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A bas les cadences infernales ! 5 ans, 5 albums studio : je ne connais personnellement aucun artiste capable de se maintenir de manière si intensive au plus haut niveau. Concernant Ted, on compte toujours bien peu de déchet sur les albums qu’il a pu nous offrir, et s’il s’est montré excellent dans les salles d’enregistrement, c’est incontestablement en live que Nugent devient le Nuge pour se révéler une impériale bête de scène.
Pourquoi est-il important de faire ce constat ? Tout simplement parce que la rencontre avec le public dans les salles américaines puis mondiales semble la principale source de motivation et d’intérêt du Nuge. Accroc au live, on estime ainsi qu’il a réalisé une moyenne de 300 concerts par an entre 1967 et 1973, pour s’établir à une autre moyenne toujours très respectable de 200 shows annuels entre 1974 et 1980. A travers les chiffres c’est donc une réalité toute simple qui émerge : à la fin des années 70’s, Ted retourne en studio avant tout pour avoir du matériel neuf à aller étriller sur les planches, et cela se ressent dans ce State Of Shock.
Deuxième constat formel, Cliff Davies, l’homme aux fûts, se fait producteur le temps de cet album pour un résultat plutôt décevant. Principal incriminé : lui-même ! C’est difficilement compréhensible, mais il semble avoir étouffé complètement sa batterie, ce qu’il gagne en netteté étant irrémédiablement perdu en puissance. On assiste ainsi à quelques passages de schizophrénie rythmique, comme ce roulement brut sur le solo de « Paralyzed » qui débouche sur la reprise d’une section aseptisée.
Heureusement, l’homme qui parviendra à couper le courant de l’ampli du Nuge n’est pas encore né et la guitare de Ted continue à virevolter avec vélocité, distillant les riffs et les soli imparables avec une régularité toujours aussi bluffante. Même sans faire état du génie des premiers temps sur tous les titres, l’œuvre recèle de plusieurs pépites tel le titre d’ouverture lui-même, ce « Paralyzed » se révélant très entraînant et traversé comme il se doit par les fulgurances du Nuge.
Autre perle de l’album, sans doute la plus belle, la ballade « Alone ». Depuis Free For All et la déjà magnifique « Together », Ted ne s’était plus lancé dans cet exercice qui pouvait donc très vite tourner au désastre par manque de pratique. Mais il n’en est rien, et notre guitar-hero nous cueille en touchant juste à chaque note, s’offrant le luxe d’une mélodie nébuleuse et aérienne, de chœurs féminins beaux à pleurer et d’un solo finement ciselé, pour 5 minutes d’anthologie.
Pour conclure cette liste des véritables réussites, on peut enfin citer le tumultueux « It Don’t Matter » et le presque épique mais surtout très rock « Satisfied », où l’on retrouve un solo faisant penser en miniature à celui du mythique « Strangehold ». Trois autres pièces suivent dans un peloton méritant quoique distancé de quelques longueurs avec la série « Bite Down Hard », « Snake Charmer » et « Saddle Score » qui se montre tout à fait propice au tapotement de pied, sans pour autant se graver dans nos esprits.
Arrivent alors péniblement les retardataires, morceaux oubliés qui ne méritent que quelques bâillements tristes et qui ont pourtant eu la très mauvaise idée de venir se glisser au cœur même de notre écoute, plombant le disque en son milieu : le plat et basique « State Of Shock » et l’insipide reprise de « I Want To Tell You », ennuyeuse en diable. Deux morceaux à oublier très vite sous peine de véritablement plonger dans un State Of Shock rédhibitoire !
En quasi sur-régime, Ted nous propose ici un vrai-faux bon disque qu’il sauve grâce à quelques éclairs de génie heureusement toujours présents. Ce n’est pas encore l’album de trop, mais il s’agit déjà d’un signal d’alarme pour tous les fans du Nuge. Si cela ne les empêcha sûrement pas de se presser pour le voir sur scène, et ils auraient bien eu tort de s’en priver, bon nombre couperons toutefois le cordon discographique. Rester au sommet est un art délicat, mais Ted y reviendra… - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Paralysed - 04:09 02. Take It Or Leave It - 04:06 03. Alone - 05:19 04. It Don't Matter - 03:07 05. State Of Shock - 03:21 06. I Want To Tell You - 04:52 07. Satisfied - 05:48 08. Bite Down Hard - 03:20 09. Snake Charmer - 03:18 10. Saddle Sore - 03:15
FORMATION:
Charlie Huhn: Chant / Guitares Cliff Davies: Batterie Ted Nugent: Chant / Guitares Walt Monaghan: Basse
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