Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?
Koie Kenta : Oh, ce sont les questions basiques concernant l’album, l’histoire du groupe…
Votre actualité est la sortie de votre album "Apocalyze". Comment vous sentez-vous à quelques jours de la sortie de l’album ?
Koie : Nous sommes très excités de pouvoir constater la réaction du public.
A la lecture de votre biographie, vous donnez l’impression d’être fiers et confiants au risque de passer pour des gens arrogants en disant que vous avez un son moderne qui va "révolutionner" le metal… Etes-vous conscients de ça ?
Koie : C’est tiré de notre biographie (Rires) ? Ok, donc oui, nous sommes d’accord avec ça… Je ne sais pas si on peut dire qu’on est arrogant mais ce qui est sûr c’est que nous avons toujours pensé de façon dramatique notre style musical. Nous avons toujours essayé de construire des histoires pour chaque titre… C’est l’idée (Sourire) !
Vous mélangez différents styles musicaux pour montrer les différentes facettes du groupe mais à contrario, ne craignez-vous pas de déstabiliser le public en mixant des influences allant de Prodigy à In Flames ?
Koie : Je ne suis pas un très grand connaisseur de la musique d’In Flames mais effectivement, on nous dit parfois que nous sonnons comme eux et nous ne sommes pas d’accord (Sourire). Quand nous avons commencé, certains groupes mélangeaient ces genres musicaux, je pense notamment au groupe Enter Shikari qui est le pionnier de cette musique. Depuis d’autres groupes ont suivi cette voie mais nous ne voulons pas être comme eux, nous voulons créer notre propre façon de faire cette musique.
Vous indiquez également que plein de groupes sont "ennuyeux" sur scène. Il semblerait que la scène soit importante pour vous : Quel est votre secret ?
Koie : (Rires) Mais c’est malheureusement vrai, parfois quand tu es dans la salle, c’est une bouillie sonore… Plein de groupes ne peuvent exprimer clairement leur musique et nous estimons que ce n’est pas normal. Nous ne voulons pas être un de ces groupes, c’est la raison pour laquelle nous nous donnons les moyens en ayant à nos côtés un super DJ, un super compositeur capable de créer un vrai son technique qui tire son expression de groupes comme Justice, Chemical Brothers et The Prodigy bien sûr. C’est notre principale différence avec les autres groupes.
Et comment composez-vous afin de trouver l’équilibre entre metal et électro ?
Koie : Nous avons deux compositeurs : Takemura Kazuki apporte les riffs de guitare et ensuite, nous commençons à écrire la chanson. Tamano Terufumi apporte ses idées avec son son et c’est la nouveauté !
Cet album est très ambitieux évoquant notamment des sujets comme le tremblement de terre au Japon. Comment se passe la composition ?
Koie : Quelque soit le sujet, la chanson… nous composons d’abord la musique et ensuite, les paroles.
Comment était-ce de travailler avec Machine qui a notamment travaillé avec Lamb of God ?
Koie : Il sait ce qui marche dans le cadre des chansons heavy. Il n’a jamais peur d’essayer de nouvelles choses. Il a travaillé avec des gros groupes comme Lamb of God, Four Year Strong… il a donc énormément d’expériences. Cependant, nous avons notre avis sur la façon d’écrire des chansons et quelques fois, ça ne collait pas avec son opinion.
Et qui avait la décision finale ?
Koie : C’était bien entendu nous ! Mais quelques fois, oui, c’était tendu (Rires) mais c’était une super expérience.
Et dans ces conditions, pensez-vous que vous travailleriez avec lui pour le prochain album ?
Koie : On ne pense pas encore à ça !
Hyde de L’Arc-en-Ciel nous a avoué avoir découvert la musique en écoutant la musique occidentale et en faisant un parallèle. Il disait qu’il voulait être un nouveau Christophe Colomb en faisant découvrir aux Occidentaux la musique japonaise. Est-ce également votre cas ?
Koie : Je ne pense pas. En effet, L’Arc-en-Ciel est un groupe typiquement japonais et nous savons que les français ont un goût particulier pour ce type de culture. Malgré tout, même si nous sommes japonais, notre approche est différente. En clair, je ne nous compare pas à eux.
Qu’attendez-vous de cet album ?
Koie : Nous avons déjà été une fois sur Paris et l’accueil du public a été génial. Clairement, ce public aimait la musique heavy et est très éloigné du public de L’Arc-en-Ciel. C’est un rêve de pouvoir faire écouter notre musique à travers le monde. C’est un rêve qui est devenu réalité…
Et quelle pourrait être la prochaine étape de la vie de Crossfaith ?
Koie : Notre tournée mondiale vient juste de commencer. Nous adorerions tourner à travers le monde et nous serions ravis de pouvoir revenir jouer ici, en Europe en tant que tête d’affiche…
Si vous deviez faire découvrir Crossfaith à travers un titre, quel serait-il ?
Koie : 'We Are the Future' qui définit vraiment bien Crossfaith.
Quel est votre meilleur souvenir d’artiste ?
Koie : Hum, cet été, nous étions programmés dans le Warped Tour qui a été une super expérience. Ca a été une tournée très dure qui m’a rendu plus fort.
Tamano : Pour moi, ça a été le SoundWave…
Takemura : C’est clair !
Tamano : Nous avons pu rencontrer Chester Bennington de Linkin Park…
Koie : mais également James Hetfield avec qui j’ai fait une photo (Rires) ! Nous sommes vraiment chanceux d’avoir pu avoir de telles opportunités : jouer et tourner avec de tels groupes incroyables comme Bring the Me Horizon, Skindred…
Et comment expliquez-vous qu’un groupe totalement inconnu en Europe ait pu obtenir de telles premières parties ?
Koie : Nous avions déjà tourné en Europe avec We Butter The Bread With Butterdans dans de petites salles qui n’affichaient pas plus de 200 personnes mais tous les gens présents qui ne connaissaient rien de nous ont été surpris… Je pense que cela a contribué à la tournée suivante.
On a évoqué le meilleur souvenir, au contraire, quel pourrait être le pire ?
Koie : Personnellement, je n’ai aucun plus mauvais souvenir même si répondre aux interviews n’est pas la partie la plus sympa mais ça fait partie du boulot et je suis malgré tout content d’être ici. Nous sommes dans Crossfaith depuis plus de 10 ans et à ce jour, tout se passe bien mais je me doute qu’un jour, ça arrivera…
On a commencé cette interview avec la question qu’on vous a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que vous souhaiteriez que je vous pose ?
Koie : (Rires) Quelle est ma nourriture locale préférée ? (Rires)
Et alors ?
Koie : Je n’ai jamais mis les pieds dans un restaurant français (Sourire).
Un dernier mot pour les lecteurs de Music Waves ?
Koie : Nous sortons notre nouvel album "Apocalyze" et nous vous promettons de revenir en Europe et en particulier sur Paris afin de jouer les titres de cet album sur scène… du moins, nous l’espérons (Rires) !
Merci
Koie : (en français dans le texte) "Merci beaucoup" (Rires) !