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TITRE:

TALISCO (30 SEPTEMBRE 2014)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

POP



Propulsé sur le devant de la scène avec le single 'Your Wish' sorti en 2013, Talisco persiste et signe avec un album "Run" véritable pépite pop folk teintée d'électro. Music Waves lève le voile sur cette sensation avec cette interview découverte...
STRUCK - 29.10.2014 -
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Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?

Jérôme Amandi alias Talisco : Présenter Talisco… Je n’en peux plus…


Après un Ep, ton actu est ce premier album solo sorti en mai "Run". Première question, la signification du titre, une course au succès ?

Non, non (Rires) ! "Run" est une image qui évoque plein de choses et notamment l’action, l’aventure c’est à dire tous les thèmes réunis dans cet album.
Finalement, c’est un terme généraliste pour dire "Let’s go !". Après, il y a une raison plus concrète à ce titre : "Run" est un album que j’ai composé dans l’urgence.


C’est à dire ?

C’est une volonté : je n’ai pas voulu conceptualiser l’album, je n’ai pas voulu le réfléchir…


Quand on évoque Talisco, pour beaucoup, c’est la pub pour Balzamik, de pop western et ses accents Ennio Moriconne, ce clip composé de trois titres qui tirerait ses influences de Tarantino, des frères Cohen… de notre côté, on préfère définitivement mettre l’accent sur ce bijou qu’est "Run", une véritable pépite d’album pop folk electro comme si un Jeff Buckley aux accents folk d’un Yodelice ('Sorrow') avait croisé les M83 ('The Keys') d’une richesse rare, une véritable surprise notamment quand on ne connait que le titre 'Your Wish' aussi catchy soit-il…

Merci parce que dans tout ce descriptif, il y a plein des choses positives : c’est plutôt flatteur ! Donc tout d’abord merci ! Par humilité, je ne peux pas me permettre de comparer ma musique à celle d'artistes comme Jeff Buckley, Yodelice ou d’autres… je suis juste flatté d’entendre de tels descriptifs. Comme je l’ai dit, si j’ai fait cet album dans l’urgence, c’est pour éviter de le penser et d’aller dans telle ou telle direction…


Il semblerait que la composition de cet album ait été des plus rapides (1 mois) : est-ce que cette rapidité explique sa fraîcheur ?


Je pense que oui ! Encore une fois, je te remercie pour l’adjectif "fraîcheur" parce que j’ai recherché la spontanéité, la sincérité. A partir du moment où tu penses trop ta musique et où tu passes trop de temps dessus, tu te retrouves à faire des choses qui ressemblent à d’autres ; du moins, c’est ainsi que ça se passe pour ma part.
Comme j’ai une énergie positive naturelle, c’est ce qui va sortir spontanément.


Étais-tu conscient de tenir en cet album, la recette miracle du succès immédiat ?

Le succès - si on peut parler de succès dans mon cas - est relatif. Si par succès, tu entends passer à la radio : je dirais oui même si personnellement, j’estime que c’est plus de la reconnaissance. Pour moi, le succès concerne des artistes qui existent depuis dix ans. Même si ils ne font plus rien pendant plusieurs années, ils seront encore là. Le succès que je vis est très éphémère et c’est pourquoi je parlerais plus de reconnaissance. Après concernant la recette, je peux juste dire que quand j’ai fait cette musique, j’avais juste le sentiment que ça le faisait !


Selon toi, quel est l’ingrédient principal qui explique le succès : ce mariage inédit folk électro ('Everyone') ou ta voix enchanteresse ?


Je suis incapable de te répondre. Ce sont vraiment les années d’écoute, d’influences qui ont forgé ma personnalité et qui font que tu te retrouves à prendre tel type d’instrument pour jouer. J’ai une Telecaster, je joue avec tel ou tel type d’ampli, j’utilise telle ou telle sorte de son… parce que j’aime ça. Ce n’est pas un choix : j’ai cette guitare depuis des années, j’aime ce son depuis des années. Pour le coup, c’est devenu une histoire de personnalité.


Je suppose que tu dois être fier que cette personnalité plaise à une majorité de personnes…

C’est cool ! C’est une très belle surprise et c’est très rassurant de voir que ce que tu fais plait, que les gens aiment ça, bougent dessus… C’est génial même si cet album contient des éléments mainstream et pop, ce n’est pas uniquement ça !





Pour être honnête, au moment d’aborder cette interview, j’appréhendais un peu ne connaissant de toi que 'Your Wish' mais finalement, cet album est très riche…


L’album part ailleurs mais il y a des connections entre le son, la voix… mais c’est vrai que 'Your Wish' est un titre très pop avec un fond hyper dance !


"'Run' n’est pas un album qui est pensé, au contraire, il est très spontané !"



Ce mariage inédit pop folky avec ta voix mélancolique alliée à ces accents électro nous transporte dans un voyage clair/ obscur : était-ce une volonté recherchée ?

Pas du tout ! Quitte à me répéter, il n’y avait aucune volonté. J’ai dû faire une cinquantaine de morceaux, c’est ensuite que je me suis posé et que j'en ai sélectionné mais en aucun cas, il n'y avait une volonté de faire quoi que ce soit : ce sont juste des moments, des extraits de ma personnalité qui sont réunis ! Encore une fois, "Run" n’est pas un album qui est pensé, au contraire, il est très spontané !


Tu as dit avoir composé une cinquantaine de morceaux, cela veut dire que tu as le matériel pour faire encore quatre albums ?


Non, je les garde pour moi. Je ne récupère jamais les titres que j’ai fait par le passé, je préfère recommencer à zéro et reprendre une nouvelle énergie.


Et le choix des dix titres s'est imposé de lui-même ou le tri a-t-il été difficile ?


Les titres se sont naturellement sélectionnés. A la fin, je devais en avoir entre quinze et vingt. C’est ensuite que ça a été un peu plus compliqué de choisir. Il a fallu sélectionner par coup de cœur mais c’est compliqué, j’ai dû écarter un enfant pour en choisir un autre (Sourire) !


Tu as parlé d’enfant, concernant 'Your Wish', est-ce que le fait de laisser entre les mains d’une marque n’a pas été une déchirure puisque diffusé au grand public si bien qu’il ne t’appartient plus vraiment ?

Je ne me pose pas vraiment la question, je dirais même que ça m’est un peu égal. Certes la marque s’est emparée de ce titre mais avec mon accord. Parce que quand tu regardes le fond de la publicité, ça va : c’est plutôt positif, spontané ! Je n’ai pas l’impression d’être violé, ça ne me gêne donc pas.


Même si il semblerait que l’objectif n’était pas de faire un album concept, es-tu conscient qu'il est une véritable invitation au voyage pour l’auditeur qui fermerait ses yeux, confortablement installé dans son fauteuil et partirait dans un univers enchanteur ?

Je vois bien cet album de cette façon : pour moi, c'est une musique de voyage. Je compose, je fantasme quand je me balade dans les rues de Paris : c’est là que me viennent les idées. Je compose dans l’évasion, c’est ainsi que je ressens les énergies autour de moi.


On a cité beaucoup de références contemporaines mais finalement, quelles sont-elles précisemment ?


Les artistes que tu as cités ne font pas partie de mes influences même si je les connais. En revanche, je ne pourrais pas dire quelles sont réellement mes influences. Ce n’est pas un discours ou pour raconter une histoire, c‘est une réalité ! Je n’ai pas d’influences, j’en ai plein… malgré tout, les albums qui m’ont marqué sont "Wowee Zowee" de Pavement, "Surfer Rosa" des Pixies, "Ill Communication" des Beastie Boys… Les années 1980 m’ont également marqué au travers de cousins qui écoutaient Depeche Mode, The Cure ou encore Madonna… Mes influences sont diverses et je fais le grand écart entre elles. Après concernant l’aspect folk, je considère qu’à partir du moment où tu mets une guitare et une voix,  tu as un côté folk. Et dans mon cas, si j’ai cette identité folk, c’est parce que je fais de la guitare depuis 11 ans.


"Le marketing m’a plutôt desservi et au contraire j’ai essayé de m’en détacher en termes de création"


Tu as travaillé dans le marketing, cela explique-t-il cette originalité aussi bien musicale qu’au niveau image et notamment ce clip : penses-tu que cette expérience t’a aidé à avoir cette démarche commerciale inédite ?

Je pense que le marketing m’a plutôt desservi et au contraire, j’ai essayé de m’en détacher en termes de création. C’est aussi une des raisons pour lesquelles j’ai fait cet album dans l’urgence, je ne voulais pas surtout penser, marketer l’album…


On l’a dit, cet album a été composé dans l’urgence. Aujourd’hui, n’as-tu pas une certaine pression qui s’instaure à l’aube de réfléchir à son successeur ?


Pas du tout ! Je suis déjà sur le prochain album et je sais déjà par avance que je n’aurai pas cette fraîcheur ou du moins, pas la même fraîcheur parce que je recherche quelque chose de différent dans le prochain album, je vais taper ailleurs…


Dans le death metal…

Non, non (Rires) ! Je vais taper dans quelque chose d’encore différent ! Même si ce ne sera pas un grand écart avec "Run" -on sera dans un univers similaire- ce sera un peu différent.





Cet album a été maintes fois décalé et est finalement sorti en mai, pourquoi ?

Cet album a été décalé parce qu’il y a eu des opportunités qui se sont présentées à l’étranger, il fallait donc que la sortie soit cohérente.


Quels sont les premiers retours ?


Les retours sont plutôt positifs aujourd’hui. Je pense que c’est un album qui fait son chemin, qui se découvre au fur et à mesure -du moins dans le milieu professionnel- si bien que des opportunités s’ouvrent à droite et à gauche notamment à l’étranger et ça, c’est plutôt cool et c’est quand même une petite surprise.
Concernant les auditeurs, je suis également super content parce que les gens qui écoutent ma musique ne sont pas déçus et sont même plutôt agréablement surpris.


Qu’attends-tu de cet album ?


Je me méfie énormément du milieu musical, je n’attends rien de l’industrie de la musique parce que c’est très compliqué. Je ne veux pas faire de plan sur la comète si bien que tout ce qui se passe aujourd’hui, je ne le prends que comme une multiplication de petites surprises.
Mais finalement, j’ai sorti l’album. C’est ce que j’attendais : sortir cet album ! Et aujourd’hui, il s’est passé plus de choses que prévu pour moi. L’album est sorti, il y a de l’engouement autour, il y a un morceau qui est diffusé en radio depuis un an et demi -je ne pensais pas qu’il resterait aussi longtemps- donc aujourd’hui, tout ce qui peut se passer en plus, c’est du bonus !


Cette attitude vis à vis de l’industrie du disque est finalement assez intelligente, c’est un remède contre la grosse tête…


Pour le deuxième album, j’oublie complètement les à priori. Effectivement, un deuxième album est l’album des pressions mais dans mon cas, je m’en fous : je vais faire l’album que j’aime ! Dans le cas contraire, si je commence à penser à la pression liée au deuxième album, je ne vais pas être prolifique et je vais me planter pour la simple et bonne raison que je ne vais pas être moi-même. Mais de toute façon, quand je compose, je m’isole et me recentre sur moi et je vais chercher ce qu’il y a au fond de moi.


Une tournée vient d’être montée autour de cet album, quels sont les premiers retours live après ceux dithyrambiques de la version studio ?

Les retours sur scène sont vraiment positifs et le sont de plus en plus au fur et à mesure du temps. Je suis agréablement surpris parce que je ne pensais pas que je pouvais tirer autant de choses sur scène. Finalement, je connais mal la scène, j’ai très peu d’expérience à ce niveau. Je découvre la scène et ça se passe vraiment super bien.


Que voudrais tu que l'on retienne de toi dans 10 ans?


C’est un peu tôt pour y penser.


C'est cohérent avec ton propos lorsque tu dis que le succès d’un artiste se juge sur la durée et pas sur un album, Talisco pourrait être l’histoire d’un one-shot


Justement, je ne suis pas un one-shot, je ne suis pas comme ça, ce n’est pas ma personnalité. Dans le cas contraire, je ferais un autre métier : je ferais de la dance, je créerais des morceaux à la con et je me trouverais des pseudos à droite et à gauche…
Je pense qu’il y a un vrai travail derrière ma musique, j’ai juste envie que les gens prennent le temps d’écouter… La seule chose que je peux dire c’est qu’il ne faut pas avoir d’a priori sur les artistes : je préfère écouter ce qu’ils font et bien souvent, je suis surpris.
Et dans le cas de "Run", je pense que c’est un album un peu spécial parce que même si il y a deux-trois morceaux qui sonnent très pop et catchy, il y a quand même une identité sonore assez particulière.


"Je pense réellement que "Run" ne s’inscrit pas dans la "french touch", c’est un album un peu à part."


Et est-ce une fierté d’avoir ce son ?


Bien sûr ! Je pense réellement que "Run" ne s’inscrit pas dans la "french touch", c’est un album un peu à part.





Question traditionnelle de Music Waves: quel est ton meilleur souvenir d’artiste ?


C’est un concert que j’ai fait il n’y a pas très longtemps à Hambourg au Reeperbahn Festival!. J’ai fait une interview avec le présentateur emblématique de MTV : c’était un moment hallucinant !


Une sorte de consécration ?

Pas du tout ! J’ai juste été très surpris et je ne m’attendais pas du tout à être interviewé par ce présentateur que j’ai vu des milliers de fois à la télé : c’était rigolo (Sourire) !


Tu as évoqué ton meilleur souvenir, au contraire, quel pourrait être le pire ?

Pour l’instant, je n’en ai pas ! Même les mauvais moments restent des bons moments au final…


Ta reconversion dans la musique est conforme à ce que tu attendais ?


Ce que je vis aujourd’hui, c’est comme une blague, comme un cadeau.


Et vis-tu de ta musique ?


Je vis de ma musique depuis deux ans parce que j’ai la chance d’être tout seul et de composer à droite et à gauche… Donc oui, j’ai la chance de vivre de la musique !


On a commencé cette interview par la question qu’on t’a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que tu souhaiterais que je te pose ?


Non, je n’attendais pas de questions en particulier. L’interview qu’on vient de vivre ensemble était plutôt intéressante…


A défaut d’une question, une chose que tu souhaiterais dire en particulier et que nous n’aurions pas abordée dans cette interview ?

Non parce que tu as bien résumé mon sentiment par ailleurs. Je suis quelqu’un de très curieux, même quand j’ai des a priori, j’ai toujours écouté la musique et j’ai eu de très, très belles surprises.
Que ce soit pour mon album ou celui d’un autre, je conseille à tout le monde de tout découvrir, d’autant qu’aujourd’hui, c’est très facile d’écouter un album.
Que ce soit pour mon album ou celui d’autre artiste, il y a des morceaux qui sortent du lot mais qu’il faut aller chercher…


Ça pourrait être le mot de la fin.


Oui parce qu’on parle de la musique et le mieux pour en parler, c’est quand même d’écouter un album. La musique passe par les albums parce que les artistes ne créent pas seulement des morceaux mais des albums.


Merci


Merci à toi


Plus d'informations sur http://www.taliscomusic.com/
 
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