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TITRE:

MAGMA (04 OCTOBRE 2022)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK PROGRESSIF



Depuis 1969, la flamme des tenants du Zeuhl n'a jamais faibli. A l'occasion de la sortie de son quinzième album studio, "Kartëhl", Music Waves a enfin pu rencontrer Christian et Stella Vander pour une interview en fusion....
STRUCK - 21.10.2022 -
9 photo(s) - (1) commentaire(s)

A quelques heures de son concert au Triton, nous avons échangé avec Christian et Stella Vander pour notamment évoquer le nouvel album de Magma, "Kartëhl". Un long échange au cours duquel ces musiciens sans concession reviennent sur la carrière d'un groupe hors norme et dressent un constat sans appel de la scène musicale actuelle et la société en générale... Et outre les allusions en forme d'hommage à John Coltrane, nous aurons droit à un cours de batterie de Christian Vander... Rencontre avec un groupe mythique toujours en fusion !


Quelle est la question que l'on vous a trop souvent posée et à laquelle vous auriez marre de répondre ?

Christian Vander : Il n’y a aucune question qui m’ennuie, il y a toujours quelque chose qui se passe sur les réponses…


Nous sommes passés au travers des modes !




J’espère qu’il se passera quelque chose sur nos questions ! Magma, c’est une histoire de fidélité, déjà entre vous deux puisque Stella est là depuis le début, ensuite avec le public qui est toujours là et bien sûr avec la musique si originale de la zeuhl. Quelle est votre explication de cette longévité hors du commun ?

Christian : Parce que c’est une musique hors mode ou du moins en dehors des modes. Nous sommes passés au travers des modes ! Je ne sais pas s’il y a une autre explication...

Stella Vander : Non, c’est l’explication qui va avec le fait que même si nous sommes un groupe internationalement connu, nous ne sommes pas les Rolling Stones ou Metallica… des groupes qui ont également une longévité incroyable mais beaucoup plus connus que nous.


Les gens qui aiment le metal aiment le côté brut de fond de Magma




Malgré tout, nombreux sont les artistes ou groupes se réclamant de Magma…

Christian : Metallica, le bassiste est un fan...

Stella : Aux Etats-Unis, il vient nous voir… Ce n’est pas illogique parce que les gens qui aiment le metal aiment le côté brut de fond de Magma et du coup, découvre une autre facette. Quand on a joué au Hellfest, c’était une surprise incroyable : c’était génial ! Il y avait 7 000 personnes qui étaient censées être présents parce que fans de metal et ils étaient à fond : ils étaient vraiment à l’écoute. Et on a fait plein d’autres festivals de metal et à chaque fois, on est surpris de la qualité d’écoute !

Christian : Je ne connais pas trop mais en voyant l’allure des gars, je me suis dit que plus tard, avec quelques bières, ça n’allait pas le faire (Rires) mais finalement, les gens sont gentils, doux comme des agneaux : ce sont presque les hippies d’aujourd’hui (Sourire) !


Comment vivez-vous cette reconnaissance du public comme du métier ?

Stella : Ce n’est pas forcément une fierté mais ça fait plaisir !

Christian : Et c’est mieux que l’inverse…

Stella : Ça prouve surtout que ce sont des gens qui ont des oreilles ouvertes et qui ne sont pas fermés. Plein de gens citent Christian : même Charlie Watts citait Christian !

Christian : Il était présent au concert quand j’ai joué au jazz… Je me souviens me faire la réflexion en le voyant : "Mais je connais cette personne !" et j’étais à mille lieux de me dire que c’était Charlie Watts qui était à mon concert (Rires)…


Magma est toujours à contrepied !


"Zess" annonçait la mort du langage et le néant. "Karthel" en est presque l’exact contrepoint. C’est un album lumineux, presque joyeux, à l’instar du titre ‘Hakëhn Deïs’ et son groove addictif. Cette évolution est-elle une réaction à la pandémie qui vous a éloigné de la scène quelques temps, au changement presque complet du line-up du groupe ou aux deux ?

Stella : Le fait d’avoir fait un album maintenant est en rapport avec le fait d’avoir été éloignés de la scène et un rapport avec le fait qu’il y ait de nouveaux musiciens… Nouveau line-up et éloignement de la scène étaient l’occasion de travailler sur un nouvel album.
Joyeux ? On n’a pas cherché à le faire comme ça. Il se trouve qu’on a uni les morceaux et l’ambiance qui s’en dégage est l’opposé de "Zess". Magma est toujours à contrepied ! A l’époque du flower power, on était à contrepied. Aujourd’hui, dans les clips de tous les groupes, tout brûle partout, c’est la merde… nous, on amène un message un peu plus positif ! Peut-être est-ce l’habitude d’être à contrepied ?


Un musicien doit être habité !




Le fait d’intégrer quatre choristes au line-u
p participe grandement à la fluidité des morceaux. Est-ce que le Magma guerrier et martial est définitivement de l’histoire ancienne ?

Stella : Bien sûr que non !

Christian : La musique, c’est sérieux ! Ce n’est pas un amusement ! Quelques fois, ça fait plaisir d’écouter les morceaux, ce qu’il vient de se passer… mais c’est très grave ! C’est important qu’un musicien soit habité !
Après ce que les gens imaginent ? La musique laisse la place à l’imaginaire : un peut trouver ça martial, un autre la trouvera spirituelle… qu’importe ! Chacun fait sa propre analyse selon son degré de perception…

Stella : Et il n’y a pas eu que de la musique martiale dans tous les albums de Magma… Loin de là, à l’intérieur des morceaux, il y a des passages très aérés, très épurés… On a fait des ballades !
Et puis dans cet album, il y a le morceau de Thierry Eliez et le morceau de Simon Goubert, notamment la première partie du morceau de Simon, ce n’est pas le manège enchanté, quoi (Rires) !


J’ai l’impression d’évoluer en permanence !



Christian, tu es très en forme à la batterie dans ce nouvel album. Comment vois-tu ton évolution en tant que batteur ? As-tu une façon différente aujourd’hui d’appréhender ton instrument ?

Christian : J’ai l’impression d’évoluer en permanence ! Je pense que la musique ne commence pas au moment où on est derrière un instrument : c’est sans cesse… et on arrive au toucher… Plus le temps avance, j’ai un meilleur toucher et un meilleur développement sans travailler musculairement. Progressivement, on apprend l’amplitude et surtout, on se demande comment ça va se passer avec le temps… J’ai découvert qu’il fallait tout faire en souplesse en permanence… : je marche en musique, je pose un verre en musique…
C’est George Brown -un batteur hélas décédé- qui m’a appris ça. Un jour, j’écoutais un batteur dont la cymbale qui faisait "Tinc Tinc". Stop ! Le son doit être "Ling Ling" : ça change tout (Sourire) !
 

L’album comprend en bonus les versions de ‘Hakëhn Deïs’ et de ‘Dëhnde’ enregistrées en 1978. 1978, c’est l’année de sortie de l’album "Attahk" qui est considéré par certains comme l’album le plus accessible de Magma et qui est sorti également en plein remaniement du groupe. Voyez-vous un parallèle entre "Attahk" et "Karthel" ?

Stella : J’ai également lu ça depuis que l’album est sorti dans des commentaires de gens qui nous suivent mais j’avoue ne pas y avoir spécialement pensé. C’est vrai qu’il y a des morceaux plus courts…


… mais avec le recul, rétrospectivement, comprenez-vous ce parallèle ?

Stella : Oui, effectivement, il y a plusieurs petits morceaux et non pas un long morceau, des ambiances différentes…

Christian : Oui, et puis les grandes pièces ne viennent pas forcément spontanément… On avait quelques morceaux qui étaient en suspens, qu’on a ressortis des cartons…

Stella : Certains ont fait le parallèle avec "Merci" parce qu’il y avait aussi des morceaux plus courts. On n’a pas réfléchi à ça du tout…

Christian : Pas le moins du monde…


Trois titres sur six ont été composés par les nouveaux membres du groupe (‘Do Rïn Ïliüs’, par le chanteur Hervé Aknin, ‘Walömëhnd Ëm’, par le pianiste Thierry Eliez, ‘Wïï Mëlëhn Tü’, par le pianiste Simon Goubert). Même s’ils sont bien dans l’esprit de Magma, ce sont aussi les titres les moins optimistes. Y aurait-il une vision différente entre les générations au sein de Magma dans la manière d’aborder la musique ?


Stella : Je trouve le morceau d’Hervé plutôt optimiste, non ? Ce morceau est complétement ouvert et je le trouve plutôt optimiste (Sourire) ! Quant à ‘Walömëhnd Ëm’… Bien évidemment, ce n’étaient pas les premières compositions de ces musiciens mais c’était la première fois qu’on leur proposait d’amener quelque chose dans un contexte comme Magma. Ils ont donc cherché à entrer dans le moule et ils ont réussi !
Je suis d’accord avec ce que tu dis pour le morceau de Thierry -‘Walömëhnd Ëm’- pour toute la première partie du morceau de Simon également -‘Wïï Mëlëhn Tü’- mais la deuxième partie s’ouvre complétement et me fait penser à du Offering…

Christian : Il en était même un des piliers…

Stella : Simon est un pilier de cette histoire depuis longtemps même s’il a fait des allers-retours… Ce sont donc des gens qui connaissent bien Magma : ils n’ont pas eu de cahier de charges !


C’est tacite…

Stella : Je crois qu’à chaque fois que quelqu’un a amené un morceau que ce soit à l’époque de "Üdü Ẁüdü" ou même avant…

Christian : Ça a toujours été ouvert…

Stella : Et la question ne s’est pas posée : ça marchait, ça fonctionnait ! Thierry a amené trois morceaux différents et on en a choisi un parmi les trois…





La revisite du titre ‘Dëhnde’, version 2022 est assez surprenante, avec une guitare bien funky et une couleur presque pop rock….

Christian : Motown !


… Est-ce que ce pourrait être une évolution de la musique du groupe à l’avenir ou restez-vous coûte que coûte les gardiens du temple de la zeuhl ?

Stella : Oh non, ce n’est pas une évolution, je ne pense pas… Il y a eu pas mal d’époques différentes dans Magma même si ce n’était pas enregistré mais on faisait pas mal des rappels sur scène dans cet esprit parce qu’on aime bien aussi : la période Motown nous a beaucoup marqué ! On a fait ça sur la période 1978-1979 avec Maria Popkiewicz qui chantait ça à merveille : on faisait des petits plaisirs avec des rappels dans cet esprit déjà à l’époque…

Christian : Je me baigne très souvent dans la musique Motown, je connais parfaitement bien cette musique : c’est indispensable !

Stella : Et ‘Dëhnde’, c’est particulier, c’est aussi un hommage à René Garber : le morceau a été composé fin 1970 où c’était encore bien l’époque Motown et il n’y avait pas vraiment de raison de le dénaturer.


Christian, le titre ‘Irena Balladina’ est un hommage à Irène, ta mère. C’est un titre assez doux et contemplatif, dont l’intro et l’outro ont des influences bossa nova…

Christian : Exactement !


… As-tu définitivement fait la paix avec ton enfance plutôt tourmentée et solitaire ?

Christian : Non, je pensais à Irène parce qu’on écoutait beaucoup de bossa nova à la maison. Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, ma mère était une très grande mélomane et les plus grands musiciens passés à la maison : j’ai rencontré Elvin Jones avant qu’il ne joue avec John Coltrane. Bobby Jaspar qui était un ami de ma mère avait fait passer Elvin à la maison en disant : "Tu sais un jour, on va entendre parler de ce gars !", six mois plus tard, il entrait dans le quartet de John Coltrane. Chet Baker jouait aussi à la maison, c’était exceptionnel !
Mais ai-je fait la paix avec mon passé ? Non ! Mais ce n’est pas une question de paix : je ne sais pas ce que ça veut dire… C’est comme John Coltrane dont je parle souvent : il ne s’est jamais calmé ! Mais la paix avec ce que j’ai vécu ? Je ne parle jamais de ce que j’ai vécu et c’est ça le problème… Je ne suis pas en train de raconter mon histoire : la musique vient !


La musique vient naturellement à la limite, ce n’est pas moi qui compose !




Mais on parle encore d’interprétation à l’écoute de ce titre évoquant ta mère, on conclut que tu as fait la paix avec ton passé…

Stella : Il faut savoir que cette chanson a été composée au milieu des années 1970…

Christian : Oui, je comprends, mais au départ quand j’ai commencé à jouer, je percutais, j’étais dans une certaine colère, après c’était différent… Je ne suis pas dans cette chose, la musique vient naturellement à la limite, ce n’est pas moi qui compose ! Si je cherche à composer, c’est mauvais : c’est clair !

Stella : Mais pour répondre à la question, je ne sais plus si c’est toi ou moi qui l’avons proposé mais c’est parce que c’était un morceau que j’aimais beaucoup et qui n’était pas hors sujet par rapport à ce qui allait avoir d’autres dans l’album !
Christian : Oui, c’est vrai, c’est toi qui me l’avais proposé mais je ne savais pas comment le remanier et d’un coup, j’ai une idée… D’ailleurs ce qui m’a inspiré n’a aucun rapport puisqu’harmoniquement, c’est "Inner Voices" de McCoy Tyner : j’ai pensé à ses voix fantastiques et j’ai décidé de les faire ressortir sur ‘Irena Balladina’…


Si j’avais cessé d’évoluer, j’aurais arrêté : la pire des choses est de stagner ou la redite !




Christian, toi qui as rendu hommage toute ta vie à la musique de John Coltrane. Quel hommage voudrais-tu que l’on rende à la musique de Magma dans le futur ?

Christian : Je préférerais qu’on rende toujours à hommage à la musique de John ! Pour l’instant, on apprend, on apprend alors que lui, il avait tout… donc il y a encore du chemin !

Stella : Et puis, nous sommes encore vivants !

Christian : Je ne pense pas à ça ! Je travaille chaque instant. Si j’avais cessé d’évoluer, j’aurais arrêté : la pire des choses est de stagner ou la redite !

Stella : Dans tout ce réseau de fans, il revient souvent qu’on ne sort pas assez de live de telles périodes ou telles années -sachant que ceux qui nous le demandent ont des enregistrements pirates, pourquoi souhaitent-ils qu’on les sorte de manière officielle ?- mais on n’a pas envie parce qu’on n’a pas envie de sortir tout et n’importe quoi contrairement à d’autres dont je ne citerai pas le nom et dont le portefeuille est bien garni… On pourrait le faire parce que la demande existe mais ce n’est pas l’idée. Et Christian dit toujours que quand on ne sera plus là, ils feront ce qu’ils voudront…


Tu parlais de redite. Comment il se situe par rapport à l’industrie musicale actuelle qui ne crée plus mais qui se contente de redites ou de recycler ce qui a déjà été fait ?

Christian : C’est complétement vrai ! Il y a des périodes dans le temps où on a l’impression de revivre une éternelle redite : aujourd’hui, on n’est pas dans la bonne époque (Sourire) !

Stella : C’est particulièrement dramatique !

Christian : C’est grave : c’est plagiat sur plagiat !

Stella : En particulier en France, il y a quand même des choses qui se passent ailleurs et qui sont un peu plus intéressantes… Même dans le rap, il y a des gens qui arrivent à faire de belles réalisations, qui sonnent…


Mais rien d’original, on reste toujours dans la redite…

Stella : C’est vrai…

Christian : Le problème est qu’il ne faut pas se dire qu’on est un être exceptionnel, il n’y a plus à faire… Il y a toujours à faire, j’ai récemment un quartet de jazz américain -dont je n’ai pas relevé le nom- qui travaillait sur une idée que j’avais eue mais eux l’ont réalisée… Ils l’ont tournée dans tous les sens en exploitant tout l’univers multidirectionnel. Ça partait comme une espèce de roue dans l’espace : les gars avaient tout compris ! Mais pour ça, il faut persévérer !

Stella : Mais ce sont des personnes dont on n’entend pas parler ! La scène musicale est occupée par des musiques qui abrutissent les gens : c’est terrible et en France, c’est pire que tout !

Christian : C’est vrai qu’on est mal loti !

Stella : Il n’y a même plus la place pour faire du "rock" ! Sorti du rap, il n’y a rien : c’est un désastre !

Christian : Je ne sais pas si c’est un problème d’éducation. Je fais des masterclasses et notamment une avec Simon où j’apprenais aux gars à compter et respecter leur propre rythme… C’étaient les responsables du tempo, ils donnaient le tempo et ils accéléraient dès la première mesure…

Stella : … Tu as dû tomber sur une école de musique particulièrement nulle parce que quand même…

Christian : … Au retour, je dis à Simon que ces gars ne joueront jamais de musique mais Simon me répond : "Tu sais Christian ? Ce sont des profs de conservatoire !" (Sourire)…

Stella : Certes il y a un désert musical mais à l’opposé de ça, il y a plein d’excellents musiciens techniquement mais bon, ils n’ont pas grand-chose à raconter mais il y a quand même un niveau qui est sérieusement meilleur qu’il y a vingt ans.


Ce qui s’annonce ne m’intéresse pas particulièrement...




Christian, tu as déclaré il y a bien longtemps que "Magma est né de l’idée d’un monde différent de celui-ci". Est-ce que vous sentez bien, toi et Stella, dans le monde actuel ?

Stella : Qui peut se sentir bien ? Honnêtement ? Je me dis que j’ai une chance inouïe de…

Christian : … me rencontrer (Rires) !

Stella : … de vivre l’époque que j’ai vécue. Aujourd’hui, je suis plus proche de la fin que du début et ça ne me dérange pas… Dans l’idée, si demain, il devait m’arriver quelque chose, ça ne me dérangerait pas parce que j’ai eu beaucoup de chance, j’ai vécu de belles choses, j’ai vécu des périodes incroyables… et ce qui s’annonce ne m’intéresse pas particulièrement… Si je ne le vis pas, ce n’est pas bien grave…


Mais Magma n’est-il pas si proche de notre société finalement à l’écoute de cet album très contrasté aussi, entre titres optimistes et donc sombres à l’image de la société actuelle propre à passer d’un extrême à l’autre sans juste milieu ?

Stella : Ce n’est pas intentionnel en tous cas !

Christian : Je suis toujours frustré. Philosophiquement, je considère que comme un nageur, il faut toucher le fond pour s’élever beaucoup plus… L’idée est de creuser pour apprendre : c’est très important ! L’extrême, c’est ça et la meilleure image, c’est un arbre (Sourire)..


Quelles sont tes attentes et finalement, avec une telle carrière en a-t-on encore ?

Christian : Ça fait bien longtemps que je n’attends plus rien (Rires) !

Stella : A chaque fois qu’on sort un album, il y a souvent de bons retours que ce soit de journalistes ou sur les réseaux sociaux mais il y a toujours un "chieur" (Rires)… Et pour le moment, toutes les réactions sur cet album sont positives. Si on va jusqu’au bout comme ça…

Christian : … ça serait grave !


Oui, Magma serait devenu consensuel et ça, c’est moche…

Christian : Je suis d’accord (Rires) !

Stella : Non, je ne prends pas ça dans ce sens au contraire, j’y verrais que les gens s’éduquent un petit peu plus…


C’est la différence entre une vision optimiste et pessimiste…

Christian : (Rires) !

Stella : Oui, c’est vrai : j’ai toujours été optimiste !


On a commencé cette interview par la question qu’on vous pose trop souvent, au contraire quelle est celle que vous souhaiteriez que je vous pose ou à laquelle vous rêveriez de répondre ?


Stella : (Silence) Elles ne sont pas évidentes tes questions… Il n’y a rien qui me vient comme ça mais je n’ai pas de frustration sur quelque chose dont je n’aurais pas parlé… Et si je n’ai pas encore parlé de certaines choses, je viens bientôt le faire : j’ai commencé à écrire un bouquin pendant le confinement et j’espère bien le terminer cette année (Sourire)…
Mais la place d’une personne du sexe féminin à l’intérieur d’un groupe est une question intéressante

Christian : Oui mais là…

Stella : Oui, mais tu n’es pas concerné…


On vit dans un monde cartoon qui a été préfabriqué




Ça ne concerne pas Magma a priori…

Stella : Pas actuellement mais ça n’a pas toujours été comme ça (Rires) !

Christian : Je pense simplement qu’on ne vit pas le monde qu’on devrait vivre. On vit dans un monde cartoon qui a été préfabriqué et que ce n’est pas tout à fait notre fonction : on se bat trop toute la vie, on attend autre chose depuis le départ mais il y a énormément d’obstacles et quelque chose qui freine l’évolution naturelle de l’Homme… Est-ce lui-même ? Je ne suis pas certain de ça… Je n’ai pas peur de dire qu’il y a des "forces" ou en tous cas, des réunions de forces qui…

Stella : … empêchent le cerveau des hommes de se développer ?

Christian : Oui, je suis persuadé de cela !


Tu sous-entends qu’on nous manipule ?

Christian : Voilà ! Le meilleur exemple est la télé qui en devient un instrument grave !

Stella : Mais ça fait longtemps que c’est ainsi… et on n’empêche pas le développement du cerveau uniquement en regardant la télé… Le problème vient d’un manque de conscience des parents avec leurs enfants, ce n’est pas nouveau mais c’est vrai que c’est de pire en pire !


Malgré tout, on va essayer de terminer cette interview sur une note positive malgré tout en annonçant les dates où on peut vous voir…

Christian : (Rires) !

Stella : Il y a la date aux Folies Bergères, ensuite, on part au Japon…

Christian : Ce qui me fait plaisir, c’est ce beau costume que je me suis acheté pour le concert des Folies Bergères (Rires) !

Stella : Après, il y a ce projet avec le Philarmonique de Monte-Carlo : c’est super !





Un bien beau programme… Merci…

Stella : Merci, ton interview était super sympa…

Christian : Merci à toi ! Mais je reste frustré à l’issue de chaque interview parce qu’on parle de Magma mais j’aimerais parler de John (NdStruck : John Coltrane). Tu vas me dire que ce n’est pas le sujet mais si pourtant… S’il n’y avait pas eu des gens comme ça… Il faut savoir que John est parti jeune mais il a tellement donné… Son manager disait n’avoir jamais rencontré quelqu’un qui s’investissait autant dans la musique… Malheureusement, il y a peu de documents filmés sur lui mais j’ai eu la chance de le voir en direct même la fois où il a été sifflé, ce qui était grave !


Mais tu n’es pas trop frustré, on en a quand même un peu parlé…

Christian : Oui, c’est vrai (Sourire) ! En attendant, "Le roi est mort, vive le roi"… Le jazz n’existe pratiquement plus parce que les gars ne se donnent pas le mal… Si je dois jouer du jazz, je jouerais la musique de John Coltrane… Mais c’était un plaisir de te parler de tout ça, à bientôt !


Merci à Newf pour sa contribution...


Plus d'informations sur https://www.facebook.com/zeuhlwortzmekanik
 
(1) COMMENTAIRE(S)  
 
 
TONYB
21/10/2022
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Belle interview, bravo
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