|
|
"La frénésie de parution semble avoir eu raison de l'originalité de Neal Morse. "No Hill for a Climber" reste cependant le témoin d’un savoir-faire certain, mais est-ce suffisant pour une telle pointure ?"
|
3/5
|
|
|
|
Inarrêtable, Neal Morse ? Outre ses collaborations avec Spock’s Beard (6 albums), Transatlantic (5), Flying Colors (3), sans compter ses collaborations avec D’Virgilio & Jennings ou Portnoy & George, il publie avec "No Hill For Climber" son 33è album studio, dont bon nombre ont atteint la note maximale sur Music Waves, au point qu’un des rédacteurs s’interrogeait : "Mais lequel de tous les albums de Neal Morse est meilleur que les autres ?"
Pour ce nouveau projet, Neal Morse ne s’est pas entouré de sa "Band" habituelle, mais a fait appel à un groupe de jeunes musiciens de renommée locale : The Resonance fait ici montre de qualités musicales tout à fait à la hauteur des précédents collaborateurs, et Neal imprime comme à l’habitude sa signature si reconnaissable tout au long des cinq morceaux (dont deux gros pics dépassant les 20 minutes).
Et c’est bien le problème de cet album, une faiblesse (relative) déjà maintes fois mise en avant dans les précédentes productions de l’Américain : sa griffe est tellement reconnaissable qu’elle a imprégné tous les projets auxquels il a participé, son originalité s’estompant avec les parutions. Non que cet album soit mauvais, loin de là (la plupart des groupes peuvent envier un tel niveau), mais une telle boulimie de parution exige des compositions irréprochables.
Il y a dans tous les titres qui composent "No Hill for a Climber" un air de déjà-entendu qui laisse l’auditeur à la frange de la déception. Le morceau le plus convaincant est l’introductif ‘Eternity in Your Eyes’ qui expose nombre des gimmicks de Neal Morse : l’ouverture symphonique, la basse claquante yessienne, les cassures rappelant les Flowers Kings, l’utilisation alternée de la guitare et des claviers, le final choral, avec beaucoup d’harmonies plutôt prévisibles et des soli plutôt en roue libre. L’autre epic, placé en fin d’album et qui lui a donné son titre, est beaucoup plus fragmenté, les différentes parties montrant isolément des qualités mais entrecoupées de "fausses sorties"(*) (sept tout de même) qui font perdre en cohérence. ‘All the Rage’ est commun dans la discographie de Neal Morse, et ‘Ever Interceding’ possède un thème agréable mais n’arrive pas à la cheville de l’inoubliable ‘June’ avec ses harmonies vocales recherchées. ‘Thief’ est le seul à débuter de façon originale avec un faux air de blues mais s’égare en cours de chemin.
"No Hill for a Climber" ne rejoint donc pas le peloton de tête parmi les albums de l’Américain. Il reste cependant le témoin d’un savoir-faire certain, mais est-ce suffisant quand on s’appelle Neal Morse ?
* précision : la fausse sortie est un procédé dans le théâtre, quand un acteur va pour sortir, mais fait demi-tour pour compléter ce qu'il a à dire. Musicalement, ça se traduit ici par un gros accord plaqué pendant quelques secondes comme si le morceau était terminé, mais ça repart (et pas toujours dans la même direction...) - Site officiel
|
|
|
|
|
GROUPES PROCHES:
SPOCK'S BEARD, TRANSATLANTIC, PATTERN-SEEKING ANIMALS, SUPERNAL ENDGAME, ECHOLYN, FLYING COLORS, MYSTERY, UNITED PROGRESSIVE FRATERNITY, YES, MORSE, PORTNOY & GEORGE
LISTE DES PISTES:
01. Eternity In Your Eyes - 20:51
02. Thief - 5:22
03. All The Rage - 5:32
04. Ever Interceding - 6:29
05. No Hill For A Climber - 28:49
FORMATION:
Andre Madatian: Guitares
Chris Riley: Basse
Johnny Bisaha: Chant
Neal Morse: Chant / Guitares / Claviers
Philip Martin: Batterie
Joe Ganzelli: Batterie / Invité
|
|
| |
|
(1) AVIS DES LECTEURS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ce qui est agréable avec Neal Morse, c’est qu’il laisse le choix à l’auditeur entre deux types d’albums : les très bons et les exceptionnels.
Cette constance dans l’excellence s’explique par plusieurs facteurs :
- en premier lieu, l’Américain a un don pour composer des mélodies addictives, complexes et fouillées mais évitant tout élitisme, alternant avec bonheur mouvements symphoniques et passages intimistes ou recueillis,
- bien évidemment les qualités intrinsèques de Neal Morse sont aussi un atout majeur : une voix bien timbrée, puissante et capable de véhiculer toutes les émotions, une aisance égale aux claviers et aux guitares,
- Neal Morse a aussi l’intelligence de savoir s’entourer de musiciens de qualité, aussi bien d’artistes confirmés (Portnoy, D’Virgilio,…) que "d’espoirs" comme c’est le cas sur cet album. Artistes qui ne se contentent pas d’être des musiciens de studio mais à qui l’Américain, dépourvu de toute mégalomanie, laisse souvent la vedette, introduisant une touche de diversité,
- enfin, ce qui est à la fois une grande qualité et peut-être sa seule faiblesse, sa patte artistique est aisément reconnaissable, tellement parfois qu’on ne peut se départir d’une impression de déjà entendu.
Ainsi, tout auditeur un tant soit peu habitué à l’univers morsien ne sera pas dépaysé par les huit premières minutes de "Eternity in your Eyes" ou par le final, tout en envolées symphoniques, de "No Hill for a Climber". Mais, outre le fait que comme toujours les thèmes proposés et l’exécution au cordeau en font un must de la musique progressive, ces passages-points de repère ne représente pas la majorité de l’album, loin s’en faut. "All the Rage" et "Ever Interceding" aux structures assez simples s’imposent immédiatement par leurs qualités mélodiques. Quant à "Thief", son atmosphère sombre et mystérieuse en fait un titre aussi original que convaincant. Enfin, n’oublions pas les longs breaks des deux epics qui font penser à ce que Yes et Genesis savaient très bien faire dans les années 70. On fait pire comme références.
A l’aune de la production de Neal Morse, "No Hill for a Climber" se classe "seulement" dans les très bons albums, n’atteignant pas le souffle épique ou les sommets d’émotions d’un "Jesus Christ the Exorcist" ou d’un "One". A l’aune de la musique proposée de nos jours, toutes catégories confondues, il entre dans le cénacle des excellents albums qu’il faut écouter.
|
|
|
|
|
|
|
|
Haut de page
|
| |
|
|
(1) COMMENTAIRE(S)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LECTEURS:
3.6/5 (7 avis)
|
STAFF:
3.5/5 (2 avis)
|
|
|
|
|
|
| |
|
EN RELATION AVEC NEAL MORSE
|
|
|
|
|
|
|
DERNIERE INTERVIEW
NEAL MORSE (05 AVRIL 2017)
|
|
Neal Morse nous a donné rendez vous juste avant le concert au Divan du Monde pour aborder son dernier album, son groupe et nous faire partager sa spiritualité.
|
|
|
| |
|
|
|
|
AUTRES CHRONIQUES
|
|
|
|
|
|
| |
|
AUTRE(S) CHRONIQUES CONCERNANT NEAL MORSE
|
|