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"Mariant à la perfection rock vigoureux et direct, grandiloquence lyrique et sensibilité désespérée, "Absolution" reste l'un des albums les plus accomplis de Muse."
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5/5
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"Showbiz" était l'album de la révélation, "Origin Of Simmetry" celui de la reconnaissance, "Absolution" est celui de la consécration. Consécration d'un groupe qui a su en trois albums polir le diamant brut de son génie pour le transformer en joyau brillant de mille feux. Car, si "Absolution" est dans la continuité de ses deux prédécesseurs et qu'il reprend tout ce qui en a fait leur succès, il en gomme les aspérités rugueuses qui subsistaient.
Les puristes crieront au scandale. Muse fait du commercial, du grand public, honte à lui d'aspirer à la reconnaissance des masses ! Pourtant, où est-il écrit que l'Art ne peut qu'être confidentiel et réservé à une élite d'esthètes autoproclamés ? Quel est ce curieux théorème qui voudrait que le talent soit inversement proportionnel à la popularité, condamnant les meilleurs à l'anonymat pour ne consacrer que les médiocres ? Toute l'habileté de Muse consiste justement à avoir trouvé la formule magique lui permettant de gorger ses albums de chansons taillées aussi bien pour la FM que pour la scène, tout en conservant la sophistication nécessaire pour plaire aux mélomanes plus exigeants.
Quelle est-elle cette formule ? D'abord un incroyable charisme qui attrape l'auditeur par les tripes pour ne jamais le lâcher. La puissance du son, la chaleur communicative qui s'en dégagent donnent l'irrépressible envie de secouer la tête, de taper du pied, de bouger son corps au rythme de la musique. Ensuite des mélodies addictives, facilement mémorisables et dont la simplicité apparente séduit l'âme et le cœur. Les montées et descentes d'accords arpégés sont désormais une signature du groupe aussi reconnaissable que la voix de leur chanteur. Cette voix, autre atout imparable, puissante, sensible, d'une tessiture impressionnante. Pièce maitresse de la machine de guerre qu'est Muse, mais qui n'éclipse pas pour autant le jeu des musiciens, la frappe à la fois lourde et délicate de Dominic Howard, la basse virevoltante et dynamique de Christopher Wolstenholme, les riffs saturés des guitares de Matthew Bellamy, mais aussi ses envolées limpides au piano. Enfin, cette capacité à diversifier sa musique, changeant les styles, les rythmes, alternant sans cesse douceur et vélocité, tout en conservant une unité à l'ensemble.
Après une courte introduction constituée de tambours martiaux, on est immédiatement pris à la gorge par la noirceur absolue d''Apocalypse Please' et le chant plaintif de Bellamy nous annonçant la fin du monde. 'Time Is Running Out' qui lui succède n'est guère plus gai ("I think I'm drowning, asphixiated"). Le titre qui débute en douceur monte en puissance vers un refrain à l'efficacité diabolique. 'Sing for Absolution' est doux et désespéré, partagé entre les arpèges cristallins du piano et le chant fragile et lointain.
Les trois premiers titres, excellents par ailleurs, sont tout en retenue sombre, la peur et le désespoir se substituant à la rage et la révolte et il faut attendre 'Stockholm Syndrom' pour que le groupe retrouve l'agressivité de ses albums précédents à grand renfort de guitares saturées, batterie déchainée et basse galopante. 'Falling Away With You' est la parenthèse semi-acoustique à laquelle le groupe nous a désormais habitués au fil de ses albums.
Après un court 'Interlude' dispensable, 'Hysteria' renoue avec la fureur maitrisée d'un 'Stockholm Syndrom', immédiatement contrastée par l'atmosphérique 'Blackout' dont le thème d'une lenteur irréelle suspend le temps pour un passage lumineux de la vie à la mort, à la fois désespérément triste et cependant apaisant. Le dynamique 'Butterflies & Hurricanes' ne se calme que le temps d'un court détour par le classique pour un solo de piano à la Rachmaninov.
Si 'The Small Print' et 'Thoughts Of A Dying Atheist' bien qu'agréables sont légèrement en deçà, 'Endlessly' retrouve l'empathie de 'Blackout', entre boucles de claviers pianissimo et batterie minimaliste, chant mezzo voce, samples rappés et violons languissants. 'Ruled by Secrecy' clôt l'album dans le même registre, sans véritable explosion, tout se jouant dans l'intensité et la dramaturgie.
Bien que contenant de nombreux moments paroxysmiques avec montées d'adrénaline et brutales éruptions de rage, "Absolution" apparaît plus apaisé que ses deux prédécesseurs et d'une noirceur absolue. Mariant à la perfection rock vigoureux et direct, grandiloquence lyrique et sensibilité désespérée, il reste l'un des albums les plus accomplis de la discographie du groupe. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Intro - 00:22 02. Apocalypse Please - 04:12 03. Time Is Running Out - 03:56 04. Sing for Absolution - 04:54 05. Stockholm Syndrome - 04:58 06. Falling Away with You - 04:40 07. Interlude - 00:37 08. Hysteria - 03:47 09. Blackout - 04:22 10. Butterflies & Hurricanes - 05:01 11. The Small Print - 03:28 12. Endlessly - 03:49 13. Thoughts of a Dying Atheist - 03:11 14. Ruled by Secrecy - 04:54
FORMATION:
Christopher Wolstenholme: Basse / Choeurs Dominic Howard: Batterie Matthew Bellamy: Chant / Guitares / Claviers Audrey Riley: Invité / Arrangement Des Cordes Paul Reeves: Invité / Choeurs (9,10) Spectrasonic's Symphony Of Voices: Invité / Choeurs (5,12)
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