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TITRE:

MONOLYTH (04 MAI 2023)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

BLACK METAL



"Catch The Sun" est sorti il y a 15 ans. Monolyth pour cet anniversaire lui a offert un petit lifting et une cure de jouvence. L'occasion pour Music Waves de souffler les bougies et faire le point sur l'évolution du groupe.
CALGEPO - 22.05.2023 -
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A l'occasion des 15 ans de "Catch The Sun", Monolyth dépoussière la version originale de son premier album pour mettre en lumière dix titres bruts de décoffrage qui ont servi de base pour la suite de l’œuvre du groupe. L'occasion rêvée de découvrir ou réécouter le Monolyth d'avant.  Rencontre avec Julien Dijoux (Guitare) et Amaury (chant) avant de les voir sur scène le 10 juin au festival Metal CH4 ) Robert Cousin de Lens, le 8 juillet au Festival Rock R4 de Revelles, le 5 août au T'embrouille Fest à Champ le Duc, le 11 novembre au Metal Fest à Saverdun et le 18 novembre au Vieux de la vieille à Reims...

Votre actualité c’est ce nouvel album "We’ve caught The Sun" qui sort 5 ans après "A bitter End / A brave new World". Quel regard portez-vous sur ce premier album et sur sa réception ?

Julien : On en avait déjà parlé ensemble à l’époque de la sortie de "A bitter End / A brave new World" : cet album, nous l’avions attendu, au moins autant que notre public, sinon plus… Il marque un vrai tournant dans l’histoire du groupe, un témoignage de l’évolution de notre style et de notre composition. L’album reste une vraie fierté, même si, avec le recul, nous reconnaissons n’avoir prêté suffisamment d’attention à la production au sens large, au travail du son et du mix. Cela n’a pas été le cas avec "We’ve caught The Sun", et nous en sommes très contents !

Amaury : l’écriture a trainé pendant des années, réellement, la faute à plein d’événements internes et externes. C’était devenu une obsession de l’achever, on a failli devenir dingues (rires) mais plus c’est douloureux, plus on en est fiers, parait-il. Et il faut bien avouer qu’en dépit de ses petits défauts, parce qu’on en trouve toujours, c’est vrai qu’on en reste extrêmement fiers aujourd’hui.





 Cinq ans dans l’industrie musicale actuelle entre deux albums, c’est plutôt long. Alors bien sûr il y a eu le Covid qui a chamboulé pas mal de projets et peut-être les vôtres. Hormis la pandémie, qu’est ce qui explique ce relatif long laps de temps entre deux sorties ?


Julien : Dans l’industrie musicale peut-être, dans l’univers de Monolyth, c’est un record ! (rires). Pour historique, "Catch The Sun" (le “vrai” premier album du groupe) était sorti en 2007 et il avait fallu attendre 2018 pour "A bitter End / A brave new World" ! Donc là, 4 ans et demi (on chipote mais c’est important d’être précis quand tu bats un record (rires), on est plutôt pas mal ! Au-delà du Covid, on a vraiment voulu prendre le temps de tout peaufiner sur la production, le travail sur les samples et sons électro, etc… Ce n’est pas encore parfait, mais pour le prochain on sera rôdé ! Et en effet, le Covid a perturbé les plans, ce qui nous a fait arriver sur les 15 ans de la sortie du premier album et donc l’idée de le réenregistrer pour offrir "We’ve caught The Sun" au monde, alors que nous étions en très bonne voie pour la composition de nouveau matériel pour un “vrai” nouvel album. Notre nouvel objectif est donc de battre une nouvelle fois notre record de timing entre 2 albums !


Beaucoup de choses se sont passées au cours de ces dernières années, que ce soit dans la société mais aussi dans vos vies personnelles. Certains sont devenus parents. Quel a été l’impact de ces évènements en tant que membre d’un groupe, sur cet album et est-ce qu’ils ont changé votre perception de votre passion et/ou métier de musicien ?

Julien : Le réel impact palpable sur ces dernières années est l’espèce de léthargie dans laquelle la période Covid nous a plongés en termes de communication et de réflexes promotionnels pour le groupe… Avant ça on était au taquet pour absolument tout, et la reprise a été hyper compliquée. Même au niveau du booking on est rouillés et ça prend un temps fou de réactiver les contacts et se refaire une place sur une scène déjà saturée par les reports de dates… L’évolution de nos situations personnelles (entre évolution professionnelle et heureux évènements) a aussi fait du mal à la dynamique du groupe. Malgré ça, on reste passionnés et on entend bien revenir au niveau qu’on a laissé à l’issue de notre tournée 2019, et le dépasser si on le peut !


Vous restez sur le fait de proposer des albums plutôt que des EPs. Pourquoi un tel attachement au long format ?

Julien : Je pense que c’est culturel… Si certains d’entre nous ont franchi le cap de la modernité des formats, de par leur évolution pro notamment, et tendent vers les formats courts en termes de contenu pour les réseaux et s’inscriraient donc logiquement dans la tendance des EPs que tu évoques, d’autres restent attachés au format long qui les a toujours fait vibrer en tant que consommateurs de musique.


C’est l’occasion de proposer ces titres qui constituent le socle du groupe


Votre volonté sur ce nouvel album, qui n’en est pas totalement un, était de mettre au goût du jour les morceaux de votre premier album intitulé "Catch The Sun" sorti en 2007. Cet anniversaire des 15 ans était important pour vous et ainsi marquer le coup et expliquerait ainsi un album « anniversaire » plutôt que de nouvelles compositions ?

Julien : J’ai déjà partiellement répondu plus haut, mais l’intérêt de ce réenregistrement est double. Premièrement, et c’est l’aspect le plus important, c’est l’occasion de proposer ces titres qui constituent le socle du groupe avec une production qui leur rend hommage et qui ne nous était pas accessible à l’époque, en les inscrivant dans la lignée des sonorités que nous développons maintenant. Dans un second temps, cela nous permet de recréer une actualité et de revenir dans le paysage national (et international) “facilement”, au moins dans la formule, car les titres étaient déjà écrits. Cela nous laisse donc le temps de parfaire la composition du prochain album, qui est déjà très bien avancée, sans se précipiter.





Comment s’est déroulé ce travail particulier de réarrangement et de réinterprétation ? Avez-vous réécrit certains passages ?


Julien : Les structures des titres n’ont pas été modifiées et seuls certains riffs ont été retouchés légèrement. Les parties de batterie ont quant à elles été remaniées pour coller au jeu de Batt, qui n’était pas le batteur sur la version 2007. Le reste du travail a consisté à intégrer les samples et pistes électro que nous avions commencé à utiliser sur "A bitter End / A brave new World". Larry (Ascenger studio) a fait un excellent travail sur ça !


Le groupe a mûri, évolué au-delà de l’approche musicale. Les relations sont plus fortes, plus saines, plus sereines, donc plus positives.


La pochette de l’album est elle-même différente de la première version d’il y a 15 ans, plus sombre. Elle apparaît aujourd’hui plus lumineuse. Pourquoi une telle différence entre les deux ?


Julien : Si le propos reste inchangé (les textes sont les mêmes qu’il y a 15 ans), l’évolution du visuel traduit l’évolution même du groupe et du titre de l’album. Le groupe a mûri, évolué au-delà de l’approche musicale. Les relations sont plus fortes, plus saines, plus sereines, donc plus positives. Et si on regarde la chronologie, ce nouvel artwork s’inscrit dans la continuité du précédent, et ce soleil que nous avons attrapé pourrait être assimilé au “Brave New World” que nous visions en 2018.


Le précédent album contenait 12 titres pour une durée de 59 minutes. Pour cet album, il y a 10 titres pour 38 minutes. Vous aviez le sentiment de ne pas suffisamment avoir su canaliser toutes vos idées dans le précédent album ?

Julien : Il n’y a aucune réelle volonté là-dedans. L’album original était d’une durée équivalente. Cela reflète la hargne et la fougue de l’époque, d’un jeune groupe qui va à l’essentiel sans prendre de gants. Pour "A Bitter End / A Brave New World" et au fil des ans, probablement malgré nous, nous avons abordé la composition différemment, en nous frottant à des structures plus prog, ce qui donne fatalement des titres bien plus longs. Par contre, le fait de nous confronter à ces titres plus concis nous a inspirés pour la composition du prochain album en nous faisant revoir notre copie sur certains titres qui commençaient à s’étirer un peu trop.





"We’ve Caught The Sun" alterne des compositions plutôt longues avec des contrastes entre couplets brutaux et refrains dévastateurs (‘The Neverending Beginning’ ou ‘My Blackest Days’ ou encore ‘Feed The Light’) et morceaux plus directs, très efficaces comme ‘The Right To Bleed’. Pourquoi cultiver cette alternance ?

Julien : Ici encore, je pense que c’est plus une histoire de feeling que de volonté (ou de conscience) d’alterner les formats. Une question de rapport aux influences de l’époque aussi, certainement.


Chacun apportant sa patte et son bagage musical, ça donne forcément quelque chose de plus riche, et c’est ce qui fait “le son Monolyth”.


Si à vos débuts on a pensé à Soilwork et In Flames, vous semblez avoir mûri depuis. Est-ce que vous pensez avoir réussi à trouver votre son pour vous émanciper de ces influences ? Ou est-ce que le fait de vous rabâcher telle ou telle influence par rapport à votre musique est quelque chose qui est plutôt gratifiant ?

Julien : On ne va pas se mentir, c’est toujours gratifiant d’être comparé à des groupes qui ont façonné le style dans lequel tu évolues ! Mais c’est vrai qu’avec le temps, on s’est un peu éloignés de Soilwork et In Flames (ils se sont d’ailleurs éloignés d’eux-mêmes aussi, si tu y regardes bien… rires), et ça rejoint ce que je disais tout à l’heure : nous avons mûri à titre personnel, nos goûts musicaux ont évolué, et, élément important, là où Amaury était le seul compositeur à l’époque de “Catch the Sun”, nous sommes maintenant trois à écrire ! Chacun apportant sa patte et son bagage musical, ça donne forcément quelque chose de plus riche, et c’est ce qui fait “le son Monolyth”.


La voix revêt dans ce style une importance capitale et doit s’entretenir comme un instrument. Comment travailles-tu ta voix, est ce que cela demande un entrainement particulier ?

Amaury : Oui, comme tu dis c’est un instrument comme un autre. Donc comme tout instrument, après de nombreuses années d’errances autodidactes, j’ai pris des cours de chant, qui se sont plutôt apparentés à de “l’anatomie vocale”, comment obtenir ce son, cet effet, etc… et il faut pratiquer pour assimiler et reproduire. Je ne pratique pas assez, le temps me manque (rires) !


Votre musique prend indéniablement vie sur scène, mais trouver des dates semble être très difficile, ce qui a été aggravé par la situation qu’on a connue qui a encore plus rajouté à cette difficulté. Comment vous situez-vous par rapport à ça ?

Julien : Je dirais qu’on est en cours de reprise. 2022 nous a offert de belles opportunités sans qu’on les cherche réellement, ce qui nous convenait très bien et nous a fait plaisir parce que c’est toujours chouette de voir que des orgas pensent à ton groupe et ont de bons a priori dessus. En 2023, j’ai repris un peu le lead sur notre booking, bien moins que je l’aurais voulu du fait de mes obligations pro et perso, mais ça nous a ouvert de belles portes aussi et c’est majoritairement sur des festivals qu’on nous verra cette année. Je travaille en ce moment sur le dernier trimestre pour essayer de nous faire voyager un peu et atteindre des contrées hexagonales dans lesquelles nous ne nous sommes pas encore produits !


Qu’attendez-vous de cet album et quels sont vos projets ? Des nouvelles compositions ont-elles vu le jour ?

Julien : Au-delà des éléments déjà évoqués dans les réponses précédentes, nous voyons cet album comme une opportunité de toucher un public toujours plus large, et nous travaillons sur l’exportation de notre musique. A l’heure où je réponds à cette interview, nous avons reçu des commandes en provenance des Etats-Unis et du Japon, ce qui est une nouveauté complètement inattendue mais très encourageante !


Un dernier mot pour les lecteurs de Music Waves…

Julien : Merci de nous avoir lus, nous vous invitons à écouter l’album sur les plateformes de streaming et à nous soutenir comme vous le souhaiterez si celui-ci vous plaît !

Et à bientôt sur scène !



Plus d'informations sur https://www.facebook.com/monolyth.fr
 
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