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Après le ratage désolant, pour ne pas dire désespérant pour les fans, de Tres Lunas, Mike Oldfield nous revient trois années plus tard, et après une nième parenthèse tubulaire, avec un double album présentant une face calme – Light – et une face plus rythmée – Shade. Modérons tout de suite l'enthousiasme de l'aficionado : de double album, ce Light+Shade n'en a que le nom puisque sur l'une des deux galettes se trouve un logiciel (technologie U-Myx) permettant de remixer soi-même quatre titres.
Modérons une deuxième fois l'enthousiasme du fan absolu de Mike Oldfield... Point d'Ommadawn II ou de Tubular Bells 42 par ici ! La substance de cet album est de nouveau à rechercher dans la musique de type chill-out, dans la continuité de Tres Lunas. Mais cette fois-ci, notre artiste a eu la bonne idée d'y ajouter quelques éléments plus inspirés, retrouvant par moment (ou plutôt par intermittence) quelques bonnes idées de l'époque Songs From the Distant Earth. Ceci est particulièrement vrai sur la plage d'ouverture, Angelique où l'on retrouve en sous-main une basse inspirée et des interventions de guitare sympathiques.
Côté chœurs, le livret est ravi de nous apprendre que toutes les voix présentes sur ce double-album sont purement… virtuelles et l'œuvre d'un ordinateur. Bienvenue dans le 21è siècle. Le résultat n'est pas désagréable ni plus mal fait que d'autres réalisations avec de la vrai vie dedans… A condition de supporter des "paroles" du style "ouh ouh ya ouh ouh" (The Gate)… On se croirait au Tyrol !
Plus sérieusement, retour à la musique avec désormais ce style qui colle à la peau de Mike Oldfield à savoir des thèmes plutôt lancinants répétés jusqu'à plus soif, sur fond d'harmonies synthétiques, rehaussées tout de même par la guitare reconnaissable entre mille du maestro. Décliné sur 80 minutes, même parfaitement réalisé et interprété, il faut honnêtement reconnaître que ça en devient lassant. Et pour ne rien arranger à l'affaire, voilà que First Steps, issu semble-t-il des sessions de Tres Lunas, nous ressort pendant plus de 10 minutes le thème de l'album précédent. Avec certes un énorme final symphonique et une guitare lumineuse mais quand même. Vous avez dit manque d'inspiration ? Et la deuxième partie de Light confirme hélas la tendance : les quatre derniers titres de cette première partie s'avèrent insignifiants.
Le côté Shade va démarrer sur d'autres bases, avec cette fois-ci une musique toujours dans la tendance chill-out, mais accompagnée de rythmiques technos. Quicksilver se présente ainsi avec un côté Jean-Michel Jarre très prononcé, impression confirmée ensuite sur Resolution où la guitare se fait pourtant plus agressive, de même que sur Tears of an Angel. Beaucoup plus variée que sa voisine de palier, et surtout beaucoup plus dynamique, cette deuxième partie s'avère finalement plutôt agréable à écouter. On y retrouve de la guitare qui gratte, des mélodies moins répétitives, et toujours une texture sonore majestueuse qui remplit l'espace. Mais là encore, notre Michel préféré ne tient pas la distance et nous inflige une horrible reprise techno de Jeux Interdits (Romance) et deux derniers titres plutôt dispensables.
Magnifiquement réalisé, avec des arrangements que je ne qualifierai pas de somptueux mais plutôt de majestueux, avec une guitare partiellement retrouvée, Light + Shade ne parvient toutefois pas à tenir la distance et surtout la comparaison avec l'œuvre inspirée qui l'a précédé. Vouloir changer de style ? Pourquoi pas après tout. D'autres l'ont déjà fait bien avant Mike Oldfield, avec plus ou moins de bonheur. Mais ici, le constat est flagrant : c'est bien d'inspiration dont ce génie semble désormais dépourvu. Et en se retournant sur les trois albums qui ont précédé celui-ci, le constant en devient édifiant. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
11. Angelique (4:40) 12. Blackbird (4:39) 13. The Gate (4:14) 14. First Steps (10:02) 15. Closer (2:51) 16. Our Father (6:50) 17. Rocky (3:19) 18. Sunset (4:47) 21. Quicksilver (5:55) 22. Resolution (4:33) 23. Slipstream (5:15) 24. Surfing (5:36) 25. Tears Of An Angel (5:38) 26. Romance (4:00) 27. Ringscape (4:22) 28. Nightshade (5:11)
FORMATION:
Mike Oldfield: Guitares / Basse / Claviers
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(1) AVIS DES LECTEURS
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Assez d'accord sur l'analyse de la chronique, s'agissant des écarts de qualité entre les différentes compositions. Mais l'impression générale que m'inspire ce double album me permet de lui octroyer une note sensiblement supérieure; finalement, tout en restant très proche de la première période de Mike Oldfield, je me (sur)prends à apprécier certaines envolées chill-out du maestro, et même beaucoup plus que cela, moi qui ne pense pas être spécialement accro de ce type de musique. C'est plutôt une chance, et cela fait partie aussi de la magie des notes et des sons, qui se révèlent par moments (et même souvent ?) indomptables.
C'est vrai en effet, sur "Light", Angelique ouvrant le bal (jolie métaphore, au passage ! ;-) ) est l'un des morceaux les plus intéressants. Je rejoins totalement le sentiment de Tonyb, sur l'appréciation des incursions de guitare, d'un bel effet. L'orientation Chill-out est donnée, mais démarrage somme toute prometteur ! Oui, mais voilà, il ne se passe plus grand chose par la suite, jusqu'à la quasi fin de cette première partie, et bien d'accord aussi, First Steps n'était vraiment pas nécessaire, réchauffant la sauce de Tres Lunas sur une tonalité bien monotone. Agaçant, dès qu'on a écouté deux ou trois fois la galette... l'envie d'appuyer sur la touche "saut", pour atteindre l'étape suivante -le morceau aurait dû s'appeler "Next Step" !!!- me titille rapidement ! Ce passage à vide, toutefois, s'achève pour moi sur un air de magie: ici, nette divergence de ma part, Rocky et Sunset me font oublier tout ce qui a précédé. Sunset, en particulier, m'explique à lui tout seul le pourquoi de ce "Light", assez peu contrasté jusqu'à présent: la clôture se mérite ! Il y a parfois des mélodies travaillées, bien huilées, mais qui ne fonctionnent pas, et on ne sait pas pourquoi. Ou plutôt, elles fonctionnent dans l'oreille, mais elles ne véhiculent pas d'émotion. Et puis il y a quelques fois aussi des mélodies qui sont simples, quelques notes qui s'enchaînent, et qui produisent une sorte de miracle; et on ne sait pas davantage pourquoi... Sunset est de celles-là, au moins pour moi.
La deuxième partie, "Shade", est plus 'pêchue', et en effet s'égare moins sur la qualité. Plus précisément, elle me semble faire mouche sur la logique "d'une fois sur deux", à compter du premier morceau: je retiendrais plus particulièrement les talents de Quicksilver, Slipstream, Tears of an angel, et Ringscape.
Quicksilver, parce qu'il introduit cette deuxième partie sur une saveur (technoïde ! mais envoutante...) rappelant les élans sauvages de Tubular Bells III. Slipstream, parce que je n'arrive plus à me détacher de sa voix de fantôme, intervenant à 2min 20 secondes, et de son déluge "stéréoïde"merveilleusement schizophrène et tellement synthétique qu'il en glace le sang (2min 50s...). Tears of an angel, parce qu'il embarque une très belle partition de choeurs, comme je les aime chez le maestro (hé oui, ce n'est que de l'artificiel... mais ça marche !). Ringscape, parce qu'il nous fait ressentir encore la verve "guitaristique" de l'auteur, prouvant que l'inspiration et la flamme d'antan ne sont pas encore enterrées.
C'est un album que l'on ne peut pas écouter très souvent, sa couleur musicale et sa mécanique risquant sinon de lasser. Mais il mérite une oreille attentive, malgré tout (paradoxal !). Avec Mike Oldfield, on ne peut jamais être certain de quoi que ce soit: pour l'album précédent, Tubular Bells 2003, la pensée qui me vient avant tout, c'est "sans surprise". Pour Light + Shade, c'est incontestablement le contraire.
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LECTEURS:
4/5 (1 avis)
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STAFF:
2.2/5 (4 avis)
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