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SKÁLD (24 JANVIER 2023)


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INTERVIEWS
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AUTRES



A l'occasion de la sortie de son nouvel album "Huldufólk", nous avons rencontré les membres et surtout la tête pensante du collectif SKÁLD pour une interview mise au point...
STRUCK - 03.02.2023 -
11 photo(s) - (1) commentaire(s)

A l'occasion de la sortie de son nouvel album "Huldufólk" -le peuple invisible, caché- nous avons les membres masculins de SKÁLD et notamment la tête pensante du projet Christophe Voisin-Boisvinet qui d'habitude vit caché... Bien qu'aimant resté dans l'ombre, le "grizzli" est sorti de sa tannière pour mettre les choses au clair sur ce collectif qui n'a rien d'un boys band marketé par le grand méchant major Universal...





Même si on a déjà posé la question traditionnelle du site à SKÁLD mais dans une autre configuration, on va donc pouvoir la reposer. Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée et à laquelle tu aurais marre de répondre ?

Christophe Voisin-Boisvinet : (Rires)

Steeve Petit : La question que tu as failli poser (Rires) et la réponse est dans la question !

Christophe : Bien sûr, une question relative au collectif et au line-up (Sourire)…


Eh bien, on va changer, on va parler de toi Christophe, nous voudrions avant de parler de SKÁLD profiter de ta présence pour évoquer ton parcours. Mais avant toute chose, n’est-ce pas trop dur pour celui qu’on surnomme le Grizzli de sortir de sa tanière pour rencontrer les médias ?

Christophe : (Rires) C’est excellent : j’adore ! Le grizzli adore sortir de sa tanière et il le fait régulièrement : surtout au printemps !
Mais c’est également dans sa tanière qu’on a enregistré cet album puisque la tanière du grizzli est une chapelle troglodyte du XIe siècle avec un studio sous terre et c’est là qu’on a enregistré l’album. Par rapport au thème de l’album, c’était parfait pour être proche du peuple invisible, caché.
Donc non seulement, je sors parfois de ma tanière mais je les ai tous emmenés dans ma tanière (Sourire)…


Et venir en interview c’est une manière de faire comprendre aux gens que SKÁLD c’est ton projet personnel et que tu es le plus qualifié pour le présenter ?

Christophe : Oui !


Mais pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt à l’occasion de la précédente promotion par exemple ?

Christophe : J’aime bien rester dans l’ombre mais je ne suis pas rendu compte de ce que ça provoquait…


J’aimais rester dans l’ombre et j’ai compris assez vite que c’était un problème




Est-ce aussi que tu n’as pas cru au début au succès de SKÁLD ?

Christophe : J’avais vraiment envie que ce soit un projet au long cours mais c’est très compliqué… Dans SKÁLD, il y a eu des gens avant même la sortie du premier album. SKÁLD a toujours été un collectif autour de mes créations mais c’est vrai qu’on se focalisait sur des personnes en particulier dont certaines participaient à peine à la création.
J’aimais rester dans l’ombre et j’ai compris assez vite que c’était un problème et en plus, pour être tout à fait sincère, je ne retrouvais pas dans les interviews ce que j’avais mis dans les albums… Je retrouvais souvent une sorte de caricature d’un groupe surfant sur la niche nordique et je trépignais en lisant les articles (Sourire)…


Tu as bien roulé sa bosse et dans les années 1990 et 2000, tu as bossé avec le gratin de la variété française, de Julien Clerc à Mylène Farmer et même Johnny Hallyday et Pascal Obispo, quels souvenirs gardes-tu de cette époque ?

Christophe : Je n’étais pas producteur de tous les noms que tu viens de citer, j’ai souvent été arrangeur ou programmateur de synthé vu que je viens de l’électro à la base : j’ai produit des trucs mais j’étais surtout synthétiste. J’ai traversé ça à une période où les disques se vendaient, on enregistrait les choses et quinze jours plus tard, on les entendait à la radio : c’était quelque part fabuleux !
J’ai toujours fait ça avec passion, j’ai toujours aimé programmer et être en studio mais à côté, j’ai toujours eu des projets autres. J’ai toujours fait de la musique traditionnelle aussi sauf que c’était une période quasi-impossible de signer surtout un label qui bosse comme c’est le cas avec Decca !
C’est la raison pour laquelle je me suis rapproché de trucs qui étaient parfois plus proches de ce que j’aimais comme +eRa+ quand j’ai programmé pour +eRa+ : je me disais que je touchais un truc…


Esprit d’+eRa+ qu’on peut retrouver dans SKÁLD ?

Christophe : Non, ça ne m’a pas inspiré (Rires) !


En 2002, j’ai tout plaqué, j’en ai eu marre !




Au début des années 2000, tu as tout plaqué, tu avais besoin de retrouver de la sérénité et du calme ?

Christophe : Je vais devoir m’allonger sur le divan (Rires) ! En effet, en 2002 exactement, j’ai tout plaqué, j’en ai eu marre ! Ça faisait dix ans que j’étais en studio et on me demandait un peu de faire toujours la même chose et je me retrouvais de moins en moins dans ce qu’il fallait faire… J’ai tout plaqué, j’ai complétement remis ma vie en jeu : j’ai quitté Paris, j’ai monté des studios pour créer de la musique différemment en pleine campagne et à partir de là, j’ai passé au moins la moitié de mon temps à faire des projets différents et personnels.


Justement, tu t’es installé à Troo et es arrivé petit à petit vers la musique ancienne et nordique, quel a été le cheminement, t’es-tu toujours intéressé à l’histoire ancienne et médiévale ?

Christophe : Je viens d’une région de Touraine -à côté de Troo- où il y a énormément de ruines de châteaux-forts. Les châteaux-forts ont été installés pour empêcher les Normands de remonter vers Chartres et Paris via la Loire.
Je suis né en face d’un château. Enfant, j’ai habité en face d’un château. J’ai toujours été dans la période médiévale qui me fascine depuis que je suis enfant et ce rapport avec la Scandinavie mélangé assez fort.
Et j’ai toujours fait de la musique traditionnelle depuis l’âge de six ans, c’est quelque chose qui fait complément partie de mon ADN !


Avant de lancer SKÁLD en 2018, tu as bossé avec Luc Arbogast en 2016, cette rencontre a été déterminante pour toi ?

Christophe : Déterminante ? Pas du tout ! Mais il y avait des gens dans les labels qui savaient que je m’intéressais à tout ça et qui ne savaient pas du tout à qui confier ce genre d’artiste : c’est pourquoi j’ai produit ces trois albums au moment de son plus grand succès. Je dirais que c’est plus dans l’autre sens que ça s’est passé : ils se sont demandés à qui ils allaient confier ça et finalement, il y a Christophe dans sa grotte (Rires) !


Enfin, comment gères-tu cette double vie entre SKÁLD et ton studio où tu travailles sur des choses plus proches de la variété, je pense à Anne Sila qui a gagné The Voice par exemple ?

Christophe : Alors, très franchement, aujourd’hui, ma vie, c’est 95% de mes projets personnels -essentiellement SKÁLD et des projets personnels qui tournent autour de la musique traditionnelle- et de temps en temps, il m’arrive encore de travailler pour la pop française c’est-à-dire la variété (Rires) mais très, très rarement…


Il y a un noyau dur et ça tourne autour !




Avec SKÁLD, tu es un peu le chef de meute à la tête d’un collectif très mouvant. Comment organises-tu justement ce collectif ? Le line-up est constamment en mouvement : as-tu besoin d’un renouvellement total à quasi-chaque album comme si chaque disque était une nouvelle aventure avec de nouveaux comédiens ?

Steeve : Pour se remettre dans le contexte, il faut savoir que j’étais le premier à être contacté pour former SKÁLD. Je n’ai pas répondu à l’époque sachant qu’à l’époque, la série Vikings qui m’a contacté en même temps et enfin, mon fils est arrivé… Tout est arrivé au même moment et j’ai tout stoppé et refusé dans le cas de Vikings de partir trois mois au Maroc pour tourner la nouvelle saison.
Pour en revenir à SKÁLD, il faut savoir que les musiciens qui font partie du projet le sont parce qu’aux yeux de Christophe, ils sont pertinents en fonction de la musique et des différents albums.
En gros, le côté collectif est un fait : aujourd’hui, on est là et peut-être que demain, on n’y sera peut-être plus…

Christophe : … Justement, je ne savais pas comment aborder le truc (Rires) ! En effet, je l’ai contacté en premier et il ne m’a pas répondu en quatre ans… mais il y a un noyau dur et ça tourne autour !


Depuis 2022, Steeve -que nous connaissons pour son parcours chez Zuul Fx et No Return- fait partie du collectif. Avant lui, c’était Pierrick Valence que nous connaissions pour son passé notamment chez Scarve. Tu nous dis que Steeve est le premier que tu as contacté et ce même si la musique de SKÁLD n’a rien de metal en soi, pourquoi la présence d’un chanteur aux capacités gutturales semble si importante pour le groupe ?

Christophe : C’est très simple. Au début de la composition pour SKÁLD, j’ai pas mal ramé sur le côté voix, j’avais besoin d’un déclencheur. Au départ, j’avais envie de gros chœurs norvégiens mais rien ne me contentait jusqu’au moment où j’ai vu ce texte de cet émissaire turc qui avait assisté à un enterrement ou un mariage viking et qui décrit les chants norrois ainsi : "Je n’ai jamais entendu un son aussi laid sortir d’un gosier !"


Raison pour laquelle tu as contacté Steeve en premier…

Steeve : (Rires) Non, non, je ne le prends pas personnellement…

Christophe : Je me suis dit que ça devait être très surprenant par rapport à la musique savante turc et romaine de l’époque. Je me suis mis à imaginer la voix gutturale que ça pouvait être et fatalement, j’ai pensé au chant guttural, au growl, en tous cas de cette approche metal et ça faisait sens. Le fait que Pierrick ait été contacté à ce moment-là faisait encore plus sens parce qu’à côté de sa carrière de metal, Pierrick s’intéressait aux instruments que joue désormais Raven.


La musique à présent, SKÁLD propose quelque chose de très fouillé et travaillé. On a toujours été impressionné par ce souci du détail et du travail bien fait très artisanal à l’ancienne, comment te documentes-tu avant de travailler un album ?

Christophe : Quand on rentre en studio, il y a beaucoup de marqueurs, de balises… Il y a des instruments que j’ai joués -mal- en vrai, il y a des voix que j’ai posées comme témoins, la base des percussions, les patterns sont déjà plus ou moins existants… : c’est balisé ! C’est ensuite qu’on enregistre…

Steeve : … Sachant qu’il faut savoir que si tu écoutes ce qu’il propose, c’est déjà très bien : tu te prends une baffe et tu entends : "Oui mais non, j’ai mal chanté !" (Rires)…

Christophe : … Je prends ensuite toute la matière, tout ce que tout le monde apporte et à partir de là, il y a toute une construction qui se fait avant le mix. C’est vraiment là que ça devient réellement créatif !

Ravn : Christophe fait effectivement un énorme travail sur les morceaux : quand on arrive dans les studios, c’est limite déjà terminé mais… ce n’est pas du tout terminé ! On apporte chacun énormément de choses !


L’identité de chacun se ressent sur chaque piste !




C’est important de souligner que le projet n’est phagocyté par Christophe, il vous laisse vous exprimer et apporter votre touche…


Ravn : C’est pour ça qu’il nous fait venir et qu’il y a autant de personnes sur l’album : chacun apporte des touches très particulières ! Il fait appel à des spécialistes dans chaque domaine que ce soit Steeve pour le chant guttural, Marti pour les percussions…

Christophe : … Tout le monde !

Ravn : Et c’est ce qui est super intéressant : comme on vient séparément en studio, quand on repasse et qu’on a entendu telle personne jouer ou modifier telle partie à sa sauce : l’identité de chacun se ressent sur chaque piste !

Steeve : Ce qui est intéressant aussi c’est l’oreille qu’a Christophe pour que l’ensemble fonctionne, que ce soit homogène alors qu’on vient pratiquement d’univers différents.


Ce travaillé minutieux va bien au-delà d’un intérêt simple et basique pour la culture nordique comme avec pas mal de formations. Ici c’est un travail historique, digne de travaux de thèses universitaires…

Christophe : (Rires) C’est vrai…


… Cet album aborde donc le Huldufólk, les elfes et trolls, le peuple caché nordique, qu’est-ce-qui vous a amenés vers ce monde magique et imaginaire ? Aviez-vous envie de sortir des légendes vikings et aborder des sujets plus fantastiques et fantasmagoriques ?

Marti Ilmar Uibo : Le Huldufólk rassemble tous les peuples invisibles, les peuples cachés et pas seulement les elfes ou les nains… ça peut être les revenants. La mythologie nordique est peuplée de beaucoup d’êtres. C’est une culture qui est très portée sur le magique et ils voient autant de choses réelles que de choses irréelles pour nous.
Ce sont des choses qui sont récupérées par un univers heroic fantasy - que ce soit Tolkien et tout ça… mais dans la mythologie nordique, si on parle des elfes, ils sont assez différents de ce qu’on en a fait après, à commencer par Tolkien. Les trolls ,pareil : on imagine des petits trolls qu’on va vendre en Norvège alors qu’un troll, ce n’est pas du tout ça. Et dans les trolls, il y a des familles de trolls, il y a différents types de trolls, même chose pour les elfes… L’idée de l’album est de mettre en avant toutes ces subtilités !


SKÁLD se démarque avec cette démarche !




Le fait de voir les trolls souvent abordés de manière comique par les groupes métalliques t’a incité à aborder le sujet de manière sérieuse ? Avais-tu envie en quelque sorte de redonner de la noblesse à ce peuple caché ?

Julien Loko : A mon sens, la différence du projet -que ce soit pour cet album ou les deux albums précédents- c’est que c’est avant tout une base historique, authentique et vraie, ce n’est pas quelque chose de fantasy qui consisterait à prendre le thème du peuple caché et on va faire des chansons sur ce thème en imaginant ce que ça pourrait être. Pas du tout ! Comme tu l’as dit, il y a un gros travail de recherche historique, il y a un gros travail au niveau de la prononciation, au niveau de l’interprétation, du sens même de chaque texte…
A mon sens, SKÁLD se démarque avec cette démarche en prenant l’histoire, on apporte une sorte d’habillage musical cohérent et on va poser une lecture la plus authentique et la plus honnête possible de ce que racontent ces textes. C’est effectivement une grosse différence quand on regarde historiquement tout ce qui a été fait et le rattrapage "grand public" des elfes… on en est bien loin !


Nous ne sommes pas à la recherche du dark, au contraire, on serait plutôt sur une forme de magie blanche


Comme tu l’as mentionné, ce qui frappe le plus à l’écoute, c’est le travail vocal des chanteuses et chanteurs fortement mis en avant. Cela donne un côté folk très fort et évoque un peu Heilung pour la force spirituelle dégagée, c’était ton idée de base de mettre en avant ses vocalistes ?

Christophe : C’était aussi le cas sur le premier album mais moins sur le deuxième où nous étions plus concentrés sur deux voix.
C’est même un peu l’idée de départ de ce troisième album : mettre face à face un chœur d’hommes et un chœur de femmes et de faire des questions/réponses et des mélodies qui se superposent parfois avec des textes différents en vieux norrois…
Tu fais référence à Heilung qu’on adore tous, mais il y a une différence fondamentale : SKÁLD n’est pas ausssi dark, nous ne sommes pas à la recherche du dark, au contraire, on serait plutôt sur une forme de magie blanche en tous cas, c’est mélodique, c’est moins tribal, ce n’est pas la même transe, c’est une autre forme de transe… Mais évidemment on adore ces groupes !

Dans le sens de ta réponse, le nouvel album offre des moments un peu plus légers par moments, avec une touche folk plus appuyée, notamment quand les voix féminines se retrouvent seules sur une plage. Est-ce une volonté purement musicale ou bien pour coller aux aspects du concept ?

Christophe : Il y a deux choses. De temps en temps, il faut un peu détendre les albums quand on enchaîne ‘Troll Kalla Mik’, ‘Ljósálfur’, il y a besoin de moments de respiration.
Et en plus, j’aimais bien l’idée de faire une berceuse toute calme, chantée par des voix de mamans de cette histoire de mort du dragon (Sourire)… Et j’aime beaucoup les quatre voix des chanteuses de l’album qui s’empilent comme ça, très simplement avec une vièle…


On parlait de spiritualité, c’est vraiment ce qui ressort le plus de cet album. C’est un voyage dans l’âme que l’on effectue avec ce disque, bien plus qu’avec les précédents. Donner un côté religieux c’était l’idée de base, retrouver les racines nordiques et païennes ?

Christophe : Pas religieuse. Et même dans ce cas, plutôt magique que spirituelle ! C’était le cas dans les albums précédents mais vraiment dans cet album, j’ai fait attention à ce qu’il y ait une petite formule magique dans chaque titre. C’était le cas précédemment avec ‘Þistill Mistill Kistill’ (NdStruck : extrait de "Vikings Memories") ou ‘Rún’ (NdStruck : extrait de "Le Chant des Vikings") mais là, on est vraiment sur de la forme active (Sourire)…


Cette profondeur est également appuyée par la pochette de l’album aussi très spirituelle, c’était l’idée d’avoir un dessin qui lance le voyage pour l’auditeur avant même l’écoute ?

Christophe : Oui ! C’est une idée qui est là depuis le tout début du concept, de faire cet hommage aux illustrateurs de l’époque. Ce concept avec ce personnage -on ne sait pas si c’est un homme ou une femme- perdu dans une forêt est né d’entrée de jeu !


On ne peut pas ne pas évoquer les reprises : autant celle de Rammstein semble couler de source, autant celle de Cure est beaucoup plus décalée par rapport à son style original. Comment s’est fait le choix des reprises ?

Steeve : Rammstein est venu d’une jam mélangeant nos styles. C’est plus un morceau hors de l’album malgré tout inclus dans l’album…
Le morceau ‘A Forest’ est un des morceaux qui clôture très bien l’album. Rammstein, c’est plus un challenge.


Nous ne sommes pas un cover band !




Justement, en proposant des reprises à la mode viking, ne craignez-vous pas qu’on stigmatise un exercice commercial facile ?

Steeve : Si tu écoutes bien le morceau, il n’est pas si simple que ça (Rires) !

Marti : Il n’y a pas de facilité dans l’idée de transposer un morceau qui est joué sur des guitares électriques, des synthés… sur une vièle à roue, une moraharpa et deux ou trois perçus, c’est un challenge plus qu’une facilité…

Christophe : On ne fera pas toujours des covers. On en a pas mal fait sur le premier album, il y avait cette reprise de ‘Jóga’ de Björk incluse dans le premier album…
Il faut reconnaître qu’il y a un certain public de SKÁLD qui aime SKÁLD qui fait des covers et il y a des puristes qui n’aiment pas. Aux Etats-Unis, la version de ‘Seven Nation Army’ de SKÁLD est le deuxième titre le plus streamé de SKÁLD après ‘Rún’. A ce titre, notre public américain que nous allons voir très bientôt (Sourire) va être très surpris de voir qu’on ne leur joue pas ‘Seven Nation Army’ (Rires) ! Ça sera demandé mais évidemment, on ne joue pas les covers sur scène, ce n’est pas le but : nous ne sommes pas un cover band même s’il y a eu beaucoup de covers en bonus !

Steeve : Quand on dit le plus streamé, en termes de chiffres, ils sont très élevés. La vente d’albums s’élève à 245.000 albums vendus, en stream, ça dépasse 100.000.000… Il faut imaginer le projet dans sa globalité et pas seulement sur un territoire comme la France par exemple !


Nous cherchons à amener une transe sur scène


Tu as évoqué votre tournée aux Etats-Unis, vous allez retrouver la scène. A cet égard, pensez-vous mettre cela en scène comme peut le faire Konan Mevel avec son projet Wildima -un projet orienté celtique mais avec un rendu tribal relativement similaire à SKÁLD- en proposant aux spectateurs une véritable immersion dans un univers fantastique ?

Christophe : Oui, on peut le penser comme ça, mais tu parles de Wildima qui est un projet très intéressant surtout sur scène mais en fait, nous cherchons à amener une transe sur scène : les titres s’enchaînent, il faut emmener le public quelque part et quelque part, c’est un peu shamanique !


J’aimerais que quand les gens écoutent cet album, ils prennent conscience que c’est un vrai projet et qu’on arrête traiter de boys band




Quelles sont vos attentes pour cet album ?

Christophe : Personnellement, j’attends que cet album calme les premières questions et que cette histoire de collectif devienne plus limpide ! J’aimerais que quand les gens écoutent cet album, ils prennent conscience que c’est un vrai projet et qu’on arrête traiter de boys band et tout ce qu’on entend en France même si je le comprends… Ça serait bien que ça cesse !
Qu’on nous aime ou pas, c’est une chose mais on est souvent caricaturés. Ce n’est pas parce qu’on est dans les locaux d’Universal…

Steeve : … qu’on est forcément un boys band et blablabla…

Christophe : Il suffit de regarder le bureau d’Universal dans lequel se déroule cette interview pour que le côté Universal Illuminati disparaisse (Rires) !

Marti : SKÁLD n’est pas un collectif par la force des choses mais c’est un collectif par la volonté de Christophe !

Christophe : Mais c’est vrai que c’est difficile ! Pierrick et Justine ont été mis en avant -j’ai vraiment adoré bosser avec Justine, je regrette qu’elle ait choisi de faire autre chose- il y avait une focalisation sur eux et c’était une erreur de ma part !


On a commencé cette interview par la question qu’on vous a trop souvent posée au contraire quelle est celle que vous souhaiteriez que je vous pose ou à laquelle vous rêveriez de répondre ?


Christophe : (Rires) !

Julien : "Est-ce que tu aimes l’album ?" (Sourire)

Christophe : Je le déteste (Rires) !

Steeve : "Qu’est-ce que tu vas faire de tout ce pognon ?" (Rires)

Christophe : (Rires) Non je ne vois pas quoi répondre à ta question…


Et bien, tu sais quoi, je te propose d’y réfléchir et lors de notre prochaine rencontre, je te propose de commencer l’interview par cette question et sa réponse…

Christophe : Je ne te laisserai même pas parler : je te balancerai le truc (Rires) !





Ça marche ! Merci…

SKÁLD : Merci à toi !


Et merci à Noise et TonyB pour leurs contributions...


Plus d'informations sur https://www.facebook.com/skaldvikings/
 
(1) COMMENTAIRE(S)  
 
 
CALGEPO
03/02/2023
  0
Excellente interview qui permet d’en apprendre plus sur ce projet
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