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Le 15 mai 2010, Juhani Palomäki décédait à l'âge de 32 ans. Dès lors, quel meilleur hommage les musiciens qui l'accompagnaient dans Colosseum pouvaient-ils trouver que d'offrir en guise de testament ce troisième album dont l'enregistrement venait de s'achever peu de temps avant ce funeste évènement.
Alors, on ferme les yeux, on éteint la lumière et on se laisse envoûter autant qu'engourdir par cet album posthume qui prend de fait un goût teinté d'une profonde tristesse. Car, comment ne pas songer au Finlandais à l'écoute de ces cinq complaintes mortifères ? C'est impossible. Depuis 2007 et le premier chapitre baptisé Delirium, Palomäki avait entamé un retour vers une forme de noirceur musicale, dépression déjà préparée par le Merging Into Landscapes de Yearning la même année, quand bien même l'homme n'a jamais été réputé pour composer des hymnes à la joie de vivre. Ainsi, sa mort, aussi brutale soit-elle, prend une autre dimension, une autre lecture à l'aune de cette évolution artistique vers les abîmes de l'indicible.
Les deux précédents chapitres en avaient réconcilié plus d'un avec Juhani dont beaucoup ont jugé - à tort - qu'il avait dilué son talent dans un gothic-doom bien pale. Parasomnia, au-delà de l'empathie qu'il suscitera forcément, confirme tout le bien que l'on pensait de ce qui était bien plus qu'un retour aux sources, les travaux originels de Yearning n'étant de toute façon jamais allé aussi loin dans les ambiances suicidaires.
Bien qu'assez mélodique (tout est relatif, certes), l'album voit Colosseum poursuivre son chemin dans les limbes d'un Doom funéraire d'où émerge le style reconnaissable entre mille de Palomäki, dont on identifie immédiatement les riffs et ce goût pour les atmosphères à la fois sépulcrales et belles, à l'image de celles drapant "Passage To Eternity", titre prémonitoire s'il en est et dont les dernières mesures, qui s'élèvent très haut, confinent à une forme d'orgasme funeste.
Ayant de nouveau recours à des instruments tels que l'harmonium, la trompette ou le violon, Parasomnia a quelque chose d'un voyage halluciné dans l'âme tourmentée et les cauchemars du regretté maître des lieux, témoin le terrifiant "On The Strand Of Nightmares" qui fait parfois plus que graviter au bord du gouffre de la folie. Hormis le temps d'un instrumental plus court, les titres oscillent entre 10 et 20 minutes, celles du monumental "Dilapidation And Death" et ses chœurs majestueux, d'une souffrance noire et infinie, format idéal pour happer l'auditeur qui, parvenu au bout de ce chemin de croix après plus d'une heure de musique d'une lenteur tellement étouffante qu'elle en devient surréaliste, n'aura qu'une envie: se tailler les veines !
Parasomnia est une œuvre douloureusement belle, ultime souffle d'un artiste discret au talent trop peu connu. Repose (enfin) en paix, Juhani. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Dilapidation And Death - 21:40 02. Questioning Existence - 03:54 03. Passage To Eternity - 15:41 04. On The Strand Of Nightmares - 11:58 05. Parasomnia - 10:17
FORMATION:
Janne Rämö : Basse Juhani Palomäki: Chant / Guitares Olli Haaranen: Guitares Sameli Köykkä: Batterie
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