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"Avec ce neuvième album, Wang Wen réussit à nous emporter dans un voyage à la fois onirique et épique qui ressuscite un genre, le post-rock, parfois prompt à tourner en rond."
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3/5
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Discrète sur la scène rock internationale, la Chine se distingue néanmoins avec Wang Wen, sextet dont les débuts remontent à 1999 et qui sort
en cette fin d'année 2016 son neuvième album, voyage instrumental
en terres post-rock.
Tout en empruntant
les principaux chemins d'un genre souvent très (trop ?) codifié, les
Chinois inscrivent "Sweet Home, Go !" dans une géographie plus
contrastée qu'il n'y paraît et dessinent une carte sur laquelle se
succèdent plaines verdoyantes et terres cendreuses, sentes escarpées
barrées d'éboulis granitiques, gouffres profonds et pics acérés.
Le liminaire 'Netherworld Water', dont le format étiré autorise la
mise en place progressive des éléments mélodiques sur fond de
cordes frottées et d’arpèges mélancoliques, contraste vivement
avec l’entame saturée un rien rugueuse de son successeur 'Red Wall
And Black Wall'. Mais ces deux titres, qui présentent les principales
orientations du groupe, se rejoignent dans l’égal souci d’enrichir
la palette sonore par l’omniprésence de timbres acoustiques,
violoncelle et trompette en tête, évoquant globalement les travaux
de The Ocean et, plus surprenant, lors de l’envoûtant final de
'Netherworld Water', le funeral doom du Colosseum post-"Delirium".
En jouant sur les
superpositions de textures, les variations de dynamique, les
progressions harmoniques empreintes d’une mélancolie automnale,
Wang Wen s’affilie au meilleur du post-rock. Mais le crépusculaire
et cinématographique 'Heart Of Ocean' présente une singularité
commune à l’ensemble de l’album, le refus du climax facile façon
Mono, lui préférant l’altération de la mélodie par l’emphase
bruitiste à la manière d’un Godspeed You ! Black Emperor,
ou, à l’instar de 'Children', un minimalisme mélodique permis par
une approche harmonique et rythmique électro-jazz comprenant basse
groovy, multiples expositions du thème et soli langoureux. Et c’est
sur 'Sweet Home' que le sextet révèle sa part la plus expérimentale,
prenant le risque de disperser l’attention de l’auditeur peu
sensible aux atours d’un ambient teinté de ritualisme qui, loin
d’égaler les travaux shamaniques d’un Blood Of The Black Owl, se
transmue toutefois en un final tendu et poignant d’une grande
beauté.
Malheureusement,"Sweet Home, Go !" est un peu long et se perd sur l’aride et
bien nommé 'Lost In 21st Century', tandis que le conclusif 'Reset',
entièrement a capella et parasité par une reverb' cache-misère,
relève de l’anecdotique. En dépit de ces quelques réserves, Wang
Wen réussit à nous emporter dans un voyage à la fois onirique et
épique qui ressuscite un genre parfois prompt à tourner en rond. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Netherworld Water - 14:55 02. Red Wall And Black Wall - 08:07 03. Heart Of Ocean - 10:53 04. Children - 13:38 05. Lost In The 21st Century - 09:00 06. Sweet Home - 14:32 07. Reset - 02:19
FORMATION:
Geng Xin: Guitares Huang Kai: Xie Yugang: Guitares Xu Zengzheng: Basse Zhang Yanfeng: Claviers Zhou Lianjiang: Batterie
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