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MUSICIEN CLASSIQUE, JAZZ, ROCK ? AMI MÉLOMANE, CHOISIS TON CAMP.


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EDITOS
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Classique, jazz, rock, pop, le musicien se doit parfois d'obéir à l'image qu'on attend de lui. Ce mois-ci, Music Waves vous propose un petit tour du monde totalement décalé des poncifs les plus courants qui circulent au sujet de nos amis musiciens.
BATRIC - 31.03.2013 -
3 photo(s) - (3) commentaire(s)

Chez Music Waves, on aime la musique, certes, mais on aime aussi beaucoup ceux qui la font. Nous savons bien que tous les matins, vous attendez fébrilement les chroniques du jour – oui, ne niez pas, vous les attendez fébrilement, nous le savons et ça nous fait plaisir – de même que vous adorez lire les interviews de notre grand maître Struck et de ses petits padawans. Mais ce que vous ne savez pas, c’est ce qui peut différencier un musicien d’un autre, et en particulier ce qui peut différencier un violoniste classique, par exemple, d’un hurleur de thrash. Vous savez que c’est différent - déjà, c’est pas habillé ni coiffé pareil - mais vous ne savez pas pourquoi l’un est arrivé dans un orchestre symphonique et l’autre a élevé la pratique du head-banging au rang d’art corporel.

Eh bien, soyez heureux car j’ai la réponse à ces questions. Si votre plus doux rêve est de devenir musicien mais que vous ne savez pas quelle voie choisir, suivez le guide. Je me prépare en effet à vous dévoiler le fruit d’une expérience de plusieurs années auprès des grands acteurs de l’imaginaire collectif qui véhiculent depuis longtemps une image toujours plus caricaturale du musicien.

Pour débuter ce beau mois d’avril, effectuons ensemble le tour d’horizon des principaux préjugés concernant nos amis musiciens, avec humour, une bonne dose d’esprit sarcastique, un soupçon d’ironie et la finesse d’un mammouth mal dégrossi. Amis mélomanes qui ne vous prenez pas au sérieux, en route.

A l’inverse, si vous considérez que la musique doit toujours être traitée avec respect et qu’il n’est pas permis de pousser la caricature à ses limites, alors arrêtez tout de suite votre lecture ou préparez-vous à la plus belle crise de tachycardie de votre vie.

Niveau suprême : la béatitude acoustique

[IMAGE1]

Pour débuter, prenons celui qui est certainement le plus connu, mais aussi le plus respecté de tous : le musicien classique.

S’il est une chose indiscutable, c’est que le musicien classique est celui qui occupe le haut du panier par son talent, sa technique et sa haute culture musicale. Et la question qui se pose est donc : mais comment faire pour devenir un musicien classique ?

Premier impératif : on n’est pas là pour rigoler. Le musicien classique est quelqu’un pour qui la musique est chose sérieuse. Ainsi, il ne sourit jamais et ne montre aucun plaisir à faire son métier. En fait, le musicien classique est l’ancêtre de l’éclair au chocolat : tout le plaisir est rentré à l’intérieur. De plus, pour éviter toute velléité de sourire au sein même de son public, le musicien classique s’habille de noir, ce qui a par ailleurs l’avantage de le camoufler à la vue de tous, le musicien classique aimant être discret.

Enfin, il est un expert du solfège, lit couramment 7 clés mais éprouve un malin plaisir à n’en utiliser qu’une, peut jouer des choses qui ne seront jamais écrites par personne et se révèle malheureusement incapable de jouer sans une partition puisqu’il n’a appris que cela depuis tout petit. Ainsi, pour vous amuser à faire paniquer un musicien classique, demandez-lui d’improviser un petit air de son cru. Les plus fiers vous regarderont avec dédain en exprimant qu’ils en seraient capables mais n’en voient pas l’intérêt. Les moins résolus se liquéfieront sur place (passant donc de l’état d’éclair à celui de mousse au chocolat).

Niveau intermédiaire : le surréalisme acoustique

[IMAGE2]

Mais vous, ami lecteur, à la lecture de ce qui précède, identifiez tout de suite le problème qui vous empêchera de devenir musicien classique : vous ne savez pas lire de partition, bien que vous jouiez cependant super bien.

Devenez alors musicien de jazz !

Le musicien de jazz, lui, est un très bon technicien et n’a pas besoin de partition. Pas de partition, pas de chef d’orchestre pour lui dicter la cadence, et malgré tout ça il joue très bien.

Le souci, c’est qu’il n’y a que lui qui le sait. Du coup, il a deux types de publics : ceux qui font semblant de comprendre parce que ça fait bien d’avoir l’air de s’y connaître et les vrais passionnés qui ne comprennent rien mais restent persuadés qu’un jour ils saisiront de quoi il est question dans cette musique bizarre.
Le vrai passionné de jazz a ainsi une grande longévité et il n’est pas rare d’en croiser qui frisent les cent ans et répètent inlassablement « comprends pas, comprends pas…. ».

Niveau irrécupérable : la nuisance acoustique

[IMAGE3]

Vous ne savez pas lire de partition, n’avez jamais vraiment maîtrisé d’instrument et pensez donc que vous ne deviendrez jamais musicien ?

Remerciez-moi, béatifiez-moi, canonisez-moi ! Je serai votre Batric premier au prochain conclave Music Waves car j’ai à nouveau une solution : pour le prochain Noël, faites-vous offrir une guitare, brûlez votre carte de fidélité Franck Provost et lancez-vous dans le rock !

Ah, le musicien de rock ! Alors celui-là, je l’aime beaucoup car c’est certainement celui au sujet duquel on fantasme le plus (et je ne parle pas des jolies groupies qui se trémoussent devant la scène).

Tout d’abord, le musicien de rock ne sait jouer d’aucun instrument (sinon, il jouerait du classique ou du jazz - suivez, un peu). S'il ne sait jouer d’aucun instrument, il n’a donc pas l’utilité d’une partition et joue très très fort pour assourdir son public et que celui-ci ne se rende justement pas compte que le musicien de rock ne sait pas jouer. CQFD.

Si, de plus, le musicien de rock a eu une enfance malheureuse, se drogue et a pris comme habitude d’égorger des chiots, d’écraser des poussins sous ses bottes, voire même de voler son sac à mémé, alors il devient musicien de métal. Et si enfin il se convertit à Satan et se passe les cordes vocales à la ponceuse tous les matins avant d’avaler du fil de fer barbelé, alors il peut atteindre le niveau suprême : se produire annuellement à la Hell-Fest et faire voler toutes les gaines Damart des grenouilles de bénitier sur un rayon de 45 kilomètres.

Niveau métaphysique : les border-line acoustiques

Vous me suivez toujours ? Je n’en ai pas terminé mais essayons de retrouver notre calme car il y en a certainement parmi vous qui ne se sont pas encore reconnus et qui pensent que jamais, ô grand jamais, ils ne pourront devenir musicien. C’est me sous-estimer assurément.

Je voudrais donc adresser une pensée émue à ceux d’entre vous - et je sais qu’il y en a - qui n’ont pas fait le conservatoire mais ont pratiqué un instrument qui ouvre cependant des portes : l’accordéon. Je le sais, il y en a parmi vous qui n’osent pas en parler mais je tiens à vous rassurer : tout n’est pas perdu, le monde merveilleux du bal populaire et des soirées de mariage s’offre à vous.

Mais attention, il ne s’agit pas là d’un métier facile. Tout d’abord, un accordéon, ça pèse son poids ! Du coup, pour jouer de l’accordéon, il vous faudra une colonne vertébrale souple afin de pouvoir accompagner, tantôt à gauche, tantôt à droite, cet instrument dont vous avez bien du mal à contrôler la trajectoire, tout cela avec le sourire colgate pour démontrer que la seule pensée qui vous vient à l'esprit est : « même pas mal ! ». Autre solution si vous ne voulez pas vous dandiner continuellement : devenir accordéoniste sur un transatlantique et caler votre musique sur le roulis du navire pour compenser.

Avantage également de l’accordéoniste, plus de problème de retraite puisque vous êtes connu de l’ensemble des hospices dans votre région et qu’ils se battront pour vous avoir comme pensionnaire quand le temps sera venu. D’autant plus que c’est très rentable puisque l’accordéoniste est le seul musicien qui ne s’arrête jamais de jouer, affichant donc un rendement imbattable. Il aime tellement ça qu’il faut lui casser les doigts pour qu’il ferme sa g…. !!!! Je ne connais personnellement que deux non-accordéonistes qui soient capables de la même prouesse : Guy Béart et Neal Morse.

Et pour en terminer (enfin !), si vous ne vous reconnaissez dans aucun de ces portraits mais persistez à devenir musicien, alors il vous reste néanmoins la solution du musicien underground.

Celui-là, il vit de sa musique mais en a honte. Lui, c’est un artiste. Les grandes salles, il en a honte. Les sous, il en a honte aussi. Les interviews, il aime pas ça. La lumière, il aime pas ça. Le public, il aime pas ça. Les miroirs, il aime pas ça. Les gousses d’ail, il aime pas ça. Les cercueils…. Non, je crois que je m’égare.

J’aurais pu aussi vous parler du musicien de World Music qui s’enterre sous le sable, du musicien de rock progressif qui est incapable de compter les temps dans ses mesures et qui, par ses morceaux de plus de trente minutes, a inventé la logorrhée musicale, du country qui dort avec son cheval, ses santiags et son chapeau pendant que madame a droit à une couche de paille dans la grange, etc, etc… mais je vais m‘en arrêter là et ne manquerai pas de vous tenir informés, chers Musicwavers, des éventuels retours offusqués que je pourrais avoir d’une dernière catégorie de mélomanes : ceux pour lesquels cet art est tellement sérieux qu’il est interdit d’en rire et de se moquer de quelques petites représentations caricaturales qui ont la vie dure encore aujourd’hui.

Je terminerai donc cet éditorial en remerciant simplement nos amis musiciens qui m’auront lu jusqu’au bout, qui auront peut-être reconnu certains travers finalement assez innocents et qui, malgré tous ces poncifs dont ils sont trop souvent victimes, continuent chaque jouer d’avancer et de faire avancer la musique.
 
(3) COMMENTAIRE(S)  
 
 
TORPEDO
02/04/2013
  0
Moi je me mettrais plutôt dans la catégorie musicien "Guitar-Hero"... ;)
TONYB
02/04/2013
  0
Ca sent le vécu tout cela ! Je partage et adhère totalement à cette vision des choses !
PETER HACKETT
01/04/2013
  0
C'est pas faux !! ;-)
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