Actualité chargée pour Alan Simon en cette fin d’année 2017 : après la parution d’une volumineuse compilation ("Songwriter"), notre Nantais publie un quatrième volet de la fresque retraçant les aventures du roi Arthur. Initialement prévue comme une trilogie, celle-ci voit apparaître un nouvel opus, commis sous la pression amicale du public allemand très friand de ce genre de chevauchées fantastiques.
Comme à son habitude, Alan Simon s’est entouré de nombreuses pointures pour donner corps à ces 19 nouvelles compositions. Aux côtés des habitués que sont John Helliwell, Jesse Sibenberg (Supertramp) ou encore Martin Barre (Jethro Tull), on retrouve de manière plus inédite Sonja Kristina (Curved Air), Bernie Shaw (Uriah Heep) ou Michael Sadler (Saga). Et bien entendu, toute la frange celtique menée par Alan Stivell, Moya Brennan, Konan Mervel, j’en passe et des meilleurs, sans oublier l’inédite Siobhan Owen, sa harpe et sa voix cristalline en provenance… d’Australie !
Alors bien entendu, les familiers des productions d’Alan Simon, et plus particulièrement des trois premiers volumes d’Excalibur, ne seront guère surpris de retrouver les ingrédients musicaux habituels de l’artiste, développés maintenant depuis une bonne quinzaine d’années, à savoir un mélange de pop, d’art rock et de rock symphonique et progressif, ponctué de quelques riffs de guitare bien sentis, le tout enrobé bien entendu d’une bonne couche de musique celtique. La première plage résume d’ailleurs parfaitement ce savant patchwork. Du haut de ses six minutes, ’The Wings of the Dragon' synthétise tout l’art d’Alan Simon à combiner les genres, à varier les thèmes autour d’un splendide tricotage guitaristique, en introduisant des rythmiques impaires tout en restant d’une accessibilité folle.
Mélodies superbement troussées, arrangements classieux où les superpositions d’instruments et les différentes couches sonores rappellent les travaux d’Alan Parsons Project, voilà une œuvre qui possède tous les atouts pour séduire le plus grand nombre, y compris les plus exigeants tels les amateurs de rock progressif qui trouveront également leur compte dans des titres comme l’instrumental ‘Behind the Mist’, petit bijou de prog tullien aux multiples couleurs déployées sur une rythmique entêtante, mais également dans de nombreuses orchestrations, rythmiques syncopées ou soli disséminés au fil des plages (‘Dreamers’ par exemple).
Il est bien entendu impossible de détailler plage par plage les 72 minutes de cette nouvelle épopée. Néanmoins, on mettra en exergue les superbes morceaux de pop symphonique, au sein desquels ‘You Don’t Know’ et encore plus ‘Calling for You’ – véritable single en puissance – se taillent la part du lion. De même, comment ne pas craquer sur les interventions harpe/voix de Siobhan Owen (‘The Last Lament of a Fairy’) ou sur les interventions langoureuses d’Uilleann Pipes, magistralement mixées avec le saxophone incomparable de John Helliwell ?
Si ce quatrième volet ne surprend pas, il complète parfaitement la superbe collection d’œuvres épiques que constitue désormais la discographie sans faille du maître d’œuvre qu’est Alan Simon. Ce nouvel "Excalibur" est bien entendu une nouvelle fois hautement conseillé.