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"Un album d’abord déroutant, puis subtilement addictif et finalement délicatement savoureux."
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4/5
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De tous les nombreux projets de Steven Wilson, No Man est le plus ancien. A la fin des années 80, Porcupine Tree n’était qu’un projet solo annexe du Britannique et c’est bien son association avec Tim Bowness sous le nom de No Man qui scella les débuts de l’œuvre discographique foisonnante du génie anglais. On connaît la suite. Le succès grandissant de Steven Wilson, notamment en solo, a peu à peu éclipsé le duo, si bien que "Love You To Bits" arrive onze ans après la précédente réalisation studio de No Man, "Schoolyard Ghosts".
La démo de "Love You To Bits" a été composée il y a 25 ans et devait initialement être la suite de "Flowermouth", paru en 1994. Il est donc logique que l’album sonne comme un retour aux sources electro / synthpop de la musique de No Man. Sauf que les deux hommes ont fait du chemin depuis et ont mis tout leur savoir-faire actuel dans la réécriture et le développement de l’ébauche initiale. De fait, l’album s’avère sans conteste être l’œuvre la plus ambitieuse du duo.
Dire que cet opus a une couleur vintage est un euphémisme. C’est même un pavé dans la mare de l’industrie musicale actuelle où les plateformes de streaming imposent leur loi, poussent à la consommation rapide de la musique plus qu’à son écoute attentive et ont réussi à se rendre indispensables, en se gavant sur le dos des artistes tout en les rémunérant des clopinettes. "Love You To Bits" en prend l’exact contre-pied et a été conçu pour le format vinyle : deux faces, un morceau par face, chacun découpé en cinq parties et seulement 36 minutes au compteur, comme la grande majorité des disques des années 70.
Au-delà de son format désuet, "Love You To Bits" est un album déroutant au premier abord et ne distille sa richesse et son pouvoir addictif qu’après des écoutes répétées, attentives et impérativement d’une seule traite. Ainsi le premier titre, ‘Love You To Bits’, débute sans complexe par une partie disco nostalgique et entraînante qui renvoie aux heures de gloire du tandem Giorgio Moroder / Donna Summer et installe le thème instrumental principal. Celui-ci est ensuite décliné en variations subtiles sous différentes formes, electro (‘Love You To Bits, Part 2’), funk (‘Love You To Bits, Part 3’) et ambient expérimental à la King Crimson (‘Love You To Bits, Part 4).
La deuxième partie intitulée ‘Love You To Pieces’ est quant à elle beaucoup plus sombre. L’album raconte l’histoire d’une rupture et le délitement de la relation amoureuse est parfaitement retranscrit en musique. Ce second titre est un tour de force electro atmosphérique à l’ambiance funèbre et aux subtiles touches trip hop (‘Love You To Pieces, Part 1) et jazz prog (le magnifique solo de clavier d’Adam Holzman sur ‘Love You To Pieces, Part 2), sur lequel le chant raffiné de Tim Bowness se fait de plus en plus mélancolique et désespéré, répétant des "I Love You" de moins en moins convaincus au fil d’ambiances musicales de plus en plus pesantes.
"Love You To Bits" ne se laisse pas apprivoiser dès la première rencontre. Il faut du temps pour en saisir le charme, la richesse et la subtile complexité. Son pouvoir de séduction se révèle petit à petit, au fil du temps et des conversations que l’auditeur saura entretenir avec lui. Après tout, les histoires d’amour qui durent débutent rarement par un coup de foudre. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Love You To Bits (Bits 1-5) - 17.03 02. Love You To Pieces (Pieces 1-5) - 18.54
FORMATION:
Steven Wilson: Guitares / Basse / Claviers Tim Bowness: Chant / Claviers Adam Holzman: Claviers / Invité Ash Soan: Batterie / Invité Dave Desmond Brass Quintet: Invité / Cuivres David Kollar: Guitares / Invité Pete Morgan: Basse / Invité
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(1) AVIS DES LECTEURS
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(1) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
4/5 (2 avis)
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STAFF:
3.2/5 (5 avis)
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