Comment avez-vous évolué depuis votre disque précédent “Omen of The Banshee” ?
Nous avons poursuivi dans la même lancée que l’évolution entre les deux albums précédents. Nous avons également pris le parti de proposer un disque plus homogène dans son intégralité. Nous avons également travaillé davantage sur les ambiances sur celui-ci.
Il semble que certaines critiques sont assez dures avec, comment expliquez-vous cela ?
Nous n’avons pas spécifiquement remarqué de retours négatifs sur WRC. Au contraire, nous recevons globalement des retours et critiques positives, ce dont nous sommes très fiers . Nous avons toujours un genre très difficile à promouvoir et loin des étiquettes basiques, qui demande avant tout une bonne oreille, cela peut expliquer ton ressenti ! Mais nous ça va !
Il s’est passé sept ans depuis le dernier album, pourquoi l’album a mis autant de temps à sortir ?
C’est vrai que 7 ans c’est un peu long, d’abord il y a eu la grossesse de Cristina puis le Covid, mine de rien ça passe vite ! En réalité c’est notre manque de la scène qui nous a donné envie de revenir, WRC c’est quand même plus de 250 concerts, difficile de vraiment s'arrêter quand tu as tous ces souvenirs dans le sang. C’était important pour nous de revenir, mais pas n’importe comment, on n’allait pas sortir un disque juste pour sortir un disque. On a voulu donner notre meilleure version du WRC d'aujourd'hui.
En voyant le peu de nouvelles, nous pensions que le groupe s’était séparé. Est-ce que vous comprenez ces craintes et l’attente vous concernant ?
Nous comprenons que les gens qui nous suivent aient pu être inquiets de ne pas nous voir revenir, effectivement. Mais pour les rassurer, nous ne quitterons jamais vraiment le paysage, nous avons encore trop à dire !
Est-ce qu'avec le très beau visuel de “Men Will Be The End Of Men” vous avez le sentiment d’avoir franchi un nouveau cap ?
Nous avons toujours mis un point d’honneur aux visuels de nos sorties, afin que cela représente vraiment les thématiques abordées par le groupe dans les albums. Nous avons de nouveau fait appel à
Chromatorium pour ce visuel, avec qui nos échanges sont fluides et qui retranscrit parfaitement en images les sentiments que l’on souhaite faire passer. Nous sommes tout aussi fiers de ce visuel que des précédents. L’album étant un peu plus violent, le visuel l’est également.
Quel est le lien entre cette pochette et le titre de l’album ?
La pochette représente la fin du monde, le déclin de l’Humanité, les catastrophes climatiques liées aux excès, l’Univers qui pleure des corps sur la Terre, cela est très parlant lorsque l’on lit le titre de l’album.
Pourquoi les hommes sont leur propre fin ? Est-ce que cela veut dire que la femme est le salut de l’homme ?
Il n’y a aucun lien entre les rapports hommes/femmes dans le titre de l’album, et pas non plus dans ce morceau.
Le message à retenir de celui-ci est que l’Humanité va elle-même mener l’Humanité à sa perte.
Qu’est-ce qui provoque le désenchantement de l’introduction ? Est-ce que ce sentiment plane sur tout l'album ?
L’accélération vers la fin de l’humanité du fait des Hommes provoque le désenchantement de l’introduction, qui se poursuit sur tout l’album puisqu'il s’agit de la thématique générale de celui-ci.
Est-ce que ce sentiment prolonge le désenchantement de Mylène Farmer ?
Oui, nous sommes indubitablement une génération désenchantée.
Est-ce que parler de thèmes graves avec violence est une manière de choquer pour faire bouger les consciences ?
Nous n’avons pas la prétention de penser que nous avons le pouvoir de faire bouger les choses, mais nous pensons qu’il est important que les autres personnes avec le même état d’esprit sachent qu’elles ne sont pas seules. Dans le process, si des gens peuvent prendre du recul en prenant en pleine face les réalités qui sont parfois dénoncées dans notre musique, c’est tout aussi bon à prendre.
Le son du disque est très âpre, presque punk. Est-ce vous vouliez revenir aux sources de la violence ?
Nous avons souhaité prendre le contre-pied des productions artistiques des précédents albums afin de coller davantage à la lourdeur de nos prestations live.
Est-ce que la noirceur de votre musique est un reflet de ce qui s’est passé pendant vos sept dernières années de silence ?
Non, absolument pas, pour nous cet album et la noirceur des morceaux est la suite logique des sorties précédentes.
Au travers de nos albums nous défendons des idées fortes, mais nous ne sommes pas si sombres pour autant. Il y aura toujours une nuance entre notre musique et notre humanité.
Le titre ‘Résilience’ tranche avec le reste du disque. Est-ce que c’est une manière d’apporter de l’espoir dans la noirceur ?
Ce titre annonce l’acceptation de notre fatalité. Pas d’espoir mais une prise de conscience sur la situation, qui pourrait nous pousser à réfléchir à ce que l’on peut faire de positif sur la période qui nous est allouée sur Terre.
Pourquoi c’est le titre qui apporte une note de lumière qui n’a pas de paroles ?
Ce morceau est une pause, qui signe la prise de conscience, avant la tempête.
Est-ce que vous avez appris à modérer votre violence en intensifiant les contrastes et en proposant des introductions relativement douces ?
Au contraire, avoir des temps de pause permet d’avoir un sentiment de violence accru sur les morceaux qui suivent.
Malgré la violence, vous n’oubliez jamais la mélodie, est-ce que c‘est une manière de rendre la violence plus supportable ?
La mélodie, tout comme la violence, fait partie intégrante de notre identité musicale. Notre musique est notamment inspirée de la scène death mélodique suédoise de Göteborg des années 2000 et du metalcore qui en a découlé.
Les riffs sont très travaillés et souvent mélodiques. Est-ce que vous avez travaillé sur ce point pour proposer de beaux riffs mémorables comme Iron Maiden ?
Nous cherchons à proposer des riffs percutants et efficaces permettant d’instaurer une ambiance différente sur chaque morceau.
Est-ce que vous sentez que ce disque est meilleur que le précédent et gomme certaines de ses faiblesses ?
Effectivement : nous essayons à chaque sortie de faire mieux que ce que nous avons proposé précédemment. Ce travail d’amélioration fait partie de notre évolution musicale.
Quelles seront les suites de cet album ?
Nous allons désormais nous concentrer sur la réalisation de clips et essayer de tourner un maximum pour promouvoir l’album.