Plus la peine de présenter Soilwork, et le titre de "Figure Number Five" est assez équivoque quant à sa hiérarchie dans la discographie du combo. Et sans surprise, pour ce cinquième album en cinq ans (!), le combo continue de capitaliser sur une recette qu’il a éprouvée sur les deux précédents opus.
Si le groupe a repris la main sur la production (avec l’aide de l’incontournable Fredrik Nordström à la coproduction et au mixage), les fans de "Natural Born Chaos" peuvent se rassurer d’avance, les ingrédients de ce dernier opus plus mélodique, voire pop, que jamais sont repris à l’identique. Sven Karlsson, qui a intégré les rangs du combo sur ce dernier album, a définitivement quitté les rangs d’Evergrey, ne rendant pas pour autant la démarche de Soilwork plus progressive mais ses sonorités électro sont plus présentes que jamais ("Downfall 24"). Pour s’en convaincre, il suffit de jeter une oreille sur "Overload" qui synthétise cette démarche mélodique poussée à son paroxysme. Dans la lignée d’une démarche plus accessible, Soilwork nous surprendra avec la ballade électro "Departure Plan" (qu’il est loin le temps des uniques hurlements stridents de Björn).
Certes, on pourra reprocher aux suédois de dangereusement tourner en rond, certains iront même jusqu’à dire que "Figure Number Five" est une succession de titres tous construits sur le même thème. Assertion qu’il sera difficile de contredire étant donné que ledit thème est lui-même décliné sur "Natural Born Chaos" ("The Mindmaker" et ses faux airs de "Black Star Deceiver"). Mais comment rester insensible à des titres comme les surpuissants "Rejection Hole", "Cranking The Sirens", "Distortion Sleep" ou encore le titre éponyme un peu plus brut, moins synthétique que l’ensemble…
Même si les ficelles semblent éculées, la recette fonctionne toujours bien et les quarante minutes qui composent se "Figure Number Five" passent à une vitesse comparable aux soli de Peter Wichers et Ola Frenning. A ce titre, le seul juge de paix s’avère la réaction de l’auditeur à la fin de chaque écoute. Concernant cet opus, le verdict est sans appel : une fois l’album terminé, une seule action s’impose, refaire tourner la galette au plus vite tant le résultat est au final prenant !