La vocaliste désormais émancipée construit par une élégance naturelle des instants lumineux. Marcella sait jouer de ses charmes, mais aussi et surtout de sa voix. La formation est une fusion spatiale et  temporelle de musiciens passionnés et habiles, une réunion d'âmes au goût prononcé pour la mélodie et les guitares lourdes. Par sa puissance intrinsèque, le groupe peut donc rivaliser avec les Epica ou égaler les prouesses vocales de Floor Jansen. 

Débutant par un Monster surpuissant, les musiciens posent un décor métallique efficace et nous servent une oraison jubilatoire digne des plus grands : la production est impeccable, les guitares acérées, lourdes au grain chaud et la batterie expressive et pleine de finesse. Les claviers sont techniques et apportent cette touche symphonique qui parachève la grandeur du tableau impressionniste. Quant à Marcella, elle livre bien entendu une prestation magnifique ; les circonvolutions vocales sont grandioses, par moments directes (Monster ou Earthquake), voire plus charmeuses et intimistes (Secrets, Exile  ou Delirio) ou simplement dignes de l’opéra grâce à des ornementations classiques (Out Of The Darkness).