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TITRE:

CARCARIASS (28 AVRIL 2023)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

DEATH METAL



Carcariass revient avec un album qui n'est guère optimiste mais qui se révèle une source cathartique essentielle par une orientation assumée qui sort des carcans purement death.
CALGEPO - 03.07.2023 -
2 photo(s) - (0) commentaire(s)

Peu de temps après "Planet Chaos", Carcariass s'est remis rapidement au travail pour sortir un "Afterworld" qui confirme l'évolution du groupe vers un style plus ouvert, plus mélodique. Music Waves a trainé sa carcasse pour interviewer Pascal et Jérôme qui nous livre leur sentiment sur le monde actuel et l'évolution du metal.


Votre actualité est le nouvel album "After World" qui fait suite à "Planet Chaos" sorti en 2019 qui interrompait une longue absence. Comment avez-vous perçu les retours sur cet avant-dernier album et est-ce que ça vous a rassuré en tant que groupe après un long silence ?


Pascal : quand on a sorti le précédent album, on s'attendait à pas grand'chose parce qu'on revenait d'un break assez long. Ça a été un peu la surprise après 10 ans d'absence. L'accueil a été très bon et ça nous a motivé pour faire la suite. Malheureusement, la Covid a mis un coup d'arrêt en ce qui concerne la promotion et tout ce qui tourne autour (tournée...). Du coup je me suis concentré sur des nouvelles compositions. Je suis parti d'une page blanche. Le processus a été très vite, j'étais inspiré et on a mis les choses très vite en place. On avait le temps en l'absence de concerts. D'habitude on sort des albums en étant pas trop pressés, là ça a été très vite.





Du coup vous avez bien vécu ces périodes de confinement qui ont mis à profit le travail d'écriture, vous n'êtes pas resté bloqués ?


Pascal : oui, j'ai trouvé ça assez cool.

Jérôme : moi j'ai adoré (Rires), j'espère que ça va recommencer bientôt !


Depuis "Planet Chaos" et avec ce nouvel album on sort de ce carcan death metal.



Si c'est pour avoir un album plus vite, pourquoi pas ? On a souvent l'habitude de classer les groupes dans des cases et vous êtes plutôt catalogué dans le style death technique mais on sent plus une approche mélodique dans votre projet. Ça vous gêne ces histoires d'étiquette ?


Pascal : ça fait longtemps qu'on a été classé dans le death technique mais c'est pas vraiment quelque chose qu'on voulait revendiquer. Il y a d'autres groupes qui sont plus techniques que nous, ils nous enterrent. On a quelques parties qui le sont mais plus pour un apport mélodique à la musique, pour apporter une certaine couleur. Cette connotation technique me gêne un peu mais cela s'estompe un peu. Après, l'étiquette mélodique n'est pas fausse. Maintenant ce qui me dérange un peu c'est le terme de death. A l'époque, l'ancien Caracariass c'était du death. Depuis "Planet Chaos" et avec ce nouvel album on sort de ce carcan death metal. On touche un truc plus large. On sait même plus trop où on en est (Rires). On ne sait plus quel est le genre.

Jérôme : on fait du Carcariass....


Voilà, au final vous êtes arrivé à trouver votre propre son...

Pascal : oui et non. Mais ça ne veut pas dire qu'on va en rester là. On ne se met pas de barrière, on va continuer à progresser, à évoluer, c'est le but de la musique. Trouver un intérêt, s'inspirer de nouvelles choses.

Jérôme : c'est un processus évolutif, il n'y a pas une idée d'arriver à un style ou de figer la musique dans un carcan. On fait de la musique qui nous plait.

Pascal : d'autant qu'il n'y a aucun but commercial derrière, c'est du pur plaisir musical.


Vous n'êtes pas lassés après 30 ans de carrière, tu parlais de progression et de plaisir, vous arrivez à retrouver ça ?


Pascal : je suis toujours enthousiaste d'aller répéter. Je travaille ma guitare mais j'ai vraiment eu un coup de mou pendant quelques années. Le soir je rentre du boulot, je prends ma gratte.


Et c'est pareil pour la voix Jérôme, qui est un instrument important. Tu t'entraînes souvent ?


Jérôme : je ne suis pas un musicien, je suis un chanteur. Je fais les choses par plaisir et tant que cela m'amuse ça me va tout à fait. Tant que je peux amener un intérêt je continue. On partage des moments sympas avec de super gars. C'est parfait.

Pascal : on est une bande d'amis, on ne se voit pas que pour répéter, on partage beaucoup de choses en dehors.


Le fait d'avoir eu cette pause et de ne pas avoir pu défendre "Planet Chaos" en concert, comment vous appréhendez le retour sur scène ? Avec appréhension, justement ?

Jérôme : avec impatience, on est gonflés à bloc (rires).

Pascal : on a fait un concert il n'y a pas longtemps en première partie de Samael. C'était un test concluant d'autant qu'on jouait les nouvelles compositions. Elles ont bien été reçues, elles sont assez pêchues et simples dans leurs structures. C'est de la pure énergie.


Votre nouveau disque propose une évolution pour ne pas être figé avec une couleur un peu plus indus. C'était une évolution vitale pour vous et avez-vous conscience du risque que vos fans de la première heure ne vous suivent pas ?


Pascal : au départ l'évolution indus n'était pas totalement consciente. C'est la voix de Jérôme qui donne un peu cette couleur avec l'intervention des synthés. On ne se pose pas de question. On perd un peu notre étiquette death old school qu'on avait avant. On va perdre des fans qui vont pouvoir avoir d'autres alternatives. C'est dommage. On ne va pas se cantonner à un style, on évolue avec des pertes de fans mais aussi le gain de nouveaux. On a eu des bons retours jusqu'à présent qui nous encouragent à aller de l'avant.

Jérôme : je pense que si le jour où on sortira un album et qu'on nous dira que c'est une catastrophe, on se remettra en question. Mais là on considère avec ces retours que l'on va dans la bonne direction.


On ne planifie rien du tout, on travaille au feeling.


Sans pour autant faire des plans de carrière ?


Pascal : non pas du tout, peut-être que le prochain album sonnera un peu plus classique death metal. On ne se pose pas trop se genre de questions. On ne planifie rien du tout, on travaille au feeling.


On va évoquer le concept de l'album en lien avec la musique. Il y a plus de synthés et d'électro qui apparait technologique. Est ce que cela traduit ici l'évolution de la société qui est de plus en plus froide et inhumaine ?

Jérôme : tout l'album est basé sur le concept de science-fiction avec une vision assez sombre. C'est vraiment un tout qui résonne dans tout l'album.





C'est une vision pessimiste du présent avec le réchauffement climatique, le climat social tendu, la guerre, l'intelligence artificielle....


Jérôme : c'est la base de cette thématique de science-fiction. C'est prendre les problématiques actuelles, les amplifier pour voir où ça pourrait nous mener. Et c'est effectivement pas très rose (rires).


Je ne crois pas que l'album ait une quelconque vocation à apporter de l'espoir.


Avez-vous une conclusion sur cette évolution ? On va vers notre perte ou bien il réside encore un peu d'espoir ?


Jérôme : dur ! Je ne crois pas que l'album ait une quelconque vocation à apporter de l'espoir.

Pascal : on a un point de vue assez négatif. Il n'y a qu'à voir toutes les merdes qui nous tombent dessus. Ça ne porte pas à l'optimisme. L'album n'est pas fait pour apporter cela.

Jérôme : il est clairement très sombre et il n'y a aucune alternative.


Ça parle de guerre et on ressent que sans les confinements et tout ce qui en est suivi, l'album aurait été différent. Ça a eu un impact sur vous ?


Jérôme : on est toujours en effet influencés par ce qui nous entoure, on n'est pas hermétique à tout ça. On n'échappe pas à l'ambiance générale, on est tous des éponges et on ressort ce qu'on a absorbé jusqu'à ce moment-là.


C'est un luxe pour vous d'exprimer cela dans cette musique et ce chant par rapport à d'autres qui ne peuvent pas le faire...

Jérôme : ah oui, c'est cathartique et ça fait un bien fou ! On vit beaucoup mieux en pouvant sortir tout cela.


En tout cas ça change des casseroles que l'on a chez nous actuellement...


Pascal : il y a un peu plus de mélodie, oui (rires) !


Est ce que vous vous sentez un peu porte-parole de ces thèmes pour faire passer des messages à vos fans ?


Jérôme : porte-parole d'un futur sombre et sans espoir (rires).


Vous êtes des punks qui s'ignorent ?


Jérôme : le message c'est vivez ce que vous vivez tant que vous le pouvez, profitez du temps qu'il vous reste.

Pascal : ce qu'on fait c'est de la musique à la base. Le message il se prête aux sonorités, à l'atmosphère musicale qu'il y a derrière. On ne revendique rien. Le but est de sortir un produit que les gens ont du plaisir à écouter. Les sujets et les paroles doivent avoir une certaine harmonie avec la musique.

Jérôme : après, si les gens comprennent un message - car souvent les chansons peuvent avoir plusieurs interprétations -, tant mieux. J'en ai parfois entendu et des choses auxquelles je n'avais pas pensé en écrivant, des trucs improbables. Chacun est libre d'y prendre ce qu'il a envie.


Ce versant mélodique qui apporte un côté cinématographique est propice à cette multitude d'interprétations, avec ces contrastes. C'est aussi important pour vous d'ouvrir le champ de l'interprétation pour les auditeurs ?


Pascal : ça c'est vrai. Souvent quand je compose j'ai une image dans la tête, parfois un truc spatial... ça m'inspire. Et ça me fait trouver des mélodies. J'aimerais pouvoir donner à l'auditeur, par la musique, la possibilité qu'il ait cette image que j'avais dans la tête. Donner une image, c'est ce qui me guide lorsque que je compose. Alors pas des images d'un monde en guerre, mais des trucs un peu plus SF.


Vos clips contribuent à cela, le premier extrait 'No Afternath' qui est d'inspiration Starship Tropper et le second extrait, très violent... C'est important de vous challenger là-dessus pour apporter encore plus de qualité ?


Pascal : oui c'est vrai, c'est plus agréable car on voit souvent des clips de base où tu vois jouer les groupes dans une usine abandonnée... On voulait un truc très imagé qui va avec la musique. C'était parfait surtout avec l'imagerie 3D sans y mettre de gros moyens. Celui qui fait les clips travaille bien, c'est la même équipe.

Jérôme : donnez-moi un budget conséquent et on pourra faire des clips vraiment très sympas.


Cette confiance et cette équipe c'est quelque chose que l'on retrouve notamment au niveau du mastering, c'est important pour vous cette confiance et qu'est-ce qu'il vous a apporté dans cette nouvelle production ?


Pascal : C'est un côté rassurant, après le "Planet Chaos" on est reparti tout de suite et donc on a repris ce qui avait bien fonctionné. Au niveau du timing les gens étaient disponibles. Il n'y avait pas de raison de changer. On a des bons contacts avec lui, son studio n'est pas très loin de chez nous. C'est pas dit que le prochain on continue ainsi.

Jérôme : l'avantage c'est qu'ils connaissent notre musique, le son qu'on cherche. On gagne beaucoup de temps sur beaucoup de choses.


On n'a jamais cessé d'évoluer et d'apprendre.


Est-ce que vous êtes avides de conseils malgré votre expérience ?


Jérôme : on apprend tous les jours. On n'a jamais cessé d'évoluer et d'apprendre.


Beaucoup de choses sont dites sur cet album : la drogue, les laboratoires pharmaceutiques, les industriels. Est-ce que tout cela c'est lié à l'hyper industrialisation pour vous ?


Jérôme : oui, il y a de ça, mais c'est surtout dû à la pauvreté extrême dans nos sociétés et aux inégalités croissantes, de même que l'augmentation de la violence actuellement. On vit dans une société à deux vitesses et on se rend compte que cela ne fonctionne pas... On peut difficilement trouver une seule cause. On est beaucoup sur terre, on a des modèles de société très différents qui ne sont souvent pas compatibles et les richesses sont accaparées par très peu de personnes. Et cela ne changera jamais. On ne propose pas de solutions. Quoi qu'on fasse avec un système ça a du mal à fonctionner. On l'a vu avec le communisme, les mécanismes se sont mis en place et un tout petit pourcentage de gens s'accaparaient les richesses. C'est un problème inhérent à l'homme.


L'homme est un loup pour l'homme...

Jérôme : ce qui est paradoxal car le loup est assez communautaire (rires).

Pascal : après cette interview on va tous déprimer (rires) !





On sait que vous recherchez beaucoup la musicalité dans vos morceaux, vous proposez aussi des instrumentaux. Là pour cet album, il y a plus de textes qui accentuent ce côté théâtral. Comment est-ce que vous avez travaillé ces passages ?

Pascal : on ne s'est pas mis de contrainte. Après le précédent album, j'ai voulu que Jérôme soit bien mis en place, que les nouvelles compositions soient pensées pour le chant alors qu'avant ce n'était pas vraiment mon objectif. Ce qui explique que pour ce nouvel album, il n'y a que deux instrumentaux. Sur le précédent, il y en avait beaucoup car au départ c'était Raphael qui devait chanter, Jérôme est venu au dernier moment et on avait déjà bien avancé et donc peu de place pour le chant. Aujourd'hui ça marque aussi pour nous une façon d'évoluer ce qui n'est pas plus mal.


Les harmonies de 'Afterwold' font penser à celle de 'The Call Of Ktulu' de Metallica, est-ce fortuit ?

Pascal : (hésitant), je ne vois pas trop, c'est venu par hasard. Inconsciemment peut être mais ce n'était pas un hommage. De toute façon quand on fait de la musique, on est influencé volontairement ou non par tout ce qui nous passe autour. Quand on écoute quelque chose, on essaye de trouver une référence, c'est naturel. Mais j'analyserai ça.


Vous restez sur le format album alors que l'industrie musicale actuelle recherche des formats plus courts, plus rapprochés... Comment vous situez-vous par rapport à cette évolution ?


Pascal : on a toujours un côté old school, car pour nous c'est la normalité. On en a parlé entre nous, on reste traditionaliste. C'est sympa d'avoir un temps mort puis un album qui sort plutôt qu'un petit morceau qui sort par ci par là tous les quinze jours. Le milieu metal a ce petit côté traditionaliste.


Tu estimes que c'est une chance d'être dans cette niche musicale plutôt que d'autres genres qui ont plus de pression. Vous avez vos fans qui sont prêts à faire cet effort de comprendre votre musique ?


Pascal : absolument, le metal est une musique de passionnés. On se comprend tous, même les gens je pense ont un rapport à la musique presque viscéral. Souvent ce sont eux-mêmes des musiciens qui ont une gratte à la maison. On parle tous la même langue. C'est ce qui fait la force de cette musique malgré le fait qu'elle soit dénigrée par les médias, ignorée. Nous on est là et on n'a jamais été aussi nombreux.


Tu trouves pas que les clichés s'estompent un peu par rapport aux années 90 ?


Pascal : on est un peu rentrés dans les mœurs. Le metal existe depuis longtemps. Vis-à-vis du grand public on passera toujours pour des originaux mais je pense qu'au final, les gens se sont rendu compte qu'on est des gens normaux. Il n'y a qu'à voir le Hellfest. Ce festival qui est parti tout petit et qui est devenu une institution, ça a ouvert des portes vis-à-vis du grand public. Le village est embarqué dans le projet. Il y a très peu de problèmes dans de tels concerts à part quelques personnes qui ne tiennent pas l'alcool....


Et tu sens vis-à-vis de Carcariass que ce regard à changé par rapport à vos débuts ?


Pascal : oui, ça vient avec les années. Avec le recul on s'en rend compte mais c'est un peu difficile à dire. On est là depuis pas mal d'années, on n'est pas comment dire, blasés. Je pense que si on ne s'en rend plus compte, c'est qu'on fait partie du paysage.


Qu'est-ce que vous attendez de ce nouvel album ?


Pascal : on s'est fait plaisir, un travail en amont important. Faire des concerts. Qu'il trouvera ses auditeurs, même si quelques-uns seront déstabilisés mais on en trouvera des nouveaux. C'est un peu l'étendard de ce qu'on fait actuellement. La musique reste pour nous du plaisir, on ne vit pas de la musique.

Ça vous donne moins de pression pour conserver cette liberté de création...

Pascal : oui tout à fait, c'est même rassurant quelque part parce que je n'envie pas les groupes qui ont besoin de ça pour vivre. Vous avez les grosses pointures mais 95% derrière galèrent et ils ont la pression. On a tous un travail derrière de notre côté et donc on se fait plaisir. C'est aussi notre force quelque part. Sortir des carcans, essayer des choses sans prendre de risque.


On te laisse le dernier mot pour nos lecteurs..


Pascal : je te remercie beaucoup pour ton interview et les lecteurs du site. D'ailleurs, je te signale que Music Waves est un site que je consulte régulièrement. J'aime bien votre esprit d'ouverture, lire vos chroniques, ça part assez large et c'est très bien.


Attends d'avoir lu la chronique du nouvel album (rires). On prend le compliment et on vous remercie aussi.


Bonne journée.


Merci à ThibautK pour sa contribution.


Plus d'informations sur https://www.facebook.com/carcariass
 
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