Les deux premières journées de l’
Alcatraz ont été des réussites et malgré la fatigue qui guette, chacun est prêt pour repartir pour une dernière journée au programme encore très riche.
La Prison ouvre les hostilités avec les Belges d'
After All. Avec 'My Own Sacrifice' l’entame est musclée avec un son thrash galopant. Mike épate avec un chant clair puissant teinté heavy et le mélange fonctionne. 'Deceptor' et 'Kindred Spirits' opèrent dans le même esprit pas loin de Megadeth avec la fougue d’un Overkill. Dans la suite 'The Judas Kiss' ou 'Rejection Overruled' dépotent avec une fougue intense et un chant aigu efficace.
After All a su séduire, son combiné heavy thrash a été remuant et optimal pour lancer la journée.
C’est
Millhaven qui lance la Swamp. Les Belges œuvrent dans un death technique et dès l’entame ils attaquent fort. La technique défrise avec une maîtrise totale tandis que la voix gutturale de Jasper impressionne, tout comme me côté hargneux et le rythme très rapide. La suite avec Maze est intense, le groupe balance de bonnes tartes qui tabassent l’auditoire. Avec entre autre 'The Infection' et' Bearer Of Light' le groupe confirme sa forme avec une puissance énorme et une technique digne des grands du genre.
Millhaven a proposé un concert solide et a les armes pour se faire un nom rapidement.
Dehors c’est
Audrey Horne qui fait souffler un vent hard rock. Bien emmené par le charismatique Toschie, le groupe cartonne avec 'This Is War'. Ce titre ur jus de hard mélodique est porté par un chant puissant et des soli de feu. La suite avec 'Break Out et 'Youngblood' est énergique, sur un ton digne de Uriah Heep ou de Deep Purple. Niveau soli tout est brillant et évoque la classe de Schenker ou de Blackmore. 'Animal' et 'Pretty Little Sunshine' sont brillantes avec des refrains prenants, et au chant Toschie est fabuleux avec un ton puissant digne des meilleurs vocalistes hard. Le final ('Devil’s Bell' et 'Redemption Blues') est fort en feeling.
Audrey Horne a donné une belle leçon de hard mélodique.
Le death reste à l’honneur dans la Swamp avec
Mordkaul. Ces Belges œuvrent dans un death mélodique inspiré par la scène suédoise. L’entame avec 'Welcome To The Sixth Stage Of Grief' est d’une sacrée puissance. Le gros son fait effet en forme de tarte death avec une force mélodique qui évoque At The Gates et Morbid Angel pour la puissance. Au chant Tommy est dans le ton avec un côté rugueux remarquable. La suite avec 'A Swarm Of Illusions' ou Virgin Whore est efficace. Puissance et force accrocheuse se mixent avec de jolies parties de guitares de Vincent et Stefan. Dans le final 'Shawdoland' ou 'Dress Code : Blood' confirment la force du groupe pour un bon son death mélodique.
Mordkaul a frappé fort et s’est montré digne des légendes du genre.
Avec
Soil la Prison accueille un des pionniers du néo metal. Les Américains ont gardé une certaine aura même s’ils n’ont plus sorti de nouveauté depuis 2013. Le public est au rendez-vous et dès l’entame c’est un son sorti de la fin des années 90 qui résonne. Le son des guitares possède ce feeling si particulier, pas loin de Korn, et au chant Ryan McCombs ondule entre colère et force mélancolique. La suite confirme ce bon début. Chaque titre transpire d'un feeling néo alternatif. Au chant Ryan propose des passages rap efficaces et séduit par un côté voilé mélancolique. Ce mélange entre puissance et sensibilité est prenant et charme la foule.
Soil a réussi son pari, il sort du passé mais n’a rien de passéiste. Sa sauce néo metal a été efficace.
Le passé est également à l’honneur avec
Left To Die. Le nom parlera aux amateurs de Death qui retrouvent ici un
tribute à la légende du death metal. Le groupe se fixe sur les débuts de Death et compte dans ses rangs deux anciens membres, Rick Rozz et Terry Butler. L’entame sur 'Leprosy' est fabuleuse. L’intensité et la classe du titre sont bien rendues et au chant Matt Harvey en impose avec un ton guttural sorti des abysses. La suite est énorme de force, 'Born Dead', 'Forgotten Past' et 'Open Casket' sont magiques. Le côté death
old school est succulent, le niveau musical est à la hauteur de la légende et donne le frisson. Le final avec 'Primitive Ways', 'Choke On It', 'Left To Die' et 'Pull The Plug' est génial et bien interprété par des musiciens de grande classe plongeant aux origines du death.
Left To Die a proposé une superbe prestation et rendu le plus beau des hommages à Chuck Schuldiner.
Dehors le heavy prend le relais avec
Armored Saint. 'End Of The Attention Span' est un début idéal, un jus de heavy puissant et accrocheur d’une classe folle. Jon Bush est en pleine forme, son ton éraillé voilé fait merveille. 'Chemical Euphoria' et 'The Pïllar' claquent en parfaits concentrés heavy metal dotés de riffs imparables et de mélodies splendides. Plus posé, 'Last Train Home' permet à Bush de briller, le chanteur étant aussi fort en chant voilé qu’en chant heavy. Avec 'March Of The Saint' et 'Standing Of The Shoulders Of Giants' le groupe balance du hit porté par des refrains énormes. Le final avec 'Win Hands Down' et' Reign Of Fire' est une grosse claque de heavy classieux.
Armored Saint a été brillant, porté par un chanteur plein de charisme il a balancé un concert qui restera dans les meilleurs du week-end.
Dans la Swamp
Legion Of The Damned déboule et claque d’entrée avec le titre 'Legion Of The Damned'. Les Néerlandais foncent avec un thrash moderne percutant. Le rythme est énorme, le groupe ne fait pas de quartier et tabasse. 'Beheading Of The Godhead' et 'Cult Of The Dead' font aussi mal. Le niveau de violence est énorme en forme de baffe thrash pure et dure porté par une batterie en fusion. Maurice en impose avec un ton éraillé bien sauvage. Avec 'Progressive Destructor', 'Contamination' ou 'Doom Priest' la formation enfonce le clou de belle manière et tabasse une assistance remuante. Le final avec 'Son Of The Jackal' est intense. Encore plus speed, le titre défonce tout avec une rage qui impressionne.
Legion Of The Damned a proposé un concert en forme de boule d’énergie de violence.
La suite se déroule à l’Helldorado avec
Unto Others. En peu de temps la formation américaine s’est fait un nom et porte haut les couleurs du metal gothique. Dès 'Nightfall' le charme agit. La voix grave et profonde de Gabriel Franco est sexy et le refrain très fort. Il se dégage une mélancolie à fleur de peau en parallèle d’une force de frappe certaine. 'Butterfly', 'Why' et 'Double Negative' ont la même force. Le côté gothique prend aux tripes et évoque la classe de Type O Negative. Porté par un refrain énorme, 'Give Me The Night' est une claque portée par cette voix profonde. La suite avec 'Time Crushes All', 'Raigeki' ou 'Jackie' est prenante. Le groupe possède un côté séducteur vénéneux d’une rare force. Avec 'Dragon, Why Do You Cry?' le concert s’achève avec un superbe équilibre entre force heavy et beauté gothique.
Unto Others a proposé un concert séduisant et confirmé son irrésistible montée en puissance.
La Morgue accueille
Hirax. Porté par Katon W DePena, la légende thrash US a attiré la foule. L’entame sur 'Hellion Rising' est énorme. On retrouve un jus thrash galopant porté par un Katon en grande forme. Avec 'Drill Into The Brain', 'The Plague' ou 'Faster Than Death' le groupe confirme sa forme. Katon est va chercher le public avec hargne. Sa voix d’écorché vif et ses yeux de cinglé impressionnent fortement. Les titres sont courts et rageurs et s’enchaînent à tout allure. 'Hate', 'Fear And Power', 'Hostile Territory', 'Destroy' ou 'Brocken Neck' carburent en intenses moments de thrash portés par un Katon fou et charismatique. La folie se finit sur 'El Diablo Negro' et 'Bombs Of Death'.
Hirax a montré qu’il reste un ténor du thrash porté par un Katon passionné et sympathique - il restera longtemps dans la fosse après le concert pour parler avec les fans.
Dans l’Helldrado
Green Lung fait sonner un vent stoner doom. Dès 'The Forrest Church' le voyage est lancé. Le gros son planant fait effet, Tom envoûte avec un ton gras
desert rock sorti des abysses qui tutoie les étoiles. 'Moutain Throne', 'Maxine', 'Song Of The Stones' et 'Old Gods' sont d'énormes claques stoner portées par des riffs aériens et puissants. Souvent Tom se lance à capella et fascine par sa pureté vocale. Dans le final 'Let The Devil In' et 'One For Sorrow' s'imposent par un parfait mélange entre force stoner et côté enfumé ancré dans l’esprit
desert rock.
Green Lung a proposé une prestation taillée dans le meilleur d’un genre qui entraîne loin des soucis du quotidien.
Avec
Cirith Ungol la Morgue fait dans le culte. Légende du heavy metal, le groupe a entamé une ultime tournée et il était impossible de rater l’événement. Greg Lindstrom est absent et Armand Anthony, seul à la guitare, va gérer avec talent. 'Atom Smasher' est un plongeon dans un univers heavy à l’ancienne porté par le chant aigu de Tim Baker. Le rythme rapide impressionne et la suite avec 'I’m Alive' est délicieuse, dégageant un côté magique hors du temps. 'Blood & Iron', 'Chaos Descend' ou 'Forever Black' ont le même charme 80’s avec une force mélodique certaine et des soli fabuleux. Le final avec 'Master Of The Pit' ou 'Join The Legion' est plaisant avec la même force heavy dotée d’un côté aérien envoûtant épique.
Cirith Ungol a ravi ses fans en les propulsant dans un passé glorieux.
Le stoner est à l’honneur dans l’Helldorado avec
Orange Goblin. Avec 'Solarisphere' le ton est donné avec un gros son heavy gras et intense. Au chant Ben Ward fait fort avec un ton tout gras et éraillé. La suite est enfumée, plombée et planante. '(Not) Rocket Science', 'Sons Of Salem' ou 'Ascend The Negative' sont des tartes de stoner teintées heavy. L’ambiance est excellente, en forme de communion positive. La suite avec 'The Filthy & The Few' et 'Made Of Rats' a le même esprit plein de charme et de puissance. Les mélodies sont intenses et les riffs costauds démontent avec feeling. Le final sur 'Ride Tide Rising' est explosif en forme de tarte stoner teintée
sludge dans le chant avec une pointe de desert rock.
Orange Goblin a proposé un concert hypnotique.
Dans la Swamp, Göteborg et le death mélodique sont à l’honneur avec
Dark Tranquillity. D’entrée ils mettent le feu avec 'Encircled', claque portée par un rythme intense et un Stanne hurlant avec rage. 'Hours Passed In Exile' et 'Unforgivable' sont aussi puissantes. L’intensité est énorme mais les mélodies ressortent bien. Dans la même idée 'Atoma', 'The Last Imagination' et 'Nothing To No One' sont fabuleuses de classe. Violence et mélodie se mixent à merveille, Stanne brille en
growl et fascine en chant clair. Les refrains sont d’une force énorme et cela transporte une foule qui adresse une ovation méritée au chanteur. Le final est dantesque, 'Not Nothing', 'Therein' et 'Lost To Apathy' sont de formidables moments intenses et accrocheurs. 'Misery’s Crown' conclut en beauté une prestation réussie.
Dark Tranquillity a été grand, il confirme son statut de patron du death mélodique.
La Prison accueille avec
Gene Simons Band un vétéran actif malgré la retraite de Kiss. Le bassiste s’est démaquillé et a repris la route. L’entame sur 'Deuce' est efficace, Gene est en forme et est bien accompagné. Le titre fait un carton et avec 'War Machine' et 'Are You Ready' la machine marche avec un Gene bavard. Portés par des refrains top et dotés d’une bonne force heavy ils ravissent la foule. 'I Love It Loud' fait un tabac porté par son refrain. 'Ace Of Spades', repris de Motörhead et chanté par le batteur démonte.
Très bavard, Gene rappelle son histoire avec Van Halen et propose sa version de 'House Of Pain'. 'Parasite', 'Weapons Of Mass Destruction' et 'Cold Gin' sont efficaces. 'Charisma' est l’occasion de faire monter sur scène plusieurs jeunes femmes dans un esprit show US. Porté par une excellent refrain avec les jeunes femmes aux chœurs le titre fait un tabac. Après l’excellent 'Calling Dr. Love' le concert se termine sur le classique 'Rock And Roll All Nite'. Simmons fait monter des gens sur scène et le titre est repris dans un bel esprit de communion. Avec
Gene Simons Band le facétieux bassiste relance sa carrière solo de belle manière. Il se fait plaisir sans prise de tête et a ravi largement.
Sur l’Helldorado le hard rock reste maître avec
Danko Jones. Le trio américain porté par son charismatique chanteur déboule et fonce avec 'Guess Who’s Back'. Le ton est simple et direct taillé dans un hard rock rageur. Jones est excellent avec un ton éraillé plein de gouaille. Les titres s’enchaînent à toute allure. 'I’m In A Band', 'I Gotta Rock', 'First Date' ou 'Code Of The Road' sont des brûlots hard rock intense qui remuent. Jones a ce côté rockeur qui sait transporter un public, et le charme agit à fond. La fête va rester chaude tant des titres comme 'Good Time', 'Your Are My Woman' ou 'Had Enough' électrisent la foule. Le ton hard bouillant fait effet avec un côté punk remuant. En fin de concert 'My Little RnR' est joussive avec un ton rock’n’roll. En parfait soldat du rock,
Danko Jones a donné une prestation pleine d’une chaleur communicative.
Il reste un grand moment pour finir la soirée dans la Swamp. La foule est dense malgré l’heure pour accueillir
Opeth. Les Suédois démarrent fort avec 'The Grand Conjuration'. Cette longue pièce est portée par des parties instrumentales fabuleuses, une force heavy prenante et par un Mikael Åkerfeldt au top en clair et en
growl. Épique, puissante et teintée d’une force mélancolique, 'Demon Of The Fall' fait un carton en forme de bond dans le passé. On ne peut que s’incliner devant la classe des musiciens sur les parties techniques.
Porté par sa superbe mélodie 'The Drapery Falls' est un moment de grâce porté par le chant clair splendide de Mikael. La bascule death avec
growl est intense puis le retour au ton aérien progressif donne le frisson. Après ce fabuleux moment, 'Heir Apparent' est un moment entre puissance et grâce avec cette classe technique pleine de feeling. 'Ghost Of Perdition' est un tourbillon, entre progressif et death, immense moment qui fait dresser les poils. Le final avec 'Deliverance' est extraordinaire. La puissance est en avant et est canalisée par des moments calmes portés par un chant clair splendide.
Opeth a su charmer la foule avec un concert d’une force énorme.
Ceci conclut une dernière journée aussi riche que ses prédécesseures. Cette édition de l’
Alcatraz est une franche réussite. Le festival a trouvé son rythme de croisière avec une organisation impeccable, un programme royal et un côté humain toujours présent. Il reste à remercier l'équipe pour son accueil et donner rendez-vous pour une prochaine édition qui s’annonce déjà prometteuse au vu des premières annonces faites.