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TITRE:

LAME (30 MARS 2022)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK INDÉ



A la fois boiteux et acéré, LAME débarque avec un premier EP 4 titres en forme d'oxymore rock et s'en explique ici même !
EASTWOOD - 19.04.2022 -
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Groupe fondé en 2018 par Etienne Sauvage, vous vous nommez "Lame", faut-il y voir un nom français qui évoque une épée ou l’anglais qui n’est pas à votre avantage ("Piètre" ou "bidon »). Vu que le chant est anglais, on va opter pour la version anglaise. Même si c’est loin d’être le cas de votre musique, ne craignez-vous pas que ce nom de groupe vous prête préjudice à l’international ?

C’est tout à fait juste ! C’est la seule chose qui explique que nous ne soyons pas déjà des stars planétaires !!!...
Disons que la signification est double, d’une part, littéralement, "lame" signifie "boiteux" et cela fait référence au goût d’Etienne pour les mesures impaires dans les compos ; d’autre part, effectivement, cela signifie "nul" ou "foireux" et c’est juste une manière d’assumer de faire une musique "indie rock" qui n’est pas dans le top de la hype actuellement. C’est juste une façon de dire : "on s’en fout, on fait la musique qu’on aime". C’est plutôt le choix de l’ironie. Au fond on est assez satisfait de nous !


Votre actualité est cet EP "Pleasantly Disappointed". Est-ce que comme le nom du groupe, l’humour est une de caractéristiques du groupe et votre musique ?

Pour la musique peut-être plus l’ironie que l’humour. Ou l’humour noir… Disons un certain décalage… Il paraît que "l’humour est la politesse du désespoir". C’est un peu l’idée… Une façon de dire des choses tristes avec détachement, pour les mettre à distance et ne pas tomber dans une forme de déprime auto-complaisante.
Après, entre nous ou sur scène, c’est vrai qu’on aime aussi les vannes débiles et absurdes !


Musicalement justement vous explorez les contrées mélodiques pop légères balisées en leurs temps par The Strokes, Arctic Monkeys, Television ou encore Franz Ferdinand. Ces groupes sont-ils des influences pour Lame ?

Oui, ce sont des groupes qu’on aime et qui nous ont marqués. Mais notre idée n’a jamais été de composer "à la manière de".
Quelque part cette vague rock des années 2000 c’est la dernière grosse vague de musique essentiellement non électronique, et c’est de là qu’on voulait repartir : faire du rock uniquement avec des instruments sans être dans un esprit "revival", parvenir à exprimer quelque chose de parfaitement contemporain en mettant à distance le digital.
Et quand on voit, après l’euphorie des premières décennies, toutes les questions que pose la généralisation du numérique dans tous les domaines, on se dit que ce n’est pas totalement idiot. On est pas du tout technophobe, loin de là, mais musicalement c’est vrai qu’on aime l’émotion particulière procurée par un instrument de musique, aussi bien pour celui qui joue que pour l’auditeur. On aime le fait de jouer vraiment « live », le risque inhérent à ça. On aime aussi tout le parcours autour de la pratique d’un instrument. C’est un long processus, un véritable cheminement. Et quatre instruments qui jouent ensemble, résonnent ensemble, c’est magique ! Le rock c’est quelque part une quête d’authenticité, voir ce qu’il se passe quand on se débarrasse d’un certain nombre d’artifices… On fait de la musique "bio" en fait !


Comment définiriez-vous l'atmosphère multiple qui émane des morceaux, entre les paroles sombre, le chant détaché et la musique rythmée ?

Tous nos morceaux sont travaillés par une tension entre des pôles opposés : ombre et lumière, déprime et joie, intérieur et extérieur, émotivité et détachement, simplicité et sophistication, etc.
Au fond c’est juste une manière de traduire en musique la complexité de la vie… Rien n’est jamais simple, monolithique… Les situations, les gens, les problématiques, sont toujours pétries de contradictions, d’ambiguïtés…


Est-ce un choix voulu ou les morceaux choisis pour l'EP ont-ils amené cette atmosphère avec eux ?

C’est une caractéristique générale de notre musique, liée à nos personnalités (et à celle de notre auteur/compositeur, Etienne). Après, le choix des morceaux a été fait en fonction de la cohérence entre eux. On voulait que par-delà les différentes ambiances, cela dessine un paysage commun. Comme les différentes pièces d’un puzzle : chacune a une forme différente et indépendante mais leur assemblage créé un tout.   


Le visuel est signé Lohengrin Papadato qui signe une pochette marquante et singulière : Comment vous êtes-vous rencontrés ?

C’est le frère d’un pote de David, notre guitariste lead. Quand on cherchait un graphiste pour l’EP, David a pensé à lui et nous a montré son travail. On a bien accroché et donc on lui a proposé de bosser avec nous sur ce projet. C’est un mec hyper doué et, en plus, adorable. Ça a été un vrai plaisir de bosser avec lui !


Cette pochette colle parfaitement à la musique qu’elle accompagne. C’était une condition pour choisir le visuel ?

Plus exactement c’est un visuel que Lohengrin a spécialement créé pour cet EP. Il s’est appuyé sur les maquettes des morceaux, les paroles et les nombreux échanges qu’on a eus avec lui pour essayer de lui expliquer notre musique et nos attentes. On voulait vraiment que la pochette fasse rentrer tout de suite les gens dans notre univers, que ce soit une projection visuelle de notre univers musical. En retour ce visuel a influencé notre musique, puisque nous avons modifié l’intro de notre morceau 'Summer Sun', qui ouvre le disque, pour qu’il y ait une véritable continuité entre la pochette et les premières notes qu’on entend en mettant le disque. C’était vraiment passionnant ce dialogue entre dessin et musique ! C’est vrai qu’on est très fiers de ce visuel et de la capacité qu’a eue Lohengrin à dessiner notre musique ! D’ailleurs on en a fait un poster (dispo sur notre stand de merch en concert et sur notre site web : https://linkr.bio/lame).


Pourquoi un EP 4 titres, et pourquoi ces titres-là ?

C’est la première fois qu’on entrait en studio pour un enregistrement "sérieux" et pas une simple démo. On voulait donc éviter de se disperser. On a préféré se concentrer sur un nombre limité de morceaux mais les explorer à fond. La qualité plutôt que la quantité. Et c’était aussi une manière d’utiliser au mieux notre petit budget…
Ces quatre morceaux nous semblaient cohérents entre eux. Ils permettent de présenter les différentes facettes de notre musique tout en s’inscrivant dans une sorte de récit qui les relie. Le tout forme une sorte de voyage existentiel.


Les avez-vous composés spécialement pour cet enregistrement ?

Non, on compose en permanence de nouveaux morceaux, au fil de l’eau, pas pour répondre à une échéance. Si on a suffisamment de bons morceaux alors on entre en studio.
Sur les 4, 3 sont dans notre set depuis le début. Ils ont beaucoup évolué avec le temps au niveau des arrangements, à l’épreuve de la scène. Ce sont donc des morceaux qui nous semblaient mûrs pour le studio. Mais malgré tout, ils ont encore évolué, cette fois à l’épreuve du studio.


Vous êtes originaires de Nantes, quelle influence cela a-t-il sur votre musique ?

Nantes c’est la ville où on s’est rencontrés tous les 4. Aucun de nous n’est né ici, nous sommes tous arrivés pour le boulot où les études. Le fait que Nantes soit une ville attractive et une ville de culture nous a donc reliés et fait naître en tant que Lame. Ce qui n’est pas rien comme influence ! Lame ne pouvait se former qu’à Nantes, puisque c’est là que tous les 4 nous avons convergé. Nous avons d’ailleurs sorti début 2020 un tout premier single qui s’appelle 'Nantes' (dispo sur les plateformes de streaming).


Vous sentez-vous faire partie d'une scène nantaise, française ou internationale ?

Nantaise oui, car nous avons beaucoup joué à Nantes et que nous y avons plein de copains dans les groupes qui y tournent, qu’on est bien intégrés à la scène locale. Française aussi, car nous avons joué un peu partout en France. Internationale, seulement dans la mesure où musicalement le rock est une musique internationale, dont l’histoire s’écrit sur tous les continents ; nous n’avons pas encore eu l’occasion de tourner à l’étranger, mais c’est une expérience qui nous tente beaucoup.


"Pleasantly Disappointed" est un EP indépendant, financé par crowdfunding, est-ce un choix pour privilégier la liberté ?

Aujourd’hui c’est difficile de trouver un label qui finance un premier EP, donc en ce sens on n’avait pas forcément le choix. Mais c’est vrai que la liberté qu’apporte le crowdfunding est appréciable. Pour l’aspect artistique bien sûr, mais aussi pour le choix du studio, des techniciens, des différents prestataires… On est très fiers d’avoir pu faire ce disque intégralement à Nantes, c’était important pour nous. Et de le faire avec notre ami Sébastien Condolo qui a réalisé le disque.
On remercie encore une fois tous les gens qui ont participé à la campagne !


Quelles sont vos attentes pour cet EP ?

Cet EP marque pour nous le début d’une aventure, une première étape fondatrice. C’est comme l’acte de naissance officiel de Lame. On a envie d’aller encore plus loin, continuer à explorer, à créer.


Quel avenir voyez-vous pour le groupe, plutôt scénique ou enchainement d'albums ?

Là, après 2 ans de sevrage, on a une furieuse envie de retrouver la scène ! Donc ça va être notre priorité dès la rentrée. On a d’ailleurs eu la chance de pouvoir organiser une super release party au Ferrailleur à Nantes début mars ! C’était génial de retrouver la scène avec un public debout et sans masque, dans notre ville ! Le pied !!! Mais on a aussi envie de continuer à explorer les possibilités du studio. On commence à penser à un premier album. On a de nouveaux morceaux. On verra bien !


Un dernier mot pour les lecteurs de Music Waves ?

Merci ! Et continuez plus que jamais à aller voir les artistes en LIVE ! C’est vraiment ça qui fait vivre la musique, surtout la musique indé. Comme on dit toujours : la musique se vit LIVE !!!


Plus d'informations sur https://www.facebook.com/lame.fr
 
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