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TITRE:

AMARANTHE (12 SEPTEMBRE 2014)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

DEATH METAL



Music Waves fait le point avec l'un des leaders de l'ombre et fondateur d'Amaranthe sur les raisons du succès de ce groupe atypique...
STRUCK - 09.12.2014 -
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C'est dans les vestiaires du Hard Rock Café de Paris - sans sa frontwoman charismatique ou son chanteur malade - que Music Waves a rencontré la tête pensante du groupe mélodeath...


Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?


Olof Mörck : Probablement celle-ci (Rires) !


Non ?

Non, je plaisante (Rires)… La question qui revient sans cesse et de demander que nous présentions le groupe, quand et comment le groupe a débuté…



Et on ne te les posera pas…

Merci, c’est sympa de ta part (Sourire)


L’histoire d’Amaranthe est rapide et couronnée de succès. Formé en 2008, vous en êtes déjà à votre 3ème album, comment expliques-tu cette créativité ? Est-ce une sorte de plan marketing histoire d’être toujours présent dans une ère musicale où la moindre absence se paie cash ?

(Rires) Et bien pas du tout… Bien que ce projet nous prenne tout notre temps, entre la fin de la composition de notre deuxième album "The Nexus" et le suivant, il s’est passé un an : nous avons fini la composition en septembre 2012 et l’album est sorti en mars 2013 si bien que nous avons recommencé à composer pour ce nouvel album en septembre 2013.


Ce sont les coulisses de la vie d’un groupe, en revanche, pour les fans, trois albums sortis en moins de six ans, c’est énorme…


C’est vrai ! Mais nous faisons en sorte que ces albums soient différents les uns des autres. Dans ce sens, on peut dire que nous sommes créatifs en ne sortant pas toujours le même album.


"Le style musical death metal mélodique date d’il y a quelques années et les gens attendaient que le genre se renouvelle depuis très longtemps. Amaranthe essaie de créer cette nouveauté"


Le succès que vous rencontrez ne cesse de grandir, comment expliques-tu cela à une époque où le genre que vous pratiquez -le mélodeath- est moins populaire que par le passé ?

Je pense que le death metal a commencé à avoir du succès dans le milieu des années 1990. Cette scène a atteint son paroxysme au début des années 2000 avec Soilwork, In Flames… Selon moi, In Flames a probablement sorti le meilleur album en 1997 avec "Whoracle". Cet album date d’il y a 17 ans, c’est dire si le style musical a pu évoluer et notamment baisser même si il était encore populaire il y a quelques années aux Etats-Unis.  Pour répondre à ta question, je pense que les gens attendaient que le genre se renouvelle depuis très longtemps. Amaranthe essaie de créer cette nouveauté. Nous avons tous grandi en écoutant la scène death metal de Göteborg qui est définitivement dans nos gênes.


Tu as évoqué In Flames, précurseur du genre mélodeath metal, qui a pris un virage plus mainstream… Pour aller plus loin dans ton raisonnement, cette scène a vu apparaître de nouveaux groupes, beaucoup copiant les précurseurs et d’autres comme Amaranthe apportant une touche nouvelle. Penses-tu que votre succès vient de là ?

Je le pense.





Au delà de la sortie de "Massive Adictive", votre actualité récente est aussi le départ de votre chanteur growl, Andy Solveström, fin 2013. Ce départ constitue une petite surprise tant le line-up semblait solide et uni autour de ses trois chanteurs Etait-ce de la lassitude, l'envie de rester près de sa famille ?

Tu as bien résumé la situation. Nous avons créé le groupe à trois, Jake, Elize et moi. Nous travaillions jusqu’alors dans différents groupes et dans d’autres genres musicaux mais nous avions cette vision commune d’une musique que nous aimerions vraiment jouer et qui nous rendrait le plus populaire possible. Andy avait une vision différente de la nôtre. Il ne souhaitait pas faire de la musique un travail à plein-temps. Il a un job qu’il aime beaucoup et il apprécie le fait de pouvoir rentrer chez lui et rejoindre sa famille tous les soirs. Il est arrivé à un point où il s’est rendu compte après la sortie de "The Nexus" qu’il ferait mieux d’arrêter parce que Amaranthe n’allait plus seulement faire 3 concerts par mois mais probablement une vingtaine… La transition s’est faite tout naturellement puisqu'avant son départ, nous l’avions déjà remplacé par Henrik pour deux tournées complètes qu’il ne pouvait assurer. Andy a pu nous annoncer sa décision d’arrêter d’autant plus facilement qu’il avait déjà réalisé que nous avions trouvé son successeur.


Malgré tout, était-ce compliqué de trouver Henrik pour ces tournées ?

Ce fut une coïncidence. Nous l’avons vu jouer dans un club où il reprenait des titres de Pantera, In Flames… Nous étions avec Jake et nous avons tout de suite remarqué que son growl était super bon. Nous l’avons attrapé, bu quelques bières ensemble et au détour de la conversation, nous avons appris qu’il était un grand fan d’Amaranthe. Nous sommes donc restés en contact et quand nous avons appris qu’Andy n’assurerait pas la tournée européenne, Henrik fut la première personne qui nous est venu à l’esprit. Et même si nous avions déjà travaillé deux semaines avec Richard (NdStruck : Sjunnesson) de Sonic Syndicate sur le premier album vu qu’Andy était en pleine tournée de 9 semaines, c'est bien à Henrik que nous avons tout de suite pensé. Ça aurait pu coller avec Richard mais avec le recul, il n’était clairement pas dans la vibration qu’il fallait pour le groupe.

En revanche, quand nous sommes entrés en studio de répétition avec Henrik - Andy était présent pour l’occasion pour lui donner des instructions - j’ai vu ces deux mecs côte à côte avec les mêmes chaussures, les mêmes pantalons, le mêmes t-shirts (Sourire)… il était évident qu’Henrik était celui qu’il fallait pour le groupe. Et surtout si Andy donnait son aval pour l’intronisation d’Henrik, cela signifiait que nous avions trouvé son remplaçant idéal.


"La marque de fabrique d’Amaranthe c'est ses trois chanteurs"


Malgré tout, avez-vous songé un moment à changer de formule musicale avec deux chanteurs ou considères-tu que c’est une marque de fabrique du groupe ?

Absolument ! C’est notre marque de fabrique musicale et nous voulions trouver quelqu’un qui pourrait suivre nos pas et perpétuer cette tradition au moins aussi bien qu’Andy. Même si il y a deux titres -deux ballades- sur lesquels ne figurent pas de growl, la marque de fabrique d’Amaranthe c'est ses trois chanteurs.


Comment en êtes-vous arrivés à cette idée de trio de chant ? Souvent les groupes ont un chant clair, un growl ou un féminin, jamais les trois en même temps ...

C’est en effet très différent de ce qui se fait dans le milieu. Je dirais même que nous sommes le seul groupe à avoir trois chanteurs. C’est également une coïncidence finalement, nous nous sommes retrouvés ensemble sur le projet Avalanche : Andy était juste un invité hurleur, Elize était une invitée chanteuse et Jake était le chanteur lead à la base… Et quand nous avons entendu la démo du premier morceau, nous avons constaté que cette combinaison marchait vraiment bien et qu’il fallait approfondir cette idée.


Cela a-t-il été difficile à mettre en place et la composition se fait-elle autour de ces chants ?

Pas du tout mais je pense que cela vient du fait que je suis dans le milieu depuis plusieurs années. Quand je composais pour mes groupes précédents - Dragonland et Nigthrage - je ne le faisais que pour une voix dans un registre bien spécifique alors que dans Amaranthe, tu as un registre bien plus large et varié…


"Pouvoir disposer d’autant de voix me donne beaucoup plus de liberté dans la composition"



Tu as donc dû modifier ta façon de composer ?


Absolument mais ma façon de voir la musique est de la considérer comme une peinture. Alors que je n’avais que l’habitude de peindre d’une couleur, j’ai maintenant la possibilité de peindre avec une palette variée. Pouvoir disposer d’autant de voix me donne beaucoup plus de liberté dans la composition.


Ce nouvel album confirme une nouvelle fois que le poids des 3 chants est équilibré. Est-ce important de garder cet équilibre ?


Totalement, je dirais même que c’est un élément clé. L’équilibre varie selon les chansons - sur certaines, Elize a la part plus belle, sur d’autres, Jake et enfin d’autres, Henrik - mais au final, c’est libérateur de constater que tu as réussi à garder un équilibre sur la totalité de l’album.


Malgré cela, la leader naturelle est la charismatique Elize. Ne craignez-vous pas que votre public se focalise uniquement sur elle au détriment des autres membres ?

Bien sûr que oui, Elize est charismatique, très belle… mais au final, Amaranthe est un groupe.


Tu es quand même conscient que ceux qui liront cette interview s’attendront dans leur grande majorité à une entrevue avec Elize et non son leader de l’ombre, celui qui compose et a créé le groupe…

Le frontman représente le visage iconique d’un groupe. Et dans son cas, Elize est non seulement une super chanteuse mais elle compose également de la musique. Au final, la force d’Amaranthe est d’en avoir plusieurs atouts dont Elize fait partie… Ça me rappelle une anecdote, le jour où on a remplacé Elize par sa coach vocale lors d'un concert... Cela n’a pas empêché les fans de crier et sauter sur chaque titre.


Musicalement, il y a des éléments industriels dans votre musique notamment dans le titre « Drop Dead Cynical » qui peut rappeler Marylin Manson. Acceptes-tu la comparaison ?

Je comprends cette comparaison d’autant plus facilement que tu n’es pas le premier à m’en parler mais ce n’était pas un choix conscient de notre part. Avec le recul, je peux voir qu’il y a des petites similarités notamment dans le groove et la rythmique mais si tu prends la chanson dans sa globalité -avec le refrain, la mélodie…- elle est totalement différente de ce que peut faire Marylin Manson.


Comment arrivez-vous à mélanger des aspects martiaux et symphoniques dans votre musique pour créer quelque chose de totalement neuf ?


La structure du son d’Amaranthe est très puissante ce qui explique que tu aies ce gros son en arrière-plan. Certains arrangements font que certains interprètent notre musique comme étant symphonique mais nous ne sommes pas vraiment un groupe symphonique. Ce sont nos harmonies qui font que nous sommes catalogués comme tel.


Finalement, si je devais qualifier brièvement la musique de Amaranthe, ce serait un savant mélange de Marylin Manson et Lacuna Coil, qu’en penses-tu ?


C’est toujours difficile de répondre à ces questions… Nous écoutons tout type de musique et personnellement, je n’ai pas dû écouter Lacuna Coil depuis 10 ans et la dernière fois que je l’ai fait, j’avais bien aimé donc pourquoi pas (Sourire)…


Trouves-tu que cela est trop restrictif pour ta musique ?


Oui parce que quand quelqu’un entre dans l’univers musical d’Amaranthe, je ne veux pas qu’il pense que cela sonne comme Lacuna Coil ou Marylin Manson parce que nous sonnons comme… Amaranthe !


Ce qui surprend chez Amaranthe c’est ce mélange entre le heavy, le métalcore et des aspects plus accessibles limite commerciaux. 


Et bien, ce n’est pas quelque chose à laquelle nous pensons parce que si tu essaies d’ajuster ton son en fonction de ce que veulent les gens, cela affectera surement ta vision artistique. La combinaison musicale d’Amaranthe vient des profils différents de chaque membre du groupe : c’est comme mélanger de la glace avec un hamburger et mettre une pizza au dessus. Sur le papier, cela n’a aucun sens mais au final, tout le monde aime les hamburgers, les pizzas et la glace (Rires)…




Mais mélanger dans un même plat, c’est quand même risqué voire totalement indigeste ?


C’est vrai mais finalement, nous ne faisons qu’essayer de créer la musique que nous voulons entendre.


"L’une des forces d’Amaranthe est de toujours essayer de faire quelque chose de nouveau"


Le mélange Amaranthe est si osé que le public métal pourrait trouver ça trop mainstream et le public soft trouver ça trop metal : n’est-ce pas une crainte ?

Au risque de me répéter, ce n’est pas quelque chose à laquelle nous n’avons jamais trop pensé. Nous prenons juste du plaisir ensemble, notre maison de disques apprécie, les retours des gens du milieu sont plutôt bons… Quand nous avons sorti notre premier album, nous étions très confiants sur le style que nous empruntions et nous le sommes toujours.

Quand nous avons sorti le single 'Drop Dead Cynical' il y a deux jours, plein de gens sont revenus vers nous en disant que c’était trop commercial et que ce n’était pas l’Amaranthe qu’ils aimaient. Je peux comprendre que les fans de musique extrême soient un peu effrayés par un éventuel virage commercial. Mais il faut comprendre que c’est l’une des forces d’Amaranthe : toujours essayer de faire quelque chose de nouveau.


La pochette de l’album tranche des précédentes, je la trouve très ésotérique, presque spirituelle…

…Tu as raison…


… peut-on parler d’album conceptuel ?

Il y a clairement un concept mais je ne dirais pas que c’est un album concept dans le sens où il y a un seul fil conducteur. Je ne voulais pas que l’idée d’un concept qui unit en arrière-plan tous les thèmes des titres de l’album soit trop évidente. Je veux que l’auditeur se fasse sa propre idée et je ne souhaite pas contrarier sa vision de l’album et lui imposer la mienne.


Et pour ceux qui souhaiteraient connaître ta vision, quel message as-tu voulu délivrer ?

Le message principal que nous voulons partager est que le genre metal est un style musical très négatif, dépressif, les thèmes véhiculés par les groupes de ce genre musical sont exclusivement dans cette veine. Certes, la mélancolie, la tristesse font partie de la vie d’un humain mais un des messages que nous voulons transmettre est très positif. Tous les membres du groupe ont cette même énergie et nous voulons la mettre au service de la musique.


C'est ce que l’on voit dans cette pochette finalement : positif rien qu’au travers de sa couleur…


Exactement ! Nous voulions être inspirants, énergisants… Il y a également des parties mélancoliques mais encore une fois, nous voulons envoyer un message différent des autres groupes metal…


Quelles sont tes attentes pour cet album ?

J’en attends beaucoup malgré les controverses que j’ai pu lire sur notre côté trop commercial et que nous ne faisons pas de metal (Rires) ! Mais de façon générale, si tu as trop d’attentes en termes de succès, tu peux être déçu. Je souhaite que les fans qui ont apprécié nos précédents albums voient les points forts de celui-ci et j’espère également que "Massive Addictive" nous ouvrira les portes d’un public qui ne nous a jamais écouté par le passé et qui aura envie de nous suivre par la suite.
Il y aura plein de concerts particulièrement excitants avec notamment cette tournée américaine d’un mois et demi.

Bref, mon souhait le plus grand est d’être éloigné le plus longtemps possible de chez moi, cela signifierait que nous jouons plein de concerts (Rires) !


Cela signifie que contrairement à Andy, tu n’as rien qui te retient chez toi ?


Si, si, j’ai ma petite amie et mon chat, Max (Rires) ! Ils me manqueront bien évidemment et j’espère que je leur manquerai assez longtemps aussi (Rires) !


Question traditionnelle de Music Waves, quel est ton meilleur souvenir d’artiste ?


Et bien, j’en ai plusieurs mais le premier qui me vient à l’esprit est la première fois où nous avons joué au Japon mais également quand nous avons joué une nouvelle fois dans un immense stade devant 30.000 personnes : c’est comme si un rêve se réalisait.


Au contraire, quel pourrait être le pire ?


Le pire ? La plupart de mes souvenirs sont plutôt bons et j’ai tendance à ne vouloir me concentrer que sur le côté positif des choses et c’est finalement le style de vie d’Amaranthe (Rires) ! Mais si je dois en citer un, j’évoquerais nos deux jours sans concert lors de notre dernière tournée en Angleterre. Nous avons toujours aimé jouer pour le public anglais mais l’Angleterre en tant que tel n’est pas excitant et j’ai dû y passer les deux jours les plus ennuyeux de toute ma vie (Rires) !


Y-at-il quelque chose que nous n’aurions pas abordé durant cette interview et que tu souhaiterais dire aux lecteurs de Music Waves ?

Je pense que tu as à peu près tout couvert mais en réfléchissant bien, j’ai une question pour toi : "Quand allez-vous jouer en France ?". Rien n’est confirmé mais nous devrions jouer en Février/ Mars de l’année prochaine et nous sommes tous très impatients de pouvoir revenir à Paris.


Avant de se quitter, souhaiterais-tu dire un dernier mot en français aux lecteurs de Music Waves ?


Vraiment ? Non, mon français est terrible (Rires)….





Merci

(En français) Merci beaucoup (Sourire) !


Merci à Noise pour sa contribution....



Plus d'informations sur https://www.facebook.com/amarantheband/
 
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