En 2001 Moongarden cherche son identité musicale et "The Gates of Omega" est le premier album d'une orientation nouvelle du groupe italien vers ce qu'ils définissent eux-même comme de la pop progressive sombre. Je ne ménage pas le suspens et avoue tout de suite avoir succombé à l'écoute de ce double opus. Deux fois quatre titres pour une heure et quarante minutes d'une musique toujours belle et parfois très recherchée.
Les deux premiers morceaux ne sont pas très longs en regard du reste de l'album et nous entraînent dans une ambiance assez classique de rock progressif, tout en guitare pour le premier et grand piano pour le deuxième avec un final d'une beauté à couper le souffle.
La troisième plage est la pièce maîtresse du premier CD : une longue composition de 27 minutes où la voix de Luca Palleschi va chercher des accents Hogarthiens. La musique est plutôt sombre et nécessite une écoute attentive (au casque de préférence) pour en cueillir toute la subtile magnificence. Tout est dans l'atmosphère planante avec un volume sonore qui décroît pour arriver à la mi-temps à n'être plus que silence troublé par quelques pépiements d'oiseaux ou des bruits de pas dans la neige. Le final est là encore magnifique avec des claviers entre le Floyd de "Wish you were here" et le Genesis de "A trick of the tail".
Le deuxième CD est plus équilibré dans la longueur des titres mais est tout aussi surprenant que le premier par la diversité des ambiances et des sonorités qu'on y rencontre. Tout y passe : flûte, guitare acoustique, rythmique entêtante, mellotron, guitare floydienne, breaks déroutants, piano, etc... et toujours cette voix, un rien rocailleuse, terriblement prenante. Quand on écoute "Stars and tears", le deuxième plus long morceaux de l'album, on se laisse bercer par ces mondes musicaux et, à la fin du titre on constate avec effarement qu'on a cessé toute activité depuis plus de 17 minutes.
Le seul vrai reproche que je puisse faire à ce "The Gates of Omega", c'est sa durée qui peut sembler excessive ; on a rarement 100 minutes consécutives à consacrer à l'écoute d'un disque.
Si vous appréciez un rock progressif à forte charge émotionnelle, entre ombre et lumière, entre le néo trop prévisible du sud et l'ambiant trop glacial du nord, Moongarden devrait vous satisfaire.