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""Lightwork" est un album mineur dans la carrière de Devin Townsend. Il risque de décevoir les fans, mais plaira sans doute à ceux qui, jusque-là, n’aimaient pas trop sa musique."
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3/5
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Difficile de se remettre de la sortie d’un chef-d'œuvre. C’est valable pour tous les artistes, même les plus inspirés. Surtout lorsque le monde vous rattrape et vous rappelle votre condition de simple mortel face à l’immensité de l’univers. "Empath" sera-t-il l’apogée de la carrière de Devin Townsend ? Impossible à dire, mais force est de constater que, juste après sa sortie, le géant canadien a vu coïncider deux événements propices à l’introspection : la pandémie et l’imminence de la cinquantaine. Forcément, un boulimique de travail comme lui ne pouvait que se réfugier dans la composition pour essayer de lever ses doutes existentiels. 2021 a ainsi vu la sortie de deux albums musicalement totalement opposés : le chaotique et délirant "The Puzzle" et le calme et éthéré "Snuggles". Mais il restait bien d’autres titres à enregistrer. Ne sachant pas comment les choisir, Devin Townsend a demandé de l’aide à son ami et producteur Garth Richardson pour les sélectionner. Le bien nommé "Lightwork" est ainsi le témoignage post-pandémique d’un artiste brillant, mais passablement chamboulé dans ses certitudes.
De fait, "Lightwork" est sans doute l’album le plus bancal et le moins cohérent de la carrière du Canadien. Pour un artiste lambda, ce ne serait pas vraiment un problème, mais pour Devin Townsend, c’est pour le moins décevant. D’abord parce que le format "chansons" privilégié ici n’est pas ce qui lui convient le mieux, ensuite parce que la folie inhérente à sa manière de composer se trouve bien souvent bridée par des choix stylistiques discutables, à l’instar de l’insipide ‘Vacation’ d’inspiration americana ou du très atmosphérique ‘Children Of God’ qui s’étend sur dix très (trop) longues minutes.
Bien sûr, Devin Townsend a toujours aimé surprendre et, pour le coup, les fans de ses riffs puissants en seront pour leurs frais, notamment avec les quatre premiers titres de "Lightwork". Clairement orientés pop electro, ils ont beau être très mélodiques (‘Moonpeople’, ‘Equinox’) et développer de puissants refrains dont le Canadien a le secret (‘Lightworker’, ‘Call Of The Void’), ils restent globalement pénalisés par une simplicité étonnamment caricaturale.
"Rendez-nous notre Devin", risque d’être la phrase la plus prononcée par les aficionados du maître à l’écoute de "Lightwork". Ils pourront se consoler avec ‘Heartbreaker’ et ‘Dimensions’, tous deux aussi étranges qu’intéressants, et surtout avec l’excellent ‘Celestial Signals’. Ce titre très mélodique, avec ses superbes harmonies vocales (merci Anneke Van Giersbergen), sa guitare funky et son refrain puissant, est une vraie pépite metal symphonique et représente sans conteste le sommet d’un album par ailleurs bien timoré.
"Lightwork" est donc un album mineur dans la carrière de Devin Townsend. S’il risque de décevoir plus d’un fan, il a au moins le mérite d’être très facile d’accès. Ceux qui, jusque-là, n’aimaient pas trop la musique du géant chauve pourront ainsi s’en servir comme porte d’entrée de son univers et, qui sait, prolonger l’expérience en écoutant ses œuvres majeures. Il y a l’embarras du choix dans sa discographie. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Moonpeople 02. Lightworker 03. Equinox 04. Call of the Void 05. Heartbreaker 06. Dimensions 07. Celestial Signals 08. Heavy Burden 09. Vacation 10. Children of God 11. Starchasm, Pt. 2 12. Stampys Blaster 13. Factions 14. Yogi 15. Precious Sardine 16. Hope is in The World 17. Children Of Dog 18. Sober 19. Boogus 20. Carry Me Home
FORMATION:
Devin Townsend: Chant / Guitares
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(1) AVIS DES LECTEURS
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Par postulat la musique est avant tout une affaire de ressenti qui fait que les constats sur les albums sont différents. Ce nouvel album du magicien Devin Townsend ne déroge pas à cette règle. "Lightwork" est le fruit d’une longue maturation avec comme objectif de se concentrer essentiellement sur l’aspect chanson et son corollaire, la mélodie. Comme beaucoup d’artistes qui ont soufferts de cette situation, l’impact de la pandémie a fait son chemin et a été certainement le facteur déclencheur de l’aboutissement de ce nouvel album plus lumineux après une période sombre. Le but étant peut être aussi de proposer une lecture d'album plus simplifiée pour éclairer, comme un phare (qui illustre la pochette), certains auditeurs perdus dans un océan créatif parfois furieux ou confus.
Si "Empath" était là pour faire voler en éclats les derniers murs qui restreignaient éventuellement Devin Townsend dans son infinie créativité, "Lightwork" constitue un ensemble plus classique, totalement assumé et pour moi, très cohérent tant dans la démarche que dans la réalisation. Ecrire des compositions plus accessibles n’est pas quelque chose qui est étranger à Devin tant il a parsemé ses albums précédents de chansons immédiates tout en y imprégnant sa signature notamment vocale. "Transcendence" était un peu de cette veine-là. Le point commun étant que ce dernier album du Devin Townsend Project et "Lightwork" sont le résultat d'un travail en équipe (avec les membres du groupe pour le premier et un producteur extérieur pour le second). Coïncidence ?
Ce nouveau disque regorge de mélodies imparables avec son apogée ‘Celestial Signals’ issue des démos de "Transcendence" ici retravaillée pour lui donner un aspect plus symphonique et céleste, pouvant faire un rappel à ‘Spirits Will Collide’ de "Empath". Tout est équilibré dans les compositions en n’oubliant pas ce qui fait le sel de Devin à savoir une certaine folie et une dose de complexité (‘Dimensions’ ou ‘Heartbreaker’). Cet album est réellement lumineux, il fait du bien. Comment ne pas succomber au très beau ‘Call Of The Void’, au léger ‘Vacation’ et au disneysien (sans être péjoratif) ‘Child Of The God’ qui effectivement traine un peu trop en longueur.
Alors oui, c’est un aspect de Devin Townsend qui est plus cadré, moins fou, plus condensé plus simple mais en aucun cas cet album peut être qualifié, à mon sens, de mineur tant sa volonté de faire un album où la mélodie et l’accessibilité sont au centre du projet, de cet exercice imposé, est réussi. Ce n'est quand même pas "Chuckles And Mr. Squeezy" de Dredg ;-) mais à rapprocher du dernier A Perfect Circle.
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(1) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
4.3/5 (6 avis)
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STAFF:
3.4/5 (5 avis)
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