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"Bienvenue dans le laboratoire "Courroux II" où la liberté et l'expérimentation sonore règnent en maîtres pour aboutir à une musique à la frontière du rock, de la cold wave et de l'électro."
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4/5
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On n'arrête plus Fabien Guy, Cerbère musical avec ses différents projets (Courroux, Los Ojos Carnivoros et Liqueur Brune). Mais ici, point de mythologie, l'artiste, bien réel, n'est pas le gardien des enfers mais plutôt celui d'une inspiration et d'une recherche musicale qui semblent être sans borne ni limite. L'année dernière, il était revenu avec son projet le plus "joyeux", Los Ojos Carnivoros avec "EP3" et le revoilà tel Fantomas sous les traits de Courroux.
L'album emprunte la même route que le précédent, comme celle présente sur la pochette qui en reprend le même thème montagneux. Courroux propose toujours un savant mélange essentiellement instrumental à la frontière de plusieurs styles. Le bien nommé 'A Road To Anywhere', aérien, onirique, s'incarne dans une sorte de mélodie sans fin qui hypnotise par sa répétition d'abord minimaliste puis se densifie comme une route dont le trafic augmenterait. L'aspect synthétique est estompé par le solo final de guitare qui fait la transition avec 'Trapped (We're All)'. Le titre éveille par son énergie, son petit côté grandiloquent et ses claviers futuristes et robotiques.
Si l'impression de répétition dans les morceaux peut apparaître, Fabien Guy tel un peintre les colore de pigments suffisamment nombreux pour éviter toute lassitude. Les samples introductifs de 'Oil On Canvas' apportent un côté immersif au morceau le plus rock et le plus progressif du disque. Telle une tache d'huile qui se répand, la progression y est relativement inquiétante et obsédante par sa batterie martiale mise en avant et ses riffs répétitifs. Il fait appel aussi à des références très années 80/90, notamment dans 'Dance For Ufos' à la structure house électro qui emprunte aux Daft Punk.
Au terme de cet album, deux morceaux ressortent : 'Astilla' d'abord est le seul titre chanté, insufflant par son interprétation un côté mélancolique à la limite du désespoir dans les couplets contrebalancé par un refrain plus lumineux enluminé par des notes de claviers célestes. Mais c'est surtout 'A l'Orient Eternel' qui retient l'attention par son aspect plus organique, avec l'apparition de l'acoustique puis des synthés étincelants et symphoniques qui forment un ensemble clôturant l'album de fort belle manière, apportant une lueur d'espoir dans cette sorte de générique de fin. Quelques notes de guitares interviennent de manière presque impromptue dans les dernières secondes, et on aurait aimé qu'elles prennent le relais, de manière plus développée pour former un beau solo en guise de clap de fin.
On peut voir ce disque comme une sorte d'itinéraire d'un artiste solitaire sur une route sinueuse symbolisée par une recherche toujours présente de sortir des sentiers battus. Si on peut saluer cette liberté de ton, de composition, de création en allant à l'essentiel, il reste toujours ce petit goût amer, ce sentiment de ne pas en avoir assez et de frustration de manquer de quelques développements supplémentaires, sachant que Fabien Guy en a encore sous le coude. Il n'en demeure pas moins que le disque, par sa mélancolie, sa nostalgie, ses rappels à l'enfance, est certainement un bel hommage à ceux qui ont construit l'artiste dont on souhaite que le parcours ne s'arrête pas au premier péage qui vient.
- Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. A road to anywhere 02. Trapped (we're all) 03. Astilla 04. Oil on canvas 05. Dance for ufos 06. A l'orient éternel
FORMATION:
Fabien Guy: Guitares / Basse / Claviers / Batterie
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(1) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
5/5 (2 avis)
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STAFF:
3.3/5 (3 avis)
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