Courts et nerveux, ‘Le Futur’ et ‘X-It’ ont un côté punk très rapide et sauvage en forme de décharge d’adrénaline pure. Par ailleurs le mélange hardcore et metal montre que Lofofora a toujours son côté mordant qui fait du bien. ‘Bonne Guerre’, ‘Le Refus’, ‘Les Fauves’, ‘Le Venin’ et ‘Les Saigneurs’ sont de jolies bombes. Les riffs sont saignants, la section rythmique en forme avec une basse qui se fait entendre et un Vincent qui cogne avec puissance. Il y a aussi du groove et de la mélodie sur ‘Le Mâle’, ‘Désastre’ et ‘La Surface’. Le ton se fait plus accrocheur, un peu vicieux et foncièrement rock, porté par le chant plus posé de Reuno.

Ce dernier demeure l’atout majeur de Lofofora. Ses textes sont toujours aussi forts, faisant ressentir de la nostalgie sur une époque depuis devenue dingue, de l’ironie et de la colère. Certains sortent du lot et font office de sacrées piqûres de rappel.  ‘Le Venin’ nous rappelle à quel point internet et les réseaux sociaux peuvent faire des dégâts tandis que ‘Le Mâle’ défend la cause féminine avec une rare intelligence teintée d’ironie et confirme le côté militant infatigable du groupe. Dans l’air du temps, ‘Les Seigneurs’ alerte sur l’état de la planète et de ceux qui l’habitent pour un constat inquiétant. On retrouve aussi de belles réflexions sur la vie et le temps qui passent (‘Les Fauves’, ‘Désastre’, ‘La Surface’) avec un Reuno plus accrocheur et la qualité d’écriture d’un Renaud ou d’un Higelin.