Avec son million de "Like" sur Facebook,
Coheed And Cambria aurait facilement dû remplir La Maroquinerie de Paris. Le groupe est très populaire, la communauté connaît leurs titres accrocheurs par cœur grâce à un chant entraînant, un chanteur créateur de
comics aux airs de Troy Polamalu, bref le cocktail parfait pour être suivi dans le monde entier et remplir une petite salle Parisienne ! Et pourtant...
AGENT FRESCO
Groupe d'ouverture islandais actif depuis 2008 mais pas très connu en France. Dès le début du concert, il a fallu puiser dans ses connaissances pour définir le style musical. Et quoi de mieux que Wikipédia pour répondre à cette question, qui vous taraude à coup sûr et qui aura le mérite aussi de vous aider à imager le style scénique qui va avec. Bref,
Agent Fresco c'est simplement de la pop-alternatif-art-metal-math rock (source Wikipédia, répétons-le... ).
D'un point de vue musical, il faut aimer le 'math metal' qui se définit souvent comme une musique pour musicien. Et tout le monde n'est pas musicien. Mais peu importe finalement. Le vrai problème avec ce style, surtout lorsque c'est un groupe que le public ne connaît pas bien, c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'ambiance passés les deux ou trois premiers rangs, puisque la majorité de l'audience tente plus souvent
de comprendre le rythme imposé par la batterie que de se laisser aller par l'atmosphère que souhaite faire partager le groupe.
L'atmosphère justement. Il faut savoir déjà que la scène de la Maroquinerie n'est pas vraiment immense pour un groupe qui joue seul, mais alors quand on ouvre le concert et que le matos de la tête d'affiche (la batterie le plus souvent) traîne en plein milieu de la scène, cela devient très malaisé de jouer. Donc forcément, ça ne courait pas dans tous les sens, mais les musiciens (guitariste, bassiste et batteur) parvenaient à headbanger et à transmettre leur envie d'en découdre à ces fameux deux ou trois premiers rangs qui, dans le dos des photographes affairés, ne se retenaient pas d'ambiancer vivement sans attendre le reste de l'assemblée (qui était plus à la découverte), et c'est tant mieux!

Musicalement parlant, les huit titres qui se sont enchaînés étaient surtout des variantes plus ou moins proches du math metal. Très carré d'un point de vue instrumental. Le chant n'était pas en reste, passant du chanté au scream - la prestation du chanteur ne laisse pas de marbre. Armor Dan Arnarson de son nom, semblait complètement plongé dans sa performance, pas d'interaction avec le public pendant le show (ce qui n'est absolument pas un reproche) et très rarement face aux spectateurs, mais plutôt de profil. Ainsi qu'une gestuelle qui laissait peu de doute quant à l'investissement psychologique et physique de son interprétation et vous avez donc un show pas du tout dénué d'intérêt et ayant au moins le mérite d'attiser la curiosité. Le résultat est plus qu'honorable, tous les membres du groupe se seront investis à cent pour cent sur scène pour ne pas nous laisser figés, nous transporter avec eux et nous préparer à la suite du mieux que possible.
Setlist AGENT FRESCO :
1. Anemoi
2. He Is Listening
3. Howls
4. Wait for Me
5. See Hell
6. Angst
7. Dark Water
8. Eyes of a Cloud Catcher
COHEED AND CAMBRIA
Alors que le changement de plateau s'effectue, un petit point sur le taux de remplissage de la salle la montre à peine pleine au trois-quarts, bien en-dessous de ce qu'on était en droit d'attendre. Le groupe monte sur scène au compte-gouttes sous les applaudissements du public pour jouer une
setlist d'une quinzaine de chansons. Force est de constater que, dès le début, le groupe jouit d'une
fanbase solide qui chantera avec le groupe après le deuxième ou troisième titre, et ce jusqu'à la fin. Certaines fans semblent connaître par cœur la plupart des titres chantés par un Claudio Sanchez bien présent mais caché, comme toujours, par une tignasse soignée dont l'épaisseur dépasse toute logique scientifique.
Il aurait été logique de penser que les titres qui composent leur dernier album "The Color Before The Sun" allaient majoritairement être joués ce soir-là. Que nenni. Une
setlist de quinze morceaux et seulement quatre tirés de ce fameux dernier album, le reste étant un mix de tous les anciens albums. Ce qui veut surement dire que le groupe est surtout là pour conquérir ou reconquérir un public français pas massivement présent ce soir-là.
Sûrement habitué à une foule plus nombreuse, le groupe se satisfera néanmoins d'une performance "basique". Comprenez par là une prestation sans artifices dont seule la présence semble suffire aux New-Yorkais pas trop motivés à nous faire bouger les fesses plus que ça. Musicalement tout est carré, le chant clair respecte parfaitement celui des albums studio représentés, ne passant que
plus rarement par des phases saturées.
On regrettera également une gestion des lumières un peu mauvaise éclairant
le chanteur de face seulement et laissant le reste des musiciens trop dans la pénombre à notre goût. Malgré cela, le public était bien présent et semblait répondre très positivement au défilé de morceaux, n'hésitant pas à accompagner Mr Sanchez dans le chant.
Setlist Coheed And Cambria :
1. Island
2. Eraser
3. Devil in Jersey City
4. Key Entity Extraction V: Sentry the Defiant
5. Blood Red Summer
6. World of Lines
7. No World for Tomorrow
8. 33
9. You Got Spirit, Kid
10. Here to Mars
11. A Favor House Atlantic
12. The Camper Velourium III: Al the Killer
13. In Keeping Secrets of Silent Earth: 3
Rappel:
14. Ten Speed (Of God's Blood and Burial)
15. Welcome Home
Le manque de monde aura un peu terni la soirée. Un groupe de cette ampleur aurait sûrement mérité plus de monde, et peut-être aussi plus de promo sur la date. Mais il faut dire qu'en France, le groupe n'est pas des plus populaires non plus. Dans les points positifs, on peut largement ajouter la qualité du son qui était vraiment au top et ce, n'importe où dans la salle. Les niveaux étaient justes et aucun instrument n'écrasait les autres. Ce qui n'était pas vraiment le cas des lumières qui ont clairement empêché de livrer des photos correctes sans passer par un ISO élevé qui aurait tout foutu en l'air (ce qui explique le peu de clichés qui accompagnent l'article).