Balma est une commune située dans la banlieue est de Toulouse. La Linasse, les Arnis, le Riou Gras et surtout l'Hers-Mort coulent paisiblement dans cette ville pavillonnaire trés agréable, placée comme dernier poste de garde pour ceux qui veulent s'aventurer sur les chemins du Tarn. C'est ici que Paul Cribaillet a enregistré son premier album "Rock In Balma" qui fait la synthèse de ses années d'apprentissage musical essaimées à tous les vents. Les fans de progressif l'ont déjà rencontré au sein du groupe Orion. Mais laissons-lui nous raconter son histoire à l'ombre du lac Saint-Clair.
Qu'est-ce qui vous a fait tomber dans la potion magique de la musique?
Petit, j’étais un enfant turbulent. Mes parents, dans toute cette agitation, ont su déceler toutefois chez moi une propension pour la musique. À 9 ans, ils m’ont proposé de commencer des cours d’orgue dans une école qui mettait les élèves directement sur l’instrument, avec apprentissage du solfège en parallèle : révolutionnaire pour l’époque! À cet âge-là, me concernant, si j’avais dû faire un an ou deux de solfège avant de pouvoir jouer, je pense que j’aurais abandonné... Je ne remercierai jamais assez Jean-Louis Di Pirro, mon professeur de ces années-là, qui m’a appris l’essentiel avec toute sa patience et tout son talent.
Dans la vie, vous êtes également enseignant de musique en collège. Que voulez-vous transmettre à vos élèves et comment réagissez-vous lorsque ceux-ci vous parlent d'un certain album "Rock In Balma"?
Dans le cadre du collège, je privilégie dans mes cours l’éveil à la sensibilité, à l’écoute et au respect mutuel. J’utilise comme support des chansons d’artistes incontournables du répertoire (
The Beatles, Sting, Daniel Balavoine, Michel Berger, Georges Brassens… la liste est non-exhaustive). Certains de mes élèves suivent de près les réseaux sociaux et me parlent donc de mon album… Je leur dis que j’en suis flatté, mais qu’en classe je ne me sers pas de mes morceaux comme support. Ce cloisonnement est nécessaire dans le cadre de l’enseignement. Il est cependant intéressant que les élèves voient leurs enseignants sous d’autres facettes ; à l’instar d’un professeur d’arts plastiques qui expose ou encore d’un professeur d’éducation physique sportif de haut niveau...
Je n’ai pas de barrière stylistique...
Vous êtes – et ce n'est pas péjoratif – un requin de studio/de scène et vous avez accompagné de nombreux groupes dans différents styles. Pouvez-vous nous dire quelles ont été les expériences les plus marquantes et si par ailleurs vous souhaitez plus tard inscrire de nouveaux genres à votre tableau de chasse musical (et non chaise musicale)?
Dans ce que vous évoquez, je citerai comme moments forts l’accompagnement d’artistes sur scène, ou le partage de la scène, avec Norbert Krief(Nono de
Trust), Mario Ramsamy (
Images) ou encore Hélène Sio (The Voice) sur de grands plateaux scéniques devant 17.000 personnes. Comment ne pas évoquer également un hommage au piano du répertoire de
Claude Nougaro, en présence de sa fille Cécile, dans l’enceinte de la Cité de Carcassonne…J’ai la chance également, depuis une dizaine d’années, de travailler régulièrement avec André Djeranian (ancien guitariste de
Michel Sardou au sein de l’orchestre René Coll), un être de grande expérience et très altruiste. Concernant mon travail en studio, cela me passionne tellement que cela devient une bulle de laquelle j’ai beaucoup de mal à sortir. Je pense notamment à la dernière séance d’enregistrement à Paris avec le groupe
Orion. En studio, j’aime tout : le travail, l’ambiance avec les musiciens et l’ingénieur du son, la création collégiale, l’aspect « hors du temps » …Concernant les expériences et opportunités à venir, du moment que je peux être à la hauteur de la prestation souhaitée, je n’ai pas de barrière stylistique...
Qu'est-ce qui vous a fait rejoindre le groupe de rock progressif ORION?
Patrick Wyrembski, un des membres fondateurs, est quelqu’un que je connais depuis longtemps. Nous faisions partie à l’époque d’un groupe tribute
Toto. Il y a quelques années, Patrick a fait à nouveau appel à moi pour des séances studio. Ayant beaucoup de connaissances concernant la promotion musicale sur les réseaux, il m’a énormément aidé pour la sortie de mon propre album.
Sur votre site vous dites que vous mettez sur un même piédestal Paul McCartney et Claude Nougaro. On ressent une certaine revendication pour le poète toulousain. Est-ce que vous pensez qu'il est mal-aimé ou aurait mérité d’être mieux apprécié dans un monde qui assimile la musique française à Édith Piaf? Qu'est-ce qui vous plaît chez ces deux artistes et que pensez-vous qu'ils aient apporté à votre travail - non seulement dans Wisem (dans lequel vous jouez le répertoire des Beatles?)
Il y a une histoire forte avec ces deux immenses artistes. Concernant
Paul McCartney, je lui dois entre-autres mon prénom, mon père étant un grand fan! Ayant ensuite découvert par moi-même le répertoire des
Beatles, mais aussi des
Wings, et les albums solos de
Sir Paul, je me suis rendu compte que l’on avait tout simplement affaire au Mozart de la pop ! Pour
Claude Nougaro, il y a également énormément d’éléments qui ne pouvaient que me plaire : le mariage des beaux textes et du jazz, le poète méridional écorché vif, le
petit taureau lâché en scène… Tout comme
Paul McCartney c’est un artiste que ma famille et moi-même avons vu plusieurs fois en concert ; et tous ces moments sont autant de souvenirs gravés. Pour répondre à une de vos interrogations, je ne pense pas qu’il soit moins considéré qu’
Édith Piaf ; cette dernière a une aura plus importante au niveau international car outre son indéniable talent, elle synthétise tout ce qui représente dans l’inconscient collectif la chanson française : l’accordéon, le cabaret - sa vie est également un véritable roman.
Claude Nougaro, avec la couleur jazz, s’éloigne peut-être un peu du pur style de la chanson française… Mais du moment que tous ces artistes procurent autant d’émotion au public, peu importe les catégories dans lesquelles d’aucun pourrait les classer...
Un petit mot sur les musiciens, comment avez-vous formé cette équipe?
À la guitare : il y a tout d’abord Pierre-Jean Horville. C’est un de mes amis les plus fidèles, avec qui je joue de la musique depuis bientôt trente ans dans diverses formations. Professeur au conservatoire de Sète, c’est un musicien polyvalent et perfectionniste, en plus d’un excellent pédagogue. Thomas Abecassis, quant à lui, est un de mes collègues au conservatoire de Narbonne (où j’enseigne également). Il y dirige même le Pôle Jazz et Musiques Actuelles. Nous jouons également ensemble dans
Wisem (notre groupe-hommage aux
Beatles). À noter également l’intervention dans un solo de Kélowin Marty (ancien élève très prometteur de Thomas Abecassis) ; ainsi que de Christophe Jammes, un de mes amis proches, multi- instrumentiste de grand talent, qui m’a offert un véritable morceau de bravoure sur 'My Old Friend'. À la basse : Alain Illa. Déjà présent avec moi sur scène lors d’un précédent
showcase, il assure toutes les parties de l’album. Professeur de basse et de guitare, musicien de scène et de studio expérimenté, il sait tout faire. Sa présence et son dévouement sur ce projet ont beaucoup contribué à me rassurer. À la batterie : Mathieu Boulaya. Rencontré au sein d’un orchestre où j’avais été engagé, Mathieu y assurait (et y assure encore) la batterie, la direction musicale et certains arrangements. Diplômé du conservatoire de Toulouse, il enseigne également son instrument en école de musique. A noter que pour "Rock In Balma", il a enregistré tous les titres de l’album en deux jours de studio!
Comment avez-vous rencontré cette voix féminine Nadia Coste qui apporte une harmonie supplémentaire à vos compositions qui n'en sont pourtant pas dépourvues et dépasse son rôle d'accompagnatrice sur 'Courber Le Dos'?
Nadia est quelqu’un que je rencontre fin 2014, lorsque j’intègre le groupe Perfusions (dans lequel elle assure le chant principal). Sa maman étant américaine, Nadia est totalement bilingue. Sa voix exceptionnelle lui donne accès à des répertoires prestigieux comme par exemple
Aretha Franklin ou
Tina Turner. Médecin dermatologue, altruisme et empathie font partie de son ADN. Transposées dans le domaine musical, ces grandes qualités créent une symbiose époustouflante au sein du groupe ainsi que dans les harmonies vocales. Cette alchimie est une rareté que tout musicien recherche. Je suis chanceux.
Cet album s'intitule "Rock In Balma", parce que le studio de Joffrey Coppenet se situe dans la banlieue toulousaine. On a souvent vu dans les médias que les banlieues étaient plus tournées vers le rap, est-ce aussi une manière de dire que le rock n'est pas une musique en voie d'extinction en France?
Peut-être… De nos jours, le libre accès à internet et aux plateformes de
streaming permet d’aller chercher autre chose que ce que certains médias nous servent...Sinon, outre Joffrey Coppenet (avec qui j’ai commencé la musique, avec Jean-Louis Di Pirro comme professeur cité plus avant), chez qui toutes les voix de l’album ont été enregistrées, il ne faut pas oublier le travail de Fabrice Chal. Ami musicien de Joffrey, il est l’ingénieur du son du projet global, mais également le responsable du mastering de l’album. Si le rendu du disque ne souffre pas la comparaison face à des productions à plus gros moyens, c’est à lui seul que nous le devons.
Frédéric Dard a dit : « L’obstination, c’est la volonté du con ».
J’espère, pour ma part, avoir eu plus de volonté que d’obstination…
Revenons sur la naissance de cet album. Vous avez surmonté bien des galères, entre les emplois du temps et une certaine pandémie. Pouvez-vous revenir sur ces aventures pas forcément joyeuses mais peut-être utiles pour votre parcours? Qu'est-ce qui vous a fait garder la foi?
Frédéric Dard a dit : « L’obstination, c’est la volonté du con ». J’espère, pour ma part, avoir eu plus de volonté que d’obstination… Disons que je n’ai jamais rien lâché, peu importe les divers obstacles et le temps que cela prenait. Dans ce cas de figure, le plus difficile est d’arriver à fédérer. Sur ce point également, j’ai eu de la chance : toutes les personnes incluses dans ce projet sont par ailleurs de fidèles amis prêts à me suivre. Je leur dois beaucoup.
Comment avez-vous travaillé les textes anglais avec Nick Fielden? Certaines chansons sont récentes tandis que vous avez dépoussiéré certaines autres? Avez-vous modifié quelque peu ces chansons sorties de vos archives personnelles ou est-ce qu'au contraire vous avez souhaité retrouver l'esprit qui était le vôtre dans le cadre de votre travail de maîtrise universitaire qui a vu la genèse de ces morceaux?
C’est un peu tout cela à la fois : une synthèse de différents moments de composition et de différentes méthodes de travail. Avec Nick, l’idée de départ consistait à partir d’une ligne mélodique avec un nombre défini de syllabes. Mais il m’est arrivé aussi qu’un texte influe sur une ligne mélodique (comme par exemple avec 'Courber Le Dos'). Certaines chansons, comme 'Jackal’s Out', ont été créés sur plusieurs périodes, avec les refrains créés dans un second temps.
Par ailleurs, est-ce que vous avez écarté des morceaux écrits pendant cette période dans le cadre de l'enregistrement de cet album?
Dans le cadre des morceaux composés durant la période de la préparation de la maîtrise (1998/1999), trois sur cinq figurent dans l’album, à savoir : 'Just To Have It All', 'Marina' et 'My Old Friend'.
L'album démarre sur l'énergique mais ensoleillé 'Just To Have It All' sur lequel le piano rivalise avec la guitare et une batterie survitaminée, un morceau placé en éclaireur et qui annonce le programme à suivre. Est-ce pour cette raison que le démarrage se fait sur cette piste?
Il figure en effet en première place pour les raisons que vous invoquez. C’est aussi le premier morceau qui a été naturellement sélectionné pour un premier passage en radio par les personnes qui m’ont interviewé sur Radio Grand Sud FM.
Nous découvrons votre voix douce et généreuse, par ailleurs totalement dépourvue d'accent français. Est-ce que ce sont les exercices vocaux inspirés des Beatles qui vous ont permis de masquer votre origine lorsque vous chantez ou quel est votre secret et votre conseil à ceux qui n'arrivent pas à dissimuler leur accent frenchy?
Pour aborder au chant une langue étrangère, il faut essayer de relever le chant de la version originale tout comme on peut aborder le relevé d’une partie instrumentale, quitte à ce que ce soit de manière phonétique au départ. Mais il ne faut pas négliger le travail de traduction pour autant, afin de ne pas tomber dans la caricature. En anglais, l’accent tonique a également son importance, il est d’autant plus complexe à acquérir pour un français, dont la langue est beaucoup plus monocorde. Si l’on reste persévérant, on finit par y arriver.
Pianiste émérite, vous démarrez 'Dix Ans Après' sur des notes un peu angoissantes de piano (à la manière du gimmick répété de 'From Her To Eternity' de Nick Cave) mais vous retrouvez finalement un aspect plus éclairant pour une ballade ensoleillée ; on ressent vraiment cette envolée lumineuse sans trop d'ombre dans votre musique. Est-ce que c'est une impression?
Après auto-analyse, je pense que j’essaie d’avoir en général une harmonie suffisamment travaillée pour être crédible dans mes compositions. Mais tout en essayant que l’ensemble soit accessible à l’écoute pour le plus grand nombre. J’ai été formé à l’école
Toto, ne l’oublions pas! Mon maître du genre reste incontestablement Jeff Porcaro (batteur fondateur du groupe, malheureusement parti beaucoup trop tôt). Jeff était un musicien d’une très grande technicité, mais qui détestait faire des solos et préférait se mettre totalement au service des morceaux, au travers de grooves redoutables. C’est pour cela que tout le monde se l’arrachait en studio! Il demeure pour moi une référence absolue et pas seulement pour les batteurs!
Quels sont ces dix ans évoqués et cette personne qui est ''avec nous sans être là'' ?
Nous rentrons ici dans le domaine de l’intime. Je peux toutefois vous en dire quelques mots car j’ai l’autorisation de la personne concernée : il s’agit de mon fils, et la chanson lui est dédiée. Diagnostiqué autiste Asperger dès la maternelle et alors que le ciel me tombe sur la tête, mon épouse réagit et prend les choses en main (aide accrue pour les devoirs, mise en place d’encadrements supplémentaires à l’école, etc…). Yann est aujourd’hui en première générale au lycée, sans plus aucune aide annexe ; et sa singularité ne se remarque plus, si l’on ne la connaît pas…« Un avion loin dans le ciel, il le voit » : depuis bébé, Yann repère tout un tas de détails que le commun des mortels ne remarque même pas. « Dix ans après, il en parlera… » : il est capable de vous rappeler le moindre détail de bon nombre de conversations, même dix ans après! Dans la démarche harmonique, j’ai essayé, encore une fois, de créer une
complexité simple, histoire de coller au texte qui traite de l’autisme : les personnes qui en sont atteintes passent en effet souvent par des raisonnements complexes pour l’entourage, mais évidents à leurs yeux. Les accords du morceau sont assez fournis harmoniquement mais la fluidité est cependant recherchée.
Nous entendons à ce moment-là votre voix française, assez à l'aise pour toucher les notes aiguës à la manière d'un Daniel Balavoine? Est-ce également l'une de vos influences ?
Daniel Balavoine est effectivement une référence importante. Le talent, le franc-parler, l’altruisme étaient élevés au rang de noblesse chez lui. Sa démarche musicale anglo-saxonne sur des paroles en français ne pouvait également que me séduire ! Il nous manque beaucoup…
Nous apprécions beaucoup cet intriguant 'Jackal's Out' qui met en scène - comme peuvent le faire The Misfits - un monstre. Ici il semble s'agir d'une allégorie de toutes les peurs et vous donnez des conseils pour la vaincre notamment avec des refrains plus tournés vers la lumière. Est-ce que le rôle de la musique peut être thérapeutique?
Je n’aurais pas la prétention de dire que ma musique puisse avoir des vertus thérapeutiques. Ce que je peux affirmer, par contre, c’est que beaucoup de chansons d’autres artistes m’accompagnent au quotidien, comme autant de baumes au cœur et de madeleines de Proust, avec en pole position, les
Beatles! Justement, dans ce fameux groupe, John Lennon avait des textes souvent un peu sombres et désabusés, contrebalancés (quelquefois dans le même morceau!) par ceux de Paul McCartney, au caractère plus optimiste. C’est la même chose, toutes proportions gardées, en ce qui concerne 'Jackal’s Out'. Composé en deux temps, les couplets de Nick Fielden ont un côté
dark et les refrains que j’ai trouvés par la suite sont effectivement tournés vers d’heureuses perspectives. Votre analyse est exacte : je suis heureux que vous en ayez saisi la teneur, car je craignais que nous ayons été trop abstraits avec Nick sur ce texte…
J'ajouterai simplement que la chanson 'Dix Ans Après' m'a ému jusqu'aux larmes, recevez ainsi mon témoignage répondant à la vertu thérapeutique de votre musique. Évoquons maintenant le texte de 'Cent Ans' même si l'engagement est sincère, semble être un peu trop dans l'air du temps. Même si le combat est légitime, est-ce que vous n'avez pas peur que le message ne porte plus assez? Ou faut-il au contraire batailler de plus en plus?
Ce texte est un hommage à mon ex-compagne, dont la vie a été injustement ôtée, à l’aube de ses quarante-sept ans. En France, si l’on fait la moyenne sur une année, une femme tous les trois jours meurt sous les coups et / ou le harcèlement psychologique de son conjoint. Tant que ce chiffre ne sera pas réduit à zéro, il faudra batailler sans relâche!
'Link' aurait mérité un plus long traitement. S'agissait-il seulement de faire une transition pour servir de rampe de lancement à 'Liberté bientôt’?
'Link' est un petit exercice de marche harmonique que je bricolais en mode détente de temps à autres au clavier… Ne sachant pas trop comment l’utiliser dans un album, j’ai décidé d’en faire un interlude. Modestement, je trouve qu’il prend bien sa place avant 'Liberté Bientôt' mais ce n’était pas calculé à l’avance…
C’est l’école Toto!
'Muddy (Waters?) Old River' est le sommet de l'album, on ressent tout le pouvoir du flot de cette rivière boueuse avec un piano majestueux et une guitare féroce. La voix est absente, probablement noyée dans la cataracte. Pourquoi avez-vous choisi de laisser la place à la musique sur ce morceau ? Allez-vous privilégier cette approche orageuse sur votre prochain album?
Encore une fois, c’est l’école Toto! Dans leurs albums, il y a très souvent un morceau instrumental. J’aime assez l’idée. Le titre est effectivement inspiré du nom de
Muddy Waters (surnom que lui avait donné sa mère quand il était enfant, alors qu’il rentrait plein de boue après avoir joué dehors !). 'Muddy Old River' a été choisi comme titre car j’ai longtemps luté pour trouver le thème au piano, avec l’impression de jouer avec les doigts plein de boue (!)… Pierre-Jean Horville, quant à lui, n’a pas mis beaucoup de temps à trouver le thème à la guitare!
Les personnes évoquées dans 'Une Fille' et 'Marina' existent-t-elles vraiment ou sont-elles un agrégat de plusieurs filles?
Bien sûr qu’elles existent : 'Une Fille', c’est ma fille aînée. Quant à 'Marina', il s’agit de Marina Foïs (actrice française de grand talent, à la palette de jeu très variée). 'Marina' est également le premier morceau que j’ai composé, depuis mon début de travail de création musicale.
La guitare s'offre à nouveau une escapade sur 'Marina', comment préparez-vous et imaginez-vous ces soli de guitare avec Pierre-Jean Horville?
Je laisse toujours libre cours à Pierre-Jean concernant les soli, tout comme aux autres guitaristes qui interviennent dans l’album ; je n’impose seulement que le nombre de mesures (excepté si le solo se situe en fin de morceau et
ad lib). Pierre-Jean possède une grande inventivité rythmique et mélodique en la matière. Je le vois plutôt ici comme un professeur et j’essaye d’apprendre le plus possible de son expérience. De plus, comme on se connait depuis longtemps, il sait ce que je souhaite comme couleur musicale et il ne se trompe jamais!
L'album se termine sur une note mélancolique 'My Old Friend' avec notamment un solo déchirant de guitare. Mélancolique mais jamais plombant, est-ce que cela pourrait être votre devise?
Ok pour la devise : je prends!
Comment vous préparez-vous pour le showcase de novembre organisé par le Hangar Musical de Narbonne?
Trois jours de résidence sont prévus avec toute l’équipe, plus certains moments annexes en petits groupes (pour le travail des voix, notamment). L’échéance approche et la pression monte! A noter tout de même que nous avons encore une fois la chance d’être encadrés par le Hangar Musical, organisme déterminant dans la vie musicale narbonnaise (suivi d’artistes, prêt de salles de répétitions équipées pour un tarif annuel dérisoire, tremplins scéniques proposés dans le cadre de premières parties sur de grands plateaux,
showcases « clé en main » …). Raphaël Canovas et Robert Lasserre, respectivement directeur et responsable musical de la structure, sont des êtres rares : croyez-le! N’oublions pas également le service culturel de la ville, qui fait un travail remarquable. Il fait bon vivre à Narbonne en général, mais en tant qu’artiste en particulier !
Merci !