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Album LAIBACH WIR SIND DAS VOLK LAIBACH
WIR SIND DAS VOLK (2022)
PIAS
AUTRES
1/5
ABADDON
25/04/2022
  0 1
Soyons clair : ce projet scénique n’a que très peu de rapport avec la musique (et aucun avec la mélodie). Il s’agit d’une illustration théâtrale de textes du dramaturge allemand Heiner Müller (1929-1995), un auteur très important dans la littérature germanophone, qui a choisi après la guerre de rester en Allemagne de l’Est où il a écrit nombre de textes et pièces de théâtre qui le placent en porte-à-faux vis-à-vis du régime : pour les uns, son œuvre est une critique des sociétés occidentales, tandis que pour d’autres certains de ses textes sont à double sens et critiquent un régime "malade dès sa naissance", ce qui lui vaudra moult censures politiques.

Cette ambiguïté n’est évidemment pas pour déplaire au collectif slovène de Laibach, qui cultive le flou idéologique depuis de nombreuses années, mais d’une manière beaucoup plus douteuse que Müller, puisqu’il prétend dénoncer les totalitarismes en utilisant un habillage totalitariste (fasciste voire national-socialiste), en évitant soigneusement de lever toute équivoque. Laibach présente donc ici une longue pièce "Wir Sind Das Volk" (84 minutes), illustration "musicale" de textes de Müller emballée dans une iconographie elle aussi à double sens, une photographie très travaillée de l’Autrichien Gottfried Helnwein, "Epiphany I: Adoration of the Magi", dans lequel le spectateur pas forcément à l’aise voit une madone et son chérubin exposés au regard inquisiteur d’un groupe d’hommes au choix adorateurs, concupiscents ou voyeurs (à noter que dans cette série de l’artiste, bon nombre de ces hommes sont habillés d’un uniforme nazi).

Voilà pour le décor. Côté musique, comme d’habitude avec Laibach, c’est à peu près le néant, avec toutefois une production moins imprécise qu’auparavant. Certaines pièces sont totalement dépourvues de musique (le sommet : Seife in Bayreuth’, entrecoupé de silences allant jusqu’à 30 secondes…), simples lectures de textes (inutile de dire que pour tout auditeur non-germanophone, c’est d’un hermétisme total). D’autres sont sous-tendues par une orchestration minimaliste où se fait entendre la tendance indus’ du groupe ('Der Vater', Herakles 2 oder die Hydra’), quelques arrière-plans faits de cordes dissonantes ('Im Herbst 197.. starb…’ par exemple). Rares exceptions à cet obscur avant-gardisme, 'Medea Material’ et sa mélodie très simple, ’Flieger, grüß mir die Sonne’, sorte de caricature très pataude de chant de cabaret, et ’Ich will ein Deutscher sein’ au ton confusément ridicule en liaison avec un chant vaguement opératique pas très stable et sans grand rapport avec l’accompagnement.

Autant dire que l’amateur de musique arrive très rapidement à saturation, et se dit qu’il faut à tout prix arrêter de cautionner ce genre de produit qui associe bruitisme instrumental et voix sépulcrale qui psalmodie ou chuchote (Milan Fran, toujours aussi insupportable) : ’Ordnung und Disziplin’ représente ici l’Everest du grand n’importe quoi. Restent la performance d’acteurs ('Herakles 2') et l’importance des textes, qui faute de compréhension ne toucheront hélas pas grand monde.

Pourtant ce genre de production a sa raison d’être : après tout, la provocation a toujours fait partie de la démarche artistique… Quand c’est bien fait, on crie au génie ("L’origine du Monde" de Gustave Courbet, le "Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky, le "Boléro" de Maurice Béjart…). Le gros problème avec Laibach, c’est que c’est musicalement et vocalement mauvais, simpliste et mal exécuté. De la constance dans la médiocrité, en somme, car si les Slovènes interpellent, il le font pour les mauvaises raisons et avec un véhicule qu’il conduisent très mal !

Album CALIGONAUT MAGNIFIED AS GIANTS CALIGONAUT
MAGNIFIED AS GIANTS (2021)
AUTRE LABEL
ROCK PROGRESSIF
3/5
ABADDON
18/09/2021
  0 0
Oui, c'est un joli album totalement dans la tradition des seventies. Trop, peut-être pour certains. Mélodies charmantes, relative variété dans les tons, il y a là un charme désuet mais certain. Reste le problème de la voix, que Corto qualifie de fragile mais qui me paraît incertaine, et ce côté hésitant pénalise l'ensemble du propos.
Album MAGENTA MASTERS OF ILLUSION MAGENTA
MASTERS OF ILLUSION (2020)
TIGERMOTH
ROCK PROGRESSIF
3/5
ABADDON
19/11/2020
  0 0
Avis très mitigé sur cet album : Magenta, c’est le Disney du prog : tout y est propret, "Masters of Illusion" est disposé comme le jardin des Sept Nains, il y a Blanche Neige qui chante, l’agencement est très pro et remarquablement réalisé mais terriblement prévisible. Le jardin manque d’épines, tout y est lisse, pas d’aspérités, pas de synthé hirsute ou de guitare menaçante pour dynamiser un paysage qui finit par être monotone. On peut être charmé, difficile d’être fasciné tant le propos est lénifiant.
Album DAVID CROSS & PETER BANKS CROSSOVER DAVID CROSS & PETER BANKS
CROSSOVER (2020)
CHERRY RED RECORDS
ROCK PROGRESSIF
1/5
ABADDON
16/08/2020
  0 0
Faire un disque à partir d'une demi-journée d'impros, faut-il crier au génie ou au foutage de gueule ?
Il me semble que la réponse est dans la question : pour qui n’est pas versé dans les impros, l’exhumation de cette session datant de plus de 10 ans est une apparition douteuse : ni hommage à Peter Banks, quasiment absent de l’objet, ni révélation d’un quelconque talent de composition, juste un bricolage par des musiciens certes doués, mais manquant cruellement de matière pour transmettre une once d’enthousiasme.

Album DREAM THEATER THE ASTONISHING DREAM THEATER
THE ASTONISHING (2016)
ROADRUNNER RECORDS
METAL PROGRESSIF
2/5
ABADDON
08/08/2018
  1 0
"The Astonishing" décrit un univers dystopique dans lequel la seule musique autorisée est produite par des automates, les Nomacs. Mais dans une contrée reculée vit un homme (Gabriel, le Héros de l’histoire) qui a le don de faire et de chanter la musique. Ce talent extraordinaire lui confère rapidement une certaine renommée, et il apparaît ainsi comme une sorte de messie. L’empereur venu le voir avec toute sa suite comprend que le don de Gabriel représente une menace pour son pouvoir, mais de son côté, sa princesse de fille en tombe éperdument amoureuse.
Elle décide de le rejoindre, mais sa mère, ayant deviné ses desseins, la fait suivre par son frère Daryus. Arrivé sur place, celui-ci combat le frère de Gabriel et le tue, puis dans un moment de confusion, tue aussi sa propre sœur qu’il a prise pour Gabriel. Heureusement, Gabriel arrive et parvient à ressusciter la princesse grâce à son chant, ce qui convainc l’empereur que le chant et la musique sont de bonnes choses et qu’il est temps de changer sa façon de gouverner, dans un monde où la musique serait à nouveau appréciée.

Cette heroic fantasy musicale qui accumule les péripéties attendues est très éloignée des motifs psychologiques complexes qui sous-tendent par exemple la trame de "The Theory of Everything" d’Ayreon. Ici, pas la moindre profondeur, juste un canevas filiforme qui est un prétexte à un opéra musical typé metal. En ce sens, et bien qu’il ait été qualifié pompeusement de concept-album par ses géniteurs, cet opus est typiquement un story-album, qui ne manipule aucun concept mais s’appuie uniquement sur un récit, tout à fait à la façon de ce que Clive Nolan a développé avec "Alchemy". Il a pu être comparé avec "The Wall" ou "Tommy", qui eux, étaient de vraies paraboles sur l’enfermement, ou "Operation Mindcrime’, qui développe un univers paranoïde plus élaboré. Le battage médiatique qui a accompagné la sortie de l’album ainsi que le mystère autour du scénario auront donc fait long feu : ce n’est pas du côté du synopsis de "The Astonishing" qu’il faut rechercher une richesse consistante.

Côté musique à présent, Dream Theater déroule son savoir-faire habituel : techniquement irréprochable, le quintet est d’une précision chirurgicale, avec tout le sang froid qui s’ensuit. Les deux heures de musique sont d’un ennui glacial, sans aucune émotion, empilant les soli virtuoses, les descentes de manche et les coups de double-pédale avec une maîtrise consommée. Côté sentiments, par contre, c’est l’électro-émotionnogramme plat à de très rares exceptions près (le solo de guitare de 'Chosen', malheureusement court). La basse se réfugie dans un rôle principalement rythmique, alors qu’elle sonne beaucoup mieux quand elle est employée dans un registre plus mélodique ('New Beginning'). La batterie quand à elle est une mécanique froide et sans âme, intercalant le plus de motifs possibles à la double pédale, dans un esprit bien peu musical. Quant au chant, il souligne les limites de James Labrie, qui a toujours eu un registre très typé dont il ne peut pas s’échapper. A ce titre, vouloir à tout prix faire tenir tous les rôles (8 !) par un vocaliste mono-genre était un pari osé…

C’est quand DT fait du DT qu’il s’en sort le mieux : 'A New Beginning’, 'Moment of Betrayal’ sont de vrais bons moments mais ne surprennent pas et se noient dans la froidure ambiante. Mon impression est que le groupe, voyant la montée en puissance des musicals et autres space opera, a décidé de se lancer dans le créneau en disant : "Avec nous, vous allez voir ce que vous allez voir". Patatras, la montagne a accouché d’une souris mécanique. "The Astonishing" m’évoque irrésistiblement l’horloge d’un bloc chirurgical : outil mécanique supérieurement précis, parfaitement aseptisé et très ennuyeux à considérer.

Album TNNE WONDERLAND TNNE
WONDERLAND (2017)
PROGRESSIVE PROMOTION
ROCK PROGRESSIF
3/5
ABADDON
14/01/2018
  0 0
Ouais, c’est pas mal et très accessible, mais finalement tellement conventionnel ! TNNE, c’est le néo-prog chamallow : c’est pas désagréable, vaguement régressif, mais on n’a pas nécessairement envie de terminer le paquet...
 
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