Depuis la fondation du groupe The Black Crowes avec son frère en 1989,
Rich Robinson a parcouru du chemin. Suite au split du groupe
précédemment nommé en 2015, le guitariste a créé The Magpie Salute
l'année suivante avec quelques anciens membres de The Black Crowes. Le
compositeur est venu nous parler du nouvel album "High Water I", de sa
vision de l'industrie musicale actuelle, ou encore de sa relation avec
son frère Chris pour un entretien 100% personnel.
Nous aimons démarrer nos interviews
sur Music Waves par la question suivante : quelle est la question que
l’on t’a posée trop souvent ?
Rich Robinson : (Il réfléchit). Il y en a beaucoup ! Je pense que c’est : « Comment le groupe s’est-il formé ? ».
Ce nouveau groupe ?
Rich : Oui.
Dans ce cas, nous n’en parlerons
pas ! Tu as joué dans The Black Crowes et maintenant dans The Magpie
Salute. Peut-on dire que The Black Crowes a évolué et que son histoire
se poursuit à travers The Magpie Salute ?
Rich : Oui, absolument ! The Black Crowes est un groupe dark. C’est
un peu mystérieux. Avec Magpie, il y a un côté lumineux et un côté
sombre, c’est ça que j’aime.
Alors peut-être que le troisième groupe sera encore plus « lumineux » !
Rich : Oui !

La créativité n’a jamais été un problème pour nous
Selon toi, quelle est la période la plus riche en termes de créativité avec The Black Crowes ?
Rich : La créativité n’a jamais été un problème pour nous. On
est un peu têtus dans la mesure où on fait ce qu’on a envie de faire.
Quand on a commencé avec « Shake Your Money Maker » (le premier album de
The Black Crowes, paru en 1990, ndlr), tout le monde s’en foutait.
Pourtant, on a vendu beaucoup d’albums, donc personne n’est bien placé
pour nous dire ce que nous devons faire ! (Rires).
C’est toujours le cas avec Magpie ?
Rich : Oh oui !
Tu te sens toujours libre ? Car vous
avez changé de nom et de line-up. Votre label pourrait vous demander de
suivre une certaine ligne de conduite ?
Rich : Non. Aucun label ne nous a demandé ça.

Personne ne nous a jamais dit ce que l’on devait faire.
Donc vous êtes entièrement libres, c’est un bon point !
Rich : Oui c’est super ! Tu ne peux pas obliger les gens à faire
certaines choses. Avec The Crowes, on a pu faire des choses que certains
voyaient comme un problème, mais pas nous. Personne ne nous a jamais
dit ce que l’on devait faire. On a toujours écrit ce qu’on voulait, et
si tu écoutes nos albums, « Shake Your Money Maker », « The Southern
Harmony and Musical Companion », « Amorica » et « Three Snakes and One
Charm », il y a eu un bond en avant en termes de musicalité et
d’écriture, c’est impressionnant.
Tu me disais que certaines personnes ont pu considérer certaines choses que vous avez faites comme un problème. Pourquoi ?
Rich : Parce que d’un album à l’autre, on ne leur a pas rapporté la
même somme d’argent ! (Rires). Avec « Shake Your Money Maker », on a
très bien vendu, mais ça n’a pas été le cas de tous les albums.
Et vous avez été déçus par les résultats en termes de ventes pour les autres albums ?
Rich : Nous, non !

On a vendu 7 millions d’exemplaires avec notre premier album, et je n’avais que 19 ans quand je l’ai écrit !
Vous avez peut-être réalisé un album qui selon vous était votre meilleur, tout en étant celui qui s’est vendu le moins ?
Rich : Ce genre de choses arrive souvent. Il y a des groupes pour
lesquels si tu vends 100 000 albums, c’est terrible. Si tu prends
l’album « Pet Sounds » des Beach Boys, certains l’ont détesté, pour
d’autres, c’était du génie. On a rapporté beaucoup d’argent, et le label
s’y est habitué. On a vendu 7 millions d’exemplaires avec notre premier
album, et je n’avais que 19 ans quand je l’ai écrit ! J’étais un
gamin ! Chris (Robinson, chanteur du groupe et frère de Rich, ndlr)
aussi était un gamin ! On était assez têtus pour se ficher de tout ça !
On ne s’est pas pris la tête. L’album ne nous a pris qu’une semaine pour
être enregistré, alors que certains auraient pris leur temps et
auraient essayé de créer une certaine magie. Pour nous, on est un
groupe, on fait des albums, et on ne cherche pas à trop réfléchir à tout
ça. Si tu prends l’album « The Southern Harmony and Musical Companion », il est meilleur que « Shake Your Money Maker ». Il
y a de très bonnes chansons sur « Shake Your Money Maker », mais on
était des gamins. « The Southern Harmony » était le premier album avec
une vraie sincérité et authenticité. Tous ces éléments sont importants
pour moi. Mais « The Southern Harmony » n’a vendu que 4 millions
d’albums, contre 7 millions pour « Shake Your Money Maker ». On n’a
jamais cherché à recréer quelque chose qu’on avait déjà fait et on a
voulu continuer notre chemin. Au niveau de la créativité, c’est une
chose très importante.

J’ai toujours composé ce que j’avais envie de composer.
Beaucoup de chansons de votre premier
album « High Water I » ont la marque de fabrique de The Black Crowes.
Était-ce volontaire de créer une forme de continuité dans vos travaux
pour affirmer votre identité ?
Rich : J’ai toujours composé ce que j’avais envie de composer, où que
cela m’amène. Je n’ai jamais essayé d’écrire quoi que ce soit, car je
pense que cela doit être une démarche sincère. Je pense que le fait
d’essayer d’écrire quelque chose est forcé et ça ne rend
jamais bien. J’ai écrit toutes les musiques pour The Black Crowes donc
il y a certainement des similarités car c’est comme ça que j’écris.
Le line-up de The Magpie Salute inclut
Marc Ford et Sven Pipien qui étaient tous les deux membres de The Black
Crowes. On pourrait faire un parallèle entre Magpie et The Black
Crowes. N’est-ce pas compliqué de ne pas vivre dans l’ombre de ton
passé ?
Rich : Eh bien, comme tu l’as dit, Magpie est dans la continuité de
The Black Crowes. C’est juste la suite. Je voulais jouer avec des gens
avec qui j’avais un lien. La raison principale pour laquelle j’ai
demandé à Marc et Sven de revenir est que je ne parvenais pas à trouver
d’autres musiciens aussi bons qu’eux. Indépendamment de ce que j’avais
fait avec eux dans The Black Crowes, ce sont les deux personnes avec qui
ça fonctionne quand on s’installe et qu’on joue.
Il y a une alchimie entre vous.
Rich : Instantanément. Je n’avais pas vu Marc depuis 10 ans, et quand on s’est mis à jouer, tout est revenu aussitôt.

Comment tu expliques ça ? Car si Marc avait été ton frère, cela aurait été naturel, mais Marc n’est pas ton frère !
Rich : Je pense que c’est un pouvoir, comme un peintre qui saurait
quels outils avec lesquels travailler. Cela vient des références que
l’on a en commun, de nos goûts et du background musical que l’on a. Avec
Marc, on vient un peu du même monde musical. Par exemple, sur la
chanson ‘High Water’, quand je l’ai présentée aux musiciens, tout le
monde a compris exactement ce que je voulais. Il y a une rythmique jouée
en picking, ce genre de choses. John (Hogg, le chanteur, ndlr) a dit :
« ok, j’ai compris », Marc a dit la même chose… C’est comme ça que ça a
marché.
Ce nouvel album s’appelle « High Water
I » car vous prévoyez de sortir « High Water II » en 2019. Pourquoi
avoir choisi de réaliser 2 albums différents et pas un double-album par
exemple ?
Rich : C’était plus intéressant. On se serait retrouvés avec 28
chansons, car c’est le nombre de chansons que l’on a enregistrées, avec
un vinyle à 8 faces ! J’aime la manière dont c’est fait. « High Water
I » est une sorte d’échauffement. Séquencer un album est important pour
moi. Tu écoutes l’album et il te transporte quelque part. C’est une
forme d’art très importante. Quand tu écoutes un vinyle, tu ne passes
pas de piste. Il fallait que ce soit comme ça. Il n’y a pas de lecture
en aléatoire. Tu dois être attentif jusqu’au bout. Je pense que la
musique est très riche, nuancée et profonde. Il y a tant de choses à
découvrir.

Je ne crois pas au fait qu’il faille niveler la musique par le bas pour toucher les gens.
C’est la manière avec laquelle on
était habitués à écouter de la musique, alors que la conception de la
musique aujourd’hui, ce sont les playlists ! Ce que tu dis est proche
d’une manière d’écouter du rock progressif. Vous avez repris la chanson
‘Fearless’ de Pink Floyd ce qui n’est pas forcément surprenant car vous
avez joué de la musique psychédélique par le passé. Sur la chanson ‘For
The Wind’, vous changez le tempo, il y a des solos, il y a une approche
progressive. Te sens-tu proche de la scène progressive ?
Rich : Je n’ai jamais été fan de musique progressive. Mais il y a un
élément là-dedans qui me plaît, c’est que chaque chanson doit être une
évasion. Cela ne doit pas nécessairement être un voyage musical. Sur la
chanson ‘Color Blind’, il y a une partie de guitare qui revient, mais la
dynamique change. Pour moi, c’est tout l’intérêt de la chanson. Au
niveau de la dynamique, cette chanson va quelque part. Mais des chansons
comme ‘For The Wind’ ou ‘High Water’ ou d’autres sont changeantes et ce
sont des voyages. Cela montre l’importance des éléments musicaux depuis
les années 80. Depuis cette période, certains se sont détournés du fait
de jouer de la musique. Il y a eu des producteurs qui ont eu du succès
dans les années 80 en demandant à un bassiste de ne pas jouer. Il y a
des producteurs qui te demandent de te contenter de jouer des lignes de
basse et des rythmes de batterie simplistes. Est-ce que John Paul Jones a
fait comme ça ? Est-ce qu’Andy Fraser a fait comme ça ? Non ! Il ne
faut pas gâcher les instruments. La mélodie, c’est tout ce qui importe.
Je ne crois pas au fait qu’il faille niveler la musique par le bas pour
toucher les gens. « Les gens sont stupides donc il faut simplifier la
musique ! » (dit-il en imitant un producteur, ndlr), ce sont des
conneries !

Je pense que la musique a aujourd’hui été reléguée à un rôle de musique de fond.
Tu as envie d’éduquer l’auditeur ?
Rich : Je pense qu’il faut les embarquer quelque part et leur faire
ressentir des choses. Il faut avoir l’impression qu’on a été quelque
part. Je pense que la chanson peut aller quelque part, que l’album peut
aller quelque part, et mon travail en général depuis que j’ai 19 ans a
pour but d’emmener les gens quelque part. Il faut avoir à suivre un
chemin musical. Je pense que la musique a aujourd’hui été reléguée à un
rôle de musique de fond. J’ai entendu beaucoup de producteurs dire :
« quelle est la « backing track » (terme anglais que l’on pourrait
définir comme la « musique de fond » qui reste une fois que l’on a
enlevé le chant, ndlr) ? Non, c’est une chanson ! Tu vois ce que je veux
dire ? Ce n’est pas cet élément de détail qu’on entend derrière le
chant de Katy Perry. Cela fait partie de la chanson ! Si tu écoutes ‘Ten
Years Gone’ (de Led Zeppelin, ndlr), ce n’est pas une « backing track »
jouée par Robert Plant ! Si tu écoutes ‘Cry Baby Cry’ des Beatles, ou
une autre chanson d’eux, il y a une très belle musique, une belle
mélodie. Rien de tout ça n’est une « backing track », cela fait partie
de la chanson. Ce sont des chansons qui m’ont ému quand j’étais jeune,
et j’essaye donc d’inclure ça à chaque fois que j’écris une chanson.
Il semblerait que The Magpie Salute
soit un groupe uni grâce aux expériences que vous avez eues sur scène
étant donné que vous avez beaucoup tourné en 2017, année où vous avez
même enregistré votre premier album live. Est-ce que tu penses que votre
premier album studio « High Water I » montre cette cohésion ?
Rich : Oui. Je pense que tout le monde est arrivé dans ce projet dans
un contexte différent. Le projet initial pour moi était de faire venir
Marc et Ed (Eddie Harsch, ancien pianiste de The Black Crowes, ndlr)
dans mon groupe. Et puis j’ai voulu que John vienne y chanter. J’ai
compris les capacités de chacun et c’était intéressant pour moi de voir
si tout cela allait marcher. Et ça a marché, instantanément !

‘Mary The Gypsy’ ouvre l’album avec une ambiance de concert. C’était ton but de faire un lien avec « The Magpie Salute Live » ?
Rich : Sur tous mes albums solos, j’ai joué avec Joe (Magistro,
batteur de The Magpie Salute, ndlr), des bassistes, des pianistes, etc.
Mais maintenant, on est dans un groupe ! ‘Mary The Gypsy’ est un héros
dans les abysses de ce qui se produit, à cause de certaines personnes,
de ces banquiers qui reprennent des labels et demandent aux artistes de
vendre des albums au lieu d’en composer. Le label Nashville Records est
le pire d’entre tous. Il y a un gros manque de créativité chez ce label.
Vraiment ? On n’est pas au courant de tout ça !
Rich : Dieu merci, vous êtes chanceux ! Ne t’en préoccupe pas, ne
regarde même pas ce qu’ils font et n’écoute pas non plus. C’est vraiment
les pires !
‘Sister Moon’ démarre quant à lui avec
un rythme R’n’B et on y trouve un refrain pop à la sauce anglaise.
Est-ce que tu as certaines limites au niveau des genres musicaux que tu
abordes ?
Rich : Ce qui est intéressant dans cette chanson, c’est que John joue
du piano et qu’il n’y a pas de guitare sur la chanson alors qu’on
s’attend à ce qu’on soit un groupe « à guitares » ! Mais ce coup-ci, on
n’en avait pas besoin. C’est ce que j’aime dans cette chanson. Ce qui la
rend incroyable, ce sont justement ces éléments de pop anglaise que
John rajoute dans un groupe de rock américain !

Exactement ! Il y a même un côté
Rolling Stones sur le titre ‘Can You See’. Quel est l’impact que la
scène anglaise a eu dans ton éducation musicale ? C’est John qui a amené
ce côté-là ?
Rich : Eh bien, j’ai grandi en n’aimant pas le rock sudiste. Ça n’a jamais été mon truc.
C’est surprenant car on entend des influences de cette musique-là dans la vôtre !
Rich : Les gens disent ça mais je n’entends pas cette influence. Le
seul groupe sudiste que l’on écoutait est The Allman Brothers Band. Ils
étaient musicalement phénoménaux. Mais ils avaient un background assez
jazz. Les groupes de rock sudistes, c’étaient Lynyrd Skynyrd, The
Outlaws. Ce sont des groupes avec lesquels je n’ai rien à voir. Je n’ai
jamais écouté ces groupes, ça ne m’a jamais intéressé. La plus grosse
influence sudiste chez moi vient de R.E.M., car c’était le premier
groupe sudiste qui avait quelque chose d’intéressant et de beau à dire,
et qui touchait vraiment l’âme. Pour nous en tout cas. Quand on a
entendu « Murmur » la première fois (premier album de R. E.M. paru en
1983, ndlr) et la manière avec laquelle le guitariste jouait et avec
laquelle Michael Stipe (chanteur du groupe, ndlr) et Peter Buck
(guitariste du groupe, ndlr) écrivaient les chansons, ça nous a vraiment
touchés en tant que personnes du Sud, car il n’y a pas que des ploucs
énervés là-bas. Il y a beaucoup d’éléments liés à la musique
progressive. Nos héros étaient étaient des personnes comme Otis Redding.
Et en même temps, les Rolling Stones sont arrivés avec Peter Green, Led
Zeppelin, Joe Cocker, Van Morrison…
Avec The Allman Brothers Band, tu
partages la qualité de leader du rock sudiste sans être catégorisé dans
un seul genre, et même si tu ne te considères pas comme étant de cette
scène- là. Tu es d’accord avec ça ?
Rich : Absolument ! Ecoute « Three Snakes » ou « Amorica » et
nomme-moi une chanson qui n’a rien à voir avec la scène rock sudiste. Je
pense que l’on plaît aux fans de rock sudiste, et je pense que ceux qui
aiment Lynyrd Skynyrd et ce genre de groupes peuvent apprécier ce que
l’on fait, même si nous avons plus une interprétation britannique du
blues.

Je pense qu’on est mêlés à la progression. On fait en sorte que les choses aillent de l’avant à travers la technologie
Tu utilises beaucoup la technique du
slide à la guitare sur cet album. Peut-on dire que tu es le descendant
direct de Duane Allman ?
Rich : Il y a influence venant de Duane mais aussi de Ry Cooder. Je
pense qu’on est mêlés à la progression. On fait en sorte que les choses
aillent de l’avant à travers la technologie.
C’est pour ça que tu peux dire que vous êtes un groupe progressif ! (Rires)
Rich : Exactement ! Je crois en la progression d’une manière naturelle, mais pas d’une manière forcée.
Avec The Black Crowes, vous nous
proposiez souvent des ballades touchantes. Dans le même genre, ‘Color
Blind’ est aussi un titre émouvant. Qu’est-ce que signifie ce genre de
chansons pour toi ?
Rich : Je pense que cela fait partie de la condition humaine. Toutes
nos influences sont vastes et on n’a pas peur de les exploiter. C’est
notre musique, on peut y apporter les ingrédients que l’on veut. Si tu
prends l’exemple de John, sa mère est africaine et son père est suédois.
Je lui ai souvent parlé de la perspective aussi difficile que
fantastique qu’il doit avoir, d’avoir ces deux origines en lui. Cela
change ta manière de voir le monde.

Avec des
titres comme ‘High Water’, ‘Color Blind’ et ‘You Found Me’, il y a
beaucoup d’atmosphères folk blues acoustiques sur « High Water I ». Quel
était ton état d’esprit lorsque tu as écrit cet album ?
Rich : (Il réfléchit). ‘High Water’
fait partie de ces chansons que j’avais en réserve depuis un moment,
mais je ne l’avais jamais terminée. J’avais une bonne partie, mais je ne
trouvais pas la bonne partie qui manquait pour finir la chanson. Et
puis tout d’un coup ça a marché, et on a fini la chanson. ‘You Found Me’
parle d’autisme et du fait d’amener les gens dans son propre monde.
Elle parle de la manière dont ces enfants autistes arrivent sur Terre et
ne peuvent vivre hors de leur propre monde. C’est un très beau monde
dans lequel ils vivent, mais on ne peut pas savoir à quoi il ressemble
car il y a un écart entre nos deux perceptions. Tout ça fait partie de
la condition humaine.
Quelle sera la couleur de « High Water II » ? Sera-t-il plus électrique ?
Rich : Non. « High Water II » aura des éléments électriques mais ça ira plus loin que ça.
Plus loin dans quelle direction ?
Rich : En termes de sentiments. J’aime
qu’il y ait des chansons de rock et des belles ballades. Même si ce
n’est pas aussi simple que ça avec « High Water I et II», je pense que
c’est un voyage.

Tu sembles très fier de ces deux albums. Est-ce que ce sont tes albums les plus personnels ?
Rich : Oui.
Est-ce que ton frère a écouté ces albums ?
Rich : Je ne sais pas. Je ne lui ai pas
parlé depuis quelques années. J’en doute. S’il l'écoute, il ne m’en
parlera sûrement pas, même s’il y aurait beaucoup à dire.
Des chansons comme ‘High Water’ ou ‘Open up’ sont très mélancoliques. Est-ce un sentiment que tu ressens au fond de toi ?
Rich : Eh bien… Sur les deux chansons, John a écrit les paroles. Il
y a différentes émotions en fonction des chansons. Sur ‘Send Me An
Omen’, il y a un côté pop au niveau de la mélodie. C’est un peu
surréaliste et j’aime bien ça.
Quelles sont tes attentes concernant cet album ?
Rich : Je n’en ai aucune. J’espère qu’il sera bien accueilli et que les gens l’aimeront et viendront nous voir.
La raison pour laquelle on fait un album est de jouer des concerts, non ?
Rich : Pour moi la raison pour laquelle on fait un album est de faire un album, car c’est la création.
Mais beaucoup de groupes ont besoin de sortir des albums pour partir en tournée.
Rich : Oui, ça a du sens. Mais les
groupes qui font ça manquent de bons albums. L’album est alors un moyen
pour parvenir à une fin, et pas un acte de création pur. Si tu te dis
que tu dois tourner et qu’il te faut donc un album, c’est une logique
différente. C’est un peu bizarre.
Ça incite à écrire des hits ?
Rich : Oui ! Et les gens se concentrent alors sur une chanson. C’est cynique. Pour moi, un album doit être magique.

Tu parlais de voyages quand on écoute un album. Quand
tu joues en concert, ce n’est pas difficile de choisir les set-lists
des chansons à jouer pour recréer l’atmosphère de l’album ?
Rich : Il ne faut jamais recréer un
album. Quand je pars en tournée, une set-list est une séquence d’un
album. C’est aussi un voyage, c’est créatif. Et chaque soir, tu peux
créer une atmosphère différente en fonction de ce que tu choisis de
jouer. Même si tu joues 20 chansons, tu peux les réorganiser dans la
set-list tous les soirs. C’est intéressant et c’est une preuve de
créativité.
Nous avons
commencé cette interview en te demandant quelle était la question que
l’on t’avait posée trop souvent. Au contraire, quelle serait celle que
tu aimerais que je te pose ou celle à laquelle tu aurais aimé répondre ?
Rich : Je ne sais pas ! (Rires).
Je te propose
d’y réfléchir, et quand tu feras la promo de « High Water II »,
peut-être l’an prochain, nous commencerons l’interview par cette
question !
Rich : Ok, cool !
Merci beaucoup !
Rich : Merci !
Merci à Newf et Loloceltic pour leur contribution...