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TITRE:

THE WINERY DOGS (16 SEPTEMBRE 2013)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

HARD ROCK



Au lendemain d'une prestation remarquée au Divan du Monde avec son nouveau groupe, The Winery Dogs, et quelques secondes après nos retrouvailles avec notre ami Billy Sheehan, Music Waves a fait un large tour d'horizon de la carrière de Ritchie Kotzen...
STRUCK - 25.11.2013 -
7 photo(s) - (2) commentaire(s)

Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?

Ritchie Kotzen : "Comment le groupe a commencé ?"


"Je ne saurais pas comment définir notre musique mais le mot qui me vient à l’esprit et qui la définit le mieux est "organique"


Vraiment, c’est la question qu’on t’a souvent le plus posé durant toute ta carrière ?

Ah non, je voulais dire aujourd’hui concernant Winery Dogs. Mais sinon me concernant je dirais quelles sont mes influences (Sourire) mais ne t’inquiète pas je te le dirais quand tu la poseras au moment de l’interview (Rires) !



Il semblerait que Mike Portnoy perçoive Winery Dogs comme un vrai groupe et non un énième projet dans lequel il joue… Quel était le but initial de votre rencontre ?

Et bien, il n’y avait pas de vrai projet autour de ce groupe. Nous nous sommes juste dit que ça serait amusant de jouer ensemble, mieux ça pourrait être intéressant.
Nous avons donc commencé à écrire des chansons. C’est arrivé de façon vraiment très naturelle et nous aimions tant ce que nous faisions que nous avons décidé de continuer à aller plus loin en faisant un album. Et au moment de la sortie, beaucoup de gens s'y sont intéressés.

Je ne saurais pas comment définir notre musique mais le mot qui me vient à l’esprit et qui la définit le mieux est "organique". Une musique très naturelle dans laquelle chacun peut s’exprimer. En ce qui me concerne, je suis arrivé à un point de ma vie où je ne me vois pas faire une musique que je n’aimerais pas, avec laquelle je ne prendrais pas de plaisir. Si je dois jouer quelque chose, il faut que cela ait du sens…


J’ai lu par ailleurs que l’ossature de cet album était composée de chansons que tu as écrites.

Huit titres proviennent de jams que nous avons réalisées tous les trois. J’ai présenté un certain nombre de titres personnels et nous avons sélectionné ensemble ceux qui deviendraient des chansons de Winery Dogs. J’avais également commencé à écrire certains autres titres que je n’avais pas terminé et que nous avons terminé ensemble.
Bref, il y a eu trois processus de composition…


Billy nous a confié avant l’interview que l’accueil du public était inimaginable. Est-ce que cela vous conforte dans votre choix de jouer ensemble et accélérer la décision de vous lancer dans un deuxième album ?

Mon avis est que c’est super de sortir de studio avec un album dont tu es enthousiaste : cela signifie que tu as fait ce que tu étais censé faire. Ce qui arrive ensuite est totalement hors contrôle. Quand tu le partages avec le public et que leur accueil est aussi enthousiaste : c’est un sentiment génial ! Dans ces conditions, tu te dis qu'en effet, tu as fait le bon choix (Sourire) !


Tu as des raisons à nous donner pour expliquer cet engouement ?


La seule façon d’expliquer cela est qu’il y a un sens de réalité et de l’honnêteté dans cet album. Il n’y a pas énormément de groupes qui sonnent comme nous. Je rappelle que nous avons fait cet album sans ordinateur… 


Il y a trois fortes personnalités dans ce groupe. Est-ce simple de trouver sa place surtout lorsque l'on est le frontman ?

Et bien, pour moi, c’est vraiment très simple parce que je n’ai rien fait que je n’avais pas fait par le passé : j’ai toujours joué dans un trio, j’ai toujours été le chanteur et guitariste, j’ai toujours écrit ma musique… 

Il n’y avait aucune nouveauté et je n’ai pas eu d’effort particulier à faire. Je ne pense pas que ce soit le cas pour eux non plus. Mike est le plus différent de nous trois sachant qu’il n’a pas joué dans un trio et que dans tous les groupes dans lesquels il est passé, il faisait à peu près tout. Ce qui est intéressant c'est justement d'entendre ces personnalités : Billy à la basse, Mike à la batterie et moi au chant et à la guitare. Cet album est le fruit de nos expériences cumulées, nous sommes dans le milieu depuis un bout de temps maintenant, nous ne sommes pas un groupe de teenagers qui sont là pour monter sur scène pour montrer ce qu’ils savent faire. C’est une question de maturité au service de la collaboration du groupe !


Tu a écris les textes de cet album : est-ce quelque chose d’important pour toi ?

Ce que j’aime particulièrement dans la musique, c’est le processus de création plus que de jouer sur scène. Plus que n’importe autre aspect de la musique, j’adore écrire. Je ne suis pas en train de dire que je suis bon ou mauvais dans cet exercice, je dis juste que c’est ce que j’apprécie le plus faire. C’est la raison pour laquelle j’ai appris à jouer de la guitare, pour créer des chansons et de la musique. C’est que j’ai fait sur cet album avec les deux autres mecs (Rires) !


"Ce que j’aime particulièrement dans la musique, c’est le processus de création plus que de jouer sur scène. "


Tu as l’habitude de produire tes albums. Comment s’est passé le travail pour cet album de Winery Dogs ?

J’ai vraiment le sentiment que les mecs ont eu confiance en moi aussi bien dans mes choix vocaux que guitaristiques. Quand j’ai eu besoin de leur aide, ils répondaient présents. Nous avons tous besoin de suggestions : quelques fois, ce sont de bons conseils, d’autres fois, ça ne marche pas. Nous nous ne sommes jamais pris la tête à ce sujet. C’est le point le plus important dans la collaboration : tu dois savoir apprendre des autres mais aussi ne jamais abandonner quand tu estimes que tu as raison.

Comme je le dis, tout est question d’alchimie, d’expérience… Si nous avions été un groupe dans lequel j’avais voulu donner une orientation blues à l’album, que Mike avait voulu donné une orientation prog rock… il y aurait pu avoir des conflits. Mais clairement quand nous étions ensemble, nous formions à nous trois une sorte de communauté qui savait quel type d’album nous voulions faire sans avoir à en parler. 



Tu as toujours eu l’habitude de mener deux carrières de front : une solo et une autre au sein d’un groupe. Quelle est la principale différence ?

Et bien, c’est le premier groupe dans lequel je joue qui est nouveau. Les précédents dans lesquels j’ai eu des expériences ont été : Mr Big et Poison. La situation avec Poison était intéressante parce que quand j’ai rejoint ce groupe, ils souhaitaient que j'en sois le leader . Si bien que même si c’est un album de Poison, il est finalement de moi…


Et c’est la raison pour laquelle il n’a pas été si bien accueilli par le public parce que ce n’était pas un album qui sonnait Poison…

Exactement ! En raison des changements dans le groupe mais c’est ce qu’ils voulaient ! Donc je n’ai pas eu d’effort à faire dans ce cas-là.

L’expérience Mr Big a été intéressante parce qu’à l’époque où j’ai rejoint le groupe, j’avais vraiment trouvé mon identité en tant que chanteur mais également en tant que compositeur et guitariste. Il n'y avait pas de pression. Je dois avoir 20 albums sortis sous mon propre nom, c’est facile pour moi de faire machine arrière parce que je pourrais toujours sortir un nouvel album dans lequel je ferais ce que je veux.

Et l’opportunité Winery Dogs est arrivée au meilleur moment pour moi puisque j’avais terminé ma campagne pour mon album solo et que j’étais prêt à repartir pour un nouveau. 


Et quelle est la prochaine étape sachant qu’il y a bien longtemps que tu nous a pas gratifié d’un album instrumental…

… (Il coupe) Un album instrumental ? J’espère bien ne plus jamais avoir à en faire (Rires)…


"Un album instrumental ? J’espère bien ne plus jamais avoir à en faire"


Penses-tu que cet exercice est passé de mode ?

Interscope m’a signé à la sortie de mon deuxième album sur lequel je chantais et souhaitait que je fasse un album chanté. Mais avant, je devais encore un album à Shrapnel : c’est ainsi qu’est sorti "Electric Joy", pour terminer mon contrat. Dans d’autres circonstances, cet album n’aura jamais vu le jour. J’ai adoré faire des albums instrumentaux jusqu’à la sortie du… premier album (Rires) !


Tu es un guitariste sans frontière -tu joues du rock, du blues, du jazz, de la fusion et de la soul- y-a-t-il un style musical que tu n’as pas encore expérimenté et auquel tu souhaiterais te frotter ?

Plein, plein… Il y a certains joueurs de country qui me fascinent à travers leur univers acoustique. C’est la beauté d’être musicien : c’est sans fin !


Comment parviens-tu à être si prolifique en menant ta carrière solo, dans des groupes, des tournées… Te faut-il une concentration particulière pour composer dans ces conditions ?

Quand tu es inspiré, les idées viennent naturellement à toi et tu dois être préparé à agir dessus. Tu dois ensuite apprendre à les développer et à les creuser. Mais tu dois aussi avoir des influences ce qui implique de s'ouvrir, voyager, surfer... Vivre tout simplement… 


Mais n’est-ce pas trop compliqué de gérer ta carrière professionnelle et ta vie privée ?

Non parce que je ne suis pas si débordé que ça ! J’ai pas mal de temps libre. Je ne tourne pas toute l’année et je ne suis pas tout le temps en studio pour enregistrer.



Justement tu as ton propre studio. La question était de savoir si ça n’empiétait pas trop sur ta vie privée ?

Tu as une vision de l’extérieur qui n’est pas la réalité. Par exemple, "24 Hours" qui est mon dernier album en date est sorti en novembre 2011, nous sommes en 2013 et je n’avais rien sorti depuis Winery Dogs. Aujourd’hui, j’ai de nouvelles idées pour de nouvelles chansons et peut-être que le mois prochain, en novembre, décembre… j’en aurais écrit quatre ou cinq ! Et quand j’aurais réuni assez de titres, je sortirais un album. C’est très spontané finalement, j n’ai pas une mentalité de frénétique (Rires) !


On peut lire que tu remercies Jerry Cantrel dans le livret de l’album de Winery Dogs…


C’est un de mes meilleurs amis.


Pourquoi ne pas avoir fait d'album ensemble ?


C’est intéressant parce que nous avons partagé la même scène ensemble pendant un certain temps mais je suppose que tout simplement aucun de nous deux n’y a pensé (Rires) ! Tu sais quand tu es avec un ami, tu parles de ta vie, de ta petite amie, ce qui te réjouit, ce qui te dégoûte, ce qui te vient à l’esprit. Mais c’est vrai que maintenant que tu me le dis, ça serait cool qu’on fasse un truc ensemble (Sourire) !


Tu peux d’ores et déjà lui dire que Music Waves…

… souhaiterait un album commun (Rires) ! Ca serait effectivement un projet cool, je lui passerais le message de votre part (Sourire) !


Sans transition, question traditionnelle, quelle est ton meilleur souvenir d’artiste ?

Hum, mon meilleur souvenir ? J’ai plein de souvenirs mais rencontrer Gene Simmons -qui est la raison pour laquelle je voulais jouer de la guitare- pour la première fois, ou ouvrir pour les Rolling Stones sont des bons souvenirs. Avoir fait cet album avec Poison a été aussi un excellent moment.


Tu as évoqué Poison duquel tu as été viré, Mr Big s’est séparé peu après ton arrivée…


...Tu veux dire que je suis une sorte de baiser de la mort (Rires) !


Non mais du moins, ressens-tu un certain manque, des regrets à ce niveau ?

Non, non ! La réalité avec Poison est que…


… parce que je ne t’apprendrais pas qu’on a tout lu concernant l’épisode Poison…

(Rires) Tu sais, il y a trois versions dans chaque histoire : ma version, leur version et la vérité !


Bien vu, personnellement, j’adore cet album…

Je connais bien Nuno et j’aime beaucoup cet album également.
    
Et pour répondre à ta question à savoir si je regrettais que ces évènements soient arrivés trop tôt, ma réponse est non. La vérité est que quand j’ai commencé l’album de Poison, c’était l’expérience la plus géniale que j’ai vécu. En revanche, faire la tournée avec eux a été ma pire expérience.

Ca a été très rapide et au regard de ce qu’il se passait, j'aurais quitté le groupe de toutes façons, les vibrations étaient trop sombres. Et c’est la même chose avec Mr Big, il y avait des questions dans le groupe avant que je sois impliqué et c’est la raison pour laquelle je l’ai quitté. 


Malgré tout, ces expériences -au goût d'inachevé- ne te laissent pas un sentiment de manque que pourrait combler Winery Dogs ?


Il n’y pas de manque même si Winery Dogs est quelque chose de nouveau pour moi dans le sens où je sens une excitation certaine autour du groupe, plus que je ne l’aurais imaginé ! 


Tu as connu les années Sharpnel. Comment vois-tu ces années avec le recul ?

Ce sont des années pendant lesquelles j’ai grandi. Elles m’ont permis de comprendre, de savoir qui je suis, ce que j’étais censé faire, trouver ma voix… Je n’ai pas l’impression que c’est en 1994, quand j’ai sorti ce premier album solo que j’ai trouvé qui j’étais… Bref, mes années Shrapnel ont vraiment été très importantes parce qu’elles m'ont permis d’expérimenter, d’apprendre… même si je continue d’apprendre tous les jours. 


"Avec « Into the Black » j’ai  vraiment découvert ce que je voulais faire. Pour la première fois, j’étais éloigné de toute influence du business et j’ai fait une musique basée sur mon instinct."


Et aujourd’hui, penses-tu t’être trouvé ?

Je pense que j’ai évolué durant les années et je pense que la lueur a été l’album « Mother head ». J’ai continué à expérimenter sur les albums suivants et j’ai défini réellement mon son quand j’ai fait « Into the Black » ou « Go Faster ». C’est pendant la période « Into the Black » que j’ai  vraiment découvert ce que je voulais faire. Pour la première fois, j’étais éloigné de toute influence du business et j’ai fait une musique basée sur mon instinct. C’est ainsi que je me suis trouvé !


On a commencé cette interview par la question qu’on t’avait trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que tu souhaiterais que je te pose ?

Ouf ! Je ne sais pas. Je n’ai pas de réponse à une telle question et je t’avouerais je n’ai pas une assez forte estime de moi-même pour savoir ce que je devrais dire (Sourire) !


J’espère simplement ne pas avoir posé la question ou des questions trop récurrentes qui auraient rendu cette interview barbante !

Non, tu as très bien fait ton boulot !


Avant de se quitter, souhaiterais-tu dire un dernier mot aux lecteurs de Music Waves et peut-être en français ?

Oh, je ne parle pas le français.



Tu n’as rien dit au public parisien hier en français ?

Non, c’est Mike qui l’a fait (Rires) ! Quoi qu’il en soit, je n’ai pas fait de promo ici en France depuis très, très longtemps. Pour autant que je m’en rappelle, la dernière fois c'était en 1993 avec Bret Michaels. C’est cool de pouvoir revenir ici après toutes ces années et de constater que 20 après, les gens veulent toujours avoir de mes nouvelles (Sourire) !


Merci

C’était cool, merci !


Merci à Nuno pour sa contribution…


Plus d'informations sur http://www.thewinerydogs.com/
 
(2) COMMENTAIRE(S)  
 
 
STRUCK
25/11/2013
  1
Je savais que tu ferais partie des rares à comprendre cette allusion (avec Vigg également)...
NUNO777
25/11/2013
  1
Belle référence à III Sides... ;) très fin, il m'a fallu deux ou trois minutes avant de piger la nuance. Trop fort ce Jéjé!
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