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TITRE:

SWALLOW THE SUN (16 MARS 2010)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

DOOM



Initialement programmée avec Mikko Kotamäki l'interview du groupe Swallow the Sun aura finalement eu lieu avec Juha Raivio le guitariste/compositeur du groupe...
STRUCK - 14.09.2010 -
3 photo(s) - (0) commentaire(s)

Bonjour Juha, question traditionnelle : peux-tu te présenter, toi et ton groupe à nos lecteurs qui ne vous connaîtraient pas ?
Juha Raivio : Je m’appelle Juha Raivio, je suis guitariste de Swallow The Sun et il y a cinq autres mecs dans le groupe (Rires) ! Le groupe existe depuis 2000 et il a fallu deux ans pour trouver les bonnes personnes… En fait, pour que les démos, les chansons sortent, j’avais besoin d’être entouré par les bonnes personnes… Comme les démos enregistrées étaient bonnes, le premier deal avec un label a été signé et le premier vrai album qui s’appelle "Morning Never Came" est sorti en 2003… Et nous voici déjà en 2010 (Sourire) et nous en sommes à notre sixième album, "New Moon".

Justement peux-tu nous parler du concept autour de ce nouvel album parce qu’il y a un concept derrière cet album ?
Oh oui ! Je pense que "New Moon" est la fin du chapitre "Hope"… C’est difficile à expliquer… En fait, cela vient de l’album "Hope" qui date de 2007 et qui traite de la dernière lueur d’espoir qui existe encore peut-être quelque part… L’EP suivant, "Plague Of Butterflies" qui est sorti l’année d’après, montrait l’avancement de cet espoir vers une isolation totale. Cette dernière lueur d’espoir se métamorphose d’une façon personnelle… Et "New Moon" est le dernier chapitre de cet espoir. C’est comme je te le disais, quand tu es comme ça, plus qu’isolé, tu deviens aigri et ton état d’esprit est plus mauvais, plus froid… Voilà, c’est tout le concept global de "New Moon" qui est plus dans une approche démoniaque après ce qu’il s’est passé sur l’album "Hope".

[IMAGE1]

Tu parlais de dernier chapitre, sais-tu déjà quel sera le prochain ?
Je ne sais pas encore ce qu’il se passera par la suite (Sourire)…

Une nouvelle fois, une des pièces maîtresses de "New Moon" est la troisième partie du chapitre "Horror". Peux-tu nous en dire plus sur cette trilogie ?
Et bien, tout d’abord, il faut que tu saches qu’il n’y pas de continuité entre les paroles des trois chansons. "Horror", c’est plus un concept global que les paroles… Cependant, il y a certaines choses qui relient ces trois chansons, mais c’est plus dans la musique, dans les mélodies… Définitivement, le lien dans cette trilogie, c’est l’atmosphère globale avec des paroles qui traitent de fantômes…

Justement la dernière partie de cette trilogie est assez terrible : l’histoire d’un père effondré par la mort de sa femme qui tue sa fille ! Comment composes-tu de telle chanson ?
(Rires) Je ne sais pas… J’ai toujours adoré ce genre d’histoires d’horreur. Je ne suis pas un fan de film d’horreur mais je ne sais pas, ce genre de choses a toujours été facile à écrire pour moi…

A ce sujet, peut-on envisager un prochain album de Swallow The Sun sans une chanson lié au concept "Horror" ?
Il pourrait y avoir d’autres chansons "Horror"… Je ne sais pas, je n’ai pas encore d’idée… Si en fait, j’ai plus ou moins une idée mais pour le prochain album…

Ca veut dire que tu as déjà composé quelque chose ?
Non, j’ai quelques idées. J’ai fait quelques trucs mais il est encore trop tôt pour en parler sachant que je n’y ai pas vraiment réfléchi (Rires) !

L’EP "Plagues Of Butterflies" est marqué par le titre éponyme de plus de trente minutes. Comment compose-t-on un tel titre ?
En fait, pour moi, faire un titre de trente/trente cinq minutes est presque plus simple à écrire qu’une chanson de quatre minutes…

Ah bon, pourquoi ?
J’avais un groupe progressif à la fin des années 1990. Je jouais mon propre métal progressif, et à ce moment, je jouais des titres de trente cinq minutes et on a fait un EP de trois titres reliés entre eux par une histoire. Tu sais, quand j’étais gamin et adolescent, j’ai toujours été un grand fan de Marillion et Rush. C’est donc quelque chose qui est en moi ! Et pour finir, c’est plus facile de faire ce genre de chansons parce que tu n’as pas à penser : Ok, maintenant, nous avons besoin d’un solo, un refrain….

A l’avenir, prévois-tu de composer à nouveau un titre aussi long ?
Qui sait ? Je ne sais pas… Tout est possible, tu sais ! C’est ce qu’il y a de bien avec ce groupe : nous pouvons faire ce qu’il nous plait, notre musique ne sera jamais une musique mainstream, donc, il n’y a pas de pression. Nous ne devons pas faire quelque chose en particulier pour plaire aux gens ou aux chroniques ou je ne sais quoi… Nous pouvons donc faire ce que nous voulons parce que nous ne serons jamais aussi importants que les Rolling Stones ou U2 ou des groupes comme ça (Rires) !

Malgré tout, vous êtes conscients que les chroniques dont tu parles sont unanimes concernant votre musique ?
Je pense que c’est la même chose… Je veux dire que nous n’essayons pas de plaire. Tout ce que nous faisons, nous le faisons avec notre cœur… et je suis assez sûr que les fans et les chroniqueurs le comprennent et peuvent l’entendre quand les mélodies viennent du cœur ! Nous faisons une musique honnête qui n’a pas vocation à être dans les charts ou avoir de bonnes chroniques…

Vous tournez notamment avec Katatonia. Quelle est votre relation avec ce groupe ?
Oh ! Et bien, elles sont plutôt bonnes ! Katatonia est également une influence à notre musique… notamment pour notre chanteur. Nous avons fait une tournée en 2007 en Amérique du Nord avec eux, donc, on connaît bien les mecs et bien sûr, Jonas a chanté sur une des chansons de "Hope"…

Justement tout le monde se souvient de ce titre, "Justice Suffering" : comment s’est passée la rencontre ?
En fait, c’est notre chanteur qui a rencontré Jonas lors d’un festival finlandais. Je pense qu’il devait encore être totalement ivre (Rires) et lui a demandé de chanter sur une des chansons de notre album et il a répondu : Pourquoi pas !. Mais ce qui a facilité les choses, c’est qu’il aime le groupe !

Peut-on espérer que Jonas chante avec vous ce titre sur scène ?
Pas ce soir ! Nous n’avons pas retravaillé la chanson… Mais peut-être pour d’autres concerts et pour d’autres chansons : qui sait ?

Prévoyez-vous de travailler à nouveau ensemble ?
Je ne sais pas mais ça serait super… J’adore sa voix, j’adore l’atmosphère, la chaleur, la tonalité de sa voix. Donc, bien sûr que ça serait super, mais qui sait ? Peut-être seront-ce d’autres invités qui viendront chanter sur nos albums ?

Justement sur le dernier album, c’est un autre invité prestigieux qui chante à savoir Dan Swanö. Peux-tu nous raconter cette rencontre ?
Et bien, c’est l’idée de Jens Bogren qui a basé son studio (NdStruck : Fascination Street) dans la ville où habite Dan Swanö. Il nous a dit que Dan pouvait faire quelques lignes de chant sur cette chanson parce que nos avions besoin d’un putain de chanteur sur cette dernière… Que veux-tu répondre à ça si ce n’est Bien sûr, c’est super… C’est un super chanteur ! (Rires) ! Donc, en fait, c’est une idée de Jens !

[IMAGE2]

Qui, entre parenthèse, est le producteur en vogue de la scène métal extrême actuelle…
Dans son esprit, il a une image très précise sur ce type de musique. C’est une chose primordiale qui nous a décidé pour travailler avec lui ! Evidemment, il y a les albums qu’il a fait avec Opeth, Katatonia… et tout ceci fait qu’on s’est dit qu’il serait le maître parfait pour nous aussi (Rires) ! Je suis évidemment content de tout ce qui a été fait sur "New Moon" !

Vous allez jouer ce soir sur Paris: avez-vous un lien particulier avec le public français ?
Et bien, je pense que c’est notre troisième ou quatrième concert à Paris… et c’est de mieux en mieux à chaque fois. Je ne sais pas, les gens semblent plus essayer d’entrer dans la musique en l’écoutant attentivement en fait, ce qui nous arrange dans le sens où nous ne sommes pas un groupe qui boit de la bière sur scène, qui harangue la foule en lui hurlant de lever les mains à tout bout de champs… Selon moi, pour Long Distance Calling, pour nous, pour Katatonia, tout est question d’atmosphère, tout est question d’attrait… C’est moins festif, moins matière à slam ou autres circle pit… pas que nous n’aimions pas ça, au contraire, mais en ce qui nous concerne, c’est entrer dans la musique, je parle pour moi…

Qu’est-ce que ça vous fait d’être programmé au Hellfest cet été ?
Nous n’y avons jamais joué : ce sera la première fois… Je ne sais pas, à ce qu’on m’a dit, il y aurait trois scènes, une trentaine de groupes le même jour… J’espère vraiment qu’il y aura du monde pour venir nous voir jouer et donc ne pas à avoir à jouer devant personne (Rires) ! Mais encore une fois, je n’y suis jamais allé, mais c’est un festival incroyable à ce que l’on m’a dit !

Sans transition, si tu devais choisir un titre de la discographie de Swallow The Sun joué par un groupe connu pour le faire découvrir au grand public ; quel titre choisirais-tu et pourquoi ?
Je ne sais pas, c’est une question difficile ! Et bien, si je devais choisir malgré tout, je dirais Marillion faire une reprise de "The Giant" de "Ghosts Of Loss". Ca pourrait être assez intéressant (Rires) !

Et si tu devais choisir un titre pour faire découvrir Swallow The Sun à quelqu’un qui ne connaîtrait pas le groupe, quel titre choisirais-tu et pourquoi ?
C’est une bonne question aussi ! Peut-être que je répondrais la même chose à savoir le premier titre de "Ghosts Of Loss" : "The Giant" !

Et pourquoi ce titre en particulier pour les deux réponses ?
Premièrement pour l’atmosphère, parce que c’est la chose la plus importante dans notre musique et je pense que cette chanson a tous les éléments qui nous caractérisent ! Mais si tu écoutes "Plague Of Butterflies" pour commencer, ça te donne une bonne idée de ce que nous faisons aussi : elle dure trente cinq minutes et si tu n’as pas une bonne représentation de ce que nous faisons, je ne sais pas quoi dire (Rires) !

C’est assez amusant parce que j’aurais pensé que tu aurais répondu un des "Horror" ?
Eh bien, tu sais, nous avons fait plein de chansons, de tout type… tu as donc un choix assez important (Sourire) ! Mais peut-être que ces titres plus lents, plus doux sont une représentation d’un des facettes de notre univers… Je pense que d’autres titres sont plus intéressants pour donner une idée globale de notre musique.

Imaginons que tu sois vendeur : quel(s) argument(s) choisirais-tu pour vendre "New Moon" ?
Oh je suis vraiment mauvais dans cet exercice (Rires)… Et bien, je dirais que nous avons une chanson qui s’appelle "Gloom, Beauty And Despair" (Ndstruck : ténèbres, beauté et désespoir de l’album "Ghosts Of Loss") : cela résume assez bien notre musique !

Connais-tu des groupes français ?
Je connais Ataraxie qui est un groupe underground avec qui nous avons joué lors de notre premier passage à Paris. Je connais aussi Gojira que tout le monde connaît à ce jour. Mais je ne connais pas trop bien la scène française…

Connais-tu des mots français ?
Je connais (en français dans le texte) « Merde » (Rires) mais également les trucs basiques comme (en français dans le texte) « Merci » : ce genre de choses (Sourire).

Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?
(Sans hésiter) « D’où vient le nom du groupe ? » (Rires) !

Et qu’as-tu l’habitude de répondre ?
Il y a deux jours en Angleterre, lors d’une interview, le mec m’a demandé d’où venait le nom le groupe, je lui ai répondu que c’était une question assez originale (Rires) et je pense que c’est une bonne réponse !

[IMAGE3]

J’aurais pensé que la question à laquelle tu dois souvent répondre concernant la Finlande et la raison pour laquelle il y avait tant de groupes connus pour un si petit pays ?
Et bien, je ne sais pas si nous sommes si connus…

Dans votre style musical, la scène métal en général, je dirais oui…
Et bien, la Finlande a plein de groupes de métal comparé à d’autres pays. Le métal est comme une musique aiguisée en Finlande. Je ne sais vraiment pas : de huit à quatre-vingt ans, on aime le métal en Finlande ! Nous ne considérons pas le métal comme une musique différente des autres… C’est une mentalité différente !

Tu veux dire que les Finlandais sont plus ouverts d’esprit ?
Je pense que nous sommes un peu plus ouverts d’esprit comparé aux gens d’autres pays. Tu vois que dans les autres pays, tu dois grandir et pour cela, te couper les cheveux, écouter telle musique (Rires)… Mais je ne sais pas, peut-être qu’il fait froid et sombre en Finlande, si bien qu’il n’y a rien d’autre à faire (Rires) !

Ca c’est la réponse cliché qu’on pourrait nous servir…
Oui, c’est qu’on répond la plupart du temps : qu’il n’y a rien d’autres à faire que rester chez soi et jouer du métal !

Nous avons parlé de la question qu’on t’avait trop souvent posée, au contraire, quelle est la question que tu aimerais que je te pose ?
Hum, c’est encore une bonne question… La plupart du temps, les gens viennent te voir en te demandant l’origine du nom du groupe… Je ne sais pas, la bonne question est quand on me demande pourquoi je fais cette musique. C’est une bonne question parce que bien sûr, à la base, je fais de la musique seulement pour moi, mais c’est une sorte de traitement aussi… C’est aussi une chance pour d’autres personnes : plein de gens m’envoient des e-mails en me disant qu’ils voulaient se suicider et ils sont allés à l’intérieur de leur douleur avec notre musique… C’est la meilleure chose pour moi !

Avant de se quitter, que souhaiterais-tu dire aux lecteurs de Music Waves ?
Et bien téléchargez notre musique, écoutez-la et si vous aimez notre musique : achetez-la ! C’est notre seule façon de survivre… faire en sorte que musique soit diffusée…

Merci…
Merci beaucoup !


Enfin merci à Rose de Season Of Mist ainsi que Loloceltic, Niurk, Reddust et Childeric Thor pour leur aide...


Plus d'informations sur http://www.swallowthesun.net
 
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