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"Avec cet "Exul" sombre et tourmenté, Ne Obliviscaris perd un peu de sa magie, mais compense par une précision technique redoutable et par une production sans faille."
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4/5
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"Exul" est un album rescapé. Il ne doit sa sortie qu’à la foi et à la ténacité de Ne Obliviscaris, qui a du reste bien failli disparaître corps et âme avec la pandémie. Entamé en 2020 juste avant la Covid, le quatrième opus du groupe australien a subi de plein fouet les confinements successifs. Avec un guitariste en France, un bassiste en Italie (tous les deux confinés dans leurs pays respectifs) et le reste du sextet assigné à résidence dans un Melbourne sans aucun studio d’enregistrement ouvert, Ne Obliviscaris a tout simplement failli de pas s’en remettre, surtout financièrement. C’est donc peu dire que la conception d’"Exul" a laissé des cicatrices profondes. Le batteur Dan Presland a d’ailleurs annoncé son départ du groupe quasiment en même temps que l’annonce officielle de la sortie de ce nouvel album. Pourtant, "Exul" n’a rien d’un chant du cygne. Il est au contraire le témoignage d’un travail collaboratif impressionnant au service d’une exigence musicale sans faille.
Complexité des structures, sophistication des compositions, précision technique, toutes les caractéristiques du death metal progressif et mélodique de Ne Obliviscaris sont à l’œuvre pour faire de ce nouvel album le quatrième chapitre d’une discographie sans faute. Le magnifique ‘Equus’ qui ouvre "Exul" s’inscrit ainsi dans la droite lignée de "Urn". La batterie multiplie les blasts beats et les breaks rythmiques, le mariage entre le chant clair de Tim Charles et le chant saturé de Xenoyr fait des merveilles, et le violon caractéristique du groupe australien sert de contrepoint mélodique parfait à la puissance des riffs. En résumé, Ne Obliviscaris fait du Ne Obliviscaris et c’est toujours très impressionnant, aussi bien techniquement que conceptuellement.
Pourtant, au fil des morceaux, des changements perceptibles dans l’approche musicale des Australiens se font progressivement sentir. Tout d’abord, les violons de Tim Charles prennent de plus en plus de place. En quatre albums, ils sont devenus quasiment omniprésents, ce qui n’est pas sans conséquence sur l’équilibre des titres, dont certains auraient clairement mérité plus de concision (‘Misericorde II – Anatomy Of Quiescence’, ‘Graal’). Ensuite, la musique des Australiens n’a sans doute jamais été aussi sombre. Des titres comme le hargneux et féroce ‘Misericorde I – As The Flesh Falls’ ou les lourds et inquiétants ‘Suspyre’ et ‘Graal’ sont empreints d’une noirceur abyssale et d’une rage extrême, à peine tempérées par la mélancolie des cordes.
Avec cet album profondément tourmenté, la musique de Ne Obliviscaris perd ainsi un peu de sa magie, mais compense par une précision technique redoutable et par une production sans faille qui rend justice au travail impressionnant de chaque musicien, en particulier aux lignes de basse saisissantes de Martino Garatonni et aux solos hyper techniques de Benjamin Baret. Mais si "Exul" est un album solide et parfaitement maîtrisé, il reste à savoir comment Ne Obliviscaris va évoluer à l’avenir pour éviter de trop tourner en rond. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Equus - 12:13 02. Misericorde I - As the Flesh Falls - 7:33 03. Misericorde II - Anatomy of Quiescence - 9:22 04. Suspyre - 10:09 05. Graal - 8:53 06. Anhedonia - 3:43
FORMATION:
Benjamin Baret: Guitares Dan Presland: Batterie Martino Garattoni: Basse Matt Klavins: Guitares Tim Charles: Chant / Claviers / Violon, Chant Clair Xen: Chant
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