.... et c'est une Lucia Ferreira visiblement mal à l'aise dans l'exercice promotionnel qui revient sur les contretemps vécus par un groupe dont le talent justifierait une vie moins chaotique....
Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?
Lucia Ferreira : "Peux-tu nous raconter la vie du groupe ?"
Et nous le ferons pas…
Ca, c’est cool !
Faire un album n’est pas gratuit : ça s’enregistre, ça se presse… Si tu veux de la qualité, ça se paie !
En revanche question évidente à laquelle tu ne couperas pas : pourquoi avoir attendu plus de quatre ans pour donner un successeur à "Asleep", votre premier album ?
Ca mérite une explication! En fait, entre les deux albums, nous avons beaucoup travaillé, on a eu plus de temps pour la composition des morceaux qu’on a travaillés plus en profondeur, qu’on a laissés mûrir : nous sommes revenus sur ces morceaux à plusieurs reprises, on a totalement refondu certains…
Et la deuxième raison est financière, faire un album n’est pas gratuit : ça s’enregistre, ça se presse… Si tu veux de la qualité, ça se paie !
La question financière explique-t-elle le fait que "Alive" disponible depuis un an déjà en format digital sorte aujourd’hui ?
La raison est effectivement financière mais pas uniquement. En fait, juste avant la sortie de "Alive", Habib -le guitariste- est parti. Il a fallu le remplacer, il a fallu former le nouveau guitariste, Maël : l’intégrer au groupe, s’habituer à jouer ensemble et qu’il apprenne les morceaux… Il a fallu qu’il prenne ses marques et qu’il sente faire partie intégrante du groupe pour pouvoir défendre cet album auquel il n’a pas participé.
Ne trouves-tu pas qu’il est trop tard ?
Il n’est jamais trop tard (Sourire) ! Pour les gens qui ne connaissent pas "Alive", cet album est nouveau.
Clairement, cette promo a été mise en place pour toucher un nouveau public ?
Tout à fait ! Et c’est aussi l’occasion d’officialiser cet album parce qu’il faut avouer qu’il a été un peu sorti de façon officieuse : nous l’avons sorti pour les fans qui attendaient un nouvel album depuis quatre ans.
On a fait appel aux dons pour nous aider à financer cet album et nous ne pouvions pas nous permettre de trop les faire attendre : nous voulions donc le sortir rapidement pour les fans !
Peut-on voir cet album comme un nouveau sinon un second départ ?
Je pense que c’est vraiment le cas : cet album et l’arrivée de Maël constituent un nouveau départ pour Akentra !
A l’écoute de cet album, on a l'impression que ses compositions sont le fruit d'une longue maturation ?
Tout à fait !
"Alive" a été une composition collégiale dont personne n’a été exclu
Quelles différences majeures vois-tu entre "Asleep" et "Alive" ?
La grosse différence est que "Asleep" était composé en partie par des titres que nous traînions depuis quelques temps et que nous avions déjà enregistré une première fois sur l’EP.
Quand Thomas et Habib sont arrivés dans le groupe, il a fallu qu’ils s’approprient ces morceaux, qu’ils les réarrangent à leur sauce, qu’ils y mettent leur patte puisque ce n’était pas leurs morceaux.
A l’inverse, "Alive" a été une composition collégiale dont personne n’a été exclu.
On a l’impression que l’histoire se répète et contrairement à ce que j’ai pu dire, ce n’est pas un deuxième départ mais un troisième départ que vit Akentra…
… C’est tout à fait ça !
Doit-on voir en ta présence ici que ce troisième départ est le bon ?
(Rires) On n’est jamais sûrs de rien, on ne peut pas savoir de quoi demain sera fait mais malgré tout, nous sommes confiants !
Malgré tout, je suppose que ce devait être particulièrement frustrant voire décourageant de toujours devoir repartir de zéro ?
C’est vrai que c’est toujours triste quand un membre s’en va….
… mais outre l’amitié que vous avez pu lier, c’est du temps perdu pour la carrière du groupe…
C’est compliqué parce que même si nous ne repartons pas de zéro, nous perdons du temps à chaque fois ! Mais on s’accroche (Sourire) !
A vos débuts, le groupe accueillait en son sein deux membres de Headline, Didier Chesneau et Aymeric Ribot. Étaient-ils alors des membres permanents ou était-ce un coup de pouce ?
C’était vraiment un coup de pouce ! Au moment où nous avons voulu enregistrer l’EP, nous n’étions que trois dans le groupe avec Steve et Stéphane. Mais nous tenions à enregistrer cet EP pour figer les morceaux, avoir un support pour présenter notre musique et ainsi vraiment démarrer le projet Akentra et aller plus loin.
Malgré tout, si la présence de membres d’Headline au sein d’Akentra a été un véritable coup de projecteur pour votre groupe, en revanche, leur départ a contribué à l’instabilité qui caractérise le début de sa vie…
C’est vrai mais cela nous a permis de démarrer quelque chose avec un support !
On a un peu tendance à avoir cette étiquette progressive [...] alors que je n’ai
pas le sentiment que nos morceaux soient progressifs
Du fait de la présence de ces deux musiciens, Akentra a-t-il été affilié même vaguement, au metal progressif ?
On a un peu tendance à avoir cette étiquette progressive dans certaines chroniques, on retrouve cette affiliation alors que je n’ai pas le sentiment que nos morceaux soient progressifs.
Le metal gothique à chanteuse est un genre très encombré. D'après vous, qu'est-ce qui vous distingue du tout-venant ? Cette touche émotionnelle, peut-être ?
Je ne saurais pas dire (Sourire)…
Akentra fait du pop metal !
En d’autres mots quel est le petit plus d’Akentra ?
Je pense que c’est notre côté un peu pop : on écrit des chansons avec des refrains accrocheurs, des mélodies que l’on retient … J’ai l’habitude de dire qu’Akentra fait du pop metal !
Pourtant on aurait tort de vous enfermer dans ce seul créneau. Le fait que vous puissiez jouer aux côtés de groupes très différents (Zuul FX, Wildpath, Barabbas), prouve que vous pouvez vous fondre dans un univers plus large et metal tout court... es-tu d’accord avec cela ?
Oui, mais c’est compliqué parce qu’Akentra a le cul entre deux chaises : on est trop metal pour jouer avec des groupes de rock et trop rock, pas assez violent pour jouer avec des metalleux.
Vous avez déjà joué live en acoustique. Qu'avez-vous pensé de cette expérience ? Ce format vous intéresse-t-il ?
En faire un album ? Je ne sais pas, pourquoi pas ?
Mais c’est vrai qu’en 2016, on a prévu de travailler sur un set acoustique pour pouvoir jouer dans des endroits où nous ne pourrions pas forcément jouer en électrique: à partir du moment où tu dis que tu joues du metal, certaines portes se ferment !
On s’est donc dit que jouer en acoustique est un moyen de toucher des gens qui ne nous auraient pas forcément écoutés auparavant. Et après nous avoir écoutés en acoustique, peut-être que certains auront envie d’en savoir plus.
De plus, cela va nous permettre d’aborder nos morceaux d’une façon différente : c’est un beau challenge !
Malgré tout, le batteur va se trouver lésé dans cette orientation…
Pas du tout, il joue du cajun (Rires) !
Qu’attendez-vous de cet album ?
Avoir un maximum de scènes, décrocher des concerts : jouer, jouer, jouer…
Quelle est la prochaine étape ?
On a quelques dates, notamment ce samedi à Nogent le Routrou. On joue le 27 janvier au Gibus Café, le 30 janvier à Dreux et ensuite, on a quelques pistes (Sourire)…
On l’a évoqué ,"Alive" est sorti il y a un an, je suppose que vous avez commencé à travailler, quand devons-nous nous donner rendez-vous pour la sortie de son successeur ?
Pour l’instant, nous n’avons rien fixé mais c’est vrai qu’on a déjà commencé à travailler sur de nouveaux morceaux… Des choses sont en marche mais à ce jour, on a vraiment envie de se concentrer sur "Alive" et d’élargir au maximum notre public.
Les scènes acoustiques que vous allez faire avec "Alive" vont-elles influencer votre orientation musicale ?
C’est certain, et l’arrivée de Maël également.
Question traditionnelle de Music Waves, quel est ton meilleur souvenir d’artiste ?
Il date de fin octobre, nous avions organisé un mini-festival, on avait réquisitionné la salle des fêtes d’un petit patelin -Thimert Gatelles- dans l’Eure-et-Loir et on l’a complètement retourné. On a refait la déco, on a fait un truc de malade en en faisant une vraie salle de spectacle et on a invité trois autres groupes avec nous. Toute la semaine, je me répétais que je n’organiserais plus jamais un concert… et finalement, je pense qu’on va remettre ça parce que c’était trop bien (Rires) !
Tout le monde était super content, on était crevés mais on a fait un concert de fou : je me suis lâchée comme jamais (Sourire)…
Au contraire le pire ?
On a fait un concert dans le Sud, nous étions ravis de pouvoir enfin jouer loin de chez nous. Nous sommes partis en deux équipes : la première est partie la veille et l’autre, le jour même. Si l’équipe partie la veille est arrivée à bon port sans problème, celle partie le jour même avec le camion est tombée en panne sur l’autoroute, il a fallu dépanner, payer les réparations…
Nous sommes malgré tout arrivés à temps, à la dernière minute, on a eu à peine le temps de s’installer, on a joué certes mais c’était une catastrophe : on n’était pas dedans, on était crevés…
Ce n’est pas un bon souvenir et ça ne nous a pas coûté un bras mais un œil ce qui est pire !
On a commencé cette interview par la question qu’on t’a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que tu souhaiterais que je te pose ?
Je ne sais pas…
Quelque chose que tu souhaiterais dire et que nous n’aurions pas couvert durant cette interview ?
Non ! Tu sais, moins j’en dis, mieux je me porte : je ne suis pas bavarde…
Mais pourquoi faire cet exercice ?
Parce qu’il faut le faire !
Mais pourquoi ne pas laisser à un autre membre ?
Parce qu’Akentra, c’est moi ! Mais c’est vrai que j’ai l’habitude de les faire avec le guitariste mais il n’a pas pu être disponible sur toute la journée promotionnelle et quand il est là, c’est plus facile.
Malgré tout, pourquoi cette réserve : la timidité ?
Je suis quelqu’un de très réservée …
Ce qui est paradoxal vu que tu es la leader d’Akentra…
C’est vrai mais c’est une thérapie : ça m’a beaucoup aidé !
Quand je monte sur scène : je suis quelqu’un d’autre : je suis le patron !
Tu es montée sur scène pour lutter contre ta timidité ?
Oui, j’aime ça ! Quand je monte sur scène : je suis quelqu’un d’autre : je suis le patron (Rires) !
Merci beaucoup
Merci à toi (Sourire) !
Merci à Childeric Thor pour sa contribution...