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""The Wild, The Innocent & The E-street Shuffle" de Bruce Springsteen est une œuvre rare qui vous emmène dans un voyage au cœur de l'Amérique urbaine et dont les richesses se découvrent encore après plusieurs écoutes."
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4/5
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Malgré de très bons retours de la part des critiques, les ventes du premier album de Bruce Springsteen sont restées confidentielles (23.000 copies outre-Atlantique). Mais celui qui n'est pas encore le Boss ne se décourage pas. Bien au contraire, il retourne rapidement en studio afin de donner une suite à son premier opus. Entouré de son groupe désormais nommé le E-Street Band en hommage à la rue du domicile de David Sancious à Belmar, New Jersey, le charismatique leader décide de donner plus de place à ses camarades de jeux, souhaitant privilégier l'esprit de groupe et traduire sur bande la complicité et l'énergie qui font la réputation scénique du sextet.
En dehors d'un goût toujours prononcé pour des titres à l'intitulé à rallonge, et même si le débit des paroles reste important, l'évolution est notable dès les premiers titres, laissant la place aux différents instruments pour quelques breaks et soli dévoilant le talent des musiciens. 'Kitty's Back', superbe jazz-rock à l'intro bluesy et à la montée en puissance irrésistible, est même l'occasion d'une belle jam où chaque membre du groupe y va de son intervention. Toujours influencé par Bob Dylan, Bruce Springsteen sait cependant varier les ambiances, alternant les titres festifs mélangeant fanfare et basse funky ('The E-Street Shuffle') et les balades plus intimistes telles que le délicat '4th Of July, Asbury Park (Sandy)' avec son accordéon mélancolique. Il développe également ses talents de conteur, chaque titre étant l'occasion de mettre en scène une histoire rendant hommage aux oubliés du rêve américain, comme sur ce 'Wild Billy's Circus Story' narrant les difficultés d'un petit cirque sur fond de fanfare triste et faussement naïve.
En seulement 7 titres se développant souvent au-delà des 7 minutes, Bruce Springsteen affirme son identité et fait preuve d'une ambition artistique qui trouve son apogée sur la suite composée des 3 derniers morceaux de l'album. Poésie et mélodie s'emmêlent dans une ambiance cinématographique pour emmener l'auditoire dans un concept urbain traitant de la survie d'une bande portoricaine se référant souvent à West Side Story ('Incident On 57th Street'). La partie centrale ('Rosalita (Come Out Tonight)') accélère le rythme le temps d'un rock aux accents latinos mené par le saxophone enflammé de Clarence Clemmons et dont le but vise à détourner une belle de l'emprise parentale. Enfin, 'New York City Serenade' s'étale sur plus de 9 minutes, variant les ambiances pour laisser errer les personnages au sein de la grosse pomme. Ce titre est l'occasion de prendre conscience du talent de David Sancious, ce dernier offrant une introduction rare pour laquelle il enchaîne sans heurt musique classique et jazz, avant de s'effacer délicatement pour laisser un chant presque chuchoté prendre la suite avec l'aide de lignes de cordes.
S'il ne représente pas encore le sommet de la carrière de Bruce Springsteen, "The Wild, The Innocent & The E-Street Shuffle" n'en est pas moins un album incontournable, œuvre rare qui vous emmène pour un voyage au cœur de l'Amérique urbaine et dont les richesses se découvrent encore après plusieurs écoutes. Il permet également de confirmer le talent d'un artiste qui sait aussi bien manier la musique que l'écriture de paroles traitant de sujets humains et profonds. Une légende est en train de naitre et il serait triste de manquer cette superbe étape de sa construction. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. The E-street Shuffle - 4:31 02. 4th Of July, Asbury Park (sandy) - 5:36 03. Kitty's Back - 7:09 04. Wild Billy's Circus Story - 4:47 05. Incident On The 57th Street - 7:45 06. Rosalita (come Out Tonight) - 7:04 07. New York City Serenade - 9:55
FORMATION:
Bruce Springsteen: Chant / Guitares / Harmonica Clarence Clemmons: Saxophone Danny Federici: Claviers / Accordéon David Sancious: Claviers Gary Tallent: Basse / Tuba Vincent Lopez: Batterie
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