femme/homme dont on peut trouver un bon exemple dans le 'Bruxelles' de Dick Annegarn ?

Étant d’origine italienne, 'Portofino' me tient à cœur. Effectivement, je fais un parallèle lieu / personne.  Comme pour 'Dépêche-Toi D’Aimer', le titre 'Portofino' a été écrit durant la période du premier confinement. En effet, je parle d’amour, de manque, de solitude, de remise en question.    


La perle noire de l'album c'est 'Sous Son, Éprise', avec son atmosphère asphyxiante au-dessus de laquelle plane ta voix claire et légèrement ombragée. La façon d'écrire le titre est d'ailleurs un peu étonnante. 

'Sous son, Éprise' est le premier titre que j’ai créé après deux années de pause. il est sorti en single en 2021 dans sa version plus alternative. Je l’ai ensuite retravaillé en studio avec des sonorités rock-électro pour qu’il soit plus cohérent avec mon EP "Dix-Huit" que je commençais à composer. Il garde cependant une ambiance saturée façon The Kills, groupe que j’admire beaucoup. La guitare est représentée comme un objet avec lequel j’entretiens une relation étroite et intime, une sorte de muse inspiratrice. C’est une métaphore qui exerce une forte attraction et apporte une sorte de satisfaction et d’accomplissement, une forme d’emprise.  En effet, la guitare et moi, c’est une histoire d’amour mais une relation compliquée, difficile à dompter et à maîtriser.  Et puis, il y a tellement de choses dans ce texte, elle est particulière… "Sous ses sonorités, je suis sous son emprise"


Tes paroles sont assez bien écrites mais avec le remix de 'Dépêche-Toi d'aimer,' lorgnes-tu vers le public des boîtes de nuit ? 

Merci ! 'Dépêche-Toi D’Aimer' version remix, c’est pour m’amuser, explorer j’aime ça !  Je voulais aussi tenter quelque chose d’encore plus électro. 





Comment vas-tu défendre cet EP ? Des concerts ? Un clip ?

 Dans la chronologie des choses, l’idée était de partager mon travail avec la sortie de 4 titres avec l’EP "Dix-Huit". De nouveaux singles sont programmés en sortie à partir de mai prochain afin de pouvoir proposer un répertoire plus riche dans une optique de faire de la scène.  Chaque titre sortira sur toutes les plateformes avec un clip. La promotion est pilotée par l’attaché de presse Christophe De Sousa de l’agence DOOWEET. 


Un dernier mot aux lecteurs de Music Waves...

J’espère vous rencontrer très vite.



Plus d'informations sur https://fr-fr.facebook.com/michaelle.dioni.9/
 
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