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TITRE:

YOUV DEE (25 AVRIL 2023)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK ALTERNATIF



Si "Pas d'accord!" ne mettra pas tout le monde d'accord, cette rencontre avec Youv Dee nous a permis de percer au grand jour un artiste entier à la démarche aussi authentique qu'elle est osée...
STRUCK - 02.06.2023 -
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Nous avons rencontré un citoyen du monde qui retourne à ses premiers amours rock pour la plus grande joie des amateurs de ce style musical mais au plus grand désarroi des fans de la première de l'artiste qui dévoilait une facette urbaine.
Une interview sans aucun tabou avec Youv Dee qui n'a pas eu peur de se couper d'une partie de sa fanbase construite sur ses premiers albums rap... "Pas d'accord!" ne mettra pas tout le monde d'accord mais mérite d'être découvert rien que pour saluer la démarche osée mais toujours sincère d'un artiste authentique, entier et finalement touchant...






Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée et à laquelle tu aurais marre de répondre ?


Youv Dee : Hum... "Pourquoi ce virage ?" (Rires)…


Et malheureusement, on devra y revenir…

Non, non, pas de problème, c’est juste que j’ai du mal avec le mot "virage" alors que ce n’est qu’une évolution…


… naturelle ?

Ouais, grave !


J’ai toujours fait des projets qui sont pour moi à écouter dans la durée




Ton actualité brûlante est la sortie de ton album "D’accord, Pas d’Accord" qui fait suite à "La Vie de Luxe" en 2021. Comment expliques-tu cette frénésie créatrice qui suit les standards actuels de l’industrie musicale actuelle qui demande un rythme de sortie rapide entre deux albums ?

C’est vrai que plus le temps passe, plus c’est fast food : c’est JeanJass, un rappeur belge, qui disait qu’il travaillait sur un album pendant un an pour que tu l’écoutes pendant une semaine (Rires) !
Malgré tout, je ne me sens pas trop dans ce truc sachant que j’ai toujours fait des projets qui sont pour moi à écouter dans la durée. Mais avec TikTok, je comprends que pour les petits, c’est de la dopamine !


Dans ces conditions, n’est-ce pas frustrant de voir tes compositions consommées comme un produit jetable ?

Même si je le vis un peu comme tout le monde, je ne me sens pas vraiment touché mais je sais qu’à la différence d’autres artistes, quand je sortais mon ancien projet, un an et demi après, il était toujours autant écouté…
Je pense que c’est le cas parce que j’ai réussi à toucher sur le plan émotionnel et tu as envie d’y revenir, contrairement à des albums uniquement portés par des featurings ou que c’est un phénomène de mode, un tube de l’été… je comprends que rapidement, tu n’en aies plus envie… Du coup, j’essaie de jouer sur cet aspect que la musique que j’écoute et qui m’a vraiment touché jusqu’à la fin de ma vie : Linkin Park, Deftones…


Ça a été vraiment dur à vivre émotionnellement parlant


Tu évoques des groupes qui nous parlent sur Music Waves mais pas forcément à ton public de tes premiers albums… Justement, quel a été la réaction de ce public ?

Tout le monde se demande comment ça se passe… J’ai perdu des fans, j’en ai gagné de nouveaux… mais ça a été vraiment dur à vivre émotionnellement parlant : tu passes pour un fou auprès de certaines personnes qui te disent que c’est de la merde ce que tu fais et qu’ils veulent du rap à l’ancienne et d’autres qui sont trop contents et qui te disent qu’ils font de la guitare grâce à moi…


Tu dis que c’est dur à vivre émotionnellement, on imagine ce que tu as dû subir des réactions violentes sur les réseaux sociaux…

J’en prends plein la gueule mais j’en prenais déjà au départ… J’étais dans l’univers rap mais j’avais des colliers à pics… : j’en prenais déjà un peu dans la gueule ! Mais j’étais un peu insensible à ça mais ça continue toujours… mais je ne leur en tiens pas rigueur, je sais que pour plus de moitié sont des jeunes…


J’ai pris les choses à revers !




Tu sembles dire que tes racines ont toujours été rock. Dans ces conditions, pourquoi avoir commencé avec un rap plus "conventionnel" ?

De base, je ne savais pas que j’allais faire de la musique donc il fallait que j’apprenne à écrire -au début, je n’avais besoin que de mon téléphone… Une fois que j’ai  appris à écrire et quelques années après, je me suis retrouvé dans l’industrie et dans des studios, avec des ingénieurs sons qui étaient métalleux qui m’ont fait découvrir de nouvelles choses. Et le jour où je me suis senti prêt vocalement, j’ai appris à crier, j’ai regardé des heures et des heures de tuto de scream pour essayer de comprendre…
J’ai effectivement sorti mon premier projet mais ce n’était pas le monde qui me plaisait, un monde où il fallait faire des featurings… Par exemple, un jour, on me demande de faire Skyrock, naïvement, je ramène ma guitare (Rires)…

Donc, dès que j’ai pu, j’ai sorti un truc bien punk… mais il a fallu que je prenne le temps !
J’ai pris les choses à revers en constituant une fanbase, un noyau pour me permettre de faire ce que je fais aujourd’hui même si certains me suggéraient d’attendre d’avoir trente ans pour le faire… Mais je me suis dit qu’il était temps de le tenter et je savais que je ne partais pas de zéro !


Ton parcours est finalement quelque peu inverse de celui de Mat Bastard et Skip the Use qui ont commencé par du punk pour actuellement nous proposer une pop rock électro…


Il est très, très fort ! Mais c’est vrai !
Et j’ai déjà un son avec Skip the Use - on a joué avec eux sur le festival Main Square : c’était trop bien ! C’est trop inspirant de croiser des gars comme Mat…


Tu proposes différents packs de ton nouvel album et notamment un mug poubelle ainsi qu’un journal avec un article et une photo sur laquelle on te voit dans une benne ? Te prends tu pour le philosophe Diogène de 2023, la benne ayant remplacé le tonneau ?

(Rires) Incroyable ! Non mais j’avoue, j’aime beaucoup : c’est fou (Rires) !
De base, je voulais m’enfermer dans un tableau de nature morte ou un beau truc genre un diamant à polir et finalement, on a fait tout l’inverse, me foutre dans la poubelle était une excellente idée sachant que je me trouve assez brillant dans cette poubelle !
Le truc est neuf mais on va le jeter à la poubelle parce qu’on ne veut pas quelque chose de différent, on veut garder la musique bloquée, on veut que je rappe… On veut me brider et pas seulement l’industrie, mes fans… même ma famille, au début, n’était pas trop chaude !


Mais c’est désormais validé ?

Oui, on a quand même fait le Bataclan mais ça reste mitigé, c’est autre chose… J’ai l’impression d’être redevenu un enfant à me prendre des remarques du type : "Qu’est-ce que tu fais ? Tu fais n’importe quoi…". Mais j’ai 26 ans, sérieux (Sourire) !


Je ne fake rien : je ne fais pas semblant ! Je suis ce que je fais et ce que je fais ressemble à ce que je suis !


Tu évoques les retours de ton entourage qui pouvaient te laisser penser que tu faisais de la provocation… N’est-ce finalement pas la pire des choses d’être perçu comme un personnage non sincère ?

On ne me l’a pas trop dit mais je sais que ça peut être perçu comme tel. C’est pour ça que je m’efforce de proposer un truc qualitatif.  Je ne voulais pas que les gens se disent que c’était un projet pour tester et revenir sur un album purement rap ensuite. Je pourrais, et c’est tout ce qu’on me demande finalement, mais je ne peux pas me contraindre, je n’ai jamais réussi à aller à l’encontre de l’évidence… Je ne fake rien : je ne fais pas semblant ! Je suis ce que je fais et ce que je fais ressemble à ce que je suis ! Je voulais montrer que j’étais sérieux !
Il y a quand même des riffs à retenir malgré tout : je n’ai rien réinventé, j’ai juste fait à ma sauce ! Je pense être légitime, je ne suis pas là pour blaguer !


Mais à ce titre, comment expliques-tu le fait que la fusion rap et rock n’ait pas pris en France, alors qu'aux Etats-Unis, la fusion est plus présente ? Tu as cité notamment Linkin Park -ayant conduit notamment à l’émergence du néo metal- là où en France, nous sommes restés cantonnés à ‘Face à la Mer’ de Calogero et Passi…

C’est vrai et c’est marrant ! Mais c’est vrai qu’en France, nous sommes très attachés à la langue qui est bien articulée mais ça ne correspond pas vocalement à ce que je recherchais : je ne chante pas comme Kyo, BB Brunes ou Téléphone… je ne sais pas chanter, le son vient de mon cul (Rires) !


Effectivement de façon générale, si la langue française est adaptée au rap axé sur les textes, elle ne sonne pas rock. Comment parviens-tu à le faire de ton côté ?

Je crois que je ne suis pas un artiste texte… En France, on est beaucoup dans le message qui va aller toucher les gens comme la tristesse, la dépression, le harcèlement, la liberté des femmes… on aime beaucoup ça !
De mon côté, je parle beaucoup de moi. Je commence à bosser la mélodie donc j’imagine toujours une mélodie internationale dans ma tête et le moyen de la chanter en français : c’est ce que Stromae m’a appris…


Nous avons toujours ce petit décalage parce qu’on est trop attachés à notre culture…




A ce titre, commences-tu par travailler les textes ou la musique ?

La musique d’abord, mais parfois les sons punk comme ‘Longtime’, ‘Ma belle’… j’ai une idée du refrain dans ma tête, je pose ensuite quatre accords avec ma guitare… mais c’est souvent le process inversé !

Mais pour en revenir à ce que tu disais sur le fait que cette fusion ait pris aux Etats-Unis comme désormais en Angleterre ou au Japon qui suivent le courant, nous avons toujours ce petit décalage parce qu’on est trop attachés à notre culture…


Heureusement, les jeunes semblent de plus en plus ouverts à cette fusion comme en témoignent les génériques de manga. A cet égard, quel est le public de Youv Dee ?

Comme tu l’as dit, c’est difficile de faire gober cela à plein de gens, vu qu’il n’y a pas eu d’avant dans mon style… Il faut tout un microcosme : aux Etats-Unis, il y a eu le retour des anciens groupes comme Machine Head qui a dit qu’il allait signer de nouveaux petits groupes, qu’il allait bosser avec Bring Me the Horizon…
Ici, c’est compliqué ! Déjà, les anciens groupes se foutent de moi (Sourire). Je kifferais rencontrer Adrien Gallo, Nicola Sirkis… pour apprendre et m’imprégner. J’ai bossé il y a très longtemps avec Dominic Miller -le guitariste de Sting- pour prendre cette expérience des anciens pour apporter quelque chose de nouveau dans ma musique…
En attendant, je suis un peu le seul porte-parole des jeunes qui veulent faire du rock car je vois plein d’autres artistes qui veulent faire comme moi mais pour se tirer vers le haut et montrer que ça existe, il faudrait que ça paraisse plus logique en termes de média… Mais aujourd’hui, il y a un monopole : c’est le rap qui se bat contre la variété et tout ce qui est entre les deux passe un peu à la trappe !


Une des originalités de cet album est le phrasé rap, rapide qui apporte à cette énergie notamment dès le premier titre ‘Sortir de ma tête’, comment as-tu travaillé les lignes vocales ?


Sur ‘Sortir de ma tête’, justement, je voulais qu’on ne ressente pas trop le côté rappé où ça va vite… J’étais dans mes inspirations Linkin Park, Bring Me the Horizon… et je tente (Rires) !
En gros, j’ai une idée, je tente et en général, comme tous les sons que j’ai sortis, j’ai eu de la chance que ça marche ! Mais effectivement quand je fais mes prises, je suis généralement surpris de ma voix (Rires) et de constater que ça marche ! J’ai appris et ça me fait rire quand j’écoute mes premiers sons de rap sur Soundcloud : vocalement, c’est le jour et la nuit !


Et cette évolution, c’est le travail ?

Oui, le travail, les rencontres, les concerts et de s’en rendre compte également qu’il y a différentes voix, différentes techniques même sans avoir pris de cours…
Par exemple, après mon dernier projet, je suis retourné en studio, j’ai passé des heures à regarder des tutos de screams parce qu’il me fallait une nouvelle compétence…


Et tu as également pris des cours ?

Non, j’ai voulu mais je n’arrive pas avec tout ce qui est scolaire (Sourire), et c’est pareil pour la guitare…
J’ai du mal avec les cours : je travaille tout tout seul…


Tu l’as dit, certaines chansons semblent être personnelles, voire cathartiques comme ‘Longtime’ par exemple. Mais à qui s’adresse ce morceau ?

Ça s’adresse à une fille (Sourire) comme ‘Ma Belle’, ‘Mal 2 toi’…


Et ces filles savent que ces chansons leur sont destinées ?

Je pense, oui, un peu…
Mais par exemple, sur ‘Sadboy’ ou ‘Spéciale’, je ne pense pas qu’elles le savent parce que ce sont des aventures par ci, par là…


C’est mieux qu’elles ne sachent pas…

(Rires) Oui, c’est un peu plus trash ! Mais oui, ce sont les deux aspects de la vie : l’amour un peu impossible et mes relations purement animales…


Dans ‘Rock’n Roll’ tu sembles passer pour un incompris, est-ce que c’est vraiment le cas et est-ce que tu en souffres ?

J’en souffre, même si je veux donner l’impression que ça ne me touche pas. Mais si j’en parle tout le temps, c’est que je ressens cette petite injustice… Par exemple, je suis allé sur TikTok tout à l’heure et j’ai lu un commentaire comme quoi j’étais devenu gay parce que je m’habille avec des tenues un peu androgynes… Je sais que c’est un gars de 12 ans qui a écrit ce commentaire comme ceux qui disent que je fais de la merde et qu’il faut que je fasse mes sons d’avant… Pour toutes ces raisons, pour eux, je suis fou !


Comme le fait de lancer ta collection de vernis à ongles…

Ouais !


Mais ressens-tu le besoin de le mettre en texte comme l’expulser ?

Oui, j’avais ce besoin de le sortir. Ce n’était pas du tout un choix de single à bosser en radio mais j’avais ce besoin de le sortir même s’il n’y a pas de refrain.
Mais je suis très dans ce côté vu qu’on me fait chier, montrer aux petits qu’on vit ensemble... C’est en faisant ça que petit à petit, finalement, on ouvrira les esprits.
Ce que j’avais fait a beaucoup influencé le rap d’aujourd’hui, donc je pense que ce que je peux continuer à influencer la jeunesse sur des trucs biens et plus positifs là où avant, j’étais plus officiel sur mes drogues… Je n’influençais pas que dans le bien !
C’est pour ça que j’avais voulu faire ce clip où je ramène pas mal de fans qui sont tous devenus amis et que j’ai fait monter sur scène au Bataclan : il y a ce côté hymne de la liberté ! On se met du vernis, on se teint les cheveux, on se fait des piercings, on s’aime, on rêve, on kiffe… très cliché, très manga !


C’est vrai que l’équilibre est très difficile à trouver entre le wokisme Netflixien et la liberté…




Mais c’est compliqué aujourd’hui en France où tout est devenu tabou…

C’est vrai qu’il y a des mots qu’on ne peut plus employer ! C’est vrai que l’équilibre est très difficile à trouver entre le wokisme Netflixien et la liberté…


Et comment y arrives-tu ?

Pour plein de gens, je suis considéré comme quelque chose de moquable ! Mais je sais que je ne vais heurter personne en faisant ce que je fais là…


Tu te considères comme une cible ?

Je suis une cible et je dois fermer ma gueule ! Je me freine parfois quand je lis des commentaires sur Twitter en évoquant Martin Luther King qui se retournerait dans sa tombe s’il voyait Youv Dee… Ces personnes ont un vrai problème avec leur image de ce que doit être le black de 2023 !
Quand j’ai commencé la musique, je voulais montrer aux petits qu’il y avait d’autres choses comme mes modèles comme Lil Wayne, Young Thug… qui étaient des mecs qui se sont mis en jupe et qui ont fait du rock et du skate qui disaient aux petits de sortir de leur cité et d’arrêter de vendre leurs trucs…
Ici, c’est super conservateur : il n’y en a que pour la cité ! Je veux que les petits se cassent et voient qu’ils peuvent être noirs et comme ça ! Quand on me croise dans la rue, je vois dans le regard des gens que c’est possible d’être noir et pas uniquement t’habiller chez Decathlon…


Et dans l’idée, quel est ton avis sur l’interview de Gims ?


Ah le truc des pyramides (Sourire)… Je n’ai pas tout vu de son interview mais le peu que j’ai vu, il relançait à nouveau un débat en entretenant le malaise…


… sur des choses qui se sont déroulées il y a des millénaires pour le coup… Ne serait-il pas plus opportun de réfléchir pour qu’on vive tous mieux ensemble ?

Grave ! C’est clairement ça ! Et ça rejoint ce que je te disais tout à l’heure de personnes qui me parle sur Twitter de Martin Luther King. Ce sont des personnes qui veulent nous enfermer dans une boîte…


Je suis un citoyen du monde !


Et on a également le même discours à l’inverse…

C’est vrai que je les vois également sur YouTube ceux-là… Je trouve ça tellement con ! Je suis un citoyen du monde ! Ma grand-mère est blanche : quand j’étais petit, on demandait à ma grand-mère ce qu’elle faisait avec un petit noir au musée (Rires) ! C’est pour ça que j’ai peut-être un autre point de vue : j’ai autant de cousins blancs que de cousins noirs… Les gens veulent rester en guerre communautaire !


Alors qu’il y a des choses beaucoup plus graves qui s’annoncent devant nous comme la crise écologique…

C’est vrai, il vaudrait mieux se focaliser là-dessus que d’aller dire qu’on avait l’électricité dans les pyramides et qu’on était les premiers (Rires) ! C’est le concours de celui qui a le plus souffert…


Et pour en revenir à ta musique ? Qu’attends-tu concrètement de cet album : la reconnaissance de la scène rock ou une compréhension de tes fans rap de la première heure ?

Les deux ! J’avoue que tu as tout dit, je ne sais pas si je peux développer… Est-ce qu’un vieux de la vieille va me comprendre et aimer ma démarche ? J’avais déjà des indices malgré tout : depuis que je tourne en 2018, je vois les techniciens venir me voir et me dire que l’énergie leur rappelle celle rock et punk de leur jeunesse : les Bérurier Noir… On m’a dit ça pendant des années et ça m’a rendu confiant pour cet album !
Et bien sûr que mes petits s’approprient cet album et le prennent comme un album qu’ils vont écouter pendant longtemps plutôt qu’un projet sorti comme ça…


Et les premiers retours valident-ils cette évolution ?

Je me dis que certains médias qui pouvaient être sceptiques au début…


… mais on s’en fout des médias, non ?

Non, c’était important parce que je vais sur un autre style et je savais déjà que les médias rap allaient se détourner de moi…


Je n’intéresse pas les médias rap !




… certes mais ton album n’est pas que rock, il y a du rap… Cet album fusion…

Ma force était de pouvoir utiliser les deux, mais force est de constater que je n’intéresse pas les médias rap !


L’auto-tune est ma pédale de voix !


On parlait de communautarisme : tu es la preuve qu’elle est dans tous les domaines y compris artistique comme la musique…

Tout à fait ! Et pour ce qui est de la radio, je vais faire les stations de variété même si je suis moins comestible visuellement que Clara Luciani (Sourire) !
Tous les mecs qui sont pointus, il fallait qu’ils comprennent ma démarche sinon j’aurais été encore plus dans une bulle d’incompréhension… et par exemple, je suis content que l’auto-tune ne m’ait pas trop porté préjudice parce que je sais que pour certains, c’est l’affront total ! Je suis pour aller dans ce débat ouvert avec Rolling Stones qui a stigmatisé cela. Ok, pas d’auto-tune mais qu’est-ce qui a fait évoluer la musique récemment ? Les rockeurs ont créé des pédales de distorsion, les métalleux shredent… l’auto-tune est ma pédale de voix !


Mais il ne faut pas en abuser au risque de faire du Jul !

Mais il n’y a pas que de l’auto-tune qui apporte une distorsion vocale… C’est une manière de jouer avec le son !


Et pour finir, comme on aime mettre des étiquettes, dans quel genre te classerais-tu ?

Du néo metal grunge punk pop (Rires) !


On a commencé cette interview par la question qu’on t’a trop souvent posée au contraire quelle est celle que tu souhaiterais que je te pose ou à laquelle tu rêverais de répondre ?

Je crois qu’on m’a posé toutes les questions possibles mais j’ai bien aimé celle que tu m’as posé avant à savoir dans quel genre je me classerais vu que je ne sais pas comment faire ? Ou alors quel genre d’artiste, je veux être…


Et de façon générale, est-ce que tu sens bien sachant que sur certains titres, tu sembles indiquer que tu ne trouvais pas ta place ?

Je ne me suis jamais senti aussi bien qu'aujourd’hui dans tout ce que j’entreprends…


Est-ce que cela signifie que le prochain album sera chiant parce que tu seras bien et que tu n’auras plus de malaise à exprimer qui est finalement la plus belle source d’inspiration musicale qui soit ?

Je suis trop content de la liberté que j’ai sur ma musique, sur mon apparence… mais d’un autre côté, j’ai toujours mes problèmes de meufs, de drogues ‘Feeling’ est clairement un titre sur l’addiction… Le problème est quand je ne suis plus Youv Dee, quand tu enlèves la part artistique, la vie est un calvaire…





Ah donc finalement, tu n’es pas si pas bien dans tes bottes…

Dans mes vraies bottes ? Non, je ne suis pas bien dedans vu que j’ai trop de névroses à gérer…


On se donne rendez-vous à la prochaine interview pour que tu me dises que la reconnaissance artistique est acquise grâce à cet album et que tu ailles mieux…

On règle les choses petit à petit. Déjà artistiquement, j’ai réussi à enlever presque tout ce qui me cassait les couilles et j’ai plus de temps de faire le boulot spirituel en lisant des bouquins, apprendre à comprendre et à y remédier mais parfois, il y a des petites rechutes : ce n’est pas facile tout le temps…


Le plus important est que tu en sois conscient et que tu donnes les moyens d’y remédier justement et avancer… Je te souhaite plein de choses pour la suite…

Merci en tous cas, c’était trop bien : j’ai kiffé !


Merci à Calgepo pour sa contribution…



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