MW / Accueil / Articles / INTERVIEWS - NANOSTORM (30 OCTOBRE 2024)
TITRE:

NANOSTORM (30 OCTOBRE 2024)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK PROGRESSIF



A l'occasion de la parution de leur 4ème album, "Mister Dream", Nanostorm nous éclaire sur sa genèse et les évolutions du groupe
TONYB - 13.11.2024 -
2 photo(s) - (0) commentaire(s)

Nous nous étions rencontrés il y a trois ans à l'occasion de la sortie de "Tunnel of Time". Première question, que s'est-il passé pour NanoStorm pendant ce laps de temps ?

Nous avons continué à écrire de nouveaux titres, certains ont été très longs à concevoir en termes de cohérence et d'ambiance, les situations personnelles ont aussi pu ralentir le processus créatif, le groupe n'étant pas professionnel, nous avons aussi des impératifs à côté…
Nous avons aussi participé à des festivals, joué régulièrement dans certaines salles, tout en présentant nos titres au fur et à mesure qu'ils étaient prêts afin de voir les réactions du public. Certains comme 'Message From The Ghosts' ou 'To The End Of Eternity' plaisent réellement, ce qui nous fait vraiment plaisir.





Etes-vous satisfaits de la "vie" sur scène de cet album sachant qu'à l'époque, vous attendiez des réponses pour des concerts en 2022 ?

Nous avons présenté l'album en entier lors d'un concert à Paris il y a quelques mois, il avait bien plu aux spectateurs, même si nous étions en train de finaliser le mixage et le mastering. Nous avons des propositions de concerts, certains sur de très belles scènes (Etréchy, Les Ulis, Grimbosq, …) et faisons en sorte de faire passer toute notre énergie au public à chaque fois, amenant des commentaires après nos prestations comme par exemple "cela va être difficile de passer après nous" que ce soit à Ballancourt ou à Grimbosq.


Votre actualité est ce nouvel album "Mister Dream" qui est sorti depuis quelques mois, quels sont les premiers retours ?

Les titres comme 'Seven Signs' et 'Message From The Ghosts' semblent les plus appréciés sur certaines plateformes. Lors des concerts, notre titre épique 'Compass' est souvent cité comme pièce impressionnante et 'To The End Of Eternity' fait toujours son petit effet avec son intro piano-voix. L'ensemble de ces nouveaux titres étant comparé à des musiques aux ambiances riches ou de la musique cinématographique. Cela nous fait forcément bien plaisir.


Pouvez-vous nous en expliquer le contenu, la thématique étant basée sur les rêves ?

C'est au-delà même des rêves, en fait. Comme le précédent album, tout a commencé avec un synopsis, et cet album est clairement la suite de l'histoire de "Tunnel of Time" : un retour sur la planète d'origine, où tout a disparu ; un étrange signal semble indiquer où aller pour rejoindre les survivants, amenant en fait à passer dans un autre état de conscience, associé aux rêves. L'album est donc davantage une quête de soi, amenant à réfléchir sur la place de chacun. Le rêve est présent en ce sens, ce que l'on souhaite et rêve d'être, … Une quête à l'image de ce regard sur soi comme l'illustre la pochette, l'œil étant souvent associé comme le miroir de l'âme.


Lors de notre précédente interview, nous avions pointé du doigt le chant qui, de notre point de vue, s'avérait être un maillon quelque peu faible de votre univers sonore. Pouvez-vous nous présenter le nouveau titulaire du poste ?

Romain a rejoint le groupe fin 2021, après avoir répondu à notre annonce. Il composait déjà des morceaux plutôt orientés pop-rock, et partageait des reprises orchestrales ou acoustiques sur les réseaux. Il avait peu d'expérience sur scène, mais sa voix et son univers nous ont plu. Ses références musicales sont plus tournées vers le metal symphonique que le metal progressif, mais nous nous sommes vite retrouvés sur des ambiances comme celles d'Ayreon, Nightwish ou Avantasia… A l'époque, il venait de partager son premier album sur les réseaux ("The Aloom Project"), et pour lui, la prochaine étape était de rejoindre un groupe. La transition s'est faite naturellement !


Comment a-t-il été intégré dans le groupe ? Quelle a été sa contribution à la réalisation de l'album ?

On l'a prévenu qu'il aurait à se déguiser !!! (rires) Il a bien sûr fallu un temps d'adaptation, car c'était la première fois qu'il chantait dans un groupe. La puissance vocale et l'énergie à fournir n'est pas la même que lorsqu'on joue seul chez soi. Le timbre vocal de Mathieu et de Romain sont aussi très différents, nous adaptons donc nos compositions. Son arrivée dans le groupe nous permet d'avoir, en plus d'une nouvelle voix, une guitare supplémentaire sur scène pour les rythmiques, pour un son encore plus complet. Mathieu et Carine accompagnent le chant aux chœurs, et nous sommes généralement très satisfaits de nos trois voix ensemble. C'est aussi Romain qui écrit les paroles et les mélodies vocales à partir des scénarios de Mathieu, et il participe avec le reste du groupe à la composition générale des morceaux.


Comment enregistrez-vous ? Tous ensemble ? A distance ?

Nous partons toujours de démos, très souvent proposées par Mathieu, mais Romain et Carine ont fourni des démos aussi pour cet album ('Hall Of Dreams', 'Dust in Universe') et nous retravaillons l'ensemble afin de donner corps et cohérence à chaque titre. Au final chacun apporte sa pierre à l'édifice NanoStorm, c'est une chose réellement importante pour nous tous. Si une chanson finit par être longue, ce n'est jamais forcé, c'est que cela paraît cohérent lors de cette phase de composition et de mise en commun des idées. Les enregistrements se passent dans le home-studio de Mathieu, partant justement de cette démo finalisée pour refaire les pistes les uns après les autres afin que la prestation de chacun soit idéale sur l'album, sans retouches ou améliorations comme c'est trop souvent le cas aujourd'hui…





Tout comme sur l'album précédent, un titre épique de 16 minutes côtoie des titres au format plus ramassé. De notre point de vue, vous semblez plus à l'aise sur ce type de long format qui permet plus de développements, notamment instrumentaux. Qu'en pensez-vous ?

Nous avons fait le constat que l'album précédent était assez complexe à suivre du fait des longs morceaux comme 'Year After Year', 'Tunnel Of Time' ou 'Third Of Three' et avons essayé de compacter nos idées, d'où certains morceaux certes plus courts pour cet album, mais que nous aimons et qui fonctionnent vraiment bien en live ! Après, avec un titre comme 'Compass', nous avons dès le début senti que ce serait un titre plus long et épique. Les idées ont fusé extrêmement vite et il a fallu revoir certains arrangements pour que l'ensemble soit cohérent. Le plus important reste pour nous que le titre n'ait pas l'effet patchwork souvent observé, les digressions doivent paraître naturelles, au moins pour nous ! Pour le prochain album, il y a déjà un titre qui dès les premières répétitions inspire ces digressions, il sera assurément long, affaire à suivre… Mais longs comme courts, nous veillons à ce que dans chaque chanson, chacun des membres soit satisfait au final.


Etes-vous définitivement ancré dans les ambiances et influences 1970's, ou bien peut-on s'attendre à une évolution dans le futur ?

L'avenir le dira ! Plus sérieusement, on reste forcément influencé par ce qu'on écoute, Mathieu est un grand fan de groupes comme Pink Floyd, Flower Kings, les sons de guitare sont avec du Leslie et de l'écho très souvent parce que c'est ce son qui se présente lors de la phase de composition. Nous travaillons avec les sons que nous aimons, que ce soit au synthé, à la guitare ou à la basse.


Quelques petites surprises émaillent l'album : de la guitare andalouse (dans ‘Compass'), une intro très OMD pour ‘Dust In Universe' … Volonté de sortir quelque peu du schéma 70's psyché ? Ou bien "simple" effet opportun ?

L'idée du flamenco est venue justement lors d'une répète. Nous avions la partie très planante après le second couplet dans Compass et l'enchaînement d'accords a conduit à cette idée. Romain joue ce passage à a guitare folk sur scène, mais Mathieu l'a joué sur l'album avec deux guitares classiques, une Cuenca et une Clayton. Pour 'Dust in Universe', tout est parti d'une idée de Carine qui a activé l'arpégiateur de son synthé en recherchant de nouveaux sons, cela a conduit à ce passage et cette grille d'accords sur lesquels nous avons construit toute la chanson ensuite. Un titre assez complexe à jouer sur scène car très souvent, nous gérons le tout, parfois sans ingé son, donc nous devons être précis avec les samples. Ce n'est pas simple, mais on y arrive ! Et chaque fois qu'on l'a jouée, tout a été au top.


Deux petits sujets qui fâchent pour suivre …Nous avions bien apprécié le mix de l'album précédent. Pour celui-ci, autant les parties calmes présentent une ligne assez claire, autant les passages pêchus et rythmés souffrent à notre sens (et à nos oreilles) d'une production qui étouffe et écrase les différentes sonorités. Comment travaillez- vous pour la production ? Ou peut-être avec qui ?

Mathieu se charge du mixage, une fois ce dernier terminé, il est soumis à l'approbation de l'ensemble du groupe, puis corrigé en fonction des remarques, toujours dans l'idée que chacun soit fier du rendu et du disque proposé. Romain a apporté son savoir pour l'effet final de 'To The End Of Eternity'. Encore une fois, nous sommes un groupe amateur et faisons tout nous-mêmes, depuis la création jusqu'au produit fini, le CD que nous faisons faire et que vous avez pu écouter.


Notre oreille héritée d'années au conservatoire a pointé également quelques soucis d'accord avec la flûte, instrument qu'il est parfois difficile de faire sonner juste, surtout dans des lignes mélodiques telles que celles que vous délivrez (ça saute moins aux oreilles en mode énervé façon Ian Anderson !). Avez-vous conscience de cela ? Avez-vous laissé volontairement le son brut pour laisser cet effet retro ?

C'est clairement un instrument complexe à enregistrer et sonoriser mais qui a toujours le son brillant qui fait que les personnes dans le public regardent d'où cela vient depuis la scène. L'instrument est juste, l'environnement sonore, par exemple les guitares passées dans le Leslie permettent de donner une ampleur et une chaleur au son, l'inconvénient de cela étant qu'elles peuvent aussi donner un effet d'imprécision. On en revient toujours au son voulu par le groupe, mais convient à chacun et qui peut en effet sonner rétro. Si certains passages sonnent malaisant ou dérangeant, c'est voulu ! Encore une fois, rien n'est passé à la moulinette Auto-Tune ou Melodyne sur nos albums, comme c'est là aussi trop souvent le cas aujourd'hui…





De manière générale, avez-vous des contacts avec la scène progressive française ? Avec des organisateurs de concert ? Ou de festivals (il n'en restera malheureusement plus beaucoup en 2025) ?

Clairement, cette fermeture de festivals à répétition est inquiétante pour le rock progressif, c'est ce qui avait été souligné sur la page Facebook de Planète Prog il y a quelques semaines. Il va falloir arriver à créer un renouveau à cette musique, une sorte de néo-néo-prog ! Nous avons quelques contacts avec la scène française (Esthesis, Franck Carducci par exemple) mais probablement pas assez pour promouvoir plus amplement notre musique. Nous démarchons énormément de festivals, beaucoup nous répondent aimer ce que nous faisons mais qu'ils ont leur affiche déjà pleine ou alors que, comme nous ne faisons pas de reprises, cela attirera moins de monde. Clairement, ce n'est pas facile, nous commençons à avoir un petit réseau de fans (certains sont restés dans le froid exprès pour nous lors de notre concert à Ollainville, merci à eux !), mais nous continuons et prenons les opportunités qui se présentent pour présenter fièrement notre univers sonore.


Un dernier mot pour conclure ?

Nous remercions Music Waves pour l'intérêt porté à notre album et continuons d'ores et déjà de créer pour le prochain album déjà en chantier. Espérant un temps moins long qu'entre "Tunnel Of Time" et "Mister Dream", à très bientôt pour notre cinquième album !


Plus d'informations sur https://nanostorm.bandcamp.com/
 
(0) COMMENTAIRE(S)  
 
 
Haut de page
 
Main Image
Item 1 of 0
 
  • 25439
  • 25440
Haut de page
EN RELATION AVEC NANOSTORM
DERNIERE CHRONIQUE
NANOSTORM: Mister Dream (2024)
3/5

Si les adeptes d'un prog moderne teinté de couleurs métalliques vont passer leur chemin, ceux pour qui les racines du progressif sont toujours bien présentes prendront plaisir à se mettre "Mister Dream" entre les oreilles
 
AUTRES ARTICLES
LES ALBUMS DE OCTOBRE 2024 A NE PAS MANQUER
Music Waves vous propose désormais tous les mois la sélection mensuelle de la rédaction et les lauréats d'octobre 2024 sont...
SILMARILS (30 SEPTEMBRE 2024)
Après 21 ans de silence, Silmarils fait un retour remarqué et remarquable et ne compte pas s'en arrêter là...
 

F.A.Q. / Vous avez trouvé un bug / Conditions d'utilisation
Music Waves (Media) - Media sur le Rock (progressif, alternatif,...), Hard Rock (AOR, mélodique,...) & le Metal (heavy, progressif, mélodique, extrême,...)
Chroniques, actualités, interviews, conseils, promotion, calendrier des sorties
© Music Waves | 2003 - 2025