Avatar se qualifie d'outsiders de la scène metal mais c'est bien un nouveau poids lourd de la scène metal que nous avons rencontré à l'occasion de la sortie de son nouvel album "Don't Go in the Forest". Pour ce dixième album qui sort le jour même d'Halloween, Avatar sort du bois en proposant une friandise qui risque de faire frissonner de plaisir sa fanbase grandissante... Alors un bonbon ou un sort ?
Votre actualité est la sortie de "Don't Go in the Forest". En écoutant cet album, on a le sentiment que vous avez offert un digne successeur à "Avatar Country" sur lequel l’aspect conceptuel était plus marqué et dans lequel vous exploriez davantage de directions que sur les deux précédents. Qu'est-ce qui vous pousse toujours plus loin et vous donne envie de sortir de votre zone de confort ?
Johannes Michael Gustaf Eckerströmes : Je pense que c'est aussi simple que de vouloir apprendre quelque chose de nouveau. Je considère que l’art est une façon de sortir ce que tu as en toi mais plus précisément en tant que musicien et compositeur, on se doit d’essayer de faire des choses : il y a à tant à faire !
Les réussites et les échecs du passé nous mettent au défi en nous demandant comment évoluer… Cet album a développé des choses en termes d’arrangements mais également pour nous en tant que musiciens ou encore en tant que chanteur… La grande question pour que tout ce qui relève du mélodique soit beaucoup plus dynamique. Le but est d’essayer de relever notre niveau à chaque fois (Sourire) comme dans les jeux vidéo quand tu changes de niveau, tu dois combattre un plus gros
boss…
On se doit d’essayer de faire des choses : il y a à tant à faire !
... au-delà du niveau du boss à affronter à chaque changement de niveau, ne craignez-vous pas la réaction de vos fans qui pourraient être déçus des évolutions proposées ?
Non, on s’en fout complétement (Rires) ! Je me soucie pas de ce que les gens pensent sinon je ne leur proposerais pas notre musique. J’ai mon projet personnel dans lequel je joue du piano et j’écris des chansons que j’oublie immédiatement parce que je les écris pour moi-même…
Ces nouvelles chansons sont également pour moi -avec bien sûr avec une idée du public à l’esprit- mais avant toute chose, le premier public de nos chansons sont les cinq membres du groupe qui doivent aimer ces titres.
Et il faut se faire à l’idée que ce soit peut-être notre dernier album, on ne sait jamais. Si c'était notre dernier album, qu'est-ce qui serait important pour nous d’exprimer ? Quoi que nous ressentions, nous essayons de le faire ensemble d’une façon où ça fait sens pour le public. Et avec chance, le public ressentira les chansons d’une façon qui se connecte avec ce nous avons ressenti en les faisant. Donc, d’une certaine façon, nous avons le public en tête avec pour but de divertir nos invités.
Je vais faire une comparaison avec la cuisine. J’aime cuisiner et à chaque repas, je vais faire ce que j’ai envie de faire et manger avant tout mais bien évidemment, j’ai également envie que tu apprécies le repas.
Comment vous est venu ce concept ? Nous nous souvenons de "Avatar Country" avec ses clips léchés comme ‘The King Wants You'. Est-ce qu'un jour Avatar pourrait s'aventurer dans différents médias ? Pourquoi pas un opera rock Avatar ou Avatar, The Movie ?
Absolument ! C'est un rêve mais ça ne se réalisera pas cette semaine… Notre prochain défi serait de faire en sorte que nos performances scéniques soient comme un rock opéra musical que tu ne jouerais que dans des théâtres à Paris, à Londres et à New-York par exemple… Nous y ferions plusieurs représentations et ce serait le public qui se déplacerait. Mais pour cela, il faudrait bâtir un large public solide qui serait susceptible de se déplacer pour voir un tel spectacle "stationnaire".
Cet album est plus libre et intuitif !
Effectivement, ce nouvel album se prête à un tel projet….
Musicalement, il y a certains thèmes sur cet album mais surtout musicalement ou d’un point de vue méthodologique - plutôt que des thèmes dans les chansons… Si on retourne à "Avatar Country", nous avions un plan en commençant cet album mais la conséquence, c’est que nous en avions marre des plans et notamment pour "Hunter Gatherer" qui s’avère le strict opposé… Et parce que nous avons fait "Hunter Gatherer", nous sommes un peu revenus à planifier les choses pour "Dance Devil Dance" : un album rock'n'roll, un bon moment, mais il y a également un aspect spirituel…
Toutes ces expériences font que nous n'avions pas de plan au début de ce nouvel album : nous étions plus dans la recherche en laissant les thèmes grandir sans méthode ou sans les règles structurelles strictes que nous avions dans "Dance Devil Dance" : nous étions libérés de cela.
Il y a cette idée de faire de rock'n'roll et de la musique dansante dans "Dance Devil Dance" dans le sens où il fallait rester au même tempo dans la même chanson. A contrario, cet album est plus libre et intuitif, et particulièrement dans la composition et les textes, je suis resté en subconscience. A un certain niveau, toutes les idées viennent à ce que tu penses quand tu ne penses pas.
Malgré tout, on a le sentiment d’un concept album…
… Ce qu’il n’est pas !
Mais comment expliques-tu qu’on ait ce sentiment en l’écoutant ?
Il y a une vibration et une idée globale ! Beaucoup de chansons viennent de rêves ou viennent du subconscient…
Avatar est de l’art conceptuel dans mon esprit !

Malgré tout, avec le recul, tu comprends ce sentiment de concept album ?
Bien sûr, parce que nous le ressentons également.
Mais c'est différent de tous les autres albums où nous nous demandions ce que nous allions faire, pour cet album, nous nous sommes demandé ce que nous avions fait. Nous avons enregistré cet album en Allemagne et les voix à Helsinki, et pendant les voyages nous échangeons entre nous et nous nous rendons compte qu’il manque quelque chose. Nous sommes donc revenus à parler des vibrations… Ce n’est donc pas un album concept, les thèmes sont très psychologiques et subconscients.
"Don’t Go in the Forest" est une métaphore pour le gamin bizarre qui s’intéresse à la musique metal. Le gamin à qui on dit de ne pas aller dans la forêt. Il se demande pourquoi alors qu’il veut y aller, il veut goûter au fruit défendu et également embrasser les valeurs quand tu pénètres dans cette forêt sombre. Le metal est vraiment bizarre dans le sens où le metal est amusant et c’est une expérience puissante…
Avatar, c'est le metal dans la forêt. Quand tu es perdu la nuit dans la forêt dans un endroit où tu ne devrais pas être. Il y a une lumière et une musique au fond : tu entres dans le monde d’Avatar ! C’est ainsi que je décrirais l’album mais ça décrit Avatar plus généralement... Ce n’est pas un concept album mais Avatar est de l’art conceptuel dans mon esprit ! Le concept n’est pas l’album mais le groupe qui a fait cet album…
La pochette rend hommage à une littérature de l'horreur avec un clin d'œil au "Ça" de Stephen King…
... (Il coupe) Absolument ! Je l'avais oublié mais quand on a donné le ballon, tout le monde et moi-même avons fait le rapprochement… Merci Stephen (Sourire) !
Mais c'était aussi une horreur dans sens que quand on a fait les
shootings photo pour le visuel de cet album, c’était la nuit dans la forêt et les flashs de l’appareil photo ressemblaient à des éclairs qui illuminaient la forêt sombre : j'ai adoré !
Avant d’arriver à ce
shooting dans une forêt du côté de Göteborg, nous avons pris la voiture sur une autoroute illuminée puis tu tournes pour entrer dans la route forestière : c’est typique du film d’horreur ! Rien que d’en parler, j’en ai les frissons. Comme dans “Shining”, il tourne et se trouve face aux jumelles…
Encore et toujours Stephen King…
Oui, même si je pense que la meilleure version de “Shining” est celle de Kubrick.
Je me souviens d’avoir vu ce moment où il se retrouve face aux jumelles et ça m’a fait un choc parce qu’à l’époque, j’étais trop jeune pour regarder ce film !
C’était avant tout avoir une chanson à la Manowar !
Tu as évoqué le côté dynamique des chansons. Avec 'Tonight We Must Be the Warriors' qui s'ouvre comme hymne avec flûte et chœurs puis des guitares, nous entrons de plein pied dans votre musique. Une véritable intro pour un album concept qui n’en est pas un finalement…
Ce que je voulais avec cette chanson, c’était avant tout avoir une chanson à la Manowar ! Jeune, j’ai commencé à écouter du metal mais je suis réellement tombé dedans en écoutant du power metal avec ce côté médiéval et fantasy… Je peux écrire des chansons de ce style mais Jonas (NdStruck : Jonas Jarlsby, guitate) est le roi (Sourire) ! C'était notre façon de faire ces choses avec Avatar, avec un côté parodique en un sens mais en toute sincérité et amour.
Mais au-delà de l’hommage à un style musical, je suis totalement contre toute forme de gouvernements autoritaires, je ne suis pas pour des états féodaux.
Le terme "guerrier" dans le metal évoque des mecs costauds qui bottent le cul… Je pourrais certainement écrire une chanson sur des soldats parce que je pense que l'Ukraine doit se battre pour garder le pays libre et démocratique et se battre contre l’envahisseur dictateur. Mais je ne pourrais jamais glorifier cette histoire. Je pourrais écrire une telle chanson avec tout mon cœur mais être soldat est un chose tragique : parfois nécessaire et importante pour défendre tes idéaux, mais c'est de tragédie. Donc, derrière le mot "guerrier", il y a plein de choses compliquées.
Mais dans le cas présent, 'Tonight We Must Be the Warriors' : ce n’est pas un choix, ni un honneur, c'est juste quelque chose qui doit être fait. Les personnes se réunissent pour former une résistance et aller au combat !
Les vingt premières chansons que tu as jouées à la guitare auront
toujours quelque chose à faire avec les milliers de chansons que tu
écriras après…
Le deuxième morceau 'In the Airwaves' est du death metal le plus enragé même si le chant est plus clair succédant à un morceau plus enjoué. Avatar n’est-ce pas une musique de schizophrène faite pour les schizophrènes ?
Peut-être ! Nous ne nous préoccupons pas de la façon dont nous sommes perçus… J’en reviens à ce que je disais : si ça fait sens pour nous, nous y allons… Mais nous ne voulons également pas écrire la même chanson deux fois de suite : c'est une règle que nous avons. Dans le même temps, nous avons nos racines, nous avons notre ADN musical et mélodique formé par l’endroit où nous avons grandi, c’est-à-dire la culture du pays, la musique jouée aux enfants, tout ce qui est qui est populaire à l’époque donnée… avant que tu ne fasses tes propres choix et commences à créer ta propre identité, à découvrir la musique que tu veux et à apprendre à jouer : les vingt premières chansons que tu as jouées à la guitare auront toujours quelque chose à faire avec les milliers de chansons que tu écriras après…
Et pour le groupe, ça se concrétise par du metal agressif et rapide… 'In the Airwaves' d’un point de vue battements par minute est la chanson la plus rapide que nous ayons pu faire en presque vingt ans.
Et on en revient à la dynamique que tu évoquais en début d’interview, parce qu’au-delà du rythme initial, il y a ce refrain hyper mélodique qui fait que ce titre a plus d’impact en raison de ce…
… contraste ! Exactement !
Pour moi, le metal et le power metal précisément, ça me donne le sentiment de voler. Et quand tu as quelque chose de rapide et intense, tu as l’impression que les murs tombent et que tout s’ouvre au moment du refrain et c’est à ce moment précis que tu as l’impression de t’envoler.
Toujours à propos de contraste, l'instant psychanalyse : est-ce que ces successions de passages en voix hurlée et en voix claire pourraient suggérer un duel entre le conscient et l'inconscient, entre l'homme faible qui subit les assauts de la grosse voix en lui qui l'invite à commettre des meurtres ?
Peut-être (Sourire)... Et je pense que c'est une des raisons pour laquelle cet album est si mélodique dans le chant. Je n’ai recours au chant death metal que quand c’est justifié. Mais c’est vrai que quand je suis studio et quand j’en fais, je me dis "Enfin !". J’ai toujours voulu être dans un groupe de death metal.
C’est vrai que la façon dont tu chantes, la musique et les textes doivent être liés...
Je ne sais pas trop pour le côté schizophrénique mais c’est clair que c’est agressif et ça renforce le côté folie et confrontation… Ce son peut être utilisé pour beaucoup de choses. Dans ‘Captain Goat’, par exemple, avec un petit pré-refrain, c'est pour avoir ce côté voix qui commande dans la partie de la chanson et donc ça fait sens et ça se connecte avec le texte…
Chaque fois qu’ils ont tenté d’accuser quelqu’un et faire lien avec les musiques sombres [...] il a été à chaque fois prouvé qu’ils avaient tort !
'Dead And Gone And Back Again', entre symphonique et ténèbres, nous place dans la tête du tueur. Alors que le monde est devenu de plus en plus violent, ne crains-tu pas que l'on détourne tes paroles, ou pire qu'on les applique à la lettre même s'il s’agit clairement de fiction ?
Non ! Non parce que chaque fois qu’ils ont tenté d’accuser quelqu’un et faire lien avec les musiques sombres notamment dans les années 1980
et les paniques liées au satanisme, il a été à chaque fois prouvé qu’ils avaient tort !
Ce n’est pas la musique qui fait que les jeunes font des mauvaises choses. Au contraire, cela permet d’avoir des issues parce que la musique crée des connexions.
Je ne vois que du positif ! Par exemple, on m’a présenté une fille cet été. Elle avait eu un accident, elle était tombée dans le coma et les médecins lui ont dit qu’elle ne remarcherait jamais mais durant sa convalescence, elle s’est battue en écoutant constamment notre musique et elle voulait me remercier pour ça. De mon côté, je suis extrêmement reconnaissant de ça : c'est incroyable et flatteur ! J'apprécie le pouvoir de la musique pour motiver quelqu'un.
Dans le cas de cette fille : c’était son expérience de vie avec ce qu’elle était. Dans le cas présent, notre musique a résonné positivement avec quelque chose qu’elle avait déjà en elle. Mais c’est vrai que parfois, ça peut résonner de façon négative avec quelque chose de négatif qui était déjà là. Finalement, le problème ou l’issue est à chercher autre part : c’est plus complexe que de faire un lien simple avec la musique.
J’ai malgré tout la conviction que la chose la plus sombre, la plus interdite est l’issue la plus saine : elle permet la confrontation psychologique… C’est comme l’incompréhension qu’ont les gens des films d’horreur : je ne pense pas que les films d’horreur soient la pire chose à regarder pour des jeunes. Au contraire, il y a de très bons films d’horreur : les meilleurs films horribles sont ceux où vous vous souciez des personnes en danger. Ce sont les fois où je suis effrayé. Je n’ai pas peur parce qu’il y a un monstre avec des crocs acérés. Au-delà de la peur par surprise, ce qui me fait vraiment peur, c’est quand on me raconte une histoire d’une personne en danger et que je crains pour elle. A cet égard, pendant longtemps, j’ai pensé que "La communauté de l’anneau" était le meilleur film d’horreur parce que dans la bataille dans les mines de Moria, Frodon essaie de fuir les trolls ; j’étais terrifié parce que je me souciais du sort de Frodon ! C'est de l’horreur à son meilleur parce qu’elle est remplie d'empathie…
C’est la même chose pour tout ce qui est interdit et le fait de casser les tabous de la vie dans une forme artistique, cela permet d’ouvrir une conversation avec les gens qui font de la merde...
Le problème sont les algorithmes et les isolations des jeunes qui se dirigent vers des influenceurs comme Andrew Tate qui font qu’empirer la situation de ces jeunes. Ces personnes échangent avec des intelligences artificielles qui sont leur seule compagnie… C’est ça qui fait mal aux gens ! Au contraire, quand je vois ce que notre musique fait pour les gens dans cette situation : ça ouvre leur esprit !
C’est vrai que le monde virtuel est devenu extrêmement dangereux : mais si vous aimez un groupe comme Cannibal Corpse qui est considéré comme le groupe le plus choquant avec ses textes relatifs aux meurtres, tu trouveras des forums où les gens parlent de Cannibal Corpse et se lient entre eux. Il y a certainement des personnes seules qui ne sont plus isolées parce qu’ils ont trouvé une communauté autour d'un groupe comme le nôtre également.
Donc, le fait que je chante que j’ai tué une femme et un homme dans une chansons qui raconte une histoire de fantômes, je ne pense pas que ça soit mauvais : ça ne reste finalement qu’une chanson. Et si ça doit faire quelque chose, ça le fait de façon positive !
De la même façon, personne n’est devenu nazi en écoutant ‘Angel of Death’ (NdStruck : de Slayer), personne n’a essayé de faire des expériences sur les jumeaux parce qu’il a écouté ‘Angel of Death’ (NdStruck : en référence aux expérimentations de Joseph Mengele surnommé "l’ange de la mort")
Personne n’est devenu nazi en écoutant ‘Angel of Death’
L'album se termine en apothéose avec 'Magic Lantern'. L'album se termine brutalement, une manière de nous dire que l'histoire n'est pas proprement terminée et qu'une suite se profile dans les égouts, l’ombre de Stephen King plane toujours ?
On va faire quelque chose d'autre la prochaine fois (Rires) ! Mais il y a toujours des liens entre les albums. Par exemple, ‘Captain Goat’ fait le lien entre "Dance Devil Dance" et ce nouvel album thématiquement parlant, une thématique intuitive qui est partie de rien et qui n’a cessé de grandir et à un moment, je me suis rendu compte que j’avais quelque chose.
Mais effectivement ‘Magic Lantern’ est un bon titre épique pour terminer l’album et d’un point de vue musical, on doit s’arrêter d'une façon ou d'une'autre (Sourire)…
Et toujours cette chanson, doit-on y voir un hommage à Ozzy Osbourne avec ton chant qui s’en rapproche étrangement ?
Je pense que ça remonte à la chose la plus cool que j’ai pu faire quand j’ai eu 16 ans. J’ai écrit OZZY sur les articulations de mes doigts avant de me rendre à l’école.
Ozzy n’est jamais monté dans les voix de tête, il est toujours resté dans sa voix lente même quand il montait dans les aigus. Quand j’ai chanté ce titre, je ne l’ai pas fait de façon trop agressive, ce qui ouvre pas mal de portes. Et ‘Magic Lantern’ m’a fait très plaisir parce que je n’ai pas écrit les lignes de chant, c’est Tim (NdStruck : Tim Öhrström, guitare) qui s’en est chargé. Le couplet est inspiré de ‘A Hard Road’ de Black Sabbath et ce même avant que je ne commence à chanter dessus. Donc oui, il y a clairement une influence de Black Sabbath / Ozzy sur cette chanson...
Nous sommes toujours des outsiders !
Sur votre communiqué de presse, il est écrit que "peu importe jusqu'où ils iront, ils ont juré de rester des outsiders"… Ce n’est clairement plus le cas…
Mais dans nos têtes, nous sommes toujours des
outsiders ! Par exemple, Taylor Swift est incroyablement plus populaire que nous : à côté, nous ne sommes rien ! Je ne suis pas le Pape non plus (Rires) !
Certes mais nous nous sommes rencontrés pour la première fois en 2014 à l'occasion de la sortie de "Hail of Apocalypse" et quel parcours vous avez accompli depuis ! Vous avez récemment fait la première partie d'Iron Maiden et vous serez en tournée avec Metallica et Pantera en 2026…
… Qui sont tellement plus populaires que nous ne sommes ! Nous sommes le plus petit groupe de la tournée…
Mais pour en revenir à ce que je disais en début d’interview, comme dans un jeu vidéo, nous sommes passés au niveau supérieur mais nous sommes confrontés à des boss plus forts…
… Et de nouveaux buts à atteindre…
Exactement !
Justement, vous allez tourner en France et au Mexique pour des concerts exceptionnels à l'occasion d'Halloween... Avec le recul, auriez-vous imaginé atteindre un tel niveau de popularité en 2014 ?
En 2014 ? Je ne sais pas. En 2004 ? Oui (Rires) ! Parce que si je dois remonter dans le temps, quand j’étais adolescent -à 17 ans-, je me disais que j’allais tourner avec Metallica, que j’allais tourner dans le monde entier, faire des interviews… Donc oui, bien sûr, adolescent, je m’y voyais (Sourire)… En 2014, nous étions dans un autre état d’esprit.
On a cru en cette ambition et tout est allé plus vite

Et quand a été le déclic où tu t’es dit que tu allais justement réaliser ce que tu rêvais de faire adolescent, c’est-à-dire tourner avec Metallica, faire des interviews ?
Le truc spécial avec Avatar, c’est que les gars ont quelque chose dans les yeux, une motivation… nous sommes ambitieux ! On a cru en cette ambition et tout est allé plus vite parce qu'on a énormément répété, on a écrit énormément de chansons… Quand on se rendait à un concert, on observait les groupes qui regardaient le public et non leurs instruments… et on répétait ensuite avec des lumières éteintes pour s’habituer. John (NdStruck : John Alfredsson, batterie) avait un métronome dans ses oreilles et on débutait les chansons en half tempo et au dixième pas, on passait full-tempo encore et encore sur toutes les chansons dans le noir… En tant que chanteur, je m’endormais (Rires) -j’étais indiscipliné au milieu de ces musiciens disciplinés. Bien sûr, tu peux te dire que c’est nul mais ça nous a donné une ligne de conduite…
Quand tu jeune, tu crois que tu sais tout, que tu as les réponses à toutes les questions, tu as confiance parce que tu n'as assez d'expérience d’être tombé et te battre pour revenir en haut. Mais en 2014, nous commencions à avoir cette expérience et nous commencions à y croire mais en petites étapes, plus réalistes… Nous étions sur le chemin mais en 2014, on commençait tout juste à vraiment entrer dans le business.
Ce qui signifie donc de plus grandes scènes, sais-tu comment allez-vous décliner ce nouvel album sur scène ?
Oui, les scènes sont déjà designées et sont en cours de construction. Il y aura également de nouveaux light shows, nous allons utiliser de nouvelles nouvelles choses folles… Tout est sur les rails : ce devrait être une scène très intéressante. Tout le design est en lien avec la musique : le titre ‘Death and Glitz’ a ce beat techno sous les riffs metal et le light show reflétera ce côté beat techno également…
Actuellement, je commence vraiment à répéter la setlist des nouvelles chansons. C'est une période passionnante, car on peut essayer d'élaborer des plans et essayer de se faire une idée de la façon dont on aura envie de bouger et de se comporter sur scène avec une chanson mais cela sera vraiment réalité quand on sera sur scène pour la première fois : on jouera une de ces nouvelles chansons pour la première fois et on verra ce qui passe sur scène avec le public. Les premières dates d’une tournée avec de nouvelles chansons sont très excitantes pour cette raison parce que ça commence à prendre vie et grandir…
Hâte de voir ça en mars 2026 ! Merci beaucoup
Merci
Et merci à Adrianstork pour sa contribution...