Fondé en 1993, Teramaze fait partie des pionniers du metal progressif australien avec des groupes comme Karnivool. Le sextet revient cette année avec son sixième album, une réalisation marquée par le retour au micro du chanteur original Brett Rerekura à la place de Nathan Peachey.
Si la dernière œuvre des Australiens, "Her Halo", avait séduit l’équipe de Music Waves, le petit dernier, "Are We Soldiers" ne fera pas l’unanimité. Il faut dire que pour une formation se revendiquant comme appartenant à la scène metal progressif, les compositions manquent de nuances et de changements d’ambiances. Teramaze propose bon nombre de titres intéressants, mais exténuants à la longue, la faute à des atmosphères heavy et très (trop ?) similaires. A l’écoute de titres comme ‘Fact Resistant Human’ et ‘M.O.N.S.T.E.R.S.’, on s’enlise dans une sorte de spirale dont on ne parvient à s’extirper, où tous les morceaux se ressemblent, et où différencier les chansons les unes des autres n’est pas chose aisée.
L’effet de fatigue ressenti a tendance à être amplifié par la longueur de l’album, frôlant les 70 minutes, la faute à des titres souvent trop longs, rendant l’écoute éprouvante. Même le single ‘Weight Of Humanity’ affiche 7 minutes au compteur et sa longueur aurait mérité d’être divisée par deux. Un certain nombre de titres auraient donc gagné à être plus concis pour rendre l’ensemble plus digeste et plus dynamique. Dans la même optique, ‘Orwellian Times’ rappellera ‘Garden In The Bones’ de Periphery, avec une production excellente et très tranchante, mais là encore, une durée moindre aurait rendu le morceau plus intéressant et plus cohérent.
L’opus sonne finalement plus comme un album de metalcore édulcoré sans chant guttural, teinté de metal alternatif FM, voire de pop metal, comme sur le refrain très radiophonique de ‘Weight Of Humanity’ ressemblant fortement et étrangement à celui d’’Unfaithful’ de Rihanna. Dean Wells, guitariste et producteur de Teramaze, raconte lui-même qu’il aime écrire des chansons de metal progressif et des chansons pop, ce qui peut expliquer le côté hybride de la musique du groupe.
"Are We Soldiers" présente tout de même quelques qualités non négligeables. On retrouve par exemple quelques moments d’accalmie, où les ambiances épurées prennent le pas sur les atmosphères purement metal, pour finalement apporter une trêve bien méritée et rafraîchissante, comme le milieu de ‘Are We Soldiers’, magnifique, et celui de ‘Weight Of Humanity’. L’aspect symphonique des morceaux est lui aussi le bienvenu. Au cœur de ‘Control Conquer Collide’, les cordes confèrent un côté intense au morceau, voire un aspect plutôt épique sur ‘Depopulate’.
"Are We Soldiers" est donc un album très dense, chargé, manquant un peu d’originalité et de renouveau pour réellement captiver l'auditeur jusqu’au bout. Cela n’entache toutefois en aucun cas la maîtrise du sextet et la production parfaite et limpide du disque.