Un live a suivi avec un succès conséquent, et ce petit monde a eu l’idée folle de sortir un album avec également Doogie White. Cela nous donne un disque, "Resurrection", à la pochette biblique - cela aurait paru impossible il y a peu encore. Le pari est risqué, il faut faire cohabiter tous ces ego sans tomber dans la cacophonie. Un équilibre a été trouvé avec deux titres chantés à quatre et un partage équitable derrière, Michael Voss-Schonn se chargeant des chœurs. Et par un petit miracle, la mayonnaise prend bien, Schenker évitant de plus de trop se mettre en avant.

Cela permet de renouer avec l’ambiance propre au MSG à différentes époques. Robin McAuley ouvre le disque avec ‘Heart And Soul’ et l’illumine d’entrée de sa puissance vocale. Il confirme ensuite avec ‘Time Knows When It’s Time’ qu’il reste un redoutable chanteur de heavy metal, faisant savourer des refrains soignés et facilement mémorisables. Graham Bonnet reste à 70 ans un chanteur d’exception et le ton proche de Rainbow d’un ‘Night Moods’ est taillé pour sa voix rocailleuse et si chaleureuse.

Gary Barden est le chanteur historique et le retrouver avec Schenker est un réel plaisir. ‘Messin’ Around’ et ‘Living In A Life Worth Living’ nous font voyager dans les années 80 avec une fraîcheur énorme, portés par un Barden épatant avec son timbre puissant. Avec White, on retrouve des titres classiques du MSG récent avec en particulier un ‘Take Me To The Church’ remarquable. Doté d’un refrain formidable, ce titre prouve la pertinence du choix de White il y a quelques années. ‘Warrior’ et ‘The Last Supper’ chantés en chœurs sont de jolies réussites dans la lignée musicale classique du MSG. A la guitare, Schenker brille de mille feux avec une fluidité parfaite dans chaque riff et solo et se fait un petit plaisir avec ‘Salvation’, un instru de haute volée. On notera aussi la venue de Kirk Hammet pour un solo sur ‘Heart And Soul’, joli cadeau de sa part car ses interventions hors Metallica sont rares.