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TITRE:

AMPLIFIER (07 FÉVRIER 2013)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

METAL ATMOSPHERIQUE



"Nous nous attachons donc en quelque sorte à ne vouloir sortir que des deuxièmes albums, en cherchant toujours à surprendre, en évitant les répétitions"
STRUCK - 08.04.2013 -
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Quelle est la question que l'on t'a trop souvent posée ?

Sel Balamir : Aujourd'hui ou sur toute la carrière ? Sur toute la carrière je dirais : "Comment décrirais-tu ta musique ?"


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Et comment te sens-tu aujourd'hui en pleine promo à Paris au début du printemps ?

Tu fais référence à l'un des titres de l'album c'est ça ? Je dirais que cela tombe très bien et nous en sommes très contents ! La dernière fois que nous avons joué ici c'était au printemps également.


Ce nouvel album "Echo Street" semble moins catchy que le précédent…

Moins catchy !? Et bien tu es le premier à dire cela !


Comparé à "Octopus" qui était plus brutal et complexe, ce nouvel album semble en effet moins catchy, moins direct. Quand avez-vous pris ce virage vous menant vers une musique plus lumineuse ?

Eh bien, plusieurs choses nous guident dans notre musique mais il y a une chose plus que tout qui nous a guidé vers cette lumière, c'est la fait de ne pas faire l'erreur de vouloir nous répéter de suite après un album comme "Octopus". Tu vois nous en sommes à notre quatrième album. Sur le premier, personne n'attendait quoi que ce soit ! Par contre dès le deuxième, les gens avaient des attentes et il est donc devenu évident que certains pourraient être déçu. Et pour le troisième, le quatrième cela aurait encore provoqué plus d'attentes si nous étions restés sur la même voie. Nous nous attachons donc en quelque sorte à ne vouloir sortir que des deuxièmes albums, en cherchant toujours à surprendre et en évitant les répétitions.


N'est-ce pas difficile pour vous en tant que compositeurs d'aller à l'extrême opposé d'un album à l'autre. La démarche reste-t-elle naturelle ?

Quand nous avons fait "Octopus", nous avions beaucoup de matériel. Certains titres étaient évidents et devaient rejoindre "Octopus" alors que d'autres n'avaient pas du tout la même vibration. Nous avons donc décidé de faire deux albums dont l'un d'entre eux, composé dans un second temps et appelé "Mystoria", se veut plus optimiste, estival pourrait-on dire. Ce dernier a été composé et assemblé après avoir fini "Octopus", et nous avions donc comme objectif premier d'en faire un digne successeur, solide et inspiré.

Ce double album et le nouveau symbolisent en quelque sorte cette réaction bizarre et obsédante entre deux personnes qui viennent de rompre, investis mais déstabilisés. Cela nous a pris en tout cinq semaines entre les premières compos et le mastering final. Tu vois, ce fut très rapide. Et ce sans la moindre compo récupérée de la session précédente puisque tout était parti dans le double album. Nous sommes repartis de zéro, ce fut une grande première pour nous, un choix nouveau.


Musicalement parlant, cet album moins sophistiqué est pourtant plus riche en termes de refrains et de mélodies vocales. Avez-vous travaillé dans ce sens et changé d'approche musicale ?

Oui nous avons travaillé dans ce sens car la musique étant moins compliquée et laissant plus d'espace, nous nous sommes concentrés sur les mélodies et les harmonies pour être plus phase avec la musique. Cela fonctionne très bien je trouve et donne à l'ensemble une parfaite impression de noir et blanc.


Si je te dis que ton timbre sur 'Matmos' me rappelle celui de Gerry Rafferty…

… (Coupant la parole) Par le côté nostalgique et bruni c'est ça ? Absolument ! C'est exactement ce que nous cherchions. Je me trouvais devant ma page blanche au début du processus de composition et le point de départ de cette chanson fut mes souvenirs de l'année 1995. Avant même que le groupe ne se nomme Amplifier, nous avions des idées sur cassette et je pense que chaque titre sur cet album est inspiré du fantôme de ces nombreuses idées. La nature même de cet album est donc nostalgique et tout vient rappeler l'univers de 'Baker Street' de Rafferty. Et comme les gens vivent une période difficile, le retour vers le passé leur fait du bien, c'est tout l'intérêt de "Echo Street".


L'album évoque aussi Pink Floyd. Y a-t-il un lien entre le titre "Echoes" du Floyd et "Echo Street" ?

Non, pas du tout, je n'y avais jamais pensé.


L'aspect vrombissant et dense de votre musique semble culminer sur le titre "Echo Street". Y'a-t-il un lien entre le titre de la chanson et le résultat sonore ?

Pas dans la composition en elle-même mais oui il y a un lien. L'idée pour ce titre vient d'une jam retrouvée sur cette cassette. Et le son était, non pas à cause de la cassette mais de par la dynamique et le feeling du morceau, très vrombissant et dense. Nous voulions donc recréer le feeling original de cette jam, qui est en quelque sorte la genèse d'"Echo Street".


Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de tenter l'exercice du titre acoustique avec 'Between Today & Yersterday' ?

Une fois de plus, la moitié de ce titre était sur une cassette de 1998 ou 1999. Je ne me souviens plus trop d’où elle vient mais nous voulions terminer ce titre. J'ai changé très peu de choses dessus. Même les paroles sont restées. Mais nous ne nous attendions pas à ce qu'elle sonne si "Crosby Stills And Nash" dans sa dynamique. Je crois d'ailleurs que c'est mon titre favori sur l'album et Steve y est pour beaucoup !


Tu parles de Steve peut-on dire qu'il est officiellement un membre à part entière du groupe ?

Oui bien sûr !


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A-t-il participé à l'écriture de ce nouvel album ?

Oui car nous avions peu de temps. Steve et Alex ont beaucoup travaillé ensemble et l'alchimie fut très bonne. D'un jour à l'autre tout s'enchainait très naturellement car nous allions tous dans la même direction. Tout fonctionnait comme dans une vieille usine, tout était lié et travaillé point par point.


Votre line-up était très stable jusqu'à "Echo Street". Est-ce selon toi l'une des conditions d'un bon fonctionnement dans l'écriture d'un album ?

Je ne sais pas du tout ! Je ne sais pas si c'est nécessaire.


Cette nouvelle direction est-elle liée au départ de Neal ?

Et bien… Evidement au niveau des vocaux il y a un lien car nous sommes trois à chanter désormais. Mais le changement vient aussi de l'évolution de l'histoire du groupe car comme je te disais, nous aimons changer de style même si notre musique est solidement définie aujourd'hui. Mais qui sait peut être sonnerons nous un jour plus electro car un DJ rejoindra le groupe (rires) !


D'un point de vue des textes maintenant, vous composez souvent autour des thèmes philosophiques et autres questionnement autour du cosmos. Penses-tu que le cosmos et son fonctionnement peuvent être une source d'inspiration pour agir sur notre nature humaine (comme à l'Antiquité grecque) ?

Oui, je pense que si tu comprends quelle est ta position, quelle qu'elle soit, cela t'apporte beaucoup d'humilité et l'humilité tu en as besoin pour faire face à toute l'ignorance et la cupidité humaine. Les gens devraient se pencher un peu plus sur leur situation en donnant un gros coup de zoom arrière.


"The Octopus" était certainement votre album le plus ambitieux et progressif. Etait-ce une volonté de votre part pour entrer dans la classification musique progressive ?

Nous ne l'avons pas vécu comme cela, ni fait pour cela. Nous préférons l'appellation Classic Rock. Je pense, et c'est très personnel, que des groupes comme Pink Floyd ou Emerson Lake and Palmer ne cherchaient pas à composer un album pour entrer dans une catégorie et inversement. Ils étaient juste de bons groupes de Rock qui proposaient des musiques intéressantes. Et je me plais à dire que c'est ce que nous sommes, à notre niveau bien sûr. Nous intéressons les gens qui aiment les musiques originales et nous sommes ravis de cela. En quelque sorte, ils nous aident à définir ce qu'est le groupe.


Les fans inspirent le groupe mais je suppose que le label sur lequel vous êtes désormais, et qui est un label progressif, joue également.

Pas majoritairement mais cela tombe sous le sens également. Certains fans sont proches d'un label et achètent majoritairement sur celui-ci. Donc des fans de progressif vont nous découvrir par ce biais immanquablement. Mais je pense que les gens ne vont pas être séduits par ce simple fait. Et assez curieusement également, j'espère que cela nous amènera de nouveaux fans.


Les groupes signés par K-scope sortent souvent des DVD, avez-vous l'intention d'en faire un également?

Et bien nous en avons fait un il y a quelques temps, mais je suppose que nous allons en ressortir un chez K-scope sous peu.


Comment juges-tu votre premier album rétrospectivement ?

Il sonne un peu noisy et jeunot, en toute logique.


Au départ "The Octopus" devait sortir sous la forme de deux albums distincts. Pourquoi avoir sorti au final un double album ?

Nous savions dès le départ qu'il n'allait y avoir qu'un double album et non des sorties différées. Par simple principe que quoi que le label souhaite, nous allons dans la direction opposée (Rires).


Vous avez réalisé plus d'EP que d'albums. Considères-tu que ces titres ne pouvaient pas être inclus dans vos albums ?

Non car je considère un album dans son intégralité comme un tout, une sorte de nouvelle avec son style propre. Et même si certains titres ne sont pas tout à fait appropriés au style, nous ne voulons pas les exclure car nous les aimons tous. Dans les EP, nous trouvons des titres plus courts, plus conventionnels. Nous savons ces structures sont appréciées par de nombreuses personnes et utilisées dans de nombreux groupes depuis des années mais nous les aimons. Alors pas au point de les mettre dans un album mais au point de vouloir les partager tout de même. Tu vois, les EP sont parfaits pour écouter dans la voiture en allant au travail par exemple.


Quelle pourrait bien être la prochaine étape d'un groupe comme Amplifier que tu considères comme un groupe qui aime à proposer une musique "intéressante" ?

Nous allons bousculer nos habitudes. Nous avons toujours enregistré un album pour ensuite l'apprendre et partir en tournée. Là ce sera tout l'inverse, nous allons d'abord composer et apprendre nos titres au maximum avant de les enregistrer. Le son sera donc très différent tout comme le résultat final. Nous avons toutes ces idées bien en tête.


Nous parlions de la scène progressive, que pensez-vous d'elle actuellement ? Vous n'êtes pas sans savoir que votre producteur est aussi celui de Biffy Clyro qui vient de sortir un double album un peu progressif également

Si tu parles de Chris (NdStruck : Sheldon), ce n'est pas lui qui a produit le dernier Biffy Clyro. Il a travaillé avec eux un peu plus tôt comme sur "Infinity Land". Alors comme ça ils ont fait un double album également ? C'est une mode (Rires).


Peut-on dire qu'ils se sont inspirés de vous ? Que vous avez lancé cette mode ?

Non (Sourire gêné) ! C'est vrai que nous venons de la même période, avec Oceansize également. Ce sont tous des groupes de Rock intéressants.


Si tu devais choisir un titre de votre discographie pour faire découvrir le groupe, ce serait lequel ?

Je ne sais pas trop, peut être "Where The River Goes".


Quel est ton meilleur souvenirs en tant que musicien ?

Probablement quand j'avais 10 ans, un guitariste est venu jouer des chansons et quand j'ai entendu cette guitare, je me suis dit que c'est cela que je voulais faire. C'est sans aucun doute mon souvenir le plus fort en lien avec la musique.


Et au contraire, quel pourrait être le pire ?

Il y en a tant... Probablement le fait d'être en tournée en plein hiver et de parcourir des milliers de kilomètres sur la route, dans la pluie et le vent et se retrouver dans des trous paumés où personne ne vient vous voir, surtout en Angleterre ! Curieusement, le meilleur accueil que nous avons eu en Angleterre fut à Londres. En effet, des gens venus d'un peu partout dans le monde étaient là pour nous voir. Nul n'est prophète en son pays comme tu dois le savoir.


Nous avons commencé avec la question que l'on t'a trop souvent posée. Au contraire, quelle est celle que tu aimerais qu'on te pose ?

Je ne sais pas ! Le côté sympa des questions évidentes c'est qu'il est facile pour moi d'y répondre. Je vais t'envoyer un mail avec ma réponse et ce sera à toi de deviner quelle serait la question. Ca te va (Rires) ?


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Un dernier mot peut être aux lecteurs de Music Waves ?

Passez une bonne journée !


Un grand merci à Nuno777 pour ses questions et surtout Mr Blue pour cette retranscription...


Plus d'informations sur http://www.amplifiertheband.com
 
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