La première journée de l’
Alcatraz a été bien remplie, le programme était chargé et la réussite a été au rendez-vous avec un public fourni, une météo clémente et des concerts de qualité. Le deuxième round s’annonce aussi intéressant avec une affiche toujours royale avec de grandes formations, pas mal de jeunes loups, le tout mettant à l’honneur toutes les composantes de la scène métallique.
Les hostilités débutent aussi tôt que la veille et les lève-tôt sont devant la Prison pour accueillir
Vended. Formée au début des années 2020, la formation américaine s’est fait connaître grâce à deux de ses membres, Griffin Taylor et Simon Crahan, fils de Corey Taylor et Shawn Crahan de
Slipknot. Cela a crée le buzz et il y a du monde pour découvrir un groupe maquillé et grimé dans l’esprit de la scène nu-metal des années 2000. Les rejetons évoluent dans un style proche de
Korn et
Slipknot, mais au-delà de leur noms il faut juger leur musique en toute objectivité. Entre deux “
fuck !” (l’ami Griffin semblant adorer ce mot), on retrouve un néo à l’américaine. ‘Ded To Me’ et ‘Burn My Misery’ sont rythmées et intenses et évoquent le son de leurs aînés. Il n’y a rien d’original mais ça réveille. ‘Bloodlne’, ‘Asylum’ ou ‘Antibody’ confirmant la bonne tenue du groupe avec notamment un Griffin qui s’impose comme un excellent
frontman. Vended a de l’énergie et de la fraîcheur, il doit se forger une personnalité et a les armes pour le faire.
Avec
Powerstroke, la Swamp lance sa programmation avec un groupe belge œuvrant dans un hardcore teinté de thrash et de groove. Après une intro grandiloquente cinématographique, le groupe envoie la sauce avec hargne. Les musiciens jouent à domicile et les fans sont présents dans un évident esprit de communion. Ce premier assaut fait mal, le rythme est intense, le chant nerveux avec un growl maîtrisé avec une pincée de chant clair, un ensemble varié sachant se faire puissant et accrocheur. La formation montre un bon sens de la mélodie et l’équilibre des forces est intéressant. Un titre comme ‘Moonlight Tribe’ en est un exemple parfait. Il démarre en brûlot hardcore thrash digne de
Hatebreed avant de montrer une facette plus nu-metal par un chant clair à la Linkin Park. Ce cocktail qui évoque aussi
Machine Head fait un carton et le groupe est ravi de l’accueil. Le passage de Jochen et de sa basse dans la foule contribue largement à la bonne humeur régnante.
Powerstroke s’est imposé de belle manière. Il a mis le feu au public et montré qu’il était un des meilleurs représentants de la scène metal hardcore belge.
La Prison accueille une autre formation qui a fait parler d’elle avec son
line-up. On retrouve au sein de
Dress The Dead Craig Lociero et Mark Hernandez passés par la légende thrash de la Bay Area
Forbidden. A leurs côtés on retrouve la chanteuse Kayla Dixon qui apporte une touche plus moderne. D’entrée celle-ci ne ménage pas ses efforts et se comporte en pile éclectique. Son growl fait le bonheur des fans avec une bonne pincée de chant clair. Avec cette chanteuse protéiforme le groupe évoque les Ukrainiens de Jinjer. La suite confirme sa santé artistique avec de jolis missiles de thrash death sans concessions. Et en parallèle et grâce à une Kayla capable de changer de ton vocal rapidement le groupe bascule vers des horizons plus marqués hardcore et aussi plus mélodiques pour un parfait mix d’ambiances.
Dress The Dead a tout du jeune loup affamé qui fonce sans se poser de questions en adoptant avec intelligence les modes métalliques du moment. Il a en tout cas remué un public bien présent malgré l’heure matinale.
Avec
Cyclone nous retrouvons une formation belge pionnière de son pays en matière de thrash évoquant Overkill et Exodus. Le groupe avait cessé son activité en 1993 avant de revenir en 2019 avec à sa tête Guido et Stefan comme survivants. Il règne dans la Swamp un parfum de nostalgie mais le ton va surtout être costaud. Le groupe n’a rien d’un vétéran sur le retour et envoie la sauce avec énergie. La tarte thrash est méchante avec un ton ultra speed et un rythme intense. Le chant éraillé de Guido est tranchant et ce début met le feu à un public ravi. ‘Paralysed’, ‘Take My Breath’ ou ‘Neurotic’ retrouvent le même ton brûlant et sauvage dans un esprit thrash 80’s. Il y a du vieux
Metallica ainsi que des pincées de
Forbidden. Le chant est d’une rare hargne, comme aiguisé au rasoir, les refrains efficaces et les soli monstrueux de rapidité. Ce joli retour a rencontré un accueil royal et ‘Death Rules’ a achevé tout le monde avec la même énergie.
Cycolone a eu raison de revenir, son thrash demeure incisif. Fort d’un
line-up soudé et pertinent, le groupe semble avoir les moyens de cartonner rapidement.
Dehors la foule des grands moments est là pour accueillir
Butcher Babies. Il faut dire que le groove metal moderne emmené par Heidi et Carla qui se partagent chant clair et grave a le vent en poupe. Il suffit d’assister à un concert pour comprendre l’engouement. Le groupe met le feu avec ses deux chanteuses fortes en charisme et jouant sur le côté sexy. Cela ne serait rien sans de bonnes chansons, et sur ce plan le groupe se défend. D’entrée il fait un carton avec la reprise d’un vieux tube des années 60, They’re Coming To Take Me Away, Ha-Haaa!’. A la sauce groove death thrash le titre est barge et porté par le chant furieux des deux chanteuses parfaitement complémentaires. La suite va être aussi démente : avec ‘Igniter’ on retrouve le même esprit moderne et intense. Les chanteuses hurlent, chantent en clair et en growl avec énergie tout en remuant comme des pois sauteurs. Le cocktail est réussi - certes calibré mais ça marche- et une grosse intensité se dégage. Après un speech sympa, les filles se mettent le public en en poche. Les titres vont s’enchaîner sans temps mort. ‘Monsters Ball’, ‘The Butcher’ et ‘Gravemaker’ sont de sacrés tartes de death moderne teintés de néo avec des refrains qui font sautiller et des parties de chant barges. La seconde partie ne va pas voir le groupe ralentir. ‘It’s Killing Time Baby’, ‘Mr Slowdeath’ ou le final avec ‘Magnolia Blvd’ est féroce et hargneux.
Butcher Babies a donné une prestation explosive et remué son monde. Certains esprits chagrins trouveront cela bien trop calibré et sans âme, mais force est de reconnaître qu’en live le résultat est décoiffant.
Dans la Swamp la scène est vide de tout matériel, l’explication est donnée rapidement.
Heathen qui devait se produire a vu son bus tomber en panne. Le groupe finira par arriver à bon port et se produira en tout fin de programme en même temps que les têtes d’affiche.
La suite se déroule donc sur la Prison avec
Ill Nino. La légende du néo metal américain affiche plus de 20 ans de carrière et est attendue partout où elle passe. Elle a connu des turbulences en 2019 avec un gros schisme, seuls restants dans le groupe Lazaro Pina et Dave Chavarri. Après des remous juridiques la bande a relancé la machine avec le retour de Marc Rizzo à la guitare et l’arrivée de Marcos Leal au chant. Cela va donner un concert solide, le groupe va jouer sur ses acquis avec une set list
best of. D’entrée il joue sur du velours proposant ‘God Save Us’ de son réputé premier album. Marcos est parfait avec une bonne puissance. On retrouve un son totalement néo des débuts avec du groove et un côté sautillant. La pincée de chant clair fait son effet les fans bien tassés se remuent devant la scène. La suite est efficace, certes le groupe joue la sécurité mais son énergie et sa fraîcheur sont communicatives. L’accueil est chaleureux et derrière le groupe propose avec ’Mascara’ une nouveauté efficace avec un bon chant clair et un rythme énorme. Puis il déroule ses titres les plus connus et fait un carton avec ‘I Am Loco’, ‘This Time’s For Real’ ou encore ‘Te Amo… I Hate You’ en forme de concentré de néo métal avec un mix entre force et mélodies accrocheuses. Le groupe signe même un solo de batterie, preuve de son aisance avec son
line-up actualisé.
Ill Nino a montré qu’il n’avait rien perdu de ses qualités. Il reste un sacré client en matière de néo costaud et a proposé un solide concert qui rassure sur son avenir artistique.
Dans la Swamp le programme reprend avec un autre nom ressorti du passé,
Exhorder. Pionnier du groove thrash formé en 1985, le groupe a influencé Pantera, Lamb Of God et d’autres mais sans connaître la reconnaissance. Véritable groupe culte il a connu nombre de soubresauts et de retours ratés et il n’est pas toujours bien stabilisé. Personne ne va rater le groupe pour cette date qui a un côté historique. Aux cotés du survivant Kyle Thomas on retrouve comme membres de tournée l’ex-
Cannibal Corpse Pat O’Brien et le producteur Waldemar Sorychta. Le concert démarre avec l’instrumental ‘Incontinence’. On y retrouve le groove typique, un riff énorme, une batterie en fusion et tout cela déboîte. L’accueil est parfait, Kyle fait de l’humour en balançant un “good night !” puis le groupe envoie la purée et rassure sur la cohérence de son
line-up en proposant un florilège de sa carrière : ‘Legions Of Death’, ‘Slaughter Of The Vatican’ ou encore My Time’ sont d’une belle efficacité. Kyle est énorme de hargne et à ses côtés ça ne fait pas semblant avec des riffs taillés dans un son US
groovy. La fosse explose et nombre de
circle pits et de slams se lancent. La suite s'avère intense : avec ‘Mourn The Southern Skies’, ‘Death In Vain’ et ‘Exhorder’ la puissance ne faiblit pas dans un esprit thrash
old school plaisant. Kyle apprécie l’accueil et arbore un sourire communicatif au détour d’un speech sympa. Le concert s’achève avec un monstrueux ‘Desecrator’. Véritable tarte thrash il achève un public en nage et heureux de l’intensité du moment.
Exhorder a réussi son retour, certes son avenir semble encore incertain mais chacun a profité de l’instant présent.
Dehors la foule est importante pour accueillir les petits génies du renouveau thrash,
Evil Invaders. Depuis son premier album en 2015, la formation belge fonce et grimpe les échelons. D’entrée avec ‘Hissing In Crescendo’ le groupe envoie la purée. Le rythme est énorme avec un côté speed galopant. Le chant de Joe est ultra rapide dans l’esprit de Tom Araya. Le travail instrumental colle au siège et ce début sans concessions ravit tout le monde. Après un speech sympathique le groupe enfonce le clou avec ‘Mental Penitentiary’ et ‘As Life Slowly Fades’. Pures claques thrash, les deux titres confirment la classe du groupe avec un côté speed réjouissant. Issu du nouvel album ‘In Deepest Black’ change avec un ton heavy, un chant accrocheur et un refrain mélodique lui donnant des airs de futur classique. Ensuite le groupe relance la machine thrash et assomme son monde avec ‘Sledgehammer Justice’ ou ‘Broken Dreams In Isolation’ en mode speed. Dans le final ‘Feed Me Violence’ est un autre joli moment de thrash tandis que ‘Die For Me’ séduit en étant rapide et aussi accrocheur sur son refrain. ‘Raising Hell’ est une dernière belle claque pour achever le public avec un ton incisif.
Evil Invaders a donné un solide concert, il a fait un gros effet sur le public et confirmé qu’il était digne des plus grands du genre.
Dans la Swamp il y a une surprise. Le programme a changé et c’est
Vio-Lence qui débarque. Cela fera quelques malheureux vu que le changement n’a pas été annoncé. Revenu aux affaires depuis 2019 le groupe a tout tabassé ici la même année. Et le retrouver est une bonne nouvelle tant son futur semblait incertain. Depuis Bobby Gustafson et Christian Olde Wolbers ont rejoint la petite bande. La salle est blindée et avant le début Sean Killian harangue la foule avec hargne. Avec ‘Eternal Nightmare’ et ‘Serial Killer’ le concert est lancé sur les chapeaux de roue. Le ton est ultra speed, les musiciens jouent comme si leur vie en dépendait dans un esprit thrash teinté d’une pointe de
crossover. Sean hurle comme un cinglé et l’ambiance est énorme avec de jolis mouvements de foule. Après un speech enjoué la curée reprend de plus belle. ‘Calling In The Coroner’ et ‘Officer Nice’ sont intenses, l’impact est énorme avec un océan thrash qui balance des vagues en pleine face. Le ton est rapide et permet de confirmer que Phil Demmel reste un maître à la guitare. La dernière partie va achever la foule de belle manière, les premiers rangs sont en fusion et avec ‘Kill On Command’ ou ‘Phobophobia’ ils se prennent des missiles. Le final avec ‘World In A World’ est percutant et confirme le bel état de santé du groupe.
Vio-Lence a été grandiose, il a montré une forme incroyable et montré que les vieux avaient la peau dure. Son futur album sera attendu de très près.
Avec
Life Of Agony la Prison accueille une formation qui avait mis le feu en 2014 et en 2017. La bande de Mina Kaputo dégage un charme fort avec son metal alternatif plein de sensibilité. L’intro, ‘Little Spots Of You’, aérienne et montant en puissance, pose l’ambiance, ‘Plexiglass Late’ est un début parfait. On retrouve la voix profonde d’une Mina semblant fragile derrière ses lunettes noires et dégageant une force d’âme énorme. Elle entraîne dans son univers torturé avec une musique alternative costaud avec une dose de thrash efficace. La suite avec ‘River Runs Red’ est prenante. Le titre est une merveille de metal mélancolique. Ce plongeon dans l’âge d’or du groupe ravit une foule attentive qui ne perd pas une miette du spectacle. La suite avec ‘My Eyes’, ‘Scars’ ou encore ‘Lost At 22’ et ‘Weeds’ est tout aussi fabuleuse. Mina porte le groupe de sa voix à la fois forte et fragile, une énergie du désespoir semble sortir d’elle et cela colle le frisson. Les musiciens tissent à merveille cet ensemble taillé dans le meilleur d’un metal alternatif sachant se faire puissant. Après les excellents ‘Method Of Groove’ et ‘This Time’ le groupe balance un très attendu ‘Underground’. Mina lance la chanson puis est suivi par la foule qui chante le titre avec ferveur. Ce grand moment de metal mélancolique atteignant son point d’orgue quand Mina se lance dans la fosse pour chanter au contact des premiers rangs. Ce grand moment a achevé une prestation habitée.
Life Of Agony a montré une classe folle avec une musique qui a envoûté comme peu savent le faire.
Dans la Swamp
Eyehategod s’apprête à fouler les planches. Cela va permettre de retrouver un autre chanteur torturé, à la limite de la rupture. Tellement qu’on se demande même si Mike Williams ne va pas finir par sombrer totalement. La foule est donc au rendez-vous pour retrouver une légende du sludge indomptable, barrée et méchante. L’entame va confirmer cela, avec ‘Blank’ le groupe démarre fort. Le titre est une claque bien grasse qui assomme tout le monde. Mile a des allures de zombie, il semble déphasé avec un côté barge qui fascine et un aspect vicieux prenant. Après un speech désabusé mais d’une rare sincérité le groupe va enquiller les titres dans le même esprit. Son sludge est primitif et méchant sans aucune velléité commerciale avec juste l’envie de tabasser. Avec en vrac ‘High Risk Trigger’, ‘Medecine Noise’ ou ‘Nobody Told Me’ la formation fait honneur à sa légende avec une musique basculant entre sludge et hardcore avec un côté décadent et violent. Le final avec ‘Every Thing, Every Day’ et ‘Dixie Whiskey’ est tout aussi intense et brutal. Le concert s’achève de manière abrupte, dans un parfait esprit sale et méchant, totalement dans ce que l’on attend de la formation.
Eyehategod a proposé une prestation d’une rare intensité. Sa maîtrise de l’art sludge est totale et il en demeure le maître sans contestation possible.
Dehors le ton va se faire dansant et remuant avec
Amaranthe. La formation suédoise est devenue l’étendard du son dance pop metal portée par sa chanteuse Elize Reyd et de solides musiciens. Le groupe remue les foules avec énergie et un talent pour la mélodie imparable. Pour ce concert le groupe accueille un invité pour le chant growl en accompagnement d’Elize et de Nils Molin au chant clair. D’entrée avec ‘Fearless’ le groupe balance du costaud. On retrouve un dance metal porté par la voix puissante d’Elize et par les chants masculins amenant une facette metalcore. Ce gros départ est confirmé avec ‘Viral’ et ‘Digital World’ très rythmés et dansants. Le trio vocal assure en dégageant une énergie impressionnante et une parfaite complémentarité. Courts et directs et portés par des refrains énormes les titres mettent le feu au public. ‘Hunger’ et son côté pop synthé dépote dans un pur esprit dance floor avec un côté martial et une Elize qui brille de mille feux. Puis le trio formé par ‘Strong’, ‘Helix’ et ‘Maximize’ fait un carton . On retrouve un ton puissant et accrocheur porté par un son énorme et un aspect dance irrésistible. La voix pure d’Elize fait son effet tandis que ses compères apportent une bonne puissance avec un
growl musclé. Avec ‘Amaranthine’ le ton se calme un peu. Elize chante seule et montre une classe insolente avec un ton accrocheur. La suite du titre est puissante avec une bonne alternance entre les chants et un excellent solo. Le final va être royal. ‘The Nexus’ et ‘Call Out My Name’ sont deux bombes de pop metal. Le final avec ‘Archangel’ et ‘ Dead Cynical’ est fabuleux dans un pur esprit dance métal. On peut bien sûr reprocher au groupe son côté commercial, mais avec une prestation aussi énergique il ne fait guère de doute que
Amaranthe a su séduire un large public bien au-delà de ses fans habituels.
Dans la tente la foule est bien présente pour accueillir un grand nom de la scène thrash.
Death Angel n’a rien perdu de son aura et chacun attend de se prendre une baffe comme les Américains aiment en donner. Il règne une ambiance guerrière dans la tente et la tension monte rapidement. Quand le groupe débarque avec ‘The Ultra Violence/Mistress Of Pain’ le public explose. Le ton est rapide, l’impact énorme et Rob assomme tout le monde avec un chant éraillé qui a fait sa renommé. Ce début génial lance le concert idéalement, le groupe fait honneur au thrash
old school. Le succès est total et l’ambiance va grimper d’un cran avec ‘Voracious Souls’. Véritable tartine thrash, le titre impressionne par sa force. Son refrain est énorme et il se dégage un bon coté mélodique. La chaleur dans la tente est intense mais ça ne calme pas les ardeurs. ‘Seemingly Endless Time’ est un excellent moment qui alterne avec efficacité entre violence pure et moments plus sombres et mélodique vicieux. Après un speech enflammé de Mark le groupe dégaine l’énorme ‘The Dreams Calls For Blood’. Porté par un refrain fabuleux il écrabouille la Swamp. Le final est intense, ‘Caster Of Shame’, ‘The Moth’ et ‘Humanicide’ sont impressionnants avec un côté véloce qui colle au mur et un puissance de frappe énorme. Après un dernier speech sympa et dans une ambiance de feu c’est ‘Thrown To The Wolves’ qui conclut le concert avec la même folle énergie.
Death Angel a claqué son monde avec classe. Il a montré qu’il demeurait l’un des grands patrons du thrash.
Dehors avec la venue de
As I Lay Dying le festival accueille un autre gros nom de la scène metalcore. Emmené par Tim Lambesis et Phil Sgrosso elle a connu des soubresauts avec le départ de deux membres historiques, mais des remplaçants ont vite été trouvés C’est un groupe motivé qu’une foule bien nombreuse retrouve. D’entrée avec ‘Blinded’ on a un pur son metalcore avec un chant hargneux, un gros rythme avec une batterie en avant et des riffs costauds. Au chant clair Ryan Neff assure et même si la recette est classique elle fonctionne. ‘Through Struggle’ fait son effet avec la même formule, la puissance dégagée est impressionnante et remue le public. ‘Within Destruction’ alterne ensuite entre force et mélodie tandis que ‘Redefined’ claque tout le monde avec un côté rapide efficace. Le concert est lancé puis le groupe va continuer de dérouler la parfaite panoplie metalcore : énorme puissance de frappe portée par un son colossal mais avec de bons moments mélodiques et du chant clair efficace. Avec ‘Forsaken’, ‘An Ocean Between Us’ ou ‘Parallels’ Tim et ses camarades montrent une parfaite maîtrise et ravissent les fans. Enfin ‘94 Hours’ achève le concert en beauté, ce classique du groupe restant une valeur sure. Ce
As I Lay Dying remodelé s’est montré sous un excellent jour, en proposant un concert efficace qui a su fédérer le public de belle manière.
Sous la tente la tension monte d’un cran encore avec la venue de
Carcass. La légende du grind death britannique est attendue par une foule de fans ravie de retrouver des légendes comme Bill Steer et Jeff Walker. Le groupe démarre fort avec ‘Buried Dreams’. Cet extrait du référentiel "Heartwork" est d’une rare intensité. Le riff est énorme, le chant abrasif dans un pur esprit death. Il ressort une majesté certaine et la foule explose à l’écoute de ce joyau death metal. Suivent deux titres récents, ‘Kelly’s Meat Emporium’ et ‘Under The Scalpel Blade’. Dans un esprit death sans pitié ils font leur effet avec une nervosité et une intensité énormes. Les soli sont remarquables et le chant est tout aussi puissant. En parallèle le groupe balance des classiques intemporels : ‘Incarnated Solvent Abuse’, ‘Genital Grinder’ et ‘The Mortal Coil’ font un énorme carton et ravissent les fans de ce death ultra brutal. La seconde partie voit le groupe envoyer deux autres titres récents. ‘Dance Of Ictab’ et ‘The Scythe’s Remorseless Swing’ sont remarquables de force avec une technique ébouriffante, une puissance certaine et des aspects mélodiques efficaces. Entre les deux, ‘Keep On Rotting In A Free World’ renvoie à "Swansong" et séduit avec un côté plus heavy que death et un excellent refrain. Le final est monstrueux, ‘Corporal Jigsore Quandary’, ‘Heartwork’ et ‘Carneous Cacoffiny’ sont des pépites de death d’une rare puissance avec un côté nerveux et méchant. Avec ce concert
Carcass a fait un carton. Le public a fortement apprécié la leçon, le groupe reste un des grands maîtres du death metal.
La suite se déroule dans l’Helldorado avec
Enslaved. Il était impossible de rater un des grands noms de la scène black metal. Dotée d’un grand amour pour le progressif la formation norvégienne se joue des conventions et fascine un large public impatient de savourer une belle leçon. D’entrée avec ‘Isa’ on retrouve un bel exemple de l’art du groupe. Oscillant entre black intense et mélodies glaciales portées par le chant clair, le titre fait un carton et donne le frisson. Avec ‘Jettegryta’ le groupe revient au black pur et dur avec une sensation de puissance énorme. ‘Return To Yggdrasil’, ‘Homebound’ et ‘Caravans To The Outer Worlds’ contituent un fabuleux triptyque en forme de voyage dans le grand nord. Black, progressif et moment aériens se mixent avec élégance. Les parties instrumentales sont longues et pleines de feeling et le chant venu des ténèbres rappelle que le groupe manie la violence avec efficacité. ‘Runn’ s’impose comme un fabuleux moment très progressif avec une technique remarquable et un chant clair épique. ‘Havenless’ fait tout autant d’effet sur un public sage qui apprécie le spectacle en communion avec le groupe. Une fois encore le mix black progressif est fabuleux avec des chœurs superbes et un chant clair énorme de feeling. ‘Allfǫðr Oðinn’ achève le concert avec intensité, la force black est en avant et cela achève un public conquis et ravi.
Enslaved a encore été grand. Ce concert a fait voyager avec un parfait dosage entre puissance brute et moments de grâce planants.
La Swamp accueille en tête d’affiche un grand nom de la scène thrash américaine. Avec
Exodus c’est une légende du genre qui débarque avec Gary Holt, Steve Souza et Tom Hunting ainsi que Brandon Ellis de
Black Dahlia Murder pour la tournée. La tente affiche complet et l’ambiance est chaude quand ‘Kicked In The Teeth’ d’
AC/DC retentit en forme d’introduction. Avec ‘The Beating Will Continue’ le concert démarre sur les chapeaux de roue. Ce nouveau titre est un court brûlot thrash d’une rare intensité. Souza hurle comme un damné, le rythme est énorme et tout cela colle une claque à un public bouillant. Il va exploser avec ‘Lesson In Violence’. Le titre porte bien son nom avec un impact thrash pur et dur, un riff énorme et un solo fabuleux. ‘Blood In, Blood Out’ est aussi intense et confirme un début de concert qui ne fait pas de quartier. Après un speech rapide plein d’énergie ’The Year Of Death And Dying’ se fait nerveux avec une férocité impressionnante. Après un bel hommage à Trevor Strnad de
Black Dahlia Murder se lance un ‘Deathamphetamine’ speed et méchant qui défonce tout. La suite va être aussi intense : entre le récent ‘Prescribing Horror’ et des bombes comme ‘Piranha’ et ‘Blacklist’, le groupe met le feu à la foule avec une puissance énorme. Le final voit les classiques s’accumuler, avec ‘Bonded By Blood’, ‘The Toxic Waltz’ et ‘Strike Of The Best’, dans le meilleur de l’âge d’or du thrash avec une interprétation remarquable.
Exodus a été grand, il a donné un concert d’une force énorme, confirmant qu’il fallait toujours compter sur lui.
Sur la prison c’est une messe noire qui se prépare avec la venue de
Behemoth. Les Polonais sont passés maîtres en matière d’art noir porté par un Nergal en parfait seigneur charismatique. Le rideau est tiré devant la scène puis l’intro de ‘Ora Pro Nobic Lucifer’ retentit et fait son effet avec de l’emphase et un côté grand spectacle. Le titre colle une grosse claque. Occulte, noir et glacial, c'est une tuerie portée par un Nergal qui en impose. ‘Wolves Of Siberia’ est un immense moment, claque occulte qui démonte tout sir son passage avec un chant pur et puissant prenant. La pyrotechnie est de sortie pour un show parfaitement huilé. Dans leurs tenues de cérémonie les musiciens en imposent et avec ‘Ov Fire And The Void’ ils enfoncent le clou. Majestueux et puissant le titre qui scotche un public attentif et sous le charme. Issu du nouvel album, ‘The Deathless Sun’ voit les musiciens porter des masques de cérémonie. Un morceau d’une intensité énorme, à la fois beau et glacial avec un fort côté hypnotique.
Après ce début impeccable, Nergal prend la parole et évoque le plaisir de retrouver le public après de longs moments de privation. Avec ‘Conquer All’ et ‘Off To War’ Behemoth alterne entre passé et présent et toujours un côté occulte pénétrant. Précédé d’une intro grandiloquente ‘Christians To The Lions’ est une baffe dotée d’une puissance qui scotche sur place. Autre nouveauté, ‘Ov My Herculean Exile’ prend le temps de monter en puissance et se fait moins rapide et plus lourde, portée par le chant d’outre tombe de Nergal. Il se dégage de ‘Bartzabel’ une certaine mélancolie chargée de tristesse avec un refrain très accrocheur. Bien plus brutale, ‘Decade Of Therion’ est taillée dans un black teinté de death féroce. Le final achève une foule toujours bien présente malgré l’heure et sous le charme vénéneux de la formation. ‘Blow Your Trumpets Gabriel’, ‘Slaves Shall Serve’ et ‘Chant For Eschaton 2000’ forment un trio maléfique à la fois plein de force occulte et d’une brutalité sauvage. En rappel c’est ‘O Father O Satan O Sun' qui achève la cérémonie. Devenu un classique le titre est un hymne à la gloire du mal doté d’une puissance énorme mais aussi d’un charme attirant avec un refrain d’une rare force.
Behemoth a fait honneur à sa qualité de tête d’affiche. La formation polonaise reste certes sur ses acquis mais la puissance délivrée sur scène et la qualité du spectacle ont conquis le public.
Ce concert achève la deuxième journée de la meilleure des manières. La fatigue se fait un peu sentir mais il ne fait aucun doute qu’avec un peu de repos chacun sera prêt pour une journée finale qui s’annonce aussi explosive que ses devancières.