"Le plus grand guitariste espagnol" d’après Pat Metheny. Vicente Amigo est un artiste insaisissable, mystérieux et secret, doté d'une sensibilité bouleversante et d'une profondeur sans pareil. Le digne héritier de Paco De Lucia qui le disait lui même avant son décès.
À l'âge de trois ans, il a vu le grand maître du flamenco Paco de Lucía à la télévision et cette expérience a attisé le feu sacré en lui - d'autant plus qu'à l'âge adulte- Amigo est devenu ami avec Paco De Lucía, a partagé la scène avec lui et a été considéré par lui comme le successeur sur son trône. Disque après disque, Amigo s'est révélé comme l'un des créateurs les plus novateurs de la musique actuelle en modernisant le flamenco tout en gardant des facettes du flamenco traditionnel.
Il se fait très rare en France, et cet ambassadeur de la guitare flamenco espagnole vient marcher sur les planches de l’Opéra Comédie afin de présenter "Andenes Del Tiempo", son neuvième album studio totalement instrumental sorti le 12 avril 2024. Ce soir le magnifique Opéra est complet - rien d'étonnant !
Vicente Amigo fait son entrée sur scène très applaudi, seul devant un public déjà conquis, éclairé par trois spots pour le premier titre instrumental extrait de son dernier album, et c'est juste magistral.
Son langage est le flamenco et son instrument est la guitare.Le flamenco a toujours été culturel en Andalousie dont il est originaire. Vicente Amigo a une technique délicate, la complexité de ses falsettas (mélodies jouées entre les accords) ne se perd jamais dans l'impasse de l'abstraction baroque, mais se replie toujours vers la tradition des origines du flamenco.
Bien qu'il soit sans aucun doute au cœur de la performance pendant tout le concert, il est habilement secondé par l'Écossais Ewen Vernal à la basse qui reste très discret, pas toujours audible mais qui donne du fondement à la musique, Paquito González aux percussions, son collègue guitariste flamenco Añil Fernández et deux chanteurs l'entourent, donnant énormément d'épaisseur et d'ouverture au jeu de Vicente.
Les chanteurs nous rappellent l'importance du cante jondo (chant flamenco) avec leurs voix puissantes qui s'équilibrent bien avec la dominance des guitares.
Malgré un calme olympien durant les titres, l'ambiance est très enthousiaste entre les titres mais également très admirative. Il y a beaucoup d'Espagnols dans les gradins, qui mettent une ambiance particulière entre les titres en essayant de communiquer avec le Maître du flamenco contemporain.
Après le premier rappel où Vicente Amigo termine sur un titre instrumental, le public comprend que c'est la fin avec les lumières qui se rallument sous un tonnerre d'applaudissements, mais coup de théâtre, un deuxième rappel qui n'était pas prévu ramène tous les musiciens pour un dernier titre pour la plus grande joie du public et de toute évidence des musiciens eux-mêmes.
Un moment suspendu : cette musique représente tellement une culture et un mode de vie, mais est également inspirante pour d'autres styles de musique...
Plus d'informations sur https://vicenteamigo.com/