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"Baignant dans des eaux noires et profondes que traversent des courants contraires, "Feast For Water" ne peut laisser indifférent et devrait asseoir encore davantage la réputation de ses auteurs au sein d'une chapelle doom dont ils franchissent allègrement les murs."
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4/5
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De loin, Messa semble vouloir s'apparenter à cette mode, qui voit le doom actuellement copuler avec un organe féminin. Le groupe coche d'ailleurs toutes les cases qu'il faut pour cela. Une grande prêtresse qui tient le manche du micro, des guitares coulées dans le plomb et une noirceur savamment entretenue répondent ainsi à cette parenté avec des formations telles que The Devil's Blood, Kroh ou même Avatarium dans des registres cependant bien distincts.
De près, la musique gravée par le quatuor brouille cette apparence dont on mesure rapidement qu'elle est erronée. Ceux que "Belfry" (2016), avait séduit savent que rien n'est vraiment limpide chez ces Italiens qui puisent idéalement dans l'eau et sa symbolique la source trouble d'un deuxième album plus maîtrisé encore. De fait, nombre de détails viennent perturber l'expression de ce doom évolutif en cela qu'il est perméable à des influences diverses et multiples. La typographie utilisée sur sa pochette, en évoquant un peu celle du "Succubus" de The Mount Fuji Doomjazz Corporation, fournit d'emblée un premier indice quant à la teneur expérimentale de "Feast For Water" qui n'hésite pas se parer des atours mélancoliques d'un dark jazz crépusculaire.
L'ambiance moelleuse d'un 'The Seer' ou les volutes seventies de 'She Knows' que distille un clavier nimbé d'éther témoignent de cette coloration nocturne et jazzy que des accès de fièvre viennent toutefois constamment corroder à l'image de l'étrange 'Tulsi' que secouent de nombreux changements de tons et de traits, tout d'abord atmosphériques avant que plonger dans les profondeurs d'une mine de charbon à la faveur d'une brusque éruption. Guidé par un saxophone, sa fin de parcours achève d'en faire un des titres les plus insaisissables du lot.
Reste que, de toute façon, Messa n'est jamais là où on croit le trouver, brouillant les pistes avec une jubilation gourmande et sournoise. Si, précédé d'une intro ambient qui grouille de sonorités aquatiques ('Naunet'), 'Snakeskin Drape' empreinte le chemin d'un doom aussi envoûtant que nerveux, déjà 'Leah' bifurque dans une direction à la fois veloutée et sombre dont le pinceau est la voix puissamment évocatrice de Sara, tour à tour soyeuse ou appuyée et dont les mélopées hypnotisent autant qu'elles électrifient les sens. Et que dire du terminal 'Da Tariki Tariqat', lente élévation instrumentale rongée par une folie contaminatrice ? De même, 'White Stains' brasse toutes sortes de couleurs, perle doom jazzy striée par les morsures d'une guitare qui déchire le ciel.
Baignant dans des eaux noires et profondes que traversent des courants contraires, "Feast For Water" ne peut laisser indifférent et devrait asseoir encore davantage la réputation de ses auteurs au sein d'une chapelle doom dont ils franchissent allègrement les murs. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Naunet 02. Snakeskin Drape 03. Leah 04. The Seer 05. She Knows 06. Tulsi 07. White Stains 08. Da Tariki Tariqat
FORMATION:
Alberto Piccolo: Guitares Mark Sade: Guitares / Basse Mistyr: Batterie Sara: Chant
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