CLOUDKICKER (LE 17 AOÛT 2009)

Salut, peux-tu te présenter aux lecteurs de Music Waves ?
Ben Sharp : Salut les lecteurs de Music Waves, je m’appelle Ben Sharp, content de vous rencontrer.

Quelle est la signification du nom du groupe ?
Le nom de Cloudkicker est une référence au dessin animé « Tale Spin » (ndStruck : Super Baloo, pour les connaisseurs) que j’avais l’habitude de regarder quand j’étais gamin. Je ne sais pas comment j’ai décidé de ce nom mais il semble être cool.

Si tu devais définir ta musique, comment la définirais-tu ?
En fait, je n’ai aucune idée de comment définir ma musique. La plupart du temps, je laisse les internautes la définir et faire avec quoiqu’ils disent. Je dirais que la meilleure chose que j’ai entendue est « djent mélodique » même si je ne sais pas ce qu’est un « djent » (Rires).

Et justement à qui est destinée cette musique ?
Je dirais que ma musique est destinée à tous ceux qui l’écouteront. Si vous l’aimez, c’est cool ! Sinon, tant pis, allez écouter quelque chose d’autre que vous aimez.

Ton actualité est la sortie de « The Map is Not the Territory » : peux-tu nous parler de cet album ?
Oui (Rires)

Quel est le sujet de cet album ?
Il n’y a pas de sujet à proprement parlé mais je pense qu’il est définitivement plus sombre que le premier album, peut-être parce que je l’ai écris pendant l’hiver, qui sait ?

Quelle la signification du titre ?
Le titre vient d’une citation que j’ai entendue quand j’étais en train écrire des trucs pour l’album et j’ai pensé que ça collait avec l’ambiance générale. Je ne vais pas essayer de l’expliquer mais vous pouvez trouver l’explication détaillé sur le net http://en.wikipedia.org/wiki/Map-territory_relation (NdStruck : en fait, c’est une citation du philosophe Alfred Korzybski qui pose que l'abstraction tirée de quelque chose, ou une réaction à cela, n'est pas la chose en elle-même. Dans ce sens, dans la citation reprise pour le titre de l’album, Korzybski soutient que beaucoup de gens confondent les cartes avec les territoires).


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Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Qui sait mec, qui sait ?

Tu joues plein d’instruments, quelle est ta formation pour être si doué dans chacun d’entre eux ?
Et bien, je joue de la guitare et de la basse, les batteries sont programmées. Ma formation est que je joue de la guitare depuis assez longtemps pour leur faire croire d’une façon ou d’une autre que j’ai réussi à devenir bon.

Pour les batteries, as-tu utilisé le programme « Drumkit From Hell » (NdStruck dévellopé par Tomas Haake de Meshuggah et notamment utilisé par Devin Townsend sur l’album « Ziltoid ») ?
En fait, pour les deux derniers albums, j’ai utilisé EZDrummer, qui est une sous-version de Drumkit From Hell. Cependant, j’ai récemment mis à jour mon installation d’enregistrement et je suis passé à Superior Drummer.

Et pourquoi ne chantes-tu pas sur cet EP ?
Parce que je chante comme une merde, mec (Rires) !

Prévois-tu de fonder un groupe ou de rejoindre un groupe ?
Pas vraiment, j’ai fait des trucs avec des groupes pendant un certain temps et j’aime ne plus avoir affaire avec la façon de voir des autres.

Cela signifie donc qu’il n’y a aucune chance de voir les titres de Cloudkicker joués en live ?
La première chose que les gens me demandent est de savoir si jamais je ferais des spectacles un jour et je leur réponds toujours que premièrement, je ne connais personne qui sache jouer cette musique et que deuxièmement, je suis trop paresseux pour chercher et trouver quelqu’un qui pourrait (Rires).
Mais il ne faut jamais dire jamais, mais ce n’est pas une priorité pour moi. De plus, mon emploi du temps professionnel m’empêche de tourner ou jouer régulièrement.

« The Map is Not the Territory » est une « sorte de Meshuggah instrumental qui aurait mangé du Isis » : que penses-tu de cette partie de la chronique parue sur Music Waves ?
Je suppose que si c’est écrit, c’est que ça doit être vrai (Sourire) mais cette comparaison est aussi valable qu’une autre, en fait. Je pense que la musique que je fais est presque un amalgame de tout ce que j’ai pu écouter. Evidemment, certains sons et styles sont plus représentés que d’autres. Quoiqu’il en soit, les gens trouveront toujours des ressemblances différentes alors qu’ils écoutent la même musique.

J’ai parlé de Meshuggah et Isis : est-ce que ces groupes font partie de tes influences ?
Et bien, je dirais qu’évidemment Meshuggah est une influence considérable. Je ne parlerais pas d’Isis vu que je ne les écoute pas vraiment.

Si je te dis que « The Map is Not the Territory » est véritable fenêtre ouverte sur la musique extrême sans les aspects insupportables pour certains, propres au genre comme le chant HxC : qu’en penses-tu ?
Je le prends comme un compliment ! Je n’ai rien contre les groupes heavy et les chants metal mais j’apprécie vraiment les notes et la musique.

Si tu devais choisir un titre pour faire découvrir ta musique à quelqu’un qui ne la connaîtrait ; quel titre choisirais-tu et pourquoi ?
Peut-être « Hold On », ce titre a quelque chose pour chacun.

Pourquoi ne vends-tu pas tes albums qui sont tous disponibles qu’en téléchargement légal ? Penses-tu que tu n’en vendrais pas assez ?
Regarde mec, pour pouvoir vendre un cd, je devrais trouver quelqu’un pour le financer, avoir une tonne d'emmerde pour le sortir et tout ça pour probablement à peine faire des profits. J’ai sorti des cds avec mes groupes précédents et ça ressemble à une énorme douleur anale, d’autant plus que je n’ai pas vraiment le temps pour me consacrer à la promotion de tout ça.

Je pourrais faire ce que font Radiohead/Nine Inch Nails pour la prochaine sortie où tu ne paies que ce que tu PENSES devoir payer -même si ce n’est que 0 dollar- avant de télécharger, mais je ne suis pas sûr...

En fait, quel est le but de ta musique et de cet EP ? Battre des records de téléchargements (30.000 à ce jour) ou être reconnu ?
J’aime faire de la musique, les gens aiment l’écouter. Ca sonne bien, non (Sourire) ?

Quel est ton avis sur le business musical et son lien avec Internet ?
Et bien, ce n’est pas révolutionnaire que de dire que le business de la musique est une connerie, mais tout ce qui est populaire est une connerie à un certain degré, c'est pourquoi c'est populaire. Personne ne devrait s'attendre à ce qu'aucun business ne soit motivé par quoi que ce soit d'autre que le business à proprement parlé c'est-à-dire vendre, qui signifie lancer le truc en faisant appel au plus de gens possible.
Quoiqu’il en soit, il ne faut pas s’offusquer que ce ne soit pas « bohème » ou quelque chose de ce genre. Va chercher le bon truc toi-même...

Justement Internet est assez contradictoire pour des groupes comme Cloudkicker dans le sens où tu es connu grâce à lui mais tu ne pas vivre de ton art à cause de lui ?
Je suis connu ? Quoiqu’il en soit, je ne pense pas qu’être connu sur Internet signifie vraiment quelque chose.

Connu oui, tes 30.000 téléchargements en sont la preuve…
Pour moi, ce n’est qu’une « merde sainte qui passe ». Je ne suis qu’une sorte de machine parlante et les gens me complimentent sur quelque chose que je fais pendant mon temps libre. L'indication de la quantité de téléchargements est juste une façon de reconnaître mon travail.

Quel est l’avenir de Cloudkicker ?
Continuer à faire de la musique que je pense être bonne.

Justement à peine « The Map is not the Territory » est-il sorti que tu sors un nouvel EP « Portmanteau »… Une question se pose à nous : dors-tu quelques fois ? Quel est ton secret pour être si productif ?
Et bien, j’écris des trucs dès que j’ai du temps libre. Il y a des jours où je suis plus productif que d’autres mais franchement, faire 20 minutes de musique valable en neuf mois, ce n’est pas si difficile que ça !

Ca veut donc dire qu’on peut s’attendre à un nouvel EP dans 6 mois ?
Dans 6 mois je ne suis sûr vu que je n’ai rien de nouveau actuellement mais qui sait (Sourire) ?

Concernant ce tout nouvel EP sorti quelques jours avant cette interview, peux-tu nous en dire plus sur le titre notamment « Portmanteau » ?
Un portemanteau, c’est quand deux mots sont combinés ensemble pour ne faire plus qu’un mot, par exemple, « smoke + fog makes smog ».
Tous les titres de l’album sont des racines de portemanteaux. Je pense que l’album est une sorte de condensé de styles différents donc j’ai pensé que le titre collait bien.

Et concrètement quelle est la difference entre « The Map is not the Territory » et « Portmanteau » ?
Je pense que la différence est juste dans l’approche que j’ai eue en les écrivant. « The Map is Not the Territory » est beaucoup plus direct du genre : « Ca c’est une chanson, voici une autre chanson, et voici la dernière chanson ».
Elles ont toutes la même forme de base, je pense. J’ai spécialement essayé de ne pas faire ça avec « Portmanteau » et je pense que ça sonne de façon assez cool.
C’est marrant d’essayer de nouvelles choses et de ne pas rester coincer à faire la même chose sans cesse.


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Question « Lost » : ton avion se crashe sur une île déserte mais le scénariste est cool, il te laisse prendre cinq albums dans ta valise, lesquels prends-tu et pourquoi ?
Quels sont mes cinq albums préférés en fait ? J’ai tendance à ne pas avoir de préféré mais en voilà cinq sans ordre particulier :
Frederik Thordendal : “Sol Niger Within”
Death Cab for Cutie : “Plans”
Glassjaw : “Worship & Tribute”
Tycho : “Past is Prologue”
Sufjan Stevens ; “Come on Feel the Illinoise”

Tu as cité Meshuggah tout à l’heure et maintenant Frederik Thordendal : l’as-tu rencontré ? Sais-tu s’il a écouté ta musique ?
Non, ce mec ne sait même pas que j’existe (Sourire).

Connais-tu des groupes français ?
Je peux à peine te citer des groupes américains donc je ne pense pas. Est-ce que M83 sont français ?

Oui mais ils sont seulement connus aux Etats-Unis, ils sont presque inconnus en France.
Oh, c’est déprimant…

Peux-tu nous dire quelques mots en français ?
(En français dans le texte) Je déteste le toilette. J’ai beaucoup d’intelligence

Avant de se quitter mon frère Kiku m’a toujours dis de laisser le mot de la fin à mon invité. Alors vas-y…
J’espère que vous comprenez l’anglais (NdStruck : c’était sans compter que Music Waves allait traduire cette interview pour vous)