Patricia Mae Andrzejewski sort en 1979 son premier album. Publiée comme ça cette information parle à peu d’entre nous. Mais si on rajoute que l’opus se nomme "In The Heat Of The Night" et que le nom d’artiste de la belle est Pat Benatar, là de nombreux rockers inspirent à plein nez les effluves de la madeleine de Proust. Ha la petite brunette à la voix nasillarde mais couvrant quatre octaves…combien de chambres de garçons enamourés ses posters ont-ils peuplé ?!
Destinée à l’opéra, elle est découverte en 1977 dans un cabaret new-yorkais à l’occasion d’un radio crochet. Deux ans plus tard elle propose son premier LP qui la propulse instantanément dans les hautes sphères du star-système. Septième plus grosse vente de l’année et album de platine aux States, "In The Heat Of The Night", qui est resté six mois dans les charts en France, est devenu depuis lors un incontournable de la scène rock des quarante dernières années. D‘aucuns évoquent une Blondie brune (c’est vrai qu’à l’écoute de 'We Live For Love' et de 'So Sincere'…), mais il est plus convenable de parler d’une Blondie sombre. Pat Benatar chante en effet du rock et celui-ci vire parfois au hard rock.
'Heartbreaker' en est le parfait exemple. Tube déclencheur du succès de la belle, il n’est pas avare en décibels. Et cet arbre ne cache pas la forêt tant l’album est pétri de titres hautement mélodiques majeurs, avec notamment 'Don’t Let Him Show' (une reprise d’Alan Parson Project) et 'My Cloud Sleep Alone' où la chanteuse nous la joue grand huit sur la gamme. Impressionnant. Peut également être sorti du lot un 'No You Don’t' - écrit initialement pour Sweet - bien musclé, comme le jeu de guitares fort tranchant de Neil Geraldo. Pour la touche « people » de cette chronique sachez que ce dernier épousera l’icône par la suite.
"In The Heat Of The Night", première salve de Pat Benatar, a touché son but, en plein dans le mille pourrions-nous ajouter. Le succès est en marche et il ne s’arrêtera pas là. Mais ça, c’est une autre histoire.