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TITRE:

STEVE ESTATOF (14 JUIN 2024)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK



Souvenez-vous, il y a tout juste 20 ans, Steve Estatof remportait La Nouvelle Star avec le secret espoir que la France ait enfin un incroyable talent rock....
STRUCK - 30.08.2024 -
7 photo(s) - (0) commentaire(s)

En 2004, Steve Estatof remportait La Nouvelle Star... Sur le papier, l'artiste grunge n'avait rien pour gagner un télécrochet en France mais son incroyable talent avait fait l'unanimité ! Vingt années plus tard, l'artiste revient avec le titre 'Stupid Boy' préfigurant l'annonce de son retour avec un nouvel album "Time Machine"... A cette occasion, nous avons rencontré un artiste authentique, touchant mais un brin désabusé pour une interview sans filtre...


Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée et à laquelle tu aurais marre de répondre ?

Steve Estatof : Il y en a quelques-unes mais c'est surtout : "Qu'est-ce que tu deviens ?". C'est devenu un traumatisme... Même au lendemain de ma victoire à La Nouvelle Star, j'étais médiatisé à fond mais quand les gens me croisaient, ils me disaient déjà ce que je devenais. A ce moment, j'étais en pleine gloire et je me demandais ce que ça allait être quand on allait moins me voir ? Donc, c'est un truc qui me traumatise et si un journaliste me pose la question, je peux me casser…


Bon et donc, qu’est-ce que tu deviens ?

(Rires)


Plus sérieusement, après ta victoire à la Nouvelle Star, tu as été signé chez BMG, tu as sorti "A l’Envers" en 2004 avec des titres signés David Hallyday, Axel Bauer entre autres. En 2008, vient "Le poison idéal" produit par Mike Fraser dans les studios de Steve Vai…

… C'est balèze que tu mentionnes ces gens-là parce qu’en France, on ne les mentionne jamais…


On parle de Steve Vai quand même, un des guitar-heroes ultimes…

J'ai dormi chez lui et j'avais accès à son coffre de guitares exceptionnels. Il y avait des guitares qui avaient des formes extraterrestres, je ne savais pas dans quel sens les prendre (Sourire)… Il m’avait proposé de prendre ce que je voulais et pour moi, c'était un truc de fou ! Gamin, j'avais tous mes posters de Gun N’Roses, tous les magazines avec Steve Vai… et je me disais qu’un jour, j'enregistrerais dans ces studios ! Et là j'arrive et le mec me passe ses guitares, me dit que je peux squatter chez lui !


Je me demande souvent si j’ai vraiment vécu tout ça...




Ne regrettes-tu pas cette période faste et effervescente que tu as connue ?

Je ne regrette pas mais je me demande souvent si j’ai vraiment vécu tout ça… C’était génial d’avoir pu réaliser mes rêves d'adolescent. À la base, je n'ai aucune chance d'accéder à ça. J'étais un petit gamin de Grenoble de 13-14 ans. Dans ma tête, je rêvais en regardant tous ces groupes. Je rêvais d’être une rock star mais c'était impossible d'accéder à ça pour un gamin qui vient du punk rock grunge et qui écoute du hard rock…
Au contraire, j'ai réalisé mes rêves -j'ai encore des rêves à réaliser- mais non, je ne regrette pas. Je me demande juste si j’ai réalisé tout ça ? C’est incroyable !


Effectivement, on a l’impression que tu as encore du mal à réaliser.

Carrément ! Je me dis parfois que ce n'est peut-être pas vrai et que j'ai peut-être rêvé.


A ce titre, ce rêve pourtant réel peut-il expliquer le long silence après la sortie du "Poison idéal", comme si le retour à la réalité était compliqué ?


Non. En fait, j'ai été déçu à mon retour de Los Angeles où j'ai vécu mes rêves d’adolescent… J'ai pourtant des disques d'or, je fais un deuxième album enregistré au Conway Studio avec les plus grands dont l’ingénieur-son de Rage Against the Machine, on me prête le piano de Axl Rose et la batterie qui a servi à enregistrer l'album de The Offspring et la caisse claire qui a enregistré ‘Billie Jean’ de Michael Jackson…  Et vu tout ça, je me dis que tout le monde à m'accueillir en me complimentant…


… Ce qu’on fait aujourd’hui…


Justement, c'est la première fois ! Sachant que quand je dis que j’ai enregistré chez Steve Vai, les gens me répondent : "Euh mais c’est qui ?". A partir de là, j’ai compris qu’on était foutus (Rires) !


Mais est-ce réellement une surprise sachant que la France n’est pas un pays de culture rock ?

Exactement, nous n’avons aucune culture rock'n'roll. Tous les pays du monde -même en Italie- accueillent des groupes comme Poison toutes les années.


Je me suis dit que j’allais tout casser et que j’allais imposer le rock et qu’il va enfin faire partie de la culture française…




Tu cites l’Italie qui a notamment gagné récemment l’Eurovision avec Maneskin…

... D'ailleurs, ça fait plaisir.
Là où j'étais un peu naïf c’est que je venais de nulle part et alors que je pensais me faire jeter comme une merde -je le dis sans prétention- je défonce tout, je remporte La Nouvelle Star, je chante avec Sting, je rencontre Dave Grohl avec qui je bois du whisky… Toutes mes idoles qui sont plus que des légendes, ce sont des dieux pour moi… Et à ce moment précis, je me suis dit que j’allais tout casser et que j’allais imposer le rock et qu’il va enfin faire partie de la culture française… Comme chaque pays a son équipe de foot, chaque pays doit avoir son petit groupe de hard rock, de grunge…


Finalement, ton histoire ressemble étrangement à celle de BlackRain…

Exactement, c'est Franky Costanza qui était mon batteur au moment de la petite tournée promo "Poison Idéal" qui me les a fait connaître… C'était génial et je me rappelle quand j'ai vu BlackRain pour la première fois, je me suis dit qu’on avait enfin un groupe cool. Mais à l'époque, ils n'étaient pas encore trop connus. Ensuite, ils ont fait (comme moi) une télé, ce qui est super, mais en même temps, c'est à double tranchant…


Si j’avais été Américain, aujourd'hui, je jouerais dans Guns N’Roses ou The Velvert Underground et je jouerais dans des stades



Mais effectivement comme toi, sorti de cette exposition télévisuelle, BlackRain est signé chez Sony qui n’a pas su travailler la promo du groupe contrairement à toi finalement qui a quand même réussi à avoir deux disques d'or…

A un même degré de travail, si j’avais été Américain, aujourd'hui, je jouerais dans Guns N’Roses ou The Velvert Underground et je jouerais dans des stades. En revanche, je suis devenu un peu désabusé parce que j'ai beau travailler à fond, les gens s’en foutent : la France cultive la médiocrité et la jalousie… Je me rappelle qu'à l'époque les gens me tiraient dans les pattes et encore aujourd’hui…  J’étais tellement écœuré que je me suis un peu caché parce que la notoriété est fatigante.
Et aujourd’hui que je reviens et que j'essaie de me remettre en avant pour ressortir des trucs, rien n’a changé, c’est toujours aussi fatigant : les gens ne comprennent rien, il y a toujours ce débat : "Qu'est-ce qui est rock / Qu'est-ce qui ne l'est pas ?" mené par des gens qui n'y connaissent rien. Je suis vraiment désabusé et fatigué de tout ça !
A un moment, je m'étais un peu calmé, j'avais l'impression avec l'âge d'être un peu plus sage mais pas du tout, aujourd’hui, je reprends une rage plus punk que punk : la rage contre tous ces gens-là qui ne connaissaient rien et qui sont en plus de mauvaise foi…


En revanche, tu as malgré tout et heureusement des fans. Est-ce que tu peux comprendre qu'eux soient aussi déçus par tes silences successifs alors qu’ils voyaient en toi enfin un artiste rock qui allait prêcher la bonne musique ?


Carrément ! Je suis même le premier touché par ce soutien… J’ai le syndrome Axl Rose à savoir que j'ai toujours trouvé que tout le monde lui en voulait comme si tout était de sa faute alors que non, ce sont les maisons de disques, les médias…. Et j’ai également ce syndrome c'est-à-dire que les gens sont persuadés que je suis un connard, qui fait exprès de se cacher, qui est capricieux alors que pas du tout, au contraire, j'ai tout fait pour me montrer… Et j'ai réussi d'ailleurs alors que c’est impossible dans ce pays…


J’étais la porte ouverte comme Poison pouvait l’être !




Mais tu as malgré tout réalisé des rêves extraordinaires…

C'est ce que je me dis tous les matins en énumérant tous ces rêves réalisés et notamment rendre le rock à nouveau populaire auprès d'une tranche de gens qui n'était pas prête à en écouter. J’ai été élevé en regardant à la télé Guns N’Roses et les Sex Pistols et je voulais faire comme eux pour que d’autres groupes un peu plus underground puissent également passer. Sauf que la plupart des groupes ont été stupides en me crachant dessus -alors que j’étais la porte ouverte comme Poison pouvait l’être ! Justement grâce à Poison, il y a eu Mötley Crüe, il y a eu Guns N’Roses qui sont arrivés par la suite.


Tu parlais de stupide, ton nouveau single, c'est ‘Stupid Boy’ qui brise le silence avec un son assez new wave. Doit-on en conclure que c’est l’orientation artistique de ton album à venir "Time Machine" ?

Pas tout à fait parce que "Time Machine" est une machine qui me donne l'excuse de voyager dans toutes les époques qui ont constitué le rock et tout ce que j'aime depuis que je suis petit : ça peut passer de Depeche Mode à Nirvana, ou des Sex Pistols aux Beach Boys, Guns N’Roses, Faster Pussycat bref je ne vais pas tout citer mais des groupes qui sont dans des registres totalement différents.
Je suis passionné par l'évolution du rock : il y a eu une évolution depuis les années 1950 avec Elvis, Little Richard… et puis, il y a eu les Beatles avec le côté pop, le côté plus hard rock et tous les genres et les sous-genres qui se sont créés. Quand je me suis intéressé à tout ça dans les années 1980, je voyais ces nouveaux groupes qui arrivaient - en France, on avait Indochine, Taxi Girl... je ne vais pas tous les citer- avec de nouveaux sons, des looks… il y avait quelque chose !


A travers cette énumération, tu sembles dire que "Time Machine" sera une sorte de DeLorean qui va te permette d’explorer tous les différents styles musicaux qui te touchent ?

Exactement, mais quelque part c'est pour aussi montrer que le rock prend plein de formes différentes.


Qui n’a pas eu envie d’être A-Ha ?




Le clip qui accompagne ce single rappelle immédiatement celui de ‘Take on Me’ de A-Ha…

C’est exactement ça, c’est un clin d’œil (Sourire) ! Mais qui n’a pas eu envie d’être A-Ha ? Les mecs sont beaux gosses, leur musique est parfaite !


En revanche, revenir avec un premier single avec ces sonorités peut déstabiliser ceux qui te connaissent essentiellement pour ton image rock, grunge… Vu que "Time Machine" sera un voyage dans l’histoire du rock, n’aurait-il pas été plus simple de présenter un premier single avec des sonorités proches de celles que tu avais l’habitude de présenter ?


C'est mon côté provocateur parce que j'ai compris que foutu pour foutu… Mais j'ai hésité pendant des mois à sortir un morceau très grunge voire cyberthrash, un truc un peu à la MC5 qui aurait été joué par des Daleks, les extraterrestes de Doctor Who… Mais finalement, j’ai décidé de sortir un truc qui n’avait complètement rien à voir... Sachant qu’il y a malgré tout un thème : je prends ma machine à explorer le temps, je vais dans les années 1990, je cherche Kurt Cobain et lui demande de venir avec moi. On va en 1983 en Angleterre pour chercher le bassiste de New Order, le batteur de Kajagoogoo, avec Kurt Cobain à la guitare, on va voir Indochine et on fait un morceau ensemble. C’est ça l’idée !
Avec ce titre, j'explique finalement tout ce qui me fait plaisir dans la musique. C'est vrai que je prends un risque mais en même temps, je me donne les chances parce que tout ce que j’ai proposé par le passé aux radios était trop rock et celui-ci ne l’est pas… Mais je sais que je me leurre parce que je sais très bien que toutes les radios vont adorer le titre mais ne le passeront toujours pas… J’ai parfaitement compris que tout était une histoire de business soit faut payer, soit tu es pistonné… mais ça me donnera une raison valable pour que le prochain titre soit très thrash : je serai boycotté mais au moins, je saurai pourquoi (Sourire)…


On a compris que le choix artistique de "Time Machine" était d’explorer l’histoire du rock mais n’y-a-t-il pas aussi et surtout une forme de nostalgie ? En d’autres mots, te sens-tu bien dans ton époque ?

Il y a des trucs pratiques dans la technologie mais je dois avouer que je continue de vivre tour à tour dans les années 1950, 1960, 1970, 1980, 1990… Je vis avec ces époques à la campagne où chez moi, tout est vintage avec des instruments d'époque…


Ça reste du grunge parce que je suis trop désabusé pour faire un truc joyeux


Pour cet album "Time Machine" qui revisite toutes les facettes du rock, comment t’es-tu adapté au niveau vocal ?


J'ai une technique de chant où je peux chanter plein de choses. C'est pour ça que j'ai pu faire la Nouvelle Star parce que j'arrivais à moduler. Mais c’est vrai que pour ce titre, j’ai dû fournir des efforts pour pouvoir le chanter. En revanche, quand je n'ai pas d'artifice -juste une guitare atlantique- que je ne peux rien masquer, dès que je chante -quand je fais des lives TikTok pour faire plaisir aux gens qui m'aiment bien- je ne peux pas lutter, je suis juste un mec qui fait du grunge : je n’y peux rien, je suis comme ça !
Mais pour cet album, je suis un gamin fan qui propose d’écouter tout ce qu’il a aimé. Mais à la base, ‘Stupid Boy’ est grunge quand je l’ai composé avec ma guitare : un mélange entre Faster Pussycat et du grunge, du sleaze et du grunge… Ensuite, j’ai acheté une batterie Simmons des années 1980, un synthé de Juno… finalement, tu te rends compte que c’est l'arrangement qui fait passer en new wave. Et après au niveau chant, je l’ai fait en français en mettant plusieurs voix pour donner ce côté entre Indochine et Partenaire Particulier… J'ai fait exprès de faire ça, une espèce de provocation en montrant que comme Fantomas, je peux prendre un visage (Rires) !
Mais c’est aussi pour montrer aussi mes fantasmes : vu que j’étais un gamin qui venait du punk et du grunge, pour moi tous ces mecs étaient très classe contrairement à moi qui me trouvais un peu un loser. J'aurais rêvé de faire partie de groupes de beaux gosses comme A-Ha : j'aurais adoré ça d’être dans un grand groupe qui joue dans des stades. Mais la vérité, c'est que je viens d'un milieu de prolo et de punk : c'est comme ça !
Mais concernant l'album, je ne sais pas encore ce que je vais faire : je pense que je vais sortir des singles qui me font rêver pour montrer ce que j’aurais aimé être, j'aurais voulu être un mec qui joue de la new wave dans des stades. Je pense que je ne ferai que des singles de ce type, en revanche pour l'album en lui-même, je suis en train de me tâter et peut-être de changer de direction et je vais faire un album qui va être totalement grunge, roots voire thrash.
Je pense que le délire va être : pour l'album, voilà ce que je suis et à côté des singles -de quoi faire un album entier- de ce que j'aurais voulu être… Mais c'est ce que j'ai fait quand j'ai fait le "Poison idéal" dans lequel je montrais que j'aurais adoré être Guns N’Roses, j'ai été à Los Angeles avec Steve Vai mais sauf que finalement, quand je le réécoute, ça reste du grunge parce que je suis trop désabusé pour faire un truc joyeux (Rires).


Et concernant ce grunge, tu participes au titre ‘Come Down’ de Wildstreet. Eric Jayk nous a avoué qu'il ne te connaissait pas avant et qu'il est devenu fan de toi depuis l’enregistrement. Qu'est-ce que ça représente pour toi ?

Ça m'a fait plaisir. Déjà, j'ai adoré quand j'ai reçu le message de son attachée de presse qui me demandait si ça m’intéressait de faire un featuring. J’ai répondu : "Pourquoi pas ?". Je suis allé voir par curiosité les clips du groupe et j’ai trouvé ça super cool. C’est tout ce que j’adore : le look, la musique, et la chanson qu’il m’avait proposée était super. J’étais super inspiré et je me suis pris pour Scott Weiland : je suis né avec ça !


Et cette collaboration t’a-t-elle donné envie de replonger dans ce style musical comme tu sembles le dire en évoquant l’album à venir ?

9a m'a fait plaisir parce qu'à un moment, j'ai voulu faire ça à 100%, mais en France c'est impossible de trouver des musiciens qui aient cet esprit… Je me suis battu pour en trouver et ça m'a même rendu dépressif… Mais quand j’ai découvert Wildstreet, je me suis dit que la vie était magnifique en m'apportant tout ce que je veux à savoir que d'un côté, j'avais ce rêve un peu new wave et j’enregistre ‘Stupid Boy’ et de l’autre côté -alors que j'avais abandonné l'idée- j’ai un groupe de sleaze qui arrive et me propose de réaliser un autre rêve : artistiquement je suis assouvi ! Avec Wildstreet, j’ai un groupe de sleaze / glam avec lequel je peux faire mon Scott Weilland et de l’autre côté, je peux faire de la new wave pour rêver un peu… En revanche, ce que je compte envoyer sur mon album, c'est du punk / rock / grunge à la Sex Pistols mais qui est un mélange de tout ça, de grunge, de sleaze et de rockabilly…


C’est presque suicidaire de sortir un album aujourd'hui




A ce titre, Eric Jayk a un mode de fonctionnement bien particulier avec son groupe Wildstreet puisqu'il enchaîne les singles avant de les compiler sur un album. Comptes-tu fonctionner de la même façon sachant que ça marche plutôt bien comme en témoignent les vues Youtube, les nombres de streaming… ?

C’est carrément cool surtout à notre époque : c’est presque suicidaire de sortir un album aujourd'hui parce que les gens n’en ont rien à foutre. Ils écoutent sur Spotify plein de titres… Il n'y a plus d'albums concept : je te promets, je suis le premier dégouté parce que c'est bien de rentrer dans un conte et parfois, tu tombes amoureux de la huitième chanson indépendamment des singles et c’est ainsi que tu comprends le groupe. Mais tout ça n’existe plus parce que ça n’intéresse personne sauf les gens comme nous.
Et fort de ce constat, j’ai décidé que j’allais arrêter les conneries parce qu’à chaque fois que je sors des albums, je mets toute ma vie dedans pour que finalement, les mecs le téléchargent gratuitement sur internet alors que je viens de donner cinq ans de ma vie… Désormais, je vais faire comme les rappeurs eux qui sortent des singles : je vais sortir single par single et l'album sortira quand vous aurez toutes les pièces du puzzle. En revanche, je vais être généreux : il n’y aura pas que les singles dans l’album, d’un autre côté, je proposerai cinq ou six titres en plus qu’ils pourront télécharger gratuitement… Le fait est que je suis prolifique : j'ai tellement composé que franchement, j'en ai pour dix ou vingt ans de musique… et je continue à composer, j'ai toujours des idées…


Comme on l’a dit Wildstreet est réputé pour un nombre impressionnant de streamings et de vues Youtube. As-tu constaté un impact suite à ta participation sur ‘Come Down’ ?

En fait, il y a eu un peu des deux à savoir que quelques fans de Wildstreet sont venus à moi et certains de mes fans les suivent désormais. C'est génial !
L'adolescent qui sommeille en moi depuis toujours est impressionné parce que d'un coup, il y a des articles sur moi grâce à Wildstreet, à Eric et son attachée de presse… Du coup, l’adolescent de 14 ans qui est moi est comblé en lisant des articles sur lui dans les magazines de hard rock au Mexique…


Tu es un éternel adolescent qui se retourne continuellement sur son passé finalement…

C’est exactement ça ! Depuis que je suis petit, je suis passionné de "Retour vers le futur", de la machine à explorer le temps. Depuis que je suis petit, je voudrais fabriquer une machine à explorer et le temps et je n'y arrive pas. Mais finalement, je peux la faire moi-même avec la musique. On parle de cet album mais finalement, toute ma carrière est basée sur un retour vers le futur permanent par exemple, alors que je ne m’y attendais plus, j'avais abandonné du côté tiens on va aller dans un truc sleaze, putain les mecs ils m'offrent ça…


Je suis conscient que je suis quand même béni en revanche, je comprends pourquoi Kurt Cobain s’est suicidé…



Et finalement, quelles sont tes attentes pour ton retour et notamment cet album "Time Machine" à venir ?

C'est juste le plaisir d'aller au bout de ce que j'ai envie d'entendre. Parce que franchement, je pense avoir fait le tour de la "notoriété". Je fais ça uniquement pour le plaisir de faire la musique mais si c'est pour la gloire, j'arrête tout de suite parce que tu ne peux pas en avoir autant que tu veux… Et j'ai goûté à ça, en effet, même si les médias n'en ont pas trop parlé à l'époque c'était la folie : j'étais comme un Beatles, j'ai ressenti ce que les Beatles ressentaient, les gens hurlaient, ils tombaient dans les pommes, il y avait des émeutes partout… Je me rappelle de la dernière émeute, c’était en Belgique et j'avais sept flics qui m'escortaient : j’avais peur de mourir et du coup, je me tapais des bad trips… Mais je ne suis qu’un petit Français, je ne suis pas Kurt Cobain… Par la suite les médias m’ont boycotté et finalement, ça m'a presque un peu arrangé parce que j'aime être solitaire, profiter des gens que j'aime, de ma famille, avoir une vie… Et puis à un moment, j'ai trouvé ça ridicule parce qu’il n’y avait pas de demi-mesure, il y avait ceux qui m'adoraient et ceux qui voulaient m'assassiner -j'ai reçu des menaces de mort- tout ça me fait flipper ! Du coup, j'ai tendance à me cacher un peu, d’ailleurs, j'avoue que mon rêve absolu est d'avoir une cabane dans la forêt et d’être tranquille et autonome… Tout ça pour dire que je ne cours pas après la gloire, en revanche si ça peut continuer à marcher sachant que c’est déjà un miracle que je puisse vivre de ça tous les matins... Même si on ne me voit plus, j'estime que c'est un miracle ! Alors attention, il y a des périodes cool et il y a des périodes à chier où t'es quand même dans la ramasse.
Quand j'avais 14 ans, je me disais que j'allais devenir musicien professionnel et vivre de ça. J'ai réussi tout en ne retournant pas ma veste, parce que j'ai continué à faire des trucs que tout le monde apparemment déteste. Je suis conscient que je suis quand même béni en revanche, je comprends pourquoi Kurt Cobain s’est suicidé…





On n’en est pas encore là, malgré tout, depuis toutes ces années, Steeve a perdu un "e" en devenant Steve. Pourquoi ?


Parce que Steve Estatof, c’est un nom bizarre pour les gens. Alors dans les années 1970, je ne te raconte pas, j’ai eu droit à toutes les prononciations possibles et ensuite, pour arriver à la bonne prononciation, les gens mettaient deux "e" à Steeve.
Et arrive La Nouvelle Star, on me présente, je monte sur le plateau, je me retourne et je vois écrit Steeve Estatof ! Après coup, je leur ai précisé que ça s’écrivait Steve mais comme la maison de disques par la suite, on m’a répondu que c’était trop tard pour changer, tout le monde me connaissait sous Steeve Estatof… Mais quand j’ai changé de maison de disques, j’ai demandé à ce soit bien écrit quitte à me faire perdre des fans ce qui est stupide… Et quelque part revenir à Steve Estatof, c’est une façon de faire un petit fuck et de montrer que je n’en ai rien à foutre de leur marketing de merde : que ce soit Steeve ou Steve, je ne vendrai pas plus de disques…


On a commencé cette interview par la question qu'on t'a trop souvent posée, au contraire que c'est celle que tu souhaiterais que je te pose, et à laquelle tu rêverais de répondre ?

Tu les as déjà posées parce que tu m'as parlé de musique et tu m'as parlé d'artistes dont on ne me parle jamais depuis vingt ans. Non, tu m'as parlé de musique et ce que tu viens de faire, j’ai envie de dire bravo !


Merci

Merci à toi, c’était super cool !


Merci à Loloceltic et Calgepo pour leur contribution...


Plus d'informations sur http://www.myspace.com/steeveestatofficiel
 
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