MW / Accueil / Articles / INTERVIEWS - SORTILEGE (09 FEVRIER 2023)
TITRE:

SORTILEGE (09 FEVRIER 2023)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

HARD ROCK



Nous avions rendez-vous avec Sortilège 2.0 qui tel le phoenix confirme sa résurrection en nous lançant un mauvais sort "Apocalypso"...
STRUCK - 24.02.2023 -
7 photo(s) - (0) commentaire(s)

Formé en 1980 sous dénominatif Blood Waves, Sortilège voit réellement le jour en 1981 pour devenir l'une des figure légendaires du hard rock à la française. "Larmes de héros" sorti en 1986 a marqué la fin du groupe et un long silence de 35 ans s'en est suivi, brisé par la sortie en 2021 de "Phoenix", best-of des trois albums sortis dans les années 1980. En ce début d'année 2023, Christian "Zouille" Augustin et sa nouvelle bande confirme reviennent avec un "Apocalypso" qui marque définivitement le retour de Sortilège sur le devant de la scène hard rock !





Quelle est la question qu’on vous a trop souvent posée et à laquelle vous auriez marre de répondre ?

Christian "Zouille" Augustin : Pourquoi j’ai arrêté avec l’ancien groupe ?


On va plutôt parler de votre retour…

Christian : Il serait temps (Sourire)…


Ce qui compte surtout, c’est de voir le public [...] est acquis au Sortilège 2.0 !


En mars 2020, il y a eu le confinement que nous connaissons tous mais aussi une tentative de coup d’état au sein de Sortilège, le temps a passé et vous avez gagné le combat par KO technique total. Trois ans après, tout s’est calmé et avec le recul quel regard portez-vous sur cette histoire un peu folle et même absurde ?

Christian : J’ai tourné la page. A la limite, c’est une question qui n’a pas lieu d’être : ça ne sert à rien de la poser parce qu’une fois que j’ai tourné la page, je suis passé à autre chose !
C’est le passé. Il s’est passé ce qu’il s’est passé mais ça n’a pas été simple. Il y a eu des dissensions, des engueulades… mais ce qui compte désormais, c’est ce qui va sortir maintenant et c’est l’album "Apocalypso" et ce qui compte surtout, c’est de voir le public qui est acquis au Sortilège 2.0 !


La pandémie nous a beaucoup apporté




La pandémie vous a retardé bien sûr et votre line-up a connu des ajustements avec notamment le départ de Daniel Lapp, le bassiste, il était nécessaire pour vous de prendre le temps avant de relancer la machine complètement ?

Christian : Oui parce qu’on ne peut pas passer d’un état à un autre du jour au lendemain. Je pense que la pandémie nous a beaucoup apporté. Au départ, on n’était pas contents mais avec le recul, on se dit heureusement qu’il y a eu la pandémie, heureusement qu’on n’a pas fait le Hellfest, qu’on n’a pas joué à Paris à l’Elysée Montmartre avant avec le précédent line-up parce qu’on se serait plantés.
Le temps nous a permis de recruter de nouvelles personnes, de s’apercevoir à quel point Daniel -qui est un excellent bassiste et c’est un pote que je salue- avait un autre objectif qui était d’élever des poules dans son coin en Bretagne. Il était un peu démotivé, on s’en est aperçus et heureusement qu’on a eu le temps d’en parler avec lui et de trouver un autre bassiste.


Mais tous ces changements ne vous ont pas découragés ?

Christian : Ce n’était pas simple parce qu’il y a aussi l’histoire du batteur Farid Medjane qui était également un ami. Bien que ce soit un excellent batteur dans son domaine, on s’est aperçus qu’il n’était pas fait pour notre style de musique, il ne pouvait pas aller au-delà de son domaine pour pleins de raisons qui lui sont propres…
Ça n’a pas été simple et dans ce cas-là, c’est Olivier qui m’a ouvert les yeux parce que j’avais une histoire d’amitié avec Farid qui est un ami de longue date. Olivier m’a dit que ça n’allait pas le faire en studio parce que comme il est producteur, il sait de quoi il parle : à un moment donné, il m’a fait écouter mais on lui a quand même laissé une chance. On est quand même allés en studio et on a enregistré et on s’est aperçus qu’effectivement, ça ne le faisait pas. Dès lors, la sentence est tombée. Il l’a mal pris et c’est normal parce que son amour propre en a pris un coup. Mais quelque part, s’il réfléchit bien, tout est parfait : aujourd’hui, il fait partie d’un groupe qui lui va très bien et qui fonctionne très bien (NdStruck : Last Temptation) qu’il n’aurait jamais intégré s’il n’y avait pas eu cette séparation. La vie est ainsi faite !

Olivier Spitzer : Farid est également un ami, c’était donc compliqué humainement parce qu’on voulait faire cet album avec lui : c’était notre ami, on rigolait bien, on fait partie de la même génération… c’était naturel qu’humainement, ça se fasse mais il y avait un décalage entre l’humain et la musique.


A propos de décalage, n’avez-vous pas craint le choc des générations avec le line-up actuel mélange de jeunesse et d’expérience avec notamment l’ancienne session rythmique de Zuul Fx et notamment notre ami Clément Rouxel ?

Christian : Oui et non, parce que puisque tu connais bien Clément, on peut en parler. Il a un background musical qui est très, très large et puis, il a été baigné dans la musique des années 1960-1970 par ses parents. Il a intégré les sonorités des années 1970 et avait la technique des années 2000 : Clément est un parfait mélange des deux ! Il a ça musicalement mais également humainement…
Quelque part, il a réussi à se mettre au diapason des vieux (Sourire) parce qu’artistiquement, il a le respect de tout ce qu’on a adore que ce soit Led Zeppelin, les Who… Il le vit réellement dans sa musique et dans son côté humain !


On peut parler de retour en douceur avec la sortie de "Phoenix" sorte de compilations de vos anciens titres réenregistrés et deux nouveautés. Ce choix était-il pour tâter le terrain histoire de voir comment la sauce prend avec les fans et un moyen pour vous de vous réapproprier totalement ces titres ?

Christian : C’était essentiel et c’était une idée de notre maison de disques et notamment Mehdi El Jaï qui voulait qu’on reprenne nos anciens titres et faire une interface. On avait déjà deux morceaux prêts et il a les choisis parce que c’étaient les moins violents et que ça collait bien dans cet album… Et il avait raison parce que l’interface a fonctionné et ça nous a permis de faire "Apocalypso" qui est un album un peu plus moderne, avec des prises de risque qu’on a osé prendre parce qu’il y a eu cet album avant.


Etre à la hauteur de notre réputation et la dépasser !




Avant "Apocalypso", le juge de paix final c’est la scène… Les prestations de la tournée ont été unanimement saluées, que ce soit au Hellfest ou au Raismes Fest, mais aviez-vous une pression particulière avant d’entamer ce retour sur scène ?

Olivier : Enorme pression !

Christian : La pression était énorme : être à la hauteur de notre réputation et la dépasser ! Et en plus, il y avait beaucoup de fantasmes qui était lié à l’interprétation du Sortilège des années 1980 et il fallait réussir à montrer que c’était compatible et que ça pouvait la dépasser.


Les retours positifs ont dû vous rassurer sur le fait que vous êtes le seul et unique Sortilège qui existe. Les nouveaux morceaux ont fait leur effet et se sont bien intégrés aux classiques. Cela a aussi dû vous rassurer et vous conforter pour continuer à proposer de nouveaux titres qui figurent dans "Apocalypso" ?

Christian : Ça a été challenge. Quand on a fait ça, on se demandait si ça allait fonctionner. On a eu beaucoup de discussions concernant les morceaux à mettre sur cet album mais je citerais Bruce Dickinson qui dit que si tu fais de la musique pour plaire à tes fans, tu as perdu ! Il faut aller au-delà. Et tes fans suivront et aimeront que tu vas faire. On est allés dans cette optique mais il y a eu des moments de discussion où on a serré les fesses pour savoir si on était sûrs de nos choix mais je pousse toujours. Dans le dernier album, j’ai demandé à Olivier de me faire un morceau doom ; il s’est moqué de moi en me disant que ce n’était pas possible de faire un doom chez Sortilège mais il me l’a pondu quand même…


Christian tu as 65 ans pourtant, tu n’as rien perdu de ta force vocale ni de ton lyrisme. Comment fais-tu pour rester à ce niveau d’excellence et d’aisance là où pas mal de tes confrères ont perdu en voix depuis longtemps au même âge ?

Christian : Il y a deux choses. La première est que j’ai eu la chance de ne pas avoir fait de tournées qui m’aient usé. D’autres ont tourné pendant des dizaines d’années, ont fait vingt ou trente dates d’affilée : ça use vraiment ! Et je n’ai pas connu ça…
D’autre part, pendant mon arrêt, j’ai continué à chanter : je faisais du gospel. Et aujourd’hui, je travaille entre six et huit heures de chant par semaine… On ne peut pas y arriver si on ne travaille pas, surtout à mon âge plus que quelqu’un de trente ou quarante ans… On a besoin de travailler mais c’est également le cas pour la guitare…

Olivier : L’endurance, l’endurance, l’endurance…


Ce nouvel album, c'est "Apocalypso". Avec ce titre et cette pochette ou on voit un ange guerrier lancer des éclairs vers le sol on se dit que vous visez notre société et ses travers et que vous évoquez une apocalypse à venir ?

Christian : Oui, oui… On a fait cet album, il y a dix-huit mois : c’était un peu prémonitoire mais j’espère que nous ne le serons pas jusqu’au bout… parce que l’ange qui descend sur Terre pour nous demander d’arrêter nos conneries, s’il revient une prochaine fois, c’est pour tout détruire… J’ai écrit ça il y a dix-huit mois et depuis, il y a Poutine et sa guerre… J’espère que ce n’est pas prémonitoire !


L’artwork est signé Stan Decker comme ce fut le cas avec "Phoenix". Il est très occupé et semble travailler avec toute la planète metal. A ce titre, n’avez-vous pas craint de n’être qu’une pochette parmi toutes les autres qu’il peut faire ?

Christian : La preuve est la pochette ! Ce garçon a tellement de talent…

Olivier : Et ça a été une discussion interactive entre toi et lui…

Christian : C’est vrai. Je lui ai dit ce que j’aimerais avoir sur la pochette et lui ai montré une photo d’un ange -qui n’a rien à voir avec ce qu’il a fait- pour l’orienter un petit peu. Et le résultat est là ! Il a suffisamment de talent pour capter l’intention du groupe et de la chanson qui porte le titre et qui va amener cette image. Il nous a fait une peinture Renaissance !


On imagine bien le rendu de cette peinture en vinyle qui sera superbe. C’était aussi l’idée d’avoir un visuel digne des albums des années 1980 ?

Olivier : Absolument ! C’est là où Mehdi El Jaï a une plus-value fabuleuse : il faut le contenu mais le contenant également !


Je ne peux pas et je ne me vois pas écrire des histoires banales sur la vie de tous les jours




A la lecture de vos titres, on constate que vous gardez ce côté lyrique et poétique qui a fait votre force, vous évoquez Poséidon, les Centaures, les Walkyries ou encore Babylone. Quand vous écrivez, vous pensez à cette idée de faire voyager les gens, de les emmener loin du quotidien ?

Christian : C’est le but essentiel de ma démarche. Je ne peux pas et je ne me vois pas écrire des histoires banales sur la vie de tous les jours : des histoires d’amour, des ruptures… Je ne peux pas et je serais incapable de le faire : ce n‘est pas mon truc !


Alors que c’était le sujet préféré des groupes de hard rock des années 1980…

Christian : Je sais mais je ne veux pas. Je ne sais pas faire en fait : ce n’est pas mon truc ! Il faut avoir un talent particulier pour faire ça : certains le font merveilleusement bien, notamment en variété en faisant de sublimes textes. J’en suis incapable, je reste à mon petit niveau en écrivant sur la mythologie gréco-romaine et nordique et de temps en temps, j’y mets des histoires personnelles comme ‘Encore un jour’ qui est l’histoire d’un papa qui perd son enfant ou ‘Vampire’ qui sort complément du contexte. Mais j’essaie de faire en sorte qu’on n’arrive pas à mettre une datation précise sur les choses…


Ça vient de mes tripes et c’est peut-être pour ça que ça fonctionne !


A propos de ‘Encore un jour’, te mets-tu des limites à ne pas dépasser quand il s’agit d’intégrer des émotions personnelles dans tes textes ?

Olivier : Il n’y a pas de volonté, ni de démarche, c’est le résultat qui fait qu’on se rend compte…

Christian : En fait, j’écris ça de façon instinctive. J’ai fait cette chanson en référence à ma sœur qui a perdu son enfant, il y a très longtemps -j’avais dix ans, ça fait donc cinquante-cinq ans- et puis, la souffrance bête quand j’ai perdu mon chat. Tout ça mélangé m’a donné cette idée de faire cette chanson. Au départ, quand je l’ai écrite, je pleurais parce que ça provoque une émotion telle que les larmes arrivent évidemment, mais c’est également le cas de notre producteur qui me disait qu’il ne pouvait pas l’écouter parce qu’il pleurait… Ça vient de mes tripes et c’est peut-être pour ça que ça fonctionne !


Ces textes sont votre force et vous mettent à part dans le metal français quelque part dans l’esprit de Manilla Road qui faisait voyager aussi…

Christian : Tout à fait ! J’essaie d’écrire au deuxième et troisième degré c’est-à-dire que chaque personne peut y voir sa propre histoire et pourra voyager dans son propre monde. J’ai mon monde mais je laisse l’auditeur voyager dans le sien en écoutant nos chansons… C’est très subjectif : un morceau est appréhendé en fonction des filtres de ta vie, de ce que tu as vécu, de tes croyances, de ton éducation… C’est ce que j’aime dans le chant !


On avait déjà lancé un pavé dans la mare avec "Phoenix" et il a fallu faire plus fort que ce soit au niveau de la composition que de la production




Le son de l’album est impressionnant. C’est heavy de chez heavy en forme de mur en pleine tronche, ‘Poseidon’, ‘Attila’, ‘Vampire’ ou encore ‘Trahison’ sont des monstres puissants et rentre-dedans. L’idée de sonner quasi-power metal dans le ton ?

Olivier : Je ne sais pas si l’étiquette power metal était l’idée mais l’idée était d’être en symbiose entre la musique et l’interprétation vocale. On avait déjà lancé un pavé dans la mare avec "Phoenix" et il a fallu faire plus fort que ce soit au niveau de la composition que de la production. On a eu l’interprétation de notre batteur dont on a parlé tout à l’heure qui est un peu plus bavard -et c’est tant mieux- dans "Apocalypso" que dans "Phoenix". Le tout a fait que le mix est un peu plus différent que celui de "Phoenix" et le mur de guitares, c’est ma patte depuis le début. Ce n’est pas simple parce qu’il a fallu acclimater ce mur de guitares à la tessiture vocale de Christian. C’est un travail qu’on avait déjà initié sur "Phoenix" : choisir les bons sons, le côté extrême sans trop l’être et changer un petit peu les habitudes du passé…

Christian : Et je pousse Olivier dans ses retranchements (Rires) ! J’adore quand il y a un gros son et quand ça pète de partout. De temps en temps, il me dit que c’est un peu fort mais je lui réponds que non au contraire, il faut persévérer (Rires)…


Tu as notamment évoqué la batterie sauvage de Clément Rouxel et on constate effectivement que les nouveaux dynamisent bien le groupe…

Olivier : C’est interactif ! Je suis capable de réenregistrer un riff pendant l’enregistrement de l’album quand j’écoute la partie définitive de batterie qui a été enregistrée. Je change donc un peu le riff pour coller à l’efficacité apportée par la batterie...


‘La parade des Centaures’ est encore plus heavy, quasi-thrash même. Quelle était votre volonté en montrant les muscles ainsi : montrer aux jeunes que vous en avez encore dans le ventre ?

Olivier : Non, parce que ‘La Parade des Centaures’ est un morceau que je traîne depuis très longtemps. On a inversement un autre morceau avec un arrangement simplissime avec une batterie qui est plus AC/DC que ce qu’il a pu faire sur d’autres morceaux. Ce n’était pas une volonté de plaire aux jeunes mais plutôt une volonté d’être rentre-dedans tout simplement !


Avant, j’étais essentiellement interprète et je ne mettais pas d’intention


Ce qui frappe bien sûr c’est le lyrisme, le côté conté et théâtral des titres. Christian, tu vis vraiment tes textes comme un acteur. Te sens-tu aussi bien comédien que chanteur ?

Christian : Aujourd’hui oui, mais ce n’était pas le cas il y a quarante ans quand on enregistrait nos premiers albums. Avant, j’étais essentiellement interprète et je ne mettais pas d’intention. Aujourd’hui et peut-être pour pallier le manque de technique que j’avais à l’époque, je suis obligé d’interpréter davantage, de mettre un peu plus d’intention… et c’est ce qui provoque ma voix quelque part. Quand tu commences à mettre une intention particulière, ta voix change parce que ta gorge fait ce qu’il faut pour prendre la dimension de ce que tu ressens en termes d’émotions…


En termes d’émotions, on l’a évoqué, sur ‘Encore un jour’, tu fais vraiment parler cette corde sensible et lyrique. De façon générale, peut-on dire qu’écrire des power ballades fortes en émotions fait également partie de l’ADN de Sortilège ?

Christian : C’est indispensable : il y aura toujours une ballade !


Sur ‘Attila’, ton duo avec Stéphane Buriez qui reprend le rôle d’Attila est particulièrement marquant. Même s’il ne growle pas, il apporte vraiment un côté cinématographique à la chanson. C’était votre intention ?

Olivier : Oui ! Notre rencontre date de lorsqu’il est venu faire un guest sur ‘Gladiateur’ lors de notre concert à l’Elysée Montmartre. Au moment d’enregistrer ‘Attila’, on s’est dit qu’il pouvait nous apporter une plus-value et surtout que ça plairait aussi bien à lui de le faire qu’au public de l’écouter.

Christian : Et il ne faut pas oublier une chose : Stéphane est un grand fan de Sortilège. Il était comme un fou, comme un enfant quand on lui a proposé de venir. Et quand il vient chanter sur scène avec nous, il est comme un gosse : il est heureux comme tout ! Il a chanté sur ce titre avec son cœur et ça s’entend…


Il y a un autre invité ou invités devrait-on dire sur cet album. ‘Derrière les portes de Babylone’ est joué avec Myrath. Ce titre est frappant, le début fait penser à du hard oriental comme l’avait proposé Led Zeppelin à l’époque mais le final apporte une touche orientale bien plus marquée. Comment s’est passé le travail avec Myrath sur ce titre ?

Olivier : La première partie du titre est un des premiers morceaux qu’on a composé avec Christian pour faire un hommage à Ronnie James Dio. J’ai pensé à ‘Heaven and Hell’ ou ‘Gladiateur’ justement de Sortilège : j’ai joué sur la même tessiture, le même tempo et j’ai commencé à pondre les premiers riffs sur cette idée. A l’écoute de la maquette en cours, Mehdi nous a dit que ça pourrait être intéressant d’inviter un autre groupe issu de la maison de disques, Myrath. Medhi nous a dit qu’on pouvait travailler avec le producteur - arrangeur de Myrath, Kevin Codfert. On a accepté mais il manquait quelque chose pour rendre plus explosive l’intervention de Myrath dans la dernière partie du morceau. On l’a composé en une après-midi avec Christian sachant que ça fait trente ans que je baigne dans la musique orientale, le mélange hindou, oriental, rock, c’est mon truc et Jimmy Page est mon maître.
On a pondu les riffs en une après-midi et dans le mois qui a suivi, Kevin a pondu des arrangements extraordinaires et a fait intervenir Zaher et Malek (NdStruck : Zaher Zorgati et Malek Ben Arbia respectivement chanteur et guitariste de Myrath) dans la continuité de l’arrangement et ça a été finalisé dans l’enregistrement de l’album.


Niveau lyrisme et dramaturgie le titre éponyme final ‘Apocalypso’ est également marquant dans le registre épique et symphonique. Proposer ainsi un titre à tiroirs de la sorte c’est essentiel pour vous ?

Christian : Je ne sais pas si c’est essentiel en tous cas, c’est ce que je voulais (Sourire)… C’était vraiment une volonté de ma part ! Mais quand j’ai dit à Olivier qu’il devait me faire un titre doom, il a commencé à se gratter la tête (Rires) ! Olivier est fan de Black Sabbath qui sont les dieux du doom et donc, je savais que ça n’allait pas être difficile pour lui. Que ça plaise ou ça ne plaise pas, ce n’est pas le problème, j’avais vraiment envie de faire ça sur scène et ça ne sera pas le dernier, je peux te le garantir (Rires) !

Olivier : Pour rebondir sur le sujet, puisqu’on me donnait des largesses pour composer le morceau, on était en train de finaliser les arrangements de ‘Babylone’ avec Kevin et c’est là que j’ai dit à Mehdi qu’il fallait que j’en profite : nous étions sur une super dynamique avec Kevin et ce morceau qui est lent et long, je voulais lui donner un côté Hans Zimmer et ce travail collaboratif avec Kevin a tellement porté ses fruits sur ‘Babylone’ que j’étais sûr qu’il y avait un coup à faire sur ‘Apocalypso’… C’est le cas et c’est ce qui rend le titre magique : Kevin est partie prenante du titre ! Sans lui, ‘Apocalypso’ aurait été un morceau lambda doom metal au demeurant sympathique.
Avec l’apport de Kevin sur cet aspect symphonique, on dépasse le côté Sorcerer que Christian adore tout en sachant que Sorcerer en français, ça n’allait pas être simple mais une de plus, le mélange interactif avec Kevin a très été probant pour finaliser le titre. Et je compte bien retravailler avec lui par la suite…


‘Apocalypso’ toujours dégage un message fort et direct finalement à l’humanité. Doit-on considérer ce titre comme une chanson engagée ?

Christian : C’est effectivement un titre engagé ! C’est un des titres pour lequel je revendique l’engagement…


Et finalement qu’attendez-vous de cet album ?

Christian : (Rires) La reconnaissance !


Sortilège, c’est nous !




Vous ne l’aviez pas jusqu’à présent ?

Christian : On a une reconnaissance nationale historique mais aujourd’hui, on parle de Sortilège 2.0 : voici le nouveau Sortilège, l’autre n’existe plus ! Sortilège, c’est nous !
On attend donc la reconnaissance et que ça fonctionne dans le monde entier pour qu’on puisse tourner partout, aller voir nos fans qui nous attendent et qui pour l’instant ne nous voient pas par faute de moyens, de distributions mais on est attendus comme des fous au Canada, en Amérique Latine, au Japon et on aimerait bien aller les voir mais pour l’instant, on est trop petits (Sourire)…


On a commencé par la question qu’on vous a trop souvent posée au contraire quelle est celle que vous souhaiteriez que je vous pose ou à laquelle vous rêveriez de répondre ?

Christian : Je ne peux pas te répondre, je ne sais pas…





Je vous propose donc d’y réfléchir et lors de notre prochaine rencontre, nous commencerons notre interview par cette question et sa réponse…

Christian : Exactement !


Merci

Sortilège : Merci à toi !


Merci à Noise pour sa contribution...
 
(0) COMMENTAIRE(S)  
 
 
Haut de page
 
Main Image
Item 1 of 0
 
  • 22819
  • 22820
  • 22821
  • 22822
  • 22823
  • 22824
  • 22825
Haut de page
EN RELATION AVEC SORTILÈGE
DERNIERE CHRONIQUE
SORTILÈGE: Apocalypso (2023)
5/5

Sortilège signe avec "Apocalypso" un disque flamboyant, épique, lyrique et puissant qui devrait marquer les esprits.
DERNIERE ACTUALITE
SORTILEGE en dédicace aujourd'hui à Paris
 
AUTRES ARTICLES
LES ALBUMS DE JANVIER 2023 A NE PAS MANQUER
Music Waves vous propose tous les mois la sélection mensuelle de la rédaction et les lauréats de janvier 2023 sont...
SKIP THE USE AU PALOMA DE NIMES LE 6 DECEMBRE 2022
Le retour en force de Skip the Use !
 

F.A.Q. / Vous avez trouvé un bug / Conditions d'utilisation
Music Waves (Media) - Media sur le Rock (progressif, alternatif,...), Hard Rock (AOR, mélodique,...) & le Metal (heavy, progressif, mélodique, extrême,...)
Chroniques, actualités, interviews, conseils, promotion, calendrier des sorties
© Music Waves | 2003 - 2023