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TITRE:

MYLES KENNEDY (06 SEPTEMBRE 2024)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

HARD ROCK



Nous avons rencontré Myles Kennedy non pas pour évoquer le dernier album de Slash, ni celui d'Alter Bridge mais bien son troisième album solo "The Art of Letting Go"...
STRUCK - 04.10.2024 -
10 photo(s) - (0) commentaire(s)

C'est avec un boulimique de travail hyper talentueux que nous avons pu échanger. Une rencontre intime avec un artiste sincère et apaisé qui nous parle de son troisième album solo "The Art of Letting Go" entre ses participations aux albums de Slash, Alter Bridge...




Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée et à laquelle tu aurais marre de répondre ?


Myles Kennedy : Je ne suis pas encore arrivé à ce point de la promo : c'est la fin de la première semaine et tout est encore très frais. Je ne suis pas encore arrivé à ce point où tu essayes de répondre différemment aux questions qui se ressemblent...


Mais en général, dans ta carrière ?

Je ne sais pas trop, je ne veux pas passer pour un rabat-joie mais j'apprécie que tu t’en soucies. Mais je suis cool, tu peux me poser n’importe quelle question.


Nous allons donc évoquer ton nouvel album qui justifie ta présence ici. La pochette a un côté attirant et effrayant en même temps, comme une représentation de la mort et de l’enfer mais dans un esprit flamboyant, presque festif, comme au Mexique en fait, c’était l’idée derrière ce dessin ?

C’est mon manager qui a trouvé cet artiste et on a vraiment aimé son approche. On s'est demandé s’il pouvait intégrer des choses de ma carrière et de ma vie pour raconter l’histoire et montrer la nature transitoire de la vie -la naissance, la mort… Concernant les tentacules de la pieuvre, elles viennent tout simplement de mon amour des pieuvres dont j’ai le tatouage sur mon bras. Ensuite, vous voyez comme une petite porte qui fait référence au premier album de The Mayfield Four. Il y a également le squelette du tigre qui fait référence à l’album "Year of the Tiger"…


Mais avec tous ces albums, il te reste de la place sur le corps ?

Oui, heureusement il m’en reste encore (Rires) ! Et je compte encore sortir d’autres albums, il me reste de la place à couvrir.


Au contact de cet album et sa pochette, on se demande en fait si le disque n’est pas en partie conceptuel autour du départ d’un être cher, au vu de cette pochette, du titre de l’album qu’on peut lire sur plusieurs niveaux et aussi sur quelques titres ?

Tu sais, tu peux le voir ainsi. Il y a deux chansons en particulier qui évoquent la perte, ‘Eternal Lullaby’ et ‘Miss You When You're Gone’, qui sont des chansons assez ambigües, qui peuvent évoquer différents sentiments. Mais pour moi, "The Art of Letting Go" représente aussi apprendre à ne pas être attaché -pas seulement aux gens- mais aussi aux choses que tu penses être nécessaires dans la vie, ou des choses que tu idéalises et juste apprendre à être capable d'adapter. Je vois ça comme quand tu conduis et te laisse aller à crier et à chanter… Cet album est une sorte de voyage pour essayer d'évoluer et juste rester présent.


Toujours à propos de cette pochette, elle nous a fait penser à l’univers de l’album "Blues Funeral" de Mark Lanegan et sa thématique proche de la mort en général. Ce disque et ce chanteur ont pu être des influences ?

Je n'ai jamais pensé à ça mais j’adorais Mark Lanegan qui est l'un des chanteurs préférés de la scène Seattle. Je me souviens encore de mes amis me parler de The Screaming Trees et de son chanteur Mark Lanegan qui avait une superbe voix. J'ai adoré ce qu'il a fait avec son solo mais également avec les Queens of the Stone Age.. : il avait quelque chose de spécial.
Pour être honnête, je n'ai même pas pensé à cet album. Mais si je me souviens bien, c’est Alain Johannes qui a produit cet album ? C'est un autre mec incroyable.


Il n'y a d'autre autant que je préfère dans la vie que de créer des chansons !




Comme toujours, “The Art Of Letting Go” est encore un recueil d’excellentes compositions. Quelle est ta discipline -surtout vis-à-vis de toi-même- pour maintenir une telle qualité de composition ?

Je pense que c'est une des choses dans la vie vers laquelle je retourne constamment... Cela pourrait être juste du boulot mais il n'y a d'autre autant que je préfère dans la vie que de créer des chansons.
Je me considère avant tout comme un auteur/ compositeur : c’est la chose dans laquelle je passe le plus de temps. Pour moi, la composition, c’est comme pêcher…


Il faut de la patience…

Oui mais outre le temps, j'ai entendu une citation de Tom Petty qui disait qu’un compositeur ne pêchait pas une grosse prise à chaque fois. De mon côté, ça doit une idée sur dix…


Mais même si une idée est moins intéressante, tu peux la faire grandir…

C’est vrai ! Mais tout il faut avoir le truc : tout est question d'apprentissage. Et ces albums solos sont de vrais exercices pour moi. Par exemple, quand je l'écris avec Slash ou avec Mark (NdStruck : Mark Tremonti) pour Alter Bridge, je sais immédiatement si je vais aimer ou non, si j’ai pêché un gros poisson… En revanche, quand je compose pour moi-même, je n'ai pas ce retour immédiat mais je commence à m’y faire et même apprécier ça, parce que cela m’aide à développer cette capacité de se projeter, d’aller de l’avant. J’ai développé cet algorithme dans mon cerveau pour pouvoir écouter quelque chose et me dire que ça peut devenir un gros poisson… Et c’est le cas du premier single ‘Say What You Will’ : j'étais dans une salle d'hôtel avec personne autour, j'ai repris cette intro et cet algorithme s’est éclairé : je savais que je tenais quelque chose qui pouvait devenir quelque chose de grand ! Attention, je ne dis pas que je tenais un ‘Hey Jude’ mais une chanson assez bonne pour moi (Rires) ! Mais oui, c'est ça, ça m’aide vraiment parce que quand je reviens avec mes partenaires d’écriture, je sens que je présente de meilleures idées et que je ne leur fais pas perdre de temps.


L’album sonne nettement plus rock et même metal que ses précédents, pas si éloigné finalement de ce que propose Alter Bridge, peut-on supposer que l’on tient avec ton disque solo ce qui aurait pu être en partie le nouvel album de Alter Bridge ?

Il y a deux chansons sur cet album que j'ai présentée à Alter Bridge : ‘Eternal Lullaby’ -mais nous avons enregistré une autre ballade- et ‘Miss You When You're Gone’. Je pense que ces titres auraient pu fonctionner avec Alter Bridge, notamment sur le troisième album, il y a dix ans mais nous avons changé et nous sonnons désormais plus heavy. Et pour cette raison, j'ai eu l'impression que c'était plus sûr de le faire ainsi.
Dans le contexte solo, il y a des moments où la musique devient plus fuzz, plus heavy suivant le riff mais je ne pense pas que cela se passe dans un territoire totalement métallique où il n’y a plus de groove, de base blues… Et c'est important pour moi. Il y a un moment sur l’album sur le titre ‘How The Story Ends’, il y a un break et le riff en particulier aurait pu fonctionner dans Alter Bridge. D’ailleurs, quand j'ai proposé ce riff en studio, le producteur et le groupe m’ont dit qu'ils l’aimaient beaucoup mais je me disais que ça sonnait peut-être un peu trop Alter Bridge et ils m'ont répondu que ça n'avait pas d'importance parce qu’ils l’adoraient (Rires) !


J'ai tellement d'idées qui ne verront jamais la lumière du jour…




Mais pourquoi as-tu éprouvé le besoin de durcir ta musique en solo alors qu’Alter Bridge est déjà un projet très heavy ?

J'ai tellement d'idées qui ne verront jamais la lumière du jour… J’adore la musique Americana, j’adore la musique acoustique, j’adore la country et peut-être que je revisiterai ces genres une nouvelle fois. Mais finalement, je suis un rockeur ! J'adore nager dans ses eaux mais je ne suis pas Sturgill Simpson. Je prends du plaisir à jouer ces musiques mais j’éprouve toujours ce besoin de revenir à un endroit où je suis plus à l’aise…
C’est l’expérience de la scène qui a influencé le tout et surtout depuis que nous sommes à trois. J’ai réarrangé ces chansons pour qu’elles soient un peu plus rock et pouvoir les travailler dans un contexte live : j’ai décidé tout simplement d’enregistrer ces chansons comme elles allaient être jouées sur scène…


Dans ces conditions, un premier album solo acoustique, un deuxième album blues, un troisième album rock, le quatrième sera un album metal ?

Non, je pense que je peux t’assurer que non... Même si j'ai dit dans le passé que je ne ferais probablement pas un album hard rock en solo, je pense que si je devais faire un album solo metal, je pense que ce serait trop proche, vraiment trop proche d’Alter Bridge et j’aurais l’impression que ça serait redondant, surtout comme chanteur.
Mais c’est un vrai défi de faire du metal et j'adore ça ! J'espère que je vais en refaire prochainement ou faire un album de… polka (Rires) !


Le dynamisme, le côté direct est marquant avec des titres comme ‘Say What You Will’, ‘Nothing More To Gain’ ou ‘Saving Face’ en particulier qui ont un côté taillé pour la scène. C’était important de garder de la fraîcheur rock dans le propos, un côté sans prise de tête et se faire plaisir ?

Tout est question de plaisir ! Et c'est drôle, quand on a commencé l’enregistrement -et au moment de la pré-production plus précisément- mon guitar tech m’a dit que c’était un disque fun non pas qu’il n’y ait pas de moments sombres mais il contient des éléments amusants à jouer que les deux premiers albums n’avaient pas.


Quelques titres comme ‘The Art of Letting Go’, ‘Behind The Veil’, ‘Mr. Downside’, ‘Saving Face’, ‘Dead To Rights’ peuvent évoquer par le ton des guitares, sur les riffs et soli, ce que propose Wolfgang Van Halen avec Mammoth WVH. Que penses-tu de cette idée de virtuosité dans les soli tout en gardant un côté accrocheur quasi pop ?

Je n'ai jamais pensé à ça mais je prends parce que j'ai un grand respect pour mon ami Wolfgang. J'adore Wolfgang. Mais c'est drôle parce qu'il y a une chanson que j'ai écrite des années avant que son premier album sorte. On l’a enregistrée récemment, j'ai réalisé que c'était vraiment similaire. Je l’ai appelé pour lui dire mais que ce n’était pas mon intention sachant que je l’avais écrit avant d’avoir écouté son premier album (Sourire). Mais je pense qu'on a un même goût de musique et dans ces conditions, ce genre de choses peuvent se passer. Mais je vais prendre ta comparaison comme un compliment.


Dans cet album, tu passes du classic rock avec ‘Miss You When You’re Gone’ au rock alternatif plus moderne avec ‘Nothing More To Gain’. Penses-tu que le rock peut encore parler aux jeunes générations ?

Je l’espère vraiment ! J’aimerais savoir que les enfants sont toujours en train de découvrir cette musique…


A ce stade de ma vie, ma chanteuse préférée est probablement Ella Fitzgerald !




A cet égard, tu fais partie des plus grands chanteurs de la scène rock. Quel rapport entretiens-tu avec ta voix et as-tu envisagé de chanter d’autres styles que le rock ?

Absolument ! En fait, j'ai passé beaucoup de temps à tourner en rond chez moi en chantant autre chose que du rock. A ce stade de ma vie, ma chanteuse préférée est probablement Ella Fitzgerald ! Je l'écoute beaucoup et je chante en même temps que j’écoute ses morceaux, ou je chante des classiques de Gershwin.


Et prévois-tu de faire un album dans la veine d’une Ella Fitzgerald ?

Peut-être, peut-être qu’un jour…


J’étais parfaitement conscient que personne ne s’attendait à ce que je fasse un album acoustique mais je devais le faire !


Redoutes-tu la réaction de ton public ?

Bien sûr ! Mais la chose est que c'est quelque chose que tu dois prendre en compte, en particulier quand tu fais du hard rock. Quand j’ai sorti mes deux premiers albums solos, j’étais parfaitement conscient que personne ne s’attendait à ce que je fasse un album acoustique mais je devais le faire ! Et finalement la question est de savoir -en particulier quand tu sors un album solo- si tu le fais pour toi, ta fanbase ou un compromis qui contente tout le monde. Donc peut-être un jour, je ferai un album de ce type, j'aimerais vraiment mais le fait est qu’Ella était si bonne que j’hésite : je crains d’être confronté à un plafond de verre !


En tous cas, préviens-nous le jour où tu te lances dans un tel projet : nous sommes très curieux d’écouter ça…

Ok ! Peut-être, ferai-je quelques chansons ou quelque chose de ce genre juste pour vous (Sourire)…


En plus d’être un chanteur hors norme, tu es aussi un excellent guitariste. Est-ce que le fait de revenir à une formule trio avec cet album est aussi une manière de le démontrer ?

Je l'ai dit quelques fois, surtout sur cet album mais un peu aussi sur le dernier, c'est une excuse pour m’appesantir sur la guitare parce qu’il faut savoir que j’ai commencé comme lead guitariste…


En effet, dans tous les groupes avec lesquels tu joues, tu côtoies des guitar heroes comme Slash, Mark Tremonti…

Oui, c'est ça ! Je ne vais pas monter sur scène avec la guitare et regarder Slash et lui dire : "C'est à mon tour de faire un solo !" (Rires). Premièrement, les fans ne voudraient probablement pas ça et ça ne ferait pas avancer les choses. Mais j’adore jouer de la guitare et c'est qu’après écrire des chansons, la chose que je fais le plus est de jouer de la guitare. Je joue quasiment tous les jours mais ça s’est calmé, il y a eu un moment où je ne faisais que ça. Mais en fait, c’est Mark Tremonti qui m'a donné envie à jouer les solos dans Alter Bridge même si les gens ne savent pas que c’est moi qui joue le solo en question. Mark était le seul à me pousser à le faire même si c’est un défi. J'apprécie vraiment son travail et ce qu’il est, parce qu’il aurait pu considérer que c’était son territoire mais ça n’a jamais été le cas.


Mais effectivement, on s’aperçoit que la guitare fait partie de toi quand on te voit sur scène avec une guitare dans les mains…

Tu n’es pas le premier à me dire que je suis plus à l’aise quand j’ai une guitare dans les mains parce que c'est une partie de qui je suis et en avoir une, c'est comme un filet de sécurité. Je également bien quand je suis juste devant le groupe sans guitare mais je me sens comme si je n’avais pas pantalon (Rires) !


Je n’ai pas vraiment de vie en dehors de la musique !




Un album avec Alter Bridge, un album avec Slash, un album solo, tout ça en l’espace de deux/ trois ans, quel est ton secret pour être aussi boulimique de travail ?

En fait, je n’ai pas vraiment de vie en dehors de la musique ! Je suis en train de développer d'autres centres d’intérêts mais finalement, ce que j'aime plus que tout, c'est faire de la musique...


C’est peut-être trop intime mais dans ta vie privée…

… J’ai une femme, un chien et un chat…


D'une certaine manière, mes chansons sont mes enfants


… Mais tu n'as pas d'enfant ?

Non, parce que si j'avais des enfants, je ne pouvais pas continuer à faire cela. Ils se demanderont où est leur père… Mais d'une certaine manière, mes chansons sont mes enfants. C'est vraiment quelque chose que j'ai réalisé parce que c'est ce que je vais laisser.


Ne penses-tu pas un jour regretter ce choix un jour ?

Oh bien sûr ! C'est certain que quand la décision est venue, nous étions totalement conscients de ça surtout quand tu vois le temps passer. J’ai lu un article aujourd'hui à propos de gens qui n'ont pas d'enfants et qui ont peur ne sachant pas qui va prendre soin d’eux quand ils seront vieux. Je suis totalement conscient de ça.
Mais nous avons fait un choix et nous l’assumons… Mais j'aime les enfants. Les gens pensent que nous n’en avons pas parce que nous ne pouvons pas avoir d’enfant… Non ! J’aime assez les enfants pour avoir créé cette fondation où nous essayons de donner des instruments aux enfants. Nous aimons les enfants et je suis heureux quand je suis entouré d’enfants…


Pour en revenir à la musique, Mark Tremonti a relancé Creed. Avec vos albums solos, toi avec Slash, Mark avec Creed, est-ce possible de faire vivre Alter Bridge en parallèle ?

Je pense que ça devrait aller. On verra bien comment ça se passe parce que c’est vrai qu’ils ont eu un succès incroyable aux Etats-Unis : à l’époque, c’était un énorme groupe, un des plus grands groupes rock aux Etats-Unis… Mais c’est également vrai que c'est génial, en particulier avec cet album qui va sortir, parce que pour la première fois, je ne vais pas avoir de pandémie à gérer (Sourire)…


On ne sait jamais…


Oui, c'est vrai !


... En particulier avec cette nouvelle variole du singe…

Exact ! Mais pour mes deux premiers albums solo ont été en quelque sorte interrompus par des situations et je n’avais qu'un temps limité pour les promouvoir et les faire tourner. Aujourd’hui, avec cet album, c'est la première fois que je sors quelque chose et que l’horizon semble clair. Et pour moi, ça a un effet très libérateur dirons-nous !
Mais je sais que ça se fera… Regarde ce qui se passe avec Linkin Park : quand tu as sorti autant de grandes chansons -qui ont une signification pour le public- tu dois te réunir ! Les gens veulent entendre ces chansons…


Même si tu as répondu en partie en disant que cet album sort sans que tu aies à te soucier d’une nouvelle pandémie, quelles sont tes attentes pour cet album ?

Oui et c'est vraiment génial parce que c'est ce que nous aimons faire ! Même ce que je fais aujourd’hui, je suis ici en Paris avec toi qui as pris le temps de venir parler de cet album… Si quelqu'un m'avait dit, il y a trente ans, quand j’étais à Spokane Washington que je travaillerais sur ces albums, je ne l’aurais jamais cru. J'ai passé beaucoup de temps à travailler sur des albums dont personne n'a jamais entendu parler et encore moins écouté parce que je n’avais pas les opportunités que je prends volontiers aujourd’hui...


Je suis à un moment de ma vie où je me sens beaucoup plus en paix, j'ai une meilleure compréhension de qui je suis…




Avant de se quitter, sur "Year Of The Tiger", dans le titre ‘One Fine Day’, tu chantais : "Through our tragedies, we found out who we are". Est-ce que ces années passées sur les routes et à composer t’ont finalement donné les réponses à qui tu es ?


Je m’en rapproche. Je n'y suis pas encore. A travers l’écriture, la lecture, le monde, les rencontres, j’ai beaucoup appris et je suis beaucoup plus apaisé que quand j'ai écrit cet album. Quand j'ai écrit cet album, je combattais encore mes démons : il y avait encore beaucoup de chemins et de "soins" à faire. Et l'écriture m'a aidé en ce sens. Mais aujourd’hui, je suis à un moment de ma vie où je me sens beaucoup plus en paix, j'ai une meilleure compréhension de qui je suis… J’aime ça et j'espère que ça va continuer ainsi.


C'est génial de te voir que tu es en paix avec toi-même mais cela peut inquiéter ton public qui risque de ne pas être touché par des chansons plus apaisées ou heureuses…

C'est difficile. C'est très difficile. J'en ai parlé récemment. Quand j'ai rencontré ma femme en 2001, j'étais une personne totalement différente. Si tu m’avais rencontré quand j'avais 29 ans, tu aurais dit que ce mec était sombre. J'étais sombre, très sombre. Et puis j'ai rencontré Selena et tout a changé… Je n’ai pas pu écrire pendant environ 18 mois. Je ne pouvais pas faire quelque chose de compréhensible. J’ai une démo de quelque chose que j'ai fait à l'époque et c'était... c'était incroyable parce que les textes étaient tellement gais et c’était amusant, c'était comme un album de Disney ou un truc de ce genre…
Même si je suis plus en paix aujourd’hui, je ne sais pas ce qui va se passer sur le prochain album. Est-ce je vais faire un album inspiré par cet état d’esprit qui va faire fuir le public ? Je ne sais pas…


Mais tu ne peux pas le savoir aujourd’hui sachant que ta musique et tes paroles reflètent ce que tu es le jour de la composition et d’ici-là, ton état d’esprit sera peut-être différent... Nous évoluons…

Exactement ! Et je peux perdre quelqu'un ou je ne sais quoi de ce genre… mais il y aura toujours des choses à écrire, et dans le cas contraire, un album Disney est à venir (Rires) !


Nous avons commencé cette interview par la question qu’on t’a trop souvent posée. Au contraire, quelle est celle que tu souhaiterais que je te pose ou à laquelle tu rêverais de répondre ?

Ouh, c'est une bonne question !





La seule…

(Rires) Non mais c'est une question à laquelle j’aimerais répondre…
(Il réfléchit) "Quel est mon plaisir coupable ?"


Et alors ?

J'aime m’assoir avec Selena, notre chient et notre chat et regarder des films bizarres des années 1960, 1970 et 1980.


Un plaisir pas si coupable que ça…

C’est vrai ! Mais c'est juste de m’occuper l’esprit, mettre mon cerveau en pause et pour me relaxer…


Merci beaucoup

(En français) "Merci"


Et merci à Newf et Noise pour leurs contributions...



Plus d'informations sur https://fr-fr.facebook.com/officialmyleskennedy
 
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